EXPOSITIONS, HISTOIRE, PATRIMOINE, ARCHÉOLOGIE, ASSOCIATIONS CULTURELLES: N°46 ( NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2023)

MISE À JOUR:   16  DÉCEMBRE  2023

Cette rubrique fera l’objet d’additifs et de mises à jour, jusqu’au 31 DÉCEMBRE 2023 en fonction de l’actualité. N’hésitez donc pas à y revenir régulièrement pour bénéficier pleinement  de ces compléments d’informations.

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A-la-une

DIX-HUIT  MOIS DE TRAVAUX À MONTLUÇON

POUR REDONNER AU CHÂTEAU DES BOURBONS

SA PLACE CENTRALE DANS LA CITÉ

Le château et l’esplanade en 1965

• En décembre prochain, la ville de Montluçon va lancer un important programme de travaux destinés à redonner au château des ducs de Bourbon, alias le Vieux château “une place centrale dans la cité”. Le monument emblématique, dont les premières fondations remontent au XIe siècle, n’en sera pas pour autant à ses premières modifications : forteresse, transformée en tribunal, il a aussi abrité à partir de 1861 une  caserne d’infanterie, avant d’être classé aux monuments historiques en 1926. Dans les années 1930, sous Marx Dormoy, il avait déjà connu une importante phase de rénovation, avant de devenir un musée centré sur les musiques traditionnelles.

L’esplanade, après les travaux en juin 2025

• La présentation du projet a été faite le 26 septembre, au théâtre Gabrielle-Robinne, devant une assemblée peu nombreuse puisque l’on ne comptait guère qu’une cinquantaine  de personnes. Au terme de dix-huit mois de travaux, le site réaménagé  redeviendra en juin 2025  ce qu’il a longtemps été, à savoir un musée. L’objectif est  d’accroître le nombre de visiteurs, la faible affluence résultant aussi du fait que le site reste  peu accessible au grand public. Seule la tour carrée qui offre, depuis 2018, un panorama de 270 degrés sur la commune et ses environs, semble avoir séduit le  public. Le budget  du chantier qui s’étendra sur plus de 1400 m2  est conséquent, avec un montant estimé à 2,9 M€, dont la moitié pourrait être couverte par des subventions de l’état et du département, à hauteur de respectivement de 1 M€ et de 0,4 M€.

Le nouveau bâtiment projeté

• Pierre Bourdin, architecte du patrimoine à  l’atelier parisien Kapaa, en a dévoilé les grandes lignes,  l’objectif tant de rendre à nouveau visibles des éléments architecturaux qui ne le sont plus, tels que cheminées, voûtes, blasons, éléments sculptés…Il est également prévu d’apporter une touche de modernité avec la construction d’une extension sur la partie nord du bâtiment, au-delà de la tour de l’horloge. Dotée d’une ossature métallique et d’une façade vitrée, elle abritera l’accueil du futur musée et sa boutique. Des sanitaires publics y seront accolés, en prévision des événements qui pourront être  organisés sur l’esplanade.

Le futur bâtiment d’accueil du public

• L’organisation de l’espace a été également précisé : trois pièces du rez-de-chaussée seront dédiées aux expositions temporaires, tandis que la quatrième servira de salle de conférences. Un ascenseur,  installé sur la partie sud, pour préserver les planchers anciens de la partie nord, desservira le premier étage où seront exposées sur 270 m2  les collections permanentes issues des fonds actuels (archéologie, peintures, armes, outils, gravures, dessins et autres objets). Une centaine de m2 seront dévolus à la “médiation culturelle”. Selon Marie-Claire Delavallée, conservatrice du patrimoine  pour Montluçon Communauté, “ On ne présentera pas tout, pas en même temps” et la scénographie se voudra  résolument moderne, avec des collections qui “seront au service d’une histoire à raconter”. Au dernier étage, trouveront place, outre les bureaux administratifs et  une salle de documentation, les pièces “les plus précieuses« , celles consacrées aux liens entre la famille des Bourbons et Montluçon.

• L’esplanade du château sera  végétalisée, tandis que les garde-corps et l’escalier d’accès, dit escalier Maugenest, actuellement fermé pour cause de sécurité, sera restauré. À terme, la capacité d’accueil de l’esplanade passera de 500 à plus de 3 000 personnes. Une réflexion a été lancée sur la construction éventuelle d’un ascenseur. Un projet qui se heurterait à de nombreux problèmes techniques,  patrimoniaux et financiers, compte tenu de son coût. La municipalité a précisé que  si la réflexion n’était  pas  close, la construction n’est toutefois pas à l’ordre du jour.

EXPOSITION

En novembre et en décembre,  plusieurs  expositions  vont baisser leur rideau. Si vous ne les avez pas encore visitées,  il ne vous reste que quelques jours ou quelques semaines  pour  en profiter. En même temps, de nouvelles expositions vont être présentées au Centre national du costume et de la scène (Music-hall et cabaret) à partir du 9 décembre) et au Musée Anne-de-Beaujeu (Trésors du baroque, la peinture du Bourbonnais au XVIIè siècle) au début de février 2024. Passage en revue….

• MUSIC-HALL ET CABARET

AU C.N.C.S, JUSQU’AU 30 AVRIL 2024

• Music hall et cabaret… C’est le thème de la nouvelle exposition qui a ouvert ses portes au public le  9 décembre 2023 et qui restera visible  jusqu’au 30 avril 2024. Les  visiteurs ont donc cinq mois pour se plonger dans l’univers du  Music-hall,  dont les plus grandes (et belles)  heures  se situent entre la fin du XIXè siècle et la seconde guerre mondiale. Un genre qui a connu de nombreuses évolutions, depuis son apparition en Angleterre, avant de se propager sur le continent et particulièrement en France.

•  Paris a alors vu fleurir de nombreuses salles devenant des “temples” du genre et dont les noms sont passés à la postérité : le Moulin Rougele Casino de Paris, les Folies Bergère, l’Olympial’Alhambra, Bobino ou encore le Paradis latin. C’est tout cet univers que fera revivre l’exposition, avec une centaine de costumes qui seront présentés. Outre ceux provenant des grandes salles précitées, on pourra aussi voir des pièces provenant du Crazy Horse mais aussi de cabarets et de salles  de spectacle de travestis, tels que les célèbres Michou ou Madame Arthur.

• Un des clous de cette  exposition, qui présente quelque  120 costumes, est certainement un manteau d’escalier  d’une dimension exceptionnelle. Cette cape  mesurant 10 m sur 6 m, provient  de la revue – spectacle Nuits de folies, présentée en 2002 aux Folies Bergère. Cette année-là, le célèbre établissement parisien inauguré en  mai 1869 avait voulu renouer avec la grande tradition de la revue qui avait fait ses très riches heures.  Plumes et French Cancan occupaient une place de choix dans ce spectacle qui entendait rendre hommage à la Parisienne. Les 500 costumes, dont la cape XXL,  étaient signés par le flamboyant David Belugou.

• Mise en vente dans le cadre de l’émission Affaire conclue, le 14 décembre 2022, elle a été acquise pour 9 100 € par Vincent Lechaîne,  un antiquaire parisien, qui  connaissait bien  Moulins : durant son enfance, il y était venu à plusieurs reprises chez sa grand-mère, qui était alors  couturière. C’est au cours d’un séjour effectué à l’été 2022 qu’il a visité le CNCS, auquel il a décidé de faire don de la cape. Selon Delphine  Pinasa, directrice du CNCS,  si les dons de costumes de scènes ne sont pas exceptionnels, “c’est la première fois  qu’une personne achète  un costume pour qu’il rejoigne ensuite les collections”. Seule incertitude sur ce qui sera “l’objet phare” de l’exposition, on ignore si elle a été réellement portée  lors de la revue.

Infos pratiques : L’exposition Cabarets ! est visible au Centre national du costume et de la scène (Quartier Villars, route de Montilly à Moulins) jusqu’au mardi 30 avril 2024. Elle est ouverte tous les jours de 10 h 00 à 18 h 00. Contacts : Tél : 04.70.20.76.20 – mails : accueil@cncs.fr

• Le magazine Auvernha publie régulièrement des numéros hors série  thématiques. L’un d’eux a été consacré au Centre national du costume et de la scène de Moulins (52 pages, illustrations en couleur). Préfacé par le designer Christian Lacroix, président d’honneur du CNCS, il se décline en 4 grands thèmes:  Le fabuleux destin du CNCS – Voyages en Bourbonnais – La vie des costumes – Au centre de la scène. On peut le consulter directement sur site Calaméo.

• Des expositions qui  fermeront leurs portes

en novembre

 • Au Centre national du costume et de la scène, à Moulins, pour ceux qui ne l’auraient pas encore fait, il va falloir faire très vite: il ne leur reste que   jusqu’au 5 novembre, pour se plonger dans l’univers des marionnettes avec  Pourquoi la marionnette? Cent ans de création. L’exposition dessine un paysage de la scène marionnettique, à travers une série de tableaux thématiques. Ils illustrent des tendances et des courants esthétiques de la marionnette de création, principalement en France, depuis les années 1920 jusqu’à la scène contemporaine. L’enjeu est d’explorer les raisons du choix de cette famille  d’instruments scéniques, depuis le  personnage de la marionnette jusqu’aux techniques les plus diverses et  à la manipulation de la matière.

