PAGES D’HISTOIRE: « JACQUES (CHIRAC) ET JACQUELINE (CHABRIDON) », NÉE À DÉSERTINES (ALLIER)…L’HISTOIRE D’UNE IMPOSSIBLE IDYLLE

Mise à jour:  26 septembre 2019     

Jean-Paul PERRIN

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COMMENT  JACQUES CHIRAC

FAILLIT QUITTER BERNADETTE 

POUR ÉPOUSER JACQUELINE C…

NÉE À DÉSERTINES (ALLIER)…

9782221190425• Qu’il semble loin le temps où les journalistes entretenaient une « omerta » quasi totale sur la vie privée des dirigeants politiques…  Après François Mitterrand, sa double vie conjugale et sa fille adultérine, c’est au tour de Jacques Chirac, dont on sait que sa vie privée  ne fut pas qu’un « long fleuve tranquille« , d’être l’objet de l’attention des médias, presse et édition. L’Express (21 septembre 2016) a ainsi publié quelques bonnes feuilles du livre de Laureline Dupont (Le Point) et Pauline de Saint-Rémy (BFM)Jacques et Jacqueline, un homme et une femme face à la raison d’état (éditions Robert Laffont, 195 p, 17,90 €), dont on  retrouvera le synopsis à la suite de cet article.  Retour sur un livre et sur celle qui en est le personnage principal, Jacqueline Chabridon, et qui n’est pas sans avoir des attaches avec la région montluçonnaise…Et c’est d’abord à ce titre qu’il a attiré l’attention de Vu du Bourbonnais.

PETITE HISTOIRE  

D’UNE   IMPOSSIBLE   IDYLLE 

Jacques & Jacqueline est centré sur la rencontre, pendant l’hiver 1974-75,  entre Jacques Chirac,  premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing depuis six mois, et une  journaliste du FigaroJacqueline Chabridon. Elle  a d’abord été  l’épouse de Charles Hernu, le futur ministre socialiste de la défense sous François Mitterrand,  entre mai 1981 et septembre 1985. La reporter du Figaro, décrite comme une jeune femme  » chaleureuse, gaie comme un pinson, séduisante«   avait dû suivre  « le grand Jacques » sur ses terres limousines, à la demande de son rédacteur en chef.  Sa mission: brosser  le portrait de l’homme politique,  qui allait fonder, deux ans plus tard, le RPR. Si l’on en croit les deux auteurs du livre, cette demande ne l’aurait guère enthousiasmée, Jacqueline Chabridon ne voyant dans l’homme politique guère plus qu’un « soudard, un prêt-à-tout (…) sentencieux et ringard au possible« . De son côté, Jacques Chirac  veut immédiatement savoir à qui il a affaire et il l’aurait soumise, d’emblée, à l’épreuve de  la dégustation de copieuses portions de tête de veau.  Un premier tête à tête pas vraiment romantique…

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6 décembre 1976: Jacques Chirac à la une de l’Express

• Pourtant, « C’est là qu’est née une histoire d’amour enflammée, digne des grands drames hollywoodiens« , lit-on sur le site Délit d’images. Le journal Le Parisien qui, sous le titre « Un indomptable appétit de vie » (6 août 2014), consacrait  un papier aux conquêtes féminines de Jacques Chirac écrivait  qu’avec « de  grands yeux gris, une bouche enfantine, la blonde Jacqueline Chabridon (…) est aussi sexy que Bernadette est austère » (sic). On connait l’anecdote, maintes fois répétée dans les médias, du surnom que lui avait valu cette réputation de « séducteur« :  « Trois minutes, douche comprise »… C’est la journaliste Michelle Cotta,  travaillant alors à l’Express, qui l’en avait affublée. Elle aussi fait d’ailleurs partie, avec d’autres, des « conquêtes » présumées du futur président de la république

 • Avec Jacqueline Chabridon, l’histoire prend une tournure  totalement différente: « Il a 41 ans. Il est marié, il tombe amoureux d’une autre. Il est premier ministre…Un livre savoureux raconte cette histoire politico-sentimentale qui s’est jouée au sommet de l’État, dans les années 1970″, écrit  Éric Mandonnet dans l’Express.  

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Noël 1975 en Guyane

• Dès lors, « Jacques Chirac inonde la journaliste de mots doux, jamais rassasié de sa présence. Il avait même loué un appartement non loin de l’hôtel de Matignon, afin de la rejoindre régulièrement« , rapporte le quotidien  Le Parisien. Lors de voyages officiels outre mer, elle fait désormais partie des heureux élus accompagnant le premier ministre. On la retrouve ainsi aux Antilles et en Guyane à Noël 1975, où les journalistes devant le vide des briefings comprennent vite que Jacques Chirac a la tête ailleurs et que ce voyage prend  des allures de prétexte. Ce sera ensuite la Polynésie française en juillet 1976. Sur des photos prises à l’occasion, on entrevoit Jacqueline Chabridon, à quelques mètres de Jacques Chirac. À la même époque, il l’emmène en week-end à La Rochelle, sous le prétexte d’une réunion de travail avec Marie-France Garaud, sa proche et influente conseillère. Laquelle comprend rapidement tout le danger que peut représenter une telle situation pour la carrière de Jacques Chirac. La situation peut même confiner au burlesque: pour qu’il puisse être à ses côtés en public, sans qu’on  le reconnaisse, Jacqueline Chabridon lui conseille d’enfiler un jean et de se coiffer d’une perruque.  Ce que le premier ministre qu’il est alors aurait fait, selon les deux auteurs…

Jacqueline Chabridon, aux côtés de Jacques Chirac, lors d'un voyage officiel en Polynésie française (juillet 1976)
Jacqueline Chabridon, aux côtés de Jacques Chirac, lors d’un voyage officiel en Polynésie française (juillet 1976)

• C’est donc sur cette idylle que revient longuement le  livre. Jacques Chirac, qui n’en est pas à sa première, ni à sa dernière conquête, ira, selon les deux journalistes, jusqu’à promettre le mariage à Jacqueline Chabridon:  « Son envie de la revoir vire à l’obsession. Il la veut à ses côtés, en public comme en privé« . Au point qu’il serait même  prêt à mettre fin au couple qu’il forme depuis 1956 avec Bernadette, née Chodron de Courcel. Celle-ci, « éperdue de chagrin et de jalousie », selon Le Parisien,  décide de résister, d’abord en y allant de sa mise en garde, en jouant sur l’ambition dévorante de son époux: « Souvenez-vous le jour où Napoléon a abandonné Joséphine, il a tout perdu ! », lui  aurait-elle asséné.

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Pierre Juillet et Marie-France Garaud, les deux “éminences grises”

• Jacques Chirac doit aussi composer avec son entourage proche  qui veille au grain. Certes, on n’ignore pas  que l’homme politique  a déjà « donné quelques coups de canif » au contrat, et qu’il n’est pas un parangon de fidélité conjugale. Mais  il n’est pas question qu’une nouvelle incartade se transforme en une liaison durable, solide et publique. D’abord, en première ligne,  son épouse va  rapidement trouver des alliés de poids dans l’entourage politique du « grand Jacques » et  parmi ses très proches conseillers, notamment  auprès de ses deux  « éminences grises »: le Creusois Pierre Juillet et la très influente Marie-France Garaud. Ils ont « forgé » l’homme politique et ils n’entendent pas voir leurs efforts annihilés   par  cette histoire sentimentale.  

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Charles Pasqua, À la manœuvre...

• L’omniprésent Charles Pasqua est également à la manœuvre, alors que des bruits commencent à courir sur cette liaison dans le tout Paris politique et médiatique. Le sujet fait régulièrement  jaser dans les dîners en ville:  » Nous avons tenté de refréner ses ardeurs. Notre rôle était de l’aider à tenir son rang. En même temps, nous devions faire en sorte que le cheval ne se débarrasse pas de sa bride (sic)«   expliquait ce dernier, sur un ton goguenard, au journal Le Parisien en 2014. Côté pratique, c’est lui qui se chargera de faire « récupérer les lettres d’amour » du premier ministre au domicile de la jeune journaliste.

• La presse de l’époque, comme elle le fera longtemps pour Mazarine, la fille de François Mitterrand, observe la plus  grande retenue en gardant le silence. Un coup de fil au Nouvel Observateur, qui envisageait toutefois de publier en avril 1976 un écho sur la garçonnière du premier ministre, située avenue de Marignan et payée sur des fonds de Matignon, suffira, selon les auteurs du livre, à convaincre l’hebdomadaire de renoncer à son projet. Il ne fait guère de doute que, 40 ans plus tard, l’événement aurait fait le buzz sur Internet et que  la foule des paparazzi aurait planqué avenue de Marignan. On se souvient de la photo de François Hollande, sur un scooter, rendant visite à Julie Gayet. Autre temps, autres mœurs journalistiques.

D’autres arguments, en premier lieu politiques,  plaident contre Jacqueline Chabridon: elle est issue d’un milieu marqué à gauche, « communiste », croient savoir les deux auteurs du livre,  « où l’on s’agenouillait davantage devant la photo de Trotski que devant celle du Général » (sic). On commence donc à s’inquiéter de l’influence politique  que la sensibilité de gauche de la  journaliste pourrait avoir sur le premier ministre. On est alors en plein débat pour l’adoption de la loi Veil sur l’IVG, avec son flot de  déchaînements oratoires et médiatiques, voire de  dérapages, qu’elle entraîne. Jacques Chirac réfléchit également à la question du maintien de la peine de mort. Or, l’opinion publique étant encore majoritairement contre, son abolition serait une erreur politique, considèrent ses mentors. 

Jacques Chirac, son épouse Bernadette et leur fille Laurence
Jacques Chirac, son épouse Bernadette et leur fille Laurence...L’image officielle d’une famille unie

• Dernier argument, mais qui pèse lourd: malgré une réelle libéralisation des mœurs en cours, le divorce  chez les leaders politiques reste toujours un sujet tabou. Georges Pompidou, lui-même, n’avait pas manqué de rappeler à son bouillant jeune secrétaire d’état puis ministre, quelques années plus tôt,   la sacro-sainte règle applicable à quiconque a de hautes ambitions politiques: « Jamais le divorce ! «  D’aucuns s’évertuent à  souligner l’impact négatif qu’une telle décision pourrait avoir sur  la carrière de Jacques Chirac  dans  une partie de l’opinion, frileuse et hostile au divorce,  à commencer par  son propre camp .  