À propos de cette exposition… Sous la signature de Christina Marino, Le Monde (22 août) a publié un long article  intitulé “À Moulins, la marionnette mise en scène”. Après avoir souligné que le titre de l’exposition, La marionnette, instrument pour la scène, peut sembler un peu réducteur et que l’affiche est “intrigante, voire déroutante”, elle  souligne que l’exposition est “d’une richesse impressionnante : “Elle permet en 15 tableaux et plus de 200 objets, de découvrir les innombrables facettes de cet art à part entière, et non mineur ou destiné uniquement au jeune public”. Autre aspect positif, “la scénographie conçue par Flavio Bonuccelli, (qui) est  volontairement simple et épurée, afin de mettre en valeur la richesse et la variété des œuvres exposées”. Le tout en suivant un parcours  qui privilégie “une logique thématique avec 15 phrases pensées comme autant de piste à explorer,  de fils à tirer pour tenter de répondre à une question centrale : pourquoi faire de la marionnette, aujourd’hui ?”. Conclusion de l’article : l’exposition est “ une illustration parfaite de la réinvention permanente  à l’œuvre dans  la création marionnettique et de l’extraordinaire champ  des possibles ouvert par cet art

Au musée de Souvigny  l’exposition Trésors d’un prieuré clunisien,  fermera elle aussi le 5 novembre. Elle met  en valeur  l’histoire du site clunisien et son importance croissante, à partir du Xè siècle.   Dans les mois à venir, elle devrait être à nouveau visible pendant deux ans, soit le temps nécessaire à  l’instruction du dossier  de la candidature du village et d’autres sites clunisiens  au patrimoine mondial de à l’Unesco.  Il est aussi prévu qu’elle évolue, en fonction des recherches scientifiques qui sont  constamment menées.

À Fleuriel, L’Historial du paysan soldat (1 route du vallon – 03140 Fleuriel), propose jusqu’au 11 novembre  deux expositions temporaires.  La première,  qui s’intitule Les gendarmes dans la Grande Guerre,  revient sur leur rôle tout au long du conflit, au-delà de la mobilisation générale: de la police des champs de bataille à celle des cantonnements, mais aussi la sécurisation des voies d’accès et les diverses missions de maintien de l’ordre public loin du front..  La seconde exposition est centrée sur  L’année 1943 : La résistance. La déportation. L’État français. À travers une sélection d’objets et de documents d’époque, l’association du Mémorial du Corgenay revient cette année  oscillant entre la tragédie de l’occupation et l’espoir porté par une résistance qui s’organise et va s’intensifier.

Au musée de l’illustration jeunesse, à Moulins, l’exposition intitulée  Zaü, les autres, l’ailleurs reste visible jusqu’au dimanche 19 novembre.  Derrière ce nom d’artiste, se cache André Langevin, un illustrateur breton, aujourd’hui octogénaire, qui a à son actif  l’illustration de plus de 120 livres. L’artiste avait   reçu en 2011 le Grand Prix de l’Illustration jeunesse, décerné par le conseil départemental de l’Allier, pour ses illustrations de Mandela, l’Africain multicolore, paru aux éditions Rue du monde.

À propos du Musée de l’illustration jeunesse… Dans le cadre du nouveau parcours de visite mis en place par le Musée de l’illustration jeunesse de Moulins, Anna Castagnoli et Loïc Boyer viennent de publier un ouvrage intitulé L’illustration jeunesse : histoire, codes et styles. Catalogue du parcours permanent du Musée de l’Illustration jeunesse (1 vol. br, 128 p, illustrations en couleur, éd. Faton, 26 €). Il s’adresse à tous ceux qui croient encore que l’image est plus facile à comprendre qu’un texte. C’est pourquoi le MIJ a demandé à Anna Castagnoli d’évoquer ce qu’est réellement  l’image dans un livre jeunesse. Comment se lit-elle et avec quels codes? À quel style peut-elle appartenir et comment dialogue-t-elle avec le texte ? L’auteure  rappelle que lire une image ne s’apprend pas mais que, pourtant, l’ensemble des significations qu’elle recèle sont non évidentes et requièrent connaissances et attention. De son côté, Loïc Boyer retrace l’histoire moderne du livre illustré jeunesse.

Au Musée de l’Opéra de Vichy qui s’est donné pour mission de conserver et de  mettre en valeur un des fonds documentaires parmi les plus riches, en France et Europe, l’exposition Mon cœur s’ouvre à ta voix fermera le 26 novembre. Elle propose de partir à la découverte des grands moments d’opéra français qui ont fait vibrer la ville thermale. 

• Elles fermeront leurs portes

en décembre

Jusqu’au 24 décembre,  à Moulins, dans les locaux de l’Hôtel Demoret, le Musée de la Visitation présente  une exposition consacrée à Artémise, duchesse de Montmorency (1600-1666). C’est pour le visiteur l’occasion de se plonger dans l’histoire  de Marie-Félice Orsini, dont le mécénat marqua l’histoire de la ville de Moulins. De son côté, le Service du patrimoine de la ville de  Moulins propose des visites de la chapelle abritant le mausolée de son mari, le duc Henri II de Montmorency, exécuté sur ordre de Louis XIII. Au cours de l’été, en marge de l’exposition, le service proposera  aussi des visites théâtralisées sur la personnalité  de la duchesse.

• Jusqu’au 16 décembre,  la médiathèque de  Montluçon  présente  une exposition sur Le commerce à  Montluçon, au temps des Trente Glorieuses. Elle a été conçue à partir de photographies de Robert Parant (1905-1976). La ville a acquis, il y a quelques années, le fonds photographique Robert Parant, riche de  43 000 plaques, actuellement en cours de numérisation. Photographe professionnel, il a travaillé dans les années 1950-1970. On pouvait alors  retrouver ses photos dans le journal Centre-Matin (absorbé en 1968 par La Montagne) et dans les bulletins municipaux de l’époque. Pour valoriser ce fonds, la médiathèque de Montluçon a déjà  organisé trois expositions thématiques, parmi lesquelles L’eau à Montluçon (2021) et Le sport à Montluçon (2022).

Jusqu’au 31 décembre,  à Montluçon,  à l’occasion du 10è anniversaire de son inauguration, le MuPop (Musée des musiques populaires)   propose de découvrir une rétrospective des différentes affiches de présentation des expositions qui se sont succédé depuis 2013. Chaque affiche est accompagnée d’un cartel explicatif, présentant les images et photos marquantes de ces expositions (inaugurations, présence de vedettes,  visiteurs,…) ainsi que d’un QR Code proposant une musique phare portant sur le  thème représenté.

• À propos de cette rétrospective… La rédaction montluçonnaise de La Montagne, a dévoilé dans son édition du 30 octobre, ses “Cinq coups de cœur pour dix ans d’expos”,  présentés par ordre chronologique. En 2014, avec Le French Disco, Éric Bourgougnon avait remis  en lumière le disco, bien avant qu’il ne redevienne à la mode, porté par une nouvelle génération d’artistes. Selon lui, c’est “le seul courant à avoir autant fait l’unanimité auprès du public, avec peut-être la musette”.  Sheila et Marc Cerrone étaient venus à Montluçon, pour l’inauguration,  quelque temps avant que Patrick Hernandez ne vienne visiter l’exposition.  En juin 2015, la Polna Expo,  inaugurée par Michel Polnareff en personne, a été pour le MuPop  l’un des événements les plus médiatisés.  Entre les costumes de scène, les disques, les affiches et autres objets,  elle a permis de “lever le voile sur l’univers d’un artiste novateur”.

• Autre coup de cœur, l’exposition Vos tubes de l’été présentée en 2019 : “Joyeusement régressive (elle) a su plaire à toutes les générations” en retraçant  quarante ans de musique populaire avec les tubes de l’été de toutes les décennies :  depuis le début des années 1960, avec Richard Anthony et son“ Et j’entends siffler le train”,  jusqu’à “La Lambada” de Kaoma, dans les années 1980.

•  En 2020, avec Les briques Lego® font leur cinéma en musique, le Mupop a voulu mettre  sur le devant de la scène ces artistes de l’ombre que sont  les compositeurs de musique de films. Ils s’appellent  Éric Serra, Ennio Morricone, Yann Tiersen ou encore Vladimir Cosma. Pour permettre  “aux plus jeunes de découvrir ces classiques et aux cinéphiles d’aborder l’exposition de manière ludique”, des  scènes de film avaient été spécialement  recréées en Lego®.

• Enfin, en 2022, la dernière exposition thématique Les Paul. Le son du rock a 70 ans s’est distinguée par la richesse de son contenu et son accessibilité à tous les publics, néophytes comme amateurs en  mettant  en exergue cette guitare devenue  mythique.

• LA MAISON DE LA CULTURE DE BOURGES
FÊTE SES 60 ANS JUSQU’AU 23 DÉCEMBRE

• Il y a 60 ans, le 12 octobre 1963, la toute nouvelle Maison de la Culture de Bourges ouvrait ses portes au public. Elle devait être officiellement inaugurée par André Malraux, ministre des Affaires culturelles, six mois plus tard. Deuxième Maison de la Culture à ouvrir en France, elle avait pour vocation d’être un lieu pluridisciplinaire de rencontre entre le public et les arts et sa  fondation s’inscrivait donc  dans un mouvement de décentralisation et de démocratisation culturelle.

• L’exposition Une Maison pour la culture 1961-1969, conçue par les Archives départementales en 2021, est présentée dans les locaux de la nouvelle Maison de la culture jusqu’au 23 décembre 2023. Elle retrace, à travers des archives inédites de cette époque, l’aventure de ces pionniers qui voulaient offrir les créations artistiques et les œuvres du répertoire au public le plus large possible. Un héritage précieux pour leurs successeurs du XXIe siècle.

• Elles fermeront leurs portes

en janvier 2024

 Jusqu’au 7 janvier 2024, la médiathèque Samuel-Paty, à Moulins, en partenariat avec la Société bourbonnaise des études locales (SBEL), met à l’honneur Blaise de Vigenère (1523-1596), à l’occasion des 500 ans de sa naissance. Une exposition, intitulée Secrets de la Renaissance, dont le commissariat est assuré par  Paul-Victor Desarbres, y est  présentée. Ce dernier, qui a réalisé, pendant quatre ans, une thèse sur Blaise de Vigenère, est aujourd’hui maître de conférences à la Sorbonne.