25 août 1976: Jacques Chirac annonce sa démission
25 août 1976: Jacques Chirac annonce sa démission

• Finalement, l’idylle ne durera pas plus de deux ans  et Jacques Chirac finira par céder  aux pressions de plus en plus fortes de son entourage. Face à lui, Bernadette, son épouse, et Marie-France Garaud, sa conseillère de l’ombre, ont provisoirement mis entre parenthèses leur inimitié pour mener la bataille. L’Union sacrée, avant tout! En outre, Jacques Chirac est à un tournant de sa carrière politique et tout faux pas pourrait lui être préjudiciable, sinon fatal: il s’apprête à claquer la porte du gouvernement, scellant son divorce   politique avec Valéry Giscard-d’Estaing dont il ne supporte plus ni la politique, ni la condescendance avec laquelle il l’a traité, notamment lors d’une visite à Brégançon. Giscard y avait convié son premier ministre pour un court séjour lors du week-end de la Pentecôte 1976, alors que les relations étaient de plus en plus tendues entre eux. Ce devait être l’occasion d’une explication en tête à tête.  Or, en arrivant sur place, accompagné de son épouse, Jacques Chirac qui « s’était mis sur son trente et un » découvre avec surprise un VGE qui l’attend, avec Anne-Aymone  en tenue décontractée. Ils sont en  compagnie de  leur moniteur de sport. Dans ses Mémoires, Jacques Chirac raconte les détails d’un dîner «affreux» partagé avec le couple Giscard d’Estaing et le moniteur de ski . Autre humiliation : au moment de l’apéritif, les deux seuls fauteuils sont dévolus au couple présidentiel, les Chirac devant se rabattre sur des tabourets…Trop, c’est trop.

L’avenir n’est plus aux côtés de Giscard. C’est la fondation d’un nouveau mouvement politique,  le RPR (Rassemblement pour la république),  machine de guerre pour  la conquête du pouvoir.   Pierre Juillet et Marie-France Garaud, comme pour Charles Pasqua, considèrent que  leur « poulain » politique est le seul candidat de la droite à la présidence de la république qui puisse évincer  Giscard  en 1981. Il reste, auparavant,  à acter la rupture avec Jacqueline Chabridon. Ce sera chose faite à la fin de l’été 1976. La journaliste découvre l’appartement, qui avait abrité leurs secrets, totalement vidé.

Jacque Chirac - VGE: la rupture annoncée à a une du Monde
Jacques Chirac – VGE: la rupture annoncée à a une du journal  Le Monde (26 août 1976)

• Elle constate la disparition  des lettres qu’ils avaient échangées et des poèmes que Jacques Chirac lui avait composés. Charles Pasqua est  passé par là pour ce grand ménage. Jacques Chirac ne s’exonère toutefois pas d’une explication, en tête à tête. Selon les auteurs du livre, qui se basent sur des témoignages, l’explication de ce revirement est simple: « Chirac, qui s’apprêtait à lancer le RPR – il venait de démissionner de Matignon pour ça -, avait besoin d’avoir le cœur et les mains libres. Parce qu’il entretenait un rapport charnel et chaleureux aux électeurs. Notre théorie, c’est qu’il a été rattrapé par son ambition, plus que par son entourage. » Fin de l’idylle…

 • La jeune  journaliste vivra mal cette rupture et une tentative  de suicide la mènera à l’hôpital. Finalement, si l’on en croit le site Délits d’image, cette « fervente partisane de la gauche » aura « contribué à adoucir les pressions les plus conservatrices exercées par l’entourage de Jacques Chirac« . Autant d’éléments qui font donc de cette  idylle « un épisode central de la vie de Jacques Chirac, qui interroge sur son rapport à la politique et jette un éclairage nouveau sur le parcours et la personnalité mystérieuse de celui qui fut élu deux fois président de la République« .

JACQUELINE CHABRIDON

NÉE À DÉSERTINES (ALLIER)…

chabridon• Ce que ne dit pas l’article de l‘Express, c’est que Jacqueline Chabridon a de solides attaches bourbonnaises. Elle est née à Désertines, le 1er janvier 1940. Bref, c’est une « Biachète« , « La Biache » étant l’autre nom qu’on utilise encore parfois en région montluçonnaise pour désigner Désertines…Selon sa notice figurant dans le Who’s Who in France, elle est la fille de Georges Chabridon, musicien, et de Georgette Viguié, commerçante.  La toute première notice qui lui a été consacrée (édition 1990-91) mentionnait toutefois Aristide comme prénom paternel. Son père s’adonne alors à la guitare, d’après certains témoignages, tandis que sa mère tient une modeste  épicerie de quartier. Il n’est pas rare pour les clients d’y entrevoir le musicien, assis au fond du magasin, en train de jouer de la guitare. 

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Désertines, aux portes de Montluçon (Allier) au milieu des années 1950
1957: premiers pas dans la presse
1957: premiers pas dans la presse, à La Tribune

• On  retrouve ensuite Jacqueline Chabridon lycéenne à Vichy, où sa famille  est venue s’établir au milieu des années 1950, sa mère y tenant à nouveau une épicerie et son père poursuivant sa carrière musicale, fût-elle modeste. C’est à ce moment que la jeune étudiante met un pied dans la carrière journalistique: elle écrit ses tout premiers articles en 1957 pour  l’édition vichyssoise que publiait alors la Tribune de Saint-Étienne. Elle poursuit ses études à  la Faculté de droit de Paris, et c’est en   1961 qu’elle fait son  entrée à Radio Luxembourg, la future RTL, alors présidée par Jean Farran. Elle y est d’abord employée  comme dactylo affectée aux flashs horaires, puis comme secrétaire au service grand reportage.  Elle signe également quelques articles dans le quotidien Combat , repris par Henri Smadja, et elle participe à La tribune de Paris, une  émissions diffusée chaque jour entre 1946 et 1963, après le journal, sur les ondes de la radiodiffusion française.

Charles Hernu, son premier époux
Charles Hernu (1923-1990) son premier époux

• On y aborde aussi bien l’actualité culturelle que des sujets liés à la vie quotidienne.  La journaliste  a ensuite accédé au service politique de la station de la rue Bayard, où elle restera deux ans. À la même époque, c’est François Mitterrand en personne qui procède à son mariage  à la mairie de Château-Chinon en 1963 avec Charles Hernu (1923-1990). Cette union ne durera pas:   après avoir divorcé, Jacqueline Chabridon  se remariera avec le journaliste de l’audiovisuel Alain Fernbach, dont elle divorcera à nouveau, pour épouser en 1996 Olivier Lyon-Caen,  professeur de médecine.

Alain Fernbach
Alain Fernbach, son deuxième époux

• Jacqueline Chabridon poursuit  sa carrière au Figaro, de 1963 à 1976, année du rachat du journal par le « papivore » Robert Hersant. Arrivée sous la direction de Pierre Brisson, elle en repartira sous celle de Jean d’Ormesson. Dans le quotidien, elle  traite de thèmes aussi variés que les spectacles, sous l’autorité de Philippe Bouvard,  ou la politique étrangère,  plus rarement  la politique intérieure, la direction du journal  conservateur se méfiant de  ses amitiés socialistes. De passage au quotidien du Rond-Point, Maurice Chevalier la croise. Une rencontre suffisamment marquante pour qu’il  en ait gardé un souvenir précis, au point de l’évoquer quelques années plus tard dans son livre de souvenirs, « Môme à cheveux blancs »: « Je rencontrai au service de Philippe Bouvard, jeune champion journalistique de ce temps, une étonnante jeune femme nommée Jacqueline Chabridon, écrit-il. Un visage de gosse à la Poulbot, avec une silhouette de modèle. Une intelligence« …

• En 1974, en pleine campagne présidentielle qui suit la mort prématurée de Georges Pompidou,  elle est toutefois parvenue à faire accepter par  le directeur de la rédaction, le très droitier Max Clos, un long portrait de François Mitterrand qu’elle a rédigée. Un « exploit » que le premier secrétaire du Parti socialiste avait pourtant jugé irréalisable. Dés lors, il l’aurait  surnommée, d’après le journaliste Renaud Rével, « Mon petit Front Populaire« ! (sic) …

Olivier Lyon-Caen, troisème époux de Jacqueline Chabridon
Olivier Lyon-Caen, 3ème  époux de Jacqueline Chabridon

La proximité de Jacqueline Chabridon avec  François Mitterrand s’en trouve renforcée. Elle a ses entrées à Hossegor ou à Latché. À  la naissance de Mazarine,  en décembre 1974,  elle aurait même été la seule journaliste mise dans la confidence. Toujours selon Renaud Revel, c’est elle qui aurait fait rencontrer au futur président le chanteur Jean Ferrat et, surtout,  Dalida, dont on sait qu’elle fut une des plus fidèles supportrices  de François Mitterrand. Des années plus tard, c’est également elle qui organisera la première rencontre entre François Mitterrand et l’écrivain Jean d’Ormesson, qui fut son directeur au Figaro.

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Michel Rocard et François Mitterrand

• Au début des années 1980, Jacqueline Chabridon souhaite contribuer à un rapprochement entre François Mitterrand et Michel Rocard, dont elle se sent alors proche. Une mission pas vraiment aisée: les relations entre les deux hommes, qui n’ont jamais été des meilleures,  se sont sérieusement dégradées. En septembre 1978, lors d’un Club de la presse d’Europe 1, Michel Rocard est allé jusqu’à dénoncer « l’archaïsme » du PS, cinq mois après  la défaite de la gauche aux législatives. Ce qui valait, de fait, condamnation de l’action de François Mitterrand à la tête du Parti socialiste. En octobre 1980,  il a même annoncé son intention d’être candidat à la candidature de l’élection présidentielle.

• Ce rocardisme affiché, mal perçu par François Mitterrand, est une des  explications  à la  semi-disgrâce qui  frappe la journaliste, après l’alternance de mai 1981. Quelques années plus tard, en septembre 1994, l’écrivain et diplomate Pierre-Jean Rémy, parlera d’une « rocardienne humiliée par le mitterrandisme« . Jacqueline Chabridon qui occupait depuis juin 1978 le poste stratégique de chef du service politique au bureau parisien de Radio Monte Carlo, se retrouve déchargée de ses fonctions,  dès le 21 juillet 1981. Elle est toutefois nommée rédactrice en chef. L’ affectation semble suffisamment vague pour que le journal Le Monde précise qu’elle « se verrait attribuer une nouvelle affectation au sein de la rédaction, à la rentrée prochaine« .

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Chef du service politique de Radio Monte Carlo  de 1978 à 1981

• Le directeur de la station, Michel Bassi, qui ne faisait pas mystère de ses convictions giscardiennes, est licencié et remplacé par Jean-Claude Héberlé. Devant la presse, il n’hésite pas à parler d’une véritable « épuration » en associant  son cas à ceux du journaliste Jean-Luc Gallini, licencié lui aussi après 19 ans de présence, de Jean-Robert Cherfils et de Jacqueline Chabridon. Pour lui, il ne fait aucun doute que, même s’ils n’ont pas quitté la station,  ces deux derniers ont été  délibérément mis sur la touche, « placardisés« . Finalement, au début de septembre 1981, le poste de chef du service politique qu’occupait Jacqueline Chabridon, sera dévolu par Jean-Claude Héberlé à Richard Artz,  journaliste au service politique d’Europe 1. Fin de l’intermède monégasque pour Jacqueline Chabridon qui intègre en tant qu’auditrice l’Institut des hautes études de la défense nationale  (1983-1984), alors dirigé par le général de division aérienne Claude Pozzo di Borgo. Par la suite, elle entre au Crédit Lyonnais, passé totalement sous le contrôle de l’État en 1982.