• L’exposition permet d’aborder les différentes facettes de Blaise de  Vigenère, tout en insistant sur l’importance du secret   dans les livres de la Renaissance.  Né à Saint-Pourçain-sur-Sioule en 1523,  un an après la mort d’Anne de France, il fait aujourd’hui trop souvent figure “d’illustre inconnu” en Bourbonnais et au delà, même si son nom, qui  figure sur quelques plaques de rue, a été donné à la cité scolaire de sa commune natale. Son ouvrage le plus célèbre, Traité des chiffres (1586), traite des façons de décoder les dépêches.

• Autodidacte, à la fois écrivain, traducteur pratiquant l’italien, le latin, le grec, voire l’hébreu, Blaise de Vigenère a aussi été un diplomate, sorte “d’agent secret”, en même temps qu’un amateur d’art et  d’archéologie, au point de s’intéresser aux mystères des hiéroglyphes,  trois siècles avant Champollion. Ce véritable touche à tout (alchimie, astronomie), qui rencontra Michel-Ange en Italie, s’était également  fait un nom à la cour du roi Henri III, devenant  secrétaire de la Chambre de la Majesté du Roy.

• Cette exposition est aussi un moyen de mettre en valeur le fonds Renaissance de la médiathèque Samuel-Paty, riche de quelque  2 200 ouvrages. Si elle ne possède aucun exemplaire original du rarissime Traité des chiffres, dont  on peut cependant voir un fac-similé,  la médiathèque  n’en recèle pas moins plusieurs ouvrages traduits par Vigenère et accompagnés de ses commentaires (Tite-Live, Ovide…). Pour l’occasion, 39 d’entre eux sont exposés, dont un incunable ayant appartenu à la famille de Blaise de Vigenère et présentant de magnifiques gravures sur bois.

Infos pratiques: L’entrée est libre et gratuiteaux horaires d’ouverture de la médiathèque : les mardis et jeudis entre 14 h 00 et 19 h 00, les mercredis, vendredis et samedis entre 10 h 00 et 18 h 00 et chaque 1er dimanche du mois, entre 14 h 00 et 18 h 00 (Fermeture les jours fériés).

• DEUX CONFÉRENCES
DANS LE PROLONGEMENT DE L’EXPOSITION

► Dimanche 3 décembre, à 15h30 : Pascal Brioist, professeur d’Histoire moderne au CESR, Université de Tours :  Léonard de Vinci et le secret. Auteur de plusieurs livres, il est spécialiste de Léonard de Vinci, de la Renaissance, et des sciences et techniques à l’époque moderne. A l’époque de Léonard de Vinci, la notion de propriété intellectuelle est encore floue, même si les premiers brevets commencent à émerger notamment à Venise et en Toscane et même si des prédécesseurs de Léonard ont élaboré des codes secrets. Pascal Brioist examinera dans quel contexte Léonard a pu chercher à préserver ses découvertes dans des domaines aussi différents que les machines volantes, les inventions militaires ou l’anatomie et quels furent les problèmes qu’il rencontra. Il s’agira également de comprendre comment les inventions de Léonard ont pu se diffuser alors qu’elles restèrent pour l’essentiel à l’état de manuscrits circulant de façon privée.

► Samedi 9 décembre, à 15 h 00 : Paul-Victor Desarbres, maître de conférences à l’Université Paris-Sorbonne et commissaire scientifique de l’exposition Secrets de la Renaissance : Vigenère et les secrets des images. Blaise de Vigenère est un auteur de la Renaissance singulier, pionnier par son sens artistique. Il commente et traduit un ouvrage de l’Antiquité décrivant une galerie de tableaux imaginaires, les Images de Philostrate, qui inspire les peintres tout au long du XVIIe siècle. C’est aussi un témoin attentif aux œuvres d’art, aux vestiges et aux curiosités dans ses voyages entre France, Allemagne, Pays-Bas et Italie. Exigeant, il ne décrit que ce qu’il a observé « à l’œil ». Mais c’est aussi un amateur de constructions imaginaires, de symboles cachés et ésotériques.

• Elles fermeront leurs portes

en février  2024

• LE CANAL DE BERRY, HISTOIRE D’UN PATRIMOINE

 AUX ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DU CHER

Jusqu’au 11 février 2024, les archives départementales du Cher (Rue Jean Marie Heurtault de Lamerville,  à Bourges) présentent dans leur salle des expositions temporaires  Le canal de Berry, histoire d’un patrimoine à travers les archives

• Le canal de Berry figure parmi les constructions les plus emblématiques du Cher au XIXe siècle. Son déclassement en 1955, conséquence de la fin de son utilité économique, faillit entraîner sa disparition. Mais son empreinte dans le paysage et les mémoires est restée profonde. Il est même devenu en ce début de XXIe siècle vecteur de développement touristique avec l’aménagement de ses rives pour le projet « Canal de Berry à vélo ».

• À travers cette exposition, les Archives départementales reviennent sur l’histoire du canal depuis sa création sous le Premier Empire, sur les enjeux économiques et industriels qui ont conditionné son tracé, sur les conditions de sa construction et de son entretien.

• Témoins de la révolution industrielle, les cartes et les plans qui ont servi à la réalisation sont pour la première fois présentés au public. Ils permettent de visualiser les ouvrages d’art les plus remarquables parmi les dizaines d’écluses, ponts et aqueducs du canal, qui font désormais partie du patrimoine départemental. Une sélection de documents et d’objets liés à la vie sur le canal sont également présentés, illustrant l’histoire des mariniers, des éclusiers, des cantonniers et des riverains, souvenirs d’une époque qui a pris fin il y a près de 70 ans. L’histoire se poursuit cependant. Riche de ses atouts naturels et patrimoniaux, le canal de Berry connaît désormais, entre eau et vélo, une nouvelle vie.

• TRÉSORS DU BAROQUE,

LA PEINTURE BOURBONNAISE AU XVIIè SIÈCLE

AU MUSÉE ANNE-DE-BEAUJEU EN 2024

• La prochaine  exposition Trésors du baroque, qui sera présentée du 10 février 2024 au 5 janvier 2025,  au musée  Anne-de-Beaujeu, à Moulins, mettra en lumière l’art local du XVIIè siècle, en offrant une perspective nouvelle  de la création artistique de l’époque. C’est Guennola Thivolle, conservatrice  des antiquités et objets d’art, auteure d’une thèse sur le sujet, et Giula Longo qui en sont les deux co-commissaires. En attendant, le département de l’Allier a lancé une campagne de restauration de 6 tableaux qui y seront exposés. Parmi eux, figure  le portrait de Pierre de Sève (1628-1695), par Marie-Joséphine Nicolas-Drapier, d’après Henri Gascard. Le tableau  est considéré par les spécialistes comme “l’essence du baroque ” en Bourbonnais.

• 150 ANS D’HISTOIRE DE L’AGRICULTURE

SOUS LE REGARD DE LA PRESSE

• À partir du 30 novembre, dans l’Amphithéâtre des Archives départementales du Cher (Rue Jean Marie Heurtault de Lamerville) à Bourges, l’association  Le Centre de la Presse  présentera L’Odyssée agricole, 150 ans d’histoire de l’agriculture sous le regard de la presse, une exposition accompagnée d’un livre richement illustré.  L’ensemble a été conçu sous l’égide de Pascal Roblin, président de l’association, auteur, entre autres titres,  de La Seconde Guerre mondiale sous le regard de la presse (2021), Il a été épaulé par une équipe de spécialistes, issus du monde agricole et de membres du collectif. Ils  ont travaillé activement sur le projet pendant près de trois ans. C’est la  première fois qu’une exposition et une publication retracent l’histoire agricole de notre pays en faisant appel à un témoin majeur de son développement : la presse.

Savoir plusL’odyssée agricole : 150 ans d’histoire de l’agriculture sous le regard de la presse (1 vol. relié, 168 p, 150 illustrations, éd. de Borée, 31 €) est préfacé par François Gréau. Dans chacun des chapitres de cet album, reflet des années concernées, on retrouve un texte principal illustré, abordant un ou plusieurs thèmes majeurs traités avec la complicité de la presse de l’époque, et en particulier avec celle de la presse agricole. Pour étayer et illustrer le propos, les auteurs ont rassemblé des Unes, des publicités, des brèves, des dessins de presse, des annonces, des photos et un éditorial publié dans la période en question, signé soit par un leader du monde agricole, soit par un homme politique, soit par un journaliste.

EN BREF…

• Le 17 novembre, au Centre culturel de Vichy a été inaugurée l’exposition « Les peurs mythologiques« , basée sur les dessins de  Cheub (Jérome Schirtzinger, pour l’état-civil). Cette exposition jeune public, qui  se prolongera jusqu’au 14 janvier, entend “dépoussiérer la mythologie grecque pour illustrer quelques peurs et phobies humaines”. 

• Du 4 novembre au 2 décembre, à partir des clichés d’Aline Héraudet et de son père,  l’association Aline et les Argenteurs a  proposé une exposition composée d’une centaine de photos portant  sur la chasse à courre. Pendant plus de 30 ans, Aline Héraudet avait été la photographe attitrée de l’équipage du Rallye de l’Aumance. 

• Du 2 au 12 novembre, le 12ème Salon des arts s’est tenu au pavillon du lac à Néris-les-Bains. 63 artistes ont exposé plus de 150 de leurs œuvres, soit  une vingtaine de sculptures et 130 peintures. 

HISTOIRE

• DISPARITION D’ALBERT CHAUBARD (1937-2023)

ANCIEN DÉPUTÉ DE L’ALLIER DE 1981 à 1986

• L’année 2023 aura été fatale à trois anciens députés de l’Allier. Après le décès en avril de François Colcombet (député de 1988 à 1993 puis de 1997 à 2002) et celui survenu en juin de Gérard Charasse (député de 2012 à 2017), on a appris la disparition d’Albert Chaubard, ancien député PS  de la 2ème circonscription (Montluçon) de 1981 à 1986. Il est  décédé à l’âge de 86 ans, le 26 septembre 2023, à Antibes.