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Jean Deflassieux, à la tête du Crédit Lyonnais de 1982 à 1986

• C’est Jean Deflassieux (1925-2009), proche de Pierre Mauroy et patron de la banque entre 1982 et 1986, qui l’a recrutée et elle a en charge la  direction de la communication. Dans le livre de B. Desjardins, Le Crédit lyonnais (1863-1986), il s’est expliqué sur les raisons de  ce choix: « Pour monter une véritable direction de la communication, mon choix s’était arrêté sur Jacqueline Chabridon, rédactrice en chef de RMC, ex-épouse de Charles Hernu, mais en disgrâce pour cause alléguée de  giscardo-chiraquisme  journalistique (sic) que j’avais eu l’occasion de croiser cursivement au fil des années. Outre son parcours et ses qualités professionnelles, elle présentait l’avantage d’être une femme, à un moment où je cherchais à valoriser et à promouvoir  celles-ci au Crédit lyonnais. Il me semblait qu’une femme serait mieux à même d’introduire notre maison dans les milieux de la communication et auprès de nos « cibles », en donnant au public une image moins austère et plus avenante« .  Cette nouvelle image passera par un logo rénové mais aussi, à la fin des années 1980, par un slogan, « le pouvoir de dire oui », longtemps décliné dans les publicités. et rapidement détourné par les humoristes.  Deux décisions qui ont été prises alors que Jacqueline Chabridon pilotait la communication. 

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Jacqueline Chabridon, à la tête du service communication de l’Hôtel Matignon (1988-1989)

• Ce n’est qu’en  mai 1988  qu’elle renoue avec le monde politique. Après son accession au poste de premier ministre, Michel Rocard qui ne l’a pas oubliée, la choisit comme  « conseillère technique, chef du service de presse » de Matignon. Un tel  poste  lui donne la haute main sur une « communication tous azimuts« , ainsi que l’écrit Le Monde (20 octobre 1988): « Toute la communication de Matignon doit être autorisée par le service de presse (…). Jacqueline Chabridon, ancienne journaliste, proche de Michel Rocard depuis longtemps, veille à l’application de la règle. Elle « tire l’oreille », quand il le faut, aux conseillers trop bavards. Elle affirme en souriant, ajoute le journaliste, que même le directeur de cabinet, à l’occasion, peut se faire rappeler à l’ordre« .  Ce poste, elle l’occupera   jusqu’en  avril 1989,  date à laquelle elle décide de le quitter, bien avant  que Michel Rocard ne  se voie obligé de céder la place à l’éphémère Édith Cresson. Elle retourne alors,  pendant quelques mois,  à la direction de la communication du Crédit Lyonnais d’où Michel Rocard l’avait fait venir.

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Un nouveau logo pour la RATP

• Jacqueline Chabridon  va ensuite poursuivre sa carrière, toujours   en tant que  directrice de la communication, au sein  de grandes entreprises: après le Crédit lyonnais, ce sera  d’abord la RATP (1990-1994), dirigée par l’ancien préfet Christian Blanc. En décembre 1991, elle est ainsi l’un des principaux artisans du lancement du nouveau logo destiné à redynamiser l’image de  l’ancienne Régie autonome des transports parisiens.  Ce sera ensuite Air France (1994-1998), où elle suit Christian Blanc, nommé président   en 1993. Après le départ de ce dernier de la compagnie aérienne en 1997, Jacqueline Chabridon achèvera son parcours professionnel  en rejoignant  la direction de la communication du groupe d’hôtels et de casinos Lucien Barrière (1998-2003).

• Aux frontières de la politique et de l’économie,  on la retrouve aussi, aux côtés de l’ancien journaliste Marc Ullmann et de Bernard Esambert, parmi les initateurs en 1999 du Club des Vigilants.  Sorte de Think tank ou « laboratoire d’idées » avant l’heure, le club  qui existe toujours entend « réunir des personnalités appartenant à des cultures différentes, exerçant des métiers différents, ayant des opinions indépendantes et libres« . À l’origine,  il tenait ses réunions au Fouquet’s, propriété du groupe Barrière, employeur de Jacqueline chabridon. Christian Blanc, ancien PDG d’Air France, Jean Peyrelevade, ancien patron du Crédit Lyonnais ou Xavier Emmanuelli, fondateur du Samu social, « y avaient fait salle pleine« , rapportait  le quotidien Le Monde (16 janvier 2002). D’autres personnalités de marque y interviennent régulièrement, comme Michel Rocard en 2010, venu entretenir l’auditoire de l’élimination des armes nucléaires.

• Ce long parcours entre médias et monde politique a  valu à Jacqueline Chabridon d’être nommée chevalier dans l’ordre national du Mérite et chevalier de la Légion d’honneur en 2009. Si Jacqueline Chabridon, contrairement à ses consœurs Catherine Nay ou Michelle Cotta, n’a signé aucun livre politique sous son nom, elle n’en est pas moins le coauteur d’un livre, publié  sous  pseudonyme.

 

 PHILIPPE DE COMMINES,

ALIAS  LE DUO ANDRÉ BERCOFF 

ET JACQUELINE CHABRIDON        

                     

Philippe de Commines, alias André Bercof et Jacqueline Chabridon
Philippe de Commines, alias André Bercoff et Jacqueline Chabridon

• Sous le pseudonyme de Philippe de Commines, allusion au chroniqueur des règnes de Louis XI et de Charles VIII,  Jacqueline Chabridon est coauteur, avec André Bercoff,  du livre de politique-fiction   Les 180 jours de Mitterrand, histoire du premier gouvernement de l’union de  la gauche (3 avril- 2 octobre 1978)  paru au début du mois de septembre  1977, aux éditions Belfond. En se fondant sur l’hypothèse, alors parfaitement vraisemblable,  de la victoire de l’Union de la gauche aux législatives de 1978, l’ouvrage anticipait ce que pourraient être  les six premiers mois  de François Mitterrand, à la tête du gouvernement, face à Valéry Giscard d’Estaing resté à l’Élysée. Dans la revue Lire (n° 26 -octobre 1977), Guy Rossi-Landi déroulait la chronologie de  l’ouvrage: « 19 mars 1978: le second tour des élections législatives. 55% des Français votent pour l’Union de la gauche, qui obtient 293 sièges contre  189 à l’ancienne majorité. 31 mars: François Mitterrand forme le gouvernement (Georges Marchais est ministre du Plan). 27 septembre: Les communistes se retirent. 30 septembre: Valéry Giscard-d’Estaing dissout  l’Assemblée nationale. 2 octobre: François Mitterrand lui remet sa démission. Pour de plus amples détails (liste des personnalités élues ou battues, composition du gouvernement, abolition de l’article 16 par référendum, rencontre de Grenelle avec les syndicats, mise en oeuvre des nationalisations, défense du franc, enlèvement de Charles Hernu, ministre de la Défense par le groupe Vital Michalon, etc…), patientez encore quelques mois ou lisez Philippe de Commines, chroniqueur sobre, précis et délicieusement pince-sans-rire« .  Un scénario de cohabitation avant l’heure mais qui tourne rapidement à l’échec. Les faits se chargeront de le démentir, puisque  la Gauche perdra les élections du printemps 1978, après l’éclatement de l’union. Il lui faudra encore attendre mai 1981 pour accéder au pouvoir,  avec François Mitterrand à l’Élysée et Pierre Mauroy à Matignon.

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Pour Alfred Fabre-Luce, pas plus de cent jours...

• En quelques jours, les ventes du livre s’envolent au point de le voir figurer en tête des listes de ventes de la revue Lire.  Il faut dire que la politique fiction a alors le vent en poupe, la curiosité du public étant aiguisée par l’éventualité d’une alternance. Quelques jours après le duo Bercoff-Chabridon, c’est au tour d’Alfred Fabre-Luce, « écrivain plus rassis » selon Max Gallo, de publier Les cent jours de Mitterrand. Le scénario  s’achève « naturellement »,  par la mort de François Mitterrand, dans son  sommeil, après que le pays eut connu  des grèves, des manifestations, des attentats et la chute du franc.  Quant à Catherine Clessis, jeune universitaire, elle fait paraître presque simultanément La dangereuse illusion, qui exploite le même filon.

Qui se cache derrière Philippe de Commines?  Dans le tout Paris littéraire et politique, le mystère  de l’identité réelle du ou des auteurs des Cent quatre-vingts jours de Mitterrand  fait couler beaucoup d’encre.

• C’est seulement  le  23 septembre 1977, lors de l’émission de Bernard Pivot Apostrophes sur le thème « Des regards drôles et ironiques sur l’histoire »,  que sera dévoilée l’identité des deux auteurs.

23 septembre 1977: Jacqueline Chabridon aux côtés de Bernard Pivot (capture d'écran de l'émission Apostrophes)
23 septembre 1977: Jacqueline Chabridon au côté de Bernard Pivot dans l’émission Apostrophes (capture d’écran de l’émission)

• En début d’émission Bernard Pivot entretient le suspens, en laissant entendre qu’il ne sait pas si le ou les auteurs seront présents, comme l’a promis leur éditeur. Il  se contente de citer en ouverture  une quinzaine de noms d’écrivains, de journalistes ou d’hommes politiques qui pourraient s’abriter  derrière le pseudonyme de  Philippe de Commines. Finalement, la promesse de l’éditeur sera tenue et les deux auteurs viendront à confesse en fin d’émission.

• Le lendemain, en donnant un compte-rendu de l’émission,  Le Monde, écrivait à ce propos:«  L’émission  » Apostrophes  » de vendredi   a apporté la confirmation que l’auteur du livre d’anticipation politique  » Les 180 jours de Mitterrand « , paru au début du mois chez Belfond sous le pseudonyme de Philippe de Commines, était bien André Bercoff, journaliste, écrivain et directeur de collection. André Bercoff a été aidé par Jacqueline Chabridon, journaliste politique au Figaro  puis à Radio-Monte-Carlo, qui a déclaré appartenir depuis quinze ans au  » sérail politique « , mais a refusé de citer les deux personnalités, l’une de la majorité, et l’autre de l’opposition – qui l’ont renseignée.  

André Bercoff, co-auteur des 180 jours de Mitterrand
André Bercoff, coauteur des “180 jours de Mitterrand” avec Jacqueline Chabridon

C’est pour éviter d’être  » récupérés  » – la presse leur a effectivement cherché une étiquette autant qu’un nom – que les auteurs disent avoir recouru à un pseudonyme, et c’est pour épargner les personnalités citées à leur place qu’ils se sont démasqués. Ce motif n’explique pas la manière dont le  » suspense  » a été ménagé, théâtralement levé par l’arrivée des auteurs en cours d’émission, et relancé par l’annonce de nouveaux exploits de Philippe de Commines, qui cache en tout cas un fieffé publicitaire ».