• Né à Bezons le 11 mars 1937, docteur en mathématiques,  il avait été  maître de conférences à l’IUT de Montluçon. En 1977, après la victoire aux élections municipales de  la liste d’union de la gauche conduite par Pierre Goldberg, il était devenu un de ses adjoints. En même temps, il avait accédé au poste de   premier secrétaire de la  fédération du PS de l’Allier. Le 21 juin  1981, lors des élections législatives qui avaient suivi la victoire de François Mitterrand à la présidentielle, il avait été élu député de la 2ème circonscription de l’Allier, distançant de 5 000 voix, au premier tour, Pierre Goldberg, député sortant et maire PCF de Montluçon. Dès lors, les relations entre les deux hommes et entre élus communistes et socialistes au sein du conseil municipal devaient se tendre. C’est ce qui conduisit Albert Chaubard à présenter aux élections municipales de 1983 une liste autonome, face à celle de Pierre Goldberg. Cette dernière   se retrouvant en tête  dès le premier tour, la liste socialiste, en position de faiblesse, devait fusionner avec la liste communiste, au deuxième tour.

• Albert Chaubard a exercé d’autres mandats. Conseiller régional d’Auvergne, il a été vice-président du conseil régional  jusqu’en 1986, sous la présidence de Maurice Pourchon.  Lors des élections législatives de 1986, à la représentation proportionnelle, Albert Chaubard figurait sur la liste du PS, derrière Jean-Michel Bélorgey, qui fut le  seul élu du PS dans le département. En 1988, après la dissolution de l’assemblée nationale, il s’était à nouveau porté candidat, face à Pierre Goldberg député PCF sortant, qui avait été réélu.  Redevenu simple conseiller régional, Albert Chaubard avait poursuivi sa carrière professionnelle à  Clermont-Ferrand, avant de mettre  un terme à sa carrière politique, à la fin des années 1990.  Depuis une vingtaine d’années,  il s’était retiré à Antibes où il est décédé. Dans la notice qu’il lui a consacrée, dans son livre Destins d’Allier (éditions Creer – 2005), André Touret écrit en conclusion: “Entre Albert Chaubard et les communistes montluçonnais, le conflit (…) a été quasi-permanent. Les communistes, installés à la mairie depuis 1997, voyaient en lui un concurrent gênant et Albert Chaubard, de son côté, ne cherchait pas à composer avec eux”.

• ASSASSINATION IN VICHY

PROCHAINEMENT PUBLIÉ EN FRANÇAIS

• Une bonne nouvelle pour ceux qui s’intéressent  à Marx Dormoy (1888-1941) , député puis sénateur maire de Montluçon, mais aussi ministre de l’Intérieur sous le Front Populaire,  assassiné en juillet 1941, à Montélimar, où il était en résidence surveillée. Au terme de plusieurs années de recherches, Gayle Brunelle et Annette Finley-Croswhite, deux universitaires américaines, avaient publié en 2020  Assassination in Vichy. Marx Dormoy and the struggle for the saoul of France (312 p, illustrations, biblio, index, éditions University of Toronto Press). Cet ouvrage en forme d’enquête sur l’assassinat (son contexte, ses causes, ses préparatifs, ses instigateurs possibles, ses exécutants,…) n’était malheureusement disponible qu’en langue anglaise. On devrait bientôt pouvoir le trouver en version française. En effet, sur sa page Facebook, Gayle Brunelle vient d’annoncer que sa traduction venait d’être achevée, prélude à une publication en français. Si la date exacte n’est pas précisée, on sait qu’il paraîtra en 2024 aux éditions Nouveau Monde, dont le catalogue comporte plusieurs titres consacrés à l’histoire de la deuxième guerre mondiale.  En attendant on pourra se reporter aux articles que Vu du Bourbonnais a consacrés à la préparation de ce livre, ainsi qu’à la biographie d’Anne Mourraille, comédienne et complice de l’assassinat de Marx Dormoy. Autre article à consulter, le deuxième volet de la biographie de Marx Dormoy.

 

• UNE REDÉCOUVERTE DE  L’HISTOIRE DES BOURBONNAIS

 ENGAGÉS DANS LA GUERRE D’INDÉPENDANCE AMÉRICAINE

• On connaît l’aventure du marquis de La Fayette,  entouré de jeunes officiers français et partant volontairement pour apporter leur soutien à la cause des insurgés américains, en lutte contre l’Angleterre, suite à la déclaration d’indépendance du 4 juillet 1776. Parmi eux figuraient le chevalier Charles-François du Buysson, un Bourbonnais  né en 1752,  à Treban. Il s’embarqua en 1777 sur le vaisseau La Victoire, sur lequel se trouvait le marquis de La Fayette.  Au terme de 4 années de guerre, il revint en France, après avoir été blessé et fait prisonnier. Il devait décéder à Moulins, en 1786. sans doute des suite de ses blessures.  Sa folle épopée sera retracée dans un album de BD à paraître en 2024, avec des dessins de Laurent Paturaud, sur un scénario d’Esther Gil. 

• L’engagement de ces nobles idéalistes a eu tendance à faire oublier, au fil du temps, qu’ils ont aussi entraîné dans leur sillage des milliers de volontaires Français, issus de toutes les provinces du royaume.  80 d’entre aux, marins, soldats et officiers provenaient du Bourbonnais. Selon les historiens, 2 119 volontaires français perdirent la vie dans les différentes batailles. C’est pour tirer de l’oubli ces Bourbonnais, acteurs de l’indépendance américaine, qui bravèrent l’océan dès 1777, que plusieurs acteurs locaux se sont engagés aux côtés du Conseil départemental, dans un programme culturel destiné à faire revivre leur mémoire.

• Pendant trois ans et  jusqu’en 2026, le Conseil départemental et l’association Francophonie en Auvergne Bourbonnais vont mettre en place une programmation mémorielle et culturelle, associant  universitaires,  chercheurs, et  descendants des officiers qui participèrent à la guerre d’Indépendance.  Ce sera à la fois l‘occasion de mettre en lumière une  histoire trop souvent méconnue et de  valoriser les liens historiques du Bourbonnais avec les Amériques. Jean-Claude Mairal, ancien président du conseil général, coordinateur général du projet, en a précisé l’esprit : “Ce projet ne répond pas à une logique passéiste Il s’agit de regarder l’Histoire de ce département en face. Regarder le passé, c’est construire le présent. Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir”.  Pour Claude Riboulet, actuel président du conseil départemental, qui travaille avec l’association américaine mémorielle, Cincinnati,  “avoir accompagné le Nouveau monde dans son indépendance est une fierté”.

Savoir plus : Plusieurs initiatives ont d’ores et déjà été annoncées, selon le calendrier suivant : Septembre 2024 : Journées d’études franco-américaines –  Octobre 2024 : Inauguration d’une   stèle en hommage aux combattants bourbonnais de la guerre d’indépendance –  Novembre 2024 : Inauguration, dans le hall du conseil départemental, d’une exposition réalisée par le  musée Anne-de-Beaujeu. Elle sera  dédiée aux liens tissés entre le Bourbonnais et États-Unis (1770-1830). Une exposition itinérante est aussi prévue, dans les collèges, médiathèques, communes… D’autres projets sont évoqués, tels que la réalisation d’un court métrage, la rédaction de biographies, une création théâtrale avec des élèves bourbonnais et américains, ainsi que  la mise en place d’une route qui conduira “Sur les pas des combattants bourbonnais pour l’Indépendance américaine”. Pour 2026, est annoncée l’organisation des  premiers échanges culturels entre des collégiens et des lycéens des deux continents.

Infos pratiques : Toute personne intéressée peut rejoindre le comité de parrainage, devenir partenaire actif des commémorations et participer à leur promotion. Contact : Christophe de Contenson, conseiller départemental délégué au monde combattant, à la mémoire et à la coopération internationale: Tél : 06.33.69.45.70  – mail : de-contenson.c@allier.fr

• POURQUOI CONTINUER À CÉLÉBRER

 L’ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE 1918 ?

• Le 10 novembre, en partenariat avec la Société d’émulation du Bourbonnais, Pascale Trimbach, préfète de l’Allier et commissaire au Comité de la Flamme, a présenté dans les locaux de la Préfecture une conférence intitulée  Le Soldat inconnu et la Flamme, genèse et postérité. À ses côtés, était présent Jean-Luc Demandre, président de l’association  Connaissance de la Meuse. Le lendemain, la même conférence a été présentée à la sous-préfecture de Vichy. Lors de son intervention, elle est revenue sur la genèse du choix du soldat inconnu, suivie de son inhumation sous l’arc de triomphe, le 28 janvier 1921 et de l’installation de la flamme rallumée quotidiennement et sans interruption depuis.

• Si ces choix ont pu être à l’époque l’objet d’enjeux politiques, elle considère que c’est un symbole de “cette boucherie et de cet enfer”, citant au passage Maurice Genevoix (“Ce qui était impossible, nous l’avons fait”) et Georges Clemenceau (“Le soldat français sera toujours le soldat de l’idéal”). Et d’ajouter, exemples à l’appui, qu’il y a aujourd’hui “une unité européenne autour de cette tombe (qui) rassemble les peuples

• Pour la représentante de l’État,  105 ans après la signature de l’armistice, il est donc toujours aussi important de le célébrer : “Sur 36 000 communes françaises  (…), on compte  seulement trois communes où il n’y a pas eu  de tués, ni en 1870, ni en 14-18, ni en 39-45, explique-t-elle. Cela revient à dire que toutes les familles françaises  ont été touchées par cette tragédie. Il est fondamental de conserver l’Histoire pour ne pas reproduire les mêmes erreurs, pour en tirer la meilleure leçon et pour construire l’avenir”.

• IL Y A 80 ANS…LA RAFLE DE CLERMONT-FERRAND

UN ANNIVERSAIRE POUR MIEUX ANCRER
L’ÉVÉNEMENT DANS LA MÉMOIRE CLERMONTOISE

• Il y a 80 ans, le 25 novembre 1943, plus de 1 200 personnels et étudiants  de l’université de Strasbourg, repliés en Auvergne depuis 1939, étaient arrêtés par les Allemands. 110 d’entre eux devaient être déportés… Pour que cette grande rafle, qui peine à s’ancrer dans la mémoire clermontoise  ne soit pas oubliée, l’Université de Clermont a été à l’origine de plusieurs événements entre colloque, concert et visites.

• Dans son édition du 20 novembre, La Montagne y a consacré 4 pages, sous le titre générique “Raflés, il y a 80 ans”. Un premier article s’interroge sur les traces qu’il reste de la rafle à Clermont-Ferrand, en rappelant aussi la chronologie  de la présence de l’université de Strasbourg à Clermont-Ferrand, entre  son repli dans la capitale auvergnate, dès septembre 1939, et la rafle de novembre 1943. Le quotidien régional publie ensuite le témoignage d’Yvonne Lobstein,  qui était inscrite à l’université de Strasbourg repliée, avant d’aborder l’histoire de la rafle, à travers quatre destins : ceux de Paul Collomp, le martyr, de Georges Mathieu, le traître,  d’Arlette Lévy-Andersen, le symbole  et de  Stéphanie Kuder, qui figurait parmi les 17 noms de personnes à arrêter en priorité.

• Un autre article évoque l’aventure collective des Gergoviotes, “un vivier de patriotes pour la résistance”. Ils  font l’objet d’une exposition qui restera visible  jusqu’en septembre 2024, au  Musée archéologique de la bataille de Gergovie (voir plus bas  la Rubrique Archéologie).  Enfin, le dossier mentionne le court métrage Chant de Novembre, réalisé par trois élèves du lycée Jeanne-d’Arc, dans le cadre du concours national de la résistance et de la déportation, qui a été  distingué par le prix départemental. 

PATRIMOINE

• POUR NE PLUS RIEN IGNORER DES ÉGLISES

 ET CHAPELLES DE L’ALLIER

• On sait que le département de l’Allier, qui recouvre pratiquement l’ancienne province du Bourbonnais, offre un patrimoine religieux d’une très  grande richesse. 150 édifices sont aujourd’hui protégés au titre des Monuments historiques. Aux côtés des deux édifices majeurs que sont la cathédrale de Moulins et l’église prieurale de Souvigny, “fille ainée” de l’immense église disparue de Cluny, le voyageur qui parcourt le Bourbonnais a donc la possibilité de rencontrer des églises de toute taille et de toute époque, avec une prédominance, tout de même, pour la période romane. Même les édifices du XIXe siècle, longtemps méprisés, comportent des chefs d’œuvre, tant du point de vue de l’esthétique (le Sacré-Cœur de Moulins) que de celui des techniques (Saint-Paul de Montluçon et ses colonnes en fonte).

• Jusqu’à présent, pour en avoir une vision qui soit globale, on disposait de l’ouvrage de Marcel Génermont et Pierre Pradel, Les églises de l’Allier, dont la parution remontait à 1938. Encore privilégiait-il l’aspect architecturel. C’est ce qui a conduit Daniel Moulinet, quatre-vingt cinq ans plus tard, à se lancer dans un travail qu’on pourrait qualifier de titanesque : tenter, et avec succès au vu du résultat,  de restituer dans son ensemble le patrimoine religieux du Bourbonnais – l’univers du sacré – en évoquant, outre les églises et chapelles de dévotion existantes, celles qui ont disparu ou qui ont été remplacées, mais aussi les chapelles et oratoires de châteaux, sans omettre ce qui ressort du patrimoine vernaculaire, les principales croix de chemin et les fontaines placées sous l’invocation d’un saint. Pour chaque édifice, à la description architecturale, l’auteur a réuni l’évocation de son histoire et la présentation de son mobilier, y compris des tableaux, des vitraux et des cloches. Cette somme de 865 pages,  agrémentées par près de 1500 illustrations, noir et blanc et couleur, lui a valu de recevoir le prix de l’académie du Vernet, en février dernier.

• Outre l’auteur, professeur à l’Université catholique de Lyon,  né à Montluçon et aux solides attaches bourbonnaises, il faut également souligner l’audace dont a fait preuve l’association des Amis du Patrimoine religieux en Bourbonnais qui en assuré l’édition. L’ouvrage relié est disponible au prix de 75 € auprès de l’APRB – . Les Amis du patrimoine religieux en Bourbonnais (C/O Michel Limoges 9, rue des Myosotis 03410 Domérat  –  michel.limoges@orange.fr), ainsi que dans plusieurs librairies du département.  

•  RETOUR SUR LA GENÈSE DU LIVRE

ET SUR  LES MOTIVATIONS DE SON AUTEUR

Saint-Paul, à Montluçon (XIXè siècle)

• Sous le titre “Toutes nos églises ont une histoire”, La Montagne (25 novembre) a publié une interview de Daniel Moulinet, recueillie par le journaliste Fabrice Redon. Il revient d’abord sur la genèse de cet ouvrage d’exception, à la fois par son nombre de pages et de photographies. Un travail qui lui a demandé plus de trois ans de recherches avec la visite de la quasi-totalité des édifices religieux mentionnés, “deux fois pour la plupart”.

• C’est dans le cadre des activités des Amis du patrimoine religieux en Bourbonnais qui publie un bulletin annuel, qu’est née l’idée de ce livre, d’autant que la principale référence en la matière restait l’ouvrage publié en 1938 par Marcel Génermont et Pierre Pradel. Or, “Marcel Génermont méprisait les églises contemporaines, ce qui explique qu’il ne le a pas abordées dans son livre”. À l’inverse Daniel Moulinet considère  que “toutes les églises ont leur place, leur histoire” et que “chacune a son caractère”. Et de rappeler que “depuis quelques décennies, des historiens d’art et des historiens ont permis de sortir le XIXè siècle du mépris dans lequel il a été trop longtemps tenu”.

Saint-Georges, à Néris-les-Bains

• Autre particularité du livre,  il se veut “un panorama religieux  de l’Allier le plus large possible”. D’où la présence dans l’ouvrage  “des chapelles de dévotion, des maisons religieuses, des chapelles de châteaux, tout en soulignant que pour les croix et fontaines, l’inventaire exhaustif est loin d’être réalisé. Enfin, à la différence de Marcel Génermont qui portait avant tout un regard d’architecte sur les églises, Daniel Moulinet  explique avoir voulu replacer chaque édifice dans le temps long.

Saint-Léger, à Ébreuil

• Le seul domaine qui soit peu abordé  concerne l’orfèvrerie, avant tout pour des raisons de sécurité et de protection.  En fin d’interview, Daniel Moulinet reconnaît que, bien évidemment,  toutes les églises n’ont pas le même place, autant dans l’histoire que dans son livre, dans lequel on ne s’étonnera pas de voir  la cathédrale de Moulins, Souvigny ou Ébreuil mis en valeur, au même titre que Néris-les-Bains  qui a conservé un mur mérovingien, ce qui en fait la plus ancienne du département.

• EUGÈNE FREYSSINET (1879-1962)

MAGICIEN DU BÉTON ARMÉ

Eugène Freyssinet, l’ingénieur inventeur de la technique du béton précontraint alors qu’il officiait dans l’Allier, a été au centre de deux journées d’études et d’hommage, les 12 et 13 octobre. Elles ont été organisées à l’initiative de  l’Association Eugène Freyssinet, de l’Association française de génie civil (AFGC), et de l’Association des Amis de la mine de Noyant-d’Allier. C’est dans cette commune qu’il a notamment conçu le chevalement de la mine, achevé en 1923. Selon Pierre Daumin, ingénieur retraité et spécialiste de Freyssinet, qui parle d’un “véritable génie de la construction“, ce dernier  a conçu et construit  au moins 23 ponts, dans le seul départements de l’Allier, en seulement 8 ans. 

Le pont du  Veurdre

• Réalisé en utilisant la technique du béton précontraint, encore sans équivalent aujourd’hui, c’est la seule construction de ce type qui ne soit pas encore classée aux Monuments Historiques. Un oubli surprenant dans la mesure où sur la trentaine de chevalements de ce type construits en France, il n‘en reste que  huit debout, celui de Noyant étant  le seul qui soit intact.  À travers le Bourbonnais, Freyssinet, dont les vestiges de l’arche d’essai ont été retrouvés à Moulins il y a quelques années, a laissé de nombreuses réalisations qui témoignent de son génie, entre ponts et bâtiments,.

Le pont Boutiron

• La première journée, à Moulins,  était centrée sur le thème  Eugène Freyssinet, le magicien de la construction en Béton armé. Après la présentation des trois associations organisatrices, Michel Placidi a retracé la première partie de  La vie et l’œuvre d’Eugène Freyssinet (de 1879 à 1928). Sont ensuite intervenus : Pierre Jartoux (L’Arche d’essai du Pont du Veurdre), Martin Duroyon (De l’Arche d’essai aux ponts à haubans) et Pierre Daumin (Les ponts construits par Eugène Freyssinet dans le Bourbonnais). Une table ronde animée par Patrick Guiraud a permis de s’interroger sur la valorisation de l’œuvre d’Eugène Freyssinet dans le Bourbonnais. L‘après-midi était consacrée à un parcours en car en Bourbonnais, avec visites commentées de  l’Arche d’essai du Pont du Veurdre, ainsi que des  Ponts de Diou, de Prairéal et de Gouise.