►Pour se replonger dans l’ambiance de l’époque, les premières minutes de la vidéo de l’émission « suspens«  sont accessibles  gratuitement sur le site l’INA 

 

SYNOPSIS DU LIVRE

JACQUES & JACQUELINE

 Extrait du site des éditions Robert Laffont:

Hiver 1974. Voilà six mois que Jacques Chirac, 41 ans, a pris ses quartiers à Matignon à la demande du président Valéry Giscard d’Estaing. Lors d’un déplacement en Corrèze, il fait la rencontre d’une exquise journaliste du Figaro. 9782221190425Elle s’appelle Jacqueline. Gaie comme un pinson, chaleureuse, séduisante, la trentenaire vient d’un milieu ou l’on se prosterne plus volontiers devant la photo de Trotski que devant celle du Général. C’est le point de départ d’une histoire interdite, un secret bien gardé qui bouleverse leurs mondes et risque de compromettre le destin présidentiel du jeune loup, qui s’apprête à fonder le RPR. Bernadette Chirac, son épouse, et Marie-France Garaud, sa redoutable conseillère politique, décident d’unir leurs forces pour mettre un terme – forcément brutal – à cette affaire… Une enquête romanesque sur un épisode méconnu de la vie de Jacques Chirac.

CE QUE LA PRESSE EN A DIT…

• « Jacques & Jacqueline » brosse un portrait intime, chaleureux et attachant de l’ancien président. Et souligne son insatiable attention pour les autres…

« Au plus fort de son idylle, alors qu’il songe à se séparer de Bernadette pour épouser la jeune et jolie journaliste avec laquelle il passe de plus en plus de temps, Chirac se reproche de faire souffrir ces deux femmes. Sa compassion prend le pas sur ses élans amoureux. Et se lève dans son crâne une tempête qui, sans doute, est celle qui obsède les grands de ce monde : que doit-on concéder dans son comportement quotidien à la raison d’État ? Les devoirs attachés à sa charge et à sa fonction sont-ils immuables et illimités ? Des préoccupations très « bourgeoises » qui restent entières, même si leur nature a changé. Un bon récit, comme un bon film, dépend également de ses personnages secondaires. Ici, ils s’appellent Marie-France Garaud, Pierre Juillet et Charles Pasqua,  les satellites du soleil Chirac, ou Michel Poniatowski, l’homme à tout faire du président Giscard d’Estaing qui, tapi à l’Élysée, ne rate rien des faits et gestes de son Premier ministre. Autant de petits maîtres ou d’hommes et de femmes de l’ombre que l’on a plaisir à revoir. Jacques & Jacqueline est enfin une histoire de femmes, car, pour se débarrasser de l’intruse, deux femmes que tout oppose et qui se détestent vont s’allier pour remettre la main sur l’objet de leur désir.. ». 

 ©  Jérôme Béglé , LE POINT (25 septembre 2016)

L’amour secret de Jacques Chirac…

« Il a 41 ans, il est marié, il tombe amoureux d’une autre. Et il est Premier ministre… Un livre savoureux raconte cette histoire politico-sentimentale qui s’est jouée au sommet de l’Etat, dans les années 1970.  Machiavel n’a pas le monopole de la politique. Marivaux s’y invite parfois et, quand les deux se croisent, la raison d’Etat ne sait plus très bien quelle est sa place face aux passions humaines. Laureline Dupont et Pauline de Saint-Rémy, journalistes au Point et à RTL, ont eu l’idée audacieuse de raconter une histoire mal connue, une aventure sentimentale qui ne fut pas loin d’emporter Jacques Chirac alors Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing loin de ses bases. Elles signent un livre qui a – lui aussi – une double vie, formidable enquête sur le pouvoir et les médias d’un autre temps et joli roman sur un homme et une femme emportés par les tourbillons de la vie ». 

© Éric Mandonnet, l’EXPRESS  (21 septembre 2016)

• Quand Jacques Chirac, amoureux transi d’une journaliste, a failli tout plaquer…

 » Hasard du calendrier. Alors même quel’ancien président de la République est au plus mal, voilà que paraît un livre sur ses jeunes années, levant le voile sur un secret jusque là bien gardé,  hormis dans les milieux politiques et médiatiques  : la folle passion de Jacques Chirac pour une journaliste. Une histoire d’amour digne d’un feuilleton télévisé. Passion, gloire, pouvoir, trahison, mensonges, coucheries…, rien ne manque. Deux journalistes ont voulu raconter cet épisode méconnu du grand public mais très éclairant sur la personnalité de Jacques Chirac dont l’attirance pour la gente féminine n’a jamais faibli.  C’est un beau roman, c’est une belle histoire… « 

© Femmes actuelles

• Jacques Chirac, l’épreuve…

« L’ancien président de la République est en effet à la Une de plusieurs magazines français tels que VSD ou Marianne, et son nom se retrouve aussi sur celle de l’hebdomadaire L’Express. (…). L’hebdomadaire publie (…) les bonnes feuilles d’un livre relatant « l’amour secret » de Jacques Chirac pour une ancienne journaliste du Figaro. Renseignement pris, ce livre, cosigné par Laureline Dupont et Pauline de Saint-Rémy et intitulé Jacques et Jacqueline, un homme et une femme face à la raison d’Etat (Editions Robert Laffont), ne révèle rien que les journalistes politiques de l’époque ne savaient déjà. Mais il n’y a pas que les passionnés de fiction ou d’exofiction dans les librairies. Les amateurs de potins sont aussi des lecteurs. Et Jacques Chirac est un filon inépuisable pour les éditeurs. La preuve. »

©Norbert Navarro , RFI  (25 septembre 2016)