Noyant-d’Allier

• La deuxième journée, à Noyant-d’Allier, avait pour thème le béton précontraint. Michel Placidi a poursuivi sa conférence de la veille en abordant la période 1929-1962 de la vie d’Eugène Freyssinet. Jean Martin et Roland Fauconnier ont ensuite présenté les bâtiments miniers de Noyant  et le chevalement. Une table ronde animée par Roland Fauconnier a permis de faire le point à la fois sur l’intérêt et  sur les  contraintes  qu’entraîne l’inscription  d’un  bâtiment  industriel  au  titre  des Monuments  Historiques. L’après-midi, un second parcours en car était organisé au départ de Noyant, après  présentation des bâtiments et du chevalement par Jean Martin et Roland Fauconnier. Les participants ont ensuite pu partir à la découverte du  pont Boutiron et du pont de Paray-sous-Briailles.

• DES PUBLICATIONS POUR METTRE EN VALEUR

L’HISTOIRE ET LE PATRIMOINE DE DOMÉRAT

• Partir à la découverte du patrimoine de Domérat et de l’histoire de ses quartiers et villages… C’est l’objectif que s’est fixé le service communication de la ville  en lançant la publication d’une première série de brochures intitulées Focus et de guides dépliants qui s’adressent aussi bien  aux amateurs d’histoire locale qu’aux visiteurs désireux   de partir à la découverte ou à la redécouverte de la commune. L’église  Notre-Dame  fait l’objet d’une brochure de 16 pages, dont il existe aussi une version en anglais. Elle propose en s’appuyant sur une série de photos, anciennes ou récentes, de plans et de dessins, de présenter ce monument emblématique de Domérat, en 4 étapes : le plan de l’église et son évolution, suivi d’une visite extérieure et d’une visite intérieure, avec la pièce maîtresse que constitue la crypte, avant de terminer par l’exploration des décors, entre chapiteaux, peintures et vitraux.

• Autre Focus, celui consacré  l’histoire de l’aérodrome de Villars qui fête son centenaire. Onze pages qui permettent de rappeler par le texte et l’image les origines et l’histoire de l’aéroclub et des bâtiments du « petit Orly » local, tout en rappelant que le site constitua pendant  trois décennies le champ de course de Montluçon, avant l’ouverture de l’hippodrome Saint-Jean.

• Pour les adeptes des promenades et pour ceux qui penseraient qu’il n’y a rien à voir à Domérat,  deux premiers dépliants sont proposés dans la série Visite des quartiers. Le premier propose  des Détours par le centre bourg, dans un rayon de 3 ou 400 m autour de la place Bacchus et de l’église. Le second dépliant  invite à découvrir Prunet, le village vigneron.

Infos pratiques : Toutes ces publications sont disponibles gratuitement  à l’accueil de la médiathèque Co-Libris (14 rue Marcel-Cachin 03410 Domérat –  Courriel: culture@domerat.agglo-montlucon.fr)). Elles devraient être  prochainement téléchargeables sur le site de la ville.

• LE CENTENAIRE DU MONUMENT DE GENTIOUX (CREUSE),

LE PLUS CÉLÈBRE DES MONUMENTS AUX MORTS PACIFISTES

Rocles

• Entre 1919 et le milieu des années 1920, la plupart des communes françaises ont voulu rendre hommage à leurs enfants tombés sur les champs de bataille de  la grande guerre, en érigeant chacune un monument aux morts. Beaucoup sont surmontés par des symboles tels que la statue d’un poilu, montant la garde ou partant à l’assaut, quand il ne s’agit pas d’un coq triomphant. Dans ce concert patriotique, quelques-uns de ces monuments se distinguent par leur volonté de promouvoir la paix et surtout de dénoncer la guerre.

Meillard

• C’est le cas  dans l’Allier avec  celui de Rocles: du haut du monument, un enfant aux cheveux bouclés semble contempler la foule rassemblée à ses pieds, en pointant du doigt le message gravé dans la pierre : “Apprenons à supprimer la guerre”. À Saint-Félix, la stèle ne comporte pas de statue mais une palme des martyrs comme seul décor, au-dessus de l’inscription “Saint-Félix à ses enfants victimes de la guerre 1914-1918”. À Saint-Plaisir, la commune natale du député socialiste et pacifiste Pierre Brizon, le monument comporte une stèle très classique sans aucun décor mais avec une inscription comparable à celle de Saint-Félix, le monument étant dédié  “Aux enfants de Saint-Plaisir victimes de la guerre 1914-1918”.

• À Meillard, une plaque qui a sans doute été rajoutée après l’érection du monument, lui confère un caractère pacifiste en proclamant sans la moindre  ambiguïté “Maudite soit la guerre et ses auteurs”. À Chouvigny, une plaque posée sur un trépied devant le monument porte l’inscription “Les jeunes pour la paix à leurs anciens victimes de la guerre et de ses profiteurs ».

Commentry

• À Commentry, le monument représente un paysan appuyé sur sa faux, interrompant son travail pour se recueillir. Cet hommage au monde du travail, œuvre du statuaire Félix Desruelles, surmonte l’inscription “La Ville de Commentry à ses enfants victimes de la guerre”. Même message à Treban, avec la plaque figurant sur le monument dédiée  “Aux enfants de Treban victimes de la grande guerre”. Enfin, à  Montcombroux-les-Mines,  une plaque a été rajoutée en 1924, à l’occasion du transfert des cendres de Jean Jaurès au Panthéon. On peut y lire : “À Jean Jaurès, première victime de la guerre”.

Gentioux (Creuse)

• Au-delà du Bourbonnais, le monument pacifiste le plus connu est sans aucun doute celui de la commune de Gentioux-Pigerolles (Creuse). Inauguré en 1923, il y a tout juste un siècle,  il salue la mémoire des cinquante-huit enfants de la commune tombés sur les champs de bataille. Il ne comporte ni  poilu  triomphant ou mourant pour la patrie, ni mère éplorée, pas plus que de coq dressé sur ses ergots. En revanche, il montre  un écolier levant un poing rageur et une inscription, “Maudite soit la guerre”. Depuis 1988, tous les 11 novembre, à l’initiative de la Libre-Pensée de la Creuse, il est devenu le point de ralliement des  représentants de différentes associations locales et nationales, ayant en commun le même objectif de  “faire la guerre à la guerre”.

• En attendant les cérémonies du centenaire, c’est l’occasion de rappeler que son histoire a été jalonnée de diverses péripéties. C’est Jules Coutaud (1889-1970), maréchal-ferrant et maire de Gentioux de 1920 à 1965, qui est à l’origine de son érection.  Né en 1889, membre de la Section Française de l’Internationale Ouvrière, il était un disciple de Jean Jaurès, leader de la S.F.I.O. qui, tenta d’empêcher le gouvernement et les députés de s’engager dans une déclaration de guerre, avant d’être assassiné le 31 juillet 1914. Ce pacifisme n’empêcha pas pour autant Jules Coutaud d’accomplir son devoir de citoyen, comme les 56.000 Creusois mobilisés. Il devait en revenir  gazé.

• C’est en 1920 que fut constitué un “comité pour l’érection d’un monument aux morts”, rassemblant le conseil municipal et les anciens combattants de Gentioux. En janvier 1922,  sur les trois projets présentés par Jules Coutaud, les élus municipaux décidèrent de retenir celui constitué d’un obélisque tronqué en granit, posé sur un socle avec trois marches, surmonté d’une statue en fonte bronzée représentant un enfant. Ce dernier  montre de la main les cinquante-huit noms des morts, avec l’inscription “Maudite soit la guerre”. S’y ajoute un  fronton orné de deux palmes avec une couronne de verdure, une fleur et l’inscription “Nos chers enfants”.

• Sa réalisation fut confiée à Émile Eglizeaud, entrepreneur à Faux-la-Montagne, la statue étant sculptée par le Limougeaud  Jules Pollachi et fondue par Edmond Guichard, de Castelnaudary. Quant à l’enfant symbolisant l’orphelin de guerre, posant  en sarrau  et chaussé de sabots, une casquette à la main, il serait originaire  de Gentioux. Seule modification, lors de sa  réalisation on préféra le poing fermé, jugé symboliquement plus percutant que le doigt tendu du projet initial.

• Si le monument n’a pas soulevé de polémique de la part de la population, il n’en a pas été de même  du côté des autorités administratives et militaires, au point que le préfet de la Creuse refusa de participer à son inauguration. De même, on rapporte que  les troupes qui se rendaient au camp de la Courtine, étaient obligées de détourner la tête, au lieu de faire le salut traditionnel. En 1985, soixante-deux ans après son inauguration non officielle, le préfet venu inaugurer la gendarmerie, se recueillit devant le monument avec les autorités militaires mais sans piquet d’honneur. Il devait récidiver, le 11 novembre suivant, en refusant la présence d’un détachement militaire. Quatre ans plus tard, son successeur fit savoir qu’il accepterait une inauguration officielle… à la condition que l’inscription “Maudite soit la guerre” soit remplacée par “Gloire aux enfants de Gentioux morts pour la France”. C’est le même préfet qui rappela par lettre  en 1989, à l’occasion de la constitution d’un Comité Laïque des Amis du Monument aux Morts de Gentioux,  que “la promotion de l’antimilitarisme était une cause illicite”.

• IL Y  120 ANS, VERCINGÉTORIX 

 ARRIVAIT À CLERMONT-FERRAND …

EN DE DION-BOUTON

• On aurait du mal à imaginer la place de Jaude, à Clermont-Ferrand, sans la statue équestre de   Vercingétorix, œuvre du sculpteur Auguste Bartholdi, classée monument historique en 1994. Pourtant, il n’est ici “que” depuis 120 ans : c’est le 10 et 11 octobre 1903 que le monument dédié au chef arverne a été inauguré,  en grandes pompes, en présence de nombreuses personnalités politiques, parmi lesquelles  le président du conseil Émile Combes, flanqué de son ministre de la guerre, le général André.  

• Un article publié par La Montagne (28/10), a retracé la genèse du monument qui s’est étalée sur trois décennies. La toute  première ébauche de la statue de Vercingétorix par Bartholdi remonte à 1866. On est alors sous le Second Empire et on sait que Napoléon III a beaucoup œuvré pour  que des recherches archéologiques soient lancées, notamment sur le site de Gergovie.  Quatre ans plus tard, en juillet 1870, lorsque le plâtre définitif est exposé au Salon des Champs-Élysées, on en est à imaginer l’érection d’un monument quelque peu démesuré à Gergovie. Jugé trop coûteux, malgré les tentatives de Bartholdi venu sur place pour trouver des financements, le projet est ajourné, en même temps que la guerre franco-prussienne sonne la chute du Second empire.

La statue en plâtre, ayant servi pur le moulage en bronze

• Il faudra attendre 1886 pour que la statue de Vercingétorix émerge à nouveau, avec le lancement d’une souscription nationale. Le chef gaulois sied parfaitement avec la volonté d’incarnation de la nation  et celle de Revanche, que l’on commence à instiller dans l’opinion. On se retourne alors vers Bartholdi qui, entre temps a déjà réalisé le fameux Lion de Belfort et qui s’est attaqué à la réalisation de la statue de la liberté, en collaboration avec Gustave Eiffel. Ce n’est finalement qu’au début des années 1900 que l’affaire va se concrétiser. Un comité pour l’érection du monument accepte le devis de Bartholdi : 35 000 francs soit l’équivalent de plus de  14 M €,  selon le convertisseur de l’INSEE. Le plâtre initial est envoyé à Paris pour que l’on en coule  un bronze. De son côté la ville de Clermont  vote en 1901 le financement du piédestal.

• Au début de 1902, la statue qui pèse 5 tonnes et mesure 6 mètres de haut, est chargée sur un chariot automobile De Dion-Bouton.  Commence alors un long périple, à 12 Km/h en vitesse de pointe,  entre les ateliers du fondeur à Paris et la place de Jaude, avec passage par Fontainebleau, Bourges, Montluçon, Riom. Lorsque Vercingétorix arrive dans la capitale auvergnate, il est d’abord remisé dans la cour intérieure de l’actuel rectorat. Il faut se mettre d’accord à la fois sur le choix d’un piédestal et sur le lieu de son installation. En avril 1903, c’est le projet à six colonnes, mesurant  plus de 7 m de hauteur,  proposé par  Bartholdi qui est retenu.

Les festivités lors de l’inauguration

• Après avoir envisagé l’installation place des Salins ou place Gambetta, c’est en dernier lieu la place de Jaude qui est choisie. Après un dernier débat sur le positionnement de la statue, la construction du piédestal va encore durer quelques mois, jusqu’à l’inauguration du 10 octobre 1903. On en profitera aussi pour inaugurer  le musée Bargoin de la rue Ballainvilliers et pour poser la première pierre de ce qui sera la bibliothèque municipale et universitaire. Comme dans tous les albums d’Astérix, la fête se terminera par un gigantesque repas, réunissant 4000 convives, sur le site militaire des Gravanches. L’intendance ayant sous-estimé les besoins et tous les convives n’ayant pas trouvé leur assiette, il devait s’ensuivra des bagarres, ce que l’auteur de l’article du quotidien régional, résume par la formule “la guerre des…gueules”.

• “ARTISTES ET ARTISANS

AU TRAVAIL,  À L’ÉPOQUE ROMANE”

AU CENTRE D’UN COLLOQUE À ISSOIRE

Du 13 au 15 octobre, s’est tenu le 31ème  Colloque d’Issoire dont le thème était  Artistes  et  artisans  au travail à l’époque romane. De nombreuses interventions d’universitaires (dont on pourra retrouver la présentation détaillée sur le site Terres romanes d’Auvergne) ont rythmé ces journées, selon le programme suivant :

Vendredi 13 octobre : Francesca Sogliani: La décoration architecturale de la cathédrale de Satrianum – Sylvain Chardonnet: Le vocabulaire occitan du chantier dans le roman de Flamenca (premier tiers du XIIIè siècle)Actualités de la recherche en Auvergne : Histoire de l’Art, Histoire, Archéologie :  Antoine Cocoual  : Un territoire à l’économie florissante au Moyen-âge en Auvergne : la vallée des Couzes – Nathalie Monio (Terres romanes d’Auvergne) : Des nouvelles de Château-Rocher (Puy-de-Dôme) – Association « Les amis de Bredons » (Cantal) : présentation des travaux en cours.

 ►Samedi 14 octobre : Dominique Allios: Tailleur de pierres et sculpteurs romans de Basse Auvergne : des artistes artisans ? – Damien Varenne: Odoranus de Sens, moine, artiste et artisan au service du pouvoir et de Dieu (début du XIe siècle) – Claire Boisseau: Le peintre et son œuvre aux XIe-XIIe siècles : bilan, nouvelles méthodes et pistes de recherche – Adrien Quéret-Podesta: La représentation des artistes dans l’Europe Centrale à l’époque romane – Caroline Simonet: La production d’un objet intime à l’époque romane : le sceau, le graveur et le sigillant – Mélody Bahurel : Les gestes des potiers : lectures fragmentées – Anastasiya Chevalier-Shmauhanets  et Ségolène Delamare : L’église Saint-Jean d’Abbetot de La Cerlangue (76) : le manifeste du mode de construction dans le duché normand pendant la deuxième moitié du XIe siècle. –  Yves Connier  : Les chapiteaux du chœur de Mozac, essai de recherche en paternité – Pierre Lavina, Claudia Sciuto et Aurélie Chassin de Kergommeaux  : L’art de l’extraction et l’art de la construction. Pierres, réseaux et artisans dans le Puy-de-Dôme (France) durant le Moyen Age.

• La journée du dimanche 15 octobre était consacrée à des visites, avec trois grandes étapes : Saint-Amable et Sainte-Chapelle de Riom – Saint-Pierre de Mozac (Visite de l’abbatiale, musée lapidaire) – Saint-Martin de Cournon d’Auvergne.

• L’ABBATIALE SAINT-GÉRAUD D’AURILLAC

EN ÉTAT  “D’URGENCE ABSOLUE”

• Des infiltrations d’eau, des poutres humides et pourries, des fissures apparentes, jointes à l’instabilité des murs du transept, aux pierres qui se détachent du plafond et à la voûte qui menace de s’effondrer… Le chantier qui va s’ouvrir pour sauvegarder et restaurer l’abbatiale Saint-Géraud d’Aurillac s’annonce aussi vaste que coûteux.  En octobre, les élus aurillacois unanimes ont approuvé l’avant-projet définitif de restauration générale, ce qui va permettre de solliciter toutes les subventions possibles auprès de la Direction régionale des affaires culturelles, du Département et de la  Région  “ainsi que tout autre organisme pouvant apporter un soutien financier”. 

•  Construite au Xème siècle, l’abbatiale Saint-Géraud avait déjà fait l’objet de travaux avec  la restauration complète du clocher (2012-2013) mais c’est le  diagnostic complet, réalisé en 2017-2018, qui a alarmé sur les très  graves désordres  et sur les fragilités structurelles dont souffre l’édifice religieux. Les travaux d’urgence en 2019 puis en 2021-2022 se sont révélés insuffisants. Pour réaliser l’ensemble des  travaux de consolidation, il faudra investir au moins 7 M€ pour un chantier qui s’étalera sur plusieurs années, avec quatre phases principales. La restauration de la croisée, du transept et du chœur sera suivie par celle du chevet et des chapelles (phases 1 et 2).  Viendront ensuite les phases 3 et 4 avec la restauration de la nef, des bas-côtés et des travaux intérieurs.

EN BREF

◄ La restauration de la chapelle Notre-Dame de Briailles, à Saint-Pourçain-sur-Sioule, va se poursuivre en 2024, grâce à l’association des Amis de la chapelle. La nouvelle tranche de travaux a été retardée  en raison de la réactualisation des devis, à hauteur de 20%. Grâce à l’appui de la  Fondation du patrimoine, du département et de la Drac, le chantier portera  l’installation de gouttière et sur l’étanchéité de la chapelle.  En projet, figure ensuite la restauration des vitraux. Le budget global se monter à 143 000 €. Contacts : Tél : 06 38 52 04 19 – mail : lachapelledebriailles@gmail.com.

◄ L’église Saint-Martin de Cosne-d’Allier a été  bâtie de 1902 à 1904,  sur les plans de l’architecte moulinois François Mitton, tandis que  le clocher-porche date de 1911.  Elle est actuellement  l’objet de travaux de restauration. En attendant ceux de la toiture de la sacristie, ils portent  sur la réfection des vitraux, réalisés de 1913 à 1924 par Pierre Guibouret, qui était  installé à Moulins. Elle a été confiée  à l’atelier Clovis Vitrail, à Diou.  Huit d’entre eux ont été déposés, dont un qui était sur le point de tomber en morceaux. Après transport à Diou, les  joints en plomb seront démontés pièce par pièce. Suivront  la coloration des  verres et, pour finir, la réalisation des soudures définitives.  De quoi aborder sereinement les 150 prochaines années. Une fois déduites les participations de l’État et du département, il reste 35%  du montant des travaux à  la charge de la commune.  Une souscription a été ouverte via la Fondation du Patrimoine, avec l’objectif de collecter au 4 000 €.

◄ Les travaux de restauration de l’église de Rongères, commencés en octobre 2021 et achevés en mai 2023, on fait l’objet d’une inauguration en présence de nombreuses personnalités, dans les premiers jours d’octobre.