• Ne pas se fier aux apparences…

« Un autre livre suscite la curiosité de la presse magazine cette semaine : deux pages dans GALA, deux pages dans Grazia, et même six pages dans L’Express : « Chirac, un amour interdit » – ça, c’est le titre du papier. Et le titre du livre, c’est « Jacques et Jacqueline ». Sous-titre : « un homme et une femme face à la raison d’Etat ». Un livre signé par deux journalistes, qui reviennent sur une histoire politico-sentimentale qui s’est jouée au sommet de l’Etat dans les années 70… Jacques Chirac a 41 ans, il est marié, père de famille, il est Premier ministre… Et il tombe amoureux d’une autre : Jacqueline Chabridon, jeune journaliste au Figaro. Une longue idylle qui a bien failli faire vaciller son mariage, puisqu’un temps, il a vraisemblablement songé à demander le divorce. Mais ses conseillers de l’époque l’en ont dissuadé – Marie-France Garraud, Pierre Juillet – parce qu’un homme divorcé ne sera jamais élu président ! Et ils l’ont donc pressé de mettre un terme à cette liaison… Son ami Charles Pasqua lui aurait même lancé : « En politique, on peut avoir des histoires, mais il faut toujours revenir à la grotte. » Il est donc revenu à la grotte« .

© Frédéric Pommier, FRANCE INTER  (25 septembre 2016)

• Jacques Chirac et son amour interdit…

« Il a 41 ans, il est marié, il tombe amoureux d’une autre. Et il est Premier ministre… Un livre savoureux raconte cette histoire politico-sentimentale qui s’est jouée au sommet de l’Etat français, dans les années 1970. Machiavel n’a pas le monopole de la politique. Marivaux s’y invite parfois et, quand les deux se croisent, la raison d’Etat ne sait plus très bien quelle est sa place face aux passions humaines. Laureline Dupont et Pauline de Saint-Rémy (…) ont eu l’idée audacieuse de raconter une histoire mal connue, une aventure sentimentale qui ne fut pas loin d’emporter Jacques Chirac, alors Premier ministre (de mai 1974 à août 1976) de Valéry Giscard d’Estaing, loin de ses bases. Elles signent un livre qui a – lui aussi – une double vie, formidable enquête sur le pouvoir et les médias d’un autre temps et joli roman sur un homme et une femme emportés par les tourbillons de la vie (…) Jacques Chirac n’est pas le genre d’homme qui pense que les histoires d’amour finissent toujours mal ; non, avec un langage qui n’appartient qu’à lui, il préfère dire qu' » il faut toujours revenir à la grotte « . 

©   LE VIF – L’EXPRESS (23 septembre 2016)

• « Jacques et Jacqueline », l’histoire de la liaison entre Jacques Chirac et Jacqueline Chabridon

De Paris à Sainte-Féréole, en Corrèze, un livre au titre de bande dessinée s’apprête à faire le buzz en ce début d’automne. Jacques et Jacqueline, ou l’histoire semi-publique d’une passion amoureuse entre Jacqueline Chabridon et Jacques Chirac, une irrésistible femme d’influence et un homme de pouvoir au destin exceptionnel.

© Élisabeth Gouslan, Le FIGARO MADAME (17 octobre 2016)

• « Jacques et Jacqueline », la liaison passionnée de Chirac avec une journaliste

La rumeur dit que Jacqueline Chabridon a longtemps refusé les invitations à confession lancées par Laureline Dupont et Pauline de Saint-Rémy, prétextant qu’elle  » n’était pas », comme « Valérie Trierweiler », de ces femmes qui s’épanchent. « Le contrat était clair : elle ne nous dévoilerait rien, se contenterait d’infirmer ou de confirmer nos informations, (…).  Mais elle a un rapport ambigu à cette histoire : elle a à la fois envie, et pas envie de la raconter. » Finalement, c’est bien de sa romance avec un Jacques Chirac de 1975, alors Premier ministre, dont parle « Jacques et Jacqueline »,(…).   Chirac est connu pour son amour invétéré des belles femmes, mais dans cette histoire, il aurait été différent. Ce qui est fou, selon les auteurs, c’est que les deux semblaient s’aimer par « reconnaissance », au point que Chirac organise un voyage de presse aux Antilles… rien que pour la côtoyer.  Une histoire qui ne sera pas du goût de tous. Jacqueline Chabridon s’attirera les foudres de ses collègues à cause de traitements de faveur péniblement dissimulés (…).  Bernadette Chirac monte au créneau (…) avant d’éloigner Jacqueline de la vie de son mari, sans toutefois divorcer…

© LA LIBRE BELGIQUE (18 octobre 2016)

Un commentaire

  1. Cette femme irrésistible est-il écrit a un penchant pour ..le pouvoir, tout de même. Bien que fille de communistes, elle épousera un ministre de la Défense, après avoir vécu cette passion assez tourmentée avec.. un Premier Ministre. Ensuite un second mariage avec un journaliste politique de premier plan sur TF1, et en 1996 un troisième mariage avec un grand professeur de Neurologie: rien que des hommes de pouvoir. Lequel brillant neurologue soignera Jacques Chirac en proie à une grave maladie.Elle fréquentera Rocard,travaillera au Figaro puis à RMC,puis au Crédit Lyonnais, à Air France avec Christian Blanc, puis à la RATP, toujours chargée de la com comme au crédit Lyonnais.
    enfin auprès du groupe Casinos Lucien Barrière jusqu’en..2003. Cette femme est une femme de réseaux , politique au sommet, dirigeants de grands groupes, elle incarne la politique des années 80 où ces univers étaient très liés. Jacqueline Chabridon n’était pas une « petite journaliste » mais une femme influente, son parcours est à cet égard très éloquent. Et quelle femme peut s’enorgueillir d’avoir eu trois maris, c’est assez rare dans sa génération, elle a aujourd’hui 76 ans.

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