• Des travaux d’un montant de 395 000 € ont été effectués à l’église de Chapeau (XIIè siècle). Le 21 octobre le nouvel autel qui y a pris place  a été consacré par l’évêque de Moulins, Mgr Beaumont.

◄ Du mois de juillet jusqu’à la Toussaint, le château médiéval de La Faye, à Saint-Dizier-la-Tour (Creuse), a ouvert ses portes au public pour des visites guidées. Elle se sont déroulées  sous la houlette du propriétaire des lieux, Yves de Bujadoux, compositeur de musiques de films. Le public a ainsi pu découvrir  cette ancienne place forte qui a subi peu de modifications  depuis le XVème  siècle. Fort du succès rencontré, Yves de Bujadoux a annoncé que  l’expérience serait reconduite  dès le printemps 2024. Inscrit à l’inventaire des monuments historiques,  La Faye  donne un bel aperçu de ce que pouvait être  une place forte marchoise, à la fin du Moyen Âge. Cette authenticité explique que l’édifice ait servi de cadre pour  le tournage de films tels que L’enfant des lumières (2002) avec Nathalie Baye et  Barbe Bleue (2009) de Catherine Breillat.

• “Au milieu des grandes agences nationales spécialisées dans la vente de biens de prestige, l’agence Spohn-Villeroy, basée à Moulins, tire son épingle du jeu”, explique la Semaine de l’Allier (5 octobre). L’hebdomadaire consacre trois pages à la  présentation  d’édifices historiques et de prestige mis en vente, dont la forteresse millénaire de Veauce (photo ci-contre) : 3 000 m² à s’offrir pour 1,5 M €…avec un très gros budget de travaux à prévoir.

• Quid de l’avenir du pont Régemortes à Moulins ? À l’occasion de la mise en service, le lundi 20 novembre, du nouveau pont franchissant l’Allier, il a été aussi question de son devenir. L’édifice qui affiche 260 ans continuera à fonctionner, mais avec un trafic qui va se retrouver allégé.  Compte tenu de son âge, de la maçonnerie qui s’érode avec le temps, et du mortier des joints qui a vieilli, il faudra envisager des travaux de restauration. Du côté du département, qui a en charge l’édifice, aucune intervention n’est prévue, au moins à court terme.  

◄ À la fin de novembre, après une restauration minutieuse, le buste de François Péron a été réinstallé sur la place qui porte le nom du savant naturaliste bourbonnais, au carrefour des rues de Montluçon et de Moulins. C’est  Culture et Patrimoine, une association de bénévoles qui œuvre à la préservation du petit patrimoine bâti,  qui s’est chargée de restaurer le buste avec utilisation de pierre de Volvic. Inauguré le 8 juin 1842, soit 32 ans après la mort de François Péron, le buste  a connu plusieurs emplacements, avant de retrouver sa place actuelle en 2011. Après adhésion à l’association, la commune de Cérilly  envisage de recourir à nouveau à ses services pour la restauration d’autres petits monuments.

• Dans les quatre départements de la région Auvergne, 18 sites clunisiens sont en lice pour figurer sur la liste qui sera présentée par la Fédération européenne qui les regroupe, en vue d’être inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco. Dans l’Allier 6 sites sont concernés : Arronnes, Broût-Vernet, Châtel-Montagne, Neuilly-en-Donjon, Saint-Germain-des-Fossés, et bien sûr Souvigny.

◄ Le 27 novembre, Frédéric Aguilera, maire de Vichy, a profité de la venue de la ministre de la Culture, à l’occasion de la remise des prix Albert Londres,  pour lancer officiellement, les travaux de restauration de l’église Saint-Blaise.  Construite en béton, dans les années 1920-1930, elle a subi les affres du temps à l’extérieur comme à l’intérieur et elle nécessite d’importants travaux. Le coût de la première tranche, prévue pour durer un an, devrait s’élever à 1,5 M €. Le projet global qui s’étalera sur 15 ans est estimé à 3,4 M €.

• L’association Louchy-Montfand Patrimoine s’est lancée dans  la restauration d’un vieux lavoir qui avait été donné à la commune.

• PATRIMOINE MUSICAL

• Composée en 1867-1869, la partition de l’unique sonate pour piano et violoncelle dHenri Duparc (1848-1933), qui intéressait des acheteurs américains, restera finalement à Moulins dans les collections du fonds Pierre-Bassot. La pièce est exceptionnelle car c’est non seulement  l’unique composition de musique de chambre de Duparc, auteur de 17 mélodies,  mais c’est aussi le seul morceau ayant survécu à la destruction de ses œuvres. Pour l’acquérir, le fonds Pierre-Bassot, que préside Antoine Paillet,  a dû réunir 10 000 €.  Aux sommes apportées par  plus d’une vingtaine de donateurs, est venu s’ajouter un don de 2 000 € effectué par Maître Étienne Laurent au nom de  la Maison de ventes Vichy Enchères. La partition sera présentée parmi les collections du fonds, dès l’ouverture au public de l’Hôtel de Conny, en cours de restauration et d’aménagement.  

• À Saint-Pourçain-sur-Sioulel’orgue Cavaillé-Coll, fabriqué en 1886, et classé aux MH en 1972, a quitté l’église où il était entreposé depuis une vingtaine d’années pour rejoindre un atelier de restauration.

◄ Lors de la vente d’instruments de musique à vent et à cordes pincées, organisée les 3 et 4 novembre par la maison de ventes Vichy Enchères,  figurait au catalogue un instrument exceptionnel : un clavecin fabriqué en 1699 par Claude Labrèche à Carpentras (Vaucluse). Sa valeur était  estimée entre 500.000 et 600.000 €. Finalement, le clavecin n’a pas trouvé d’acquéreur. Selon Etienne Laurent, commissaire-priseur, cet échec s’explique par le fait que cet instrument étant classé monument historique, il doit obligatoirement rester sur le sol français, ce qui a coupé la vente du marché international.

• Le département de la Creuse a la chance de posséder onze orgues à tuyaux remarquables. La plupart présentent des caractéristiques rares, voire uniques,  et des histoires singulières. C’est pour mettre en lumière cette richesse patrimoniale que le Service Patrimoine du  Conseil départemental de la Creuse vient de publier un livre rédigé par Nadine Jammot et intitulé Les orgues de la Creuse (1 vol. br, 48 p, illustrations, éd. Patrimoine de la Creuse, coll. Chemin Faisant, 8 €).  Au fil de ses pages,  il  entraîne le lecteur à la découverte de ces orgues publics ou privés, tous remarquables. Quatre d’entre eux sont d’ailleurs classés Monuments historiques. Chacun offre une esthétique musicale particulière, qu’il est possible de découvrir grâce à un partenariat avec la classe d’orgue du Conservatoire départemental Emile-Goué et aux QR codes présents tout au long du livret. Ce recueil richement illustré permettra ainsi à tous, spécialistes et non spécialistes,  de mieux mesurer la complexité et la richesse de ces instruments, qu’ils soient intimes ou monumentaux.

• PATRIMOINE PICTURAL

• 7,8 M€ POUR SOLEIL  SUR LA PETITE CREUSE

 TABLEAU DE CLAUDE MONET  PEINT EN 1889

• 8,6 millions de dollars… soit 7,8 M€. C’est la somme qu’a déboursée un acheteur, dont l’identité n’a pas été révélée, pour acquérir  Soleil sur la petite Creuse, tableau de Claude Monnet (1840-1926), exécuté en 1889, à Fresselines. Cette huile sur toile appartenait aux descendants de Robert Treat Paine II, ancien dirigeant de la société Général Electric et amateur d’art. C’est la maison Sotheby’s qui a réalisé la vente à New York. L’estimation initiale se situait  entre 7 et 10 millions de dollars. Selon Christophe Rameix, spécialiste de l‘école picturale de Crozant,  il n’existe probablement pas  un autre tableau de la vallée de la Creuse qui vaille plus cher.  La précédente vente, à Paris, il y a 25 ans, avait atteint 1 million de francs, soit l’équivalent de 218 000 €, selon le convertisseur de l’Insee.  

 • Claude Monet avait séjourné  entre févier et mai 1889 dans le village de Fresselines, où il avait été hébergé par son ami, le poète Maurice Rollinat. Durant ces deux mois et demi de séjour, il a peint 24 tableaux, dont plusieurs vues de  la confluence  entre les deux Creuse. À cette occasion, le peintre a mis en application le principe de série : peindre un même motif, à différents moments de la journée, afin de saisir sur la toile  les variations de la  lumière et de la météo.  Dans ces séries, figurent  ainsi la même vue de la petite Creuse. Selon Christophe Rameix, il en existerait en tout 5, dont celle qui a été vendue chez Sotheby’s. Seules deux autres de ces toiles sont connues. Elles sont conservées dans les musées de Boston et de Chicago.

Savoir plus…Un livre à consulter : Christophe Rameix : Impressionnisme et post-impressionnisme  dans la vallée de la Creuse (148 p, illustrations en couleur, éd.  La Simmare, 25 €). Le même auteur avait publié aux éditions Lucien Souny un autre ouvrage de référence en la matière, L’école de Crozant : les peintres de la Creuse et de Gargillesse  (1850-1950). L’éditeur ayant cessé ses activités, on peut encore en trouver des exemplaires sur les sites de ventes de livres anciens.

ARCHÉOLOGIE

• DE NOUVELLES FOUILLES

À CHÂTELPERRON JUSQU’EN 2025

• Après la découverte récente  d’ossements d’animaux et d’outils en silex,  le site préhistorique de Châtelperron va faire  l’objet de nouvelles fouilles jusqu’en 2025. Situé à l’est du département de l’Allier, Châtelperron, qui a donné son nom à une période de la Préhistoire (le Châtelperronien, remontant à 45.000 ans)  reste une référence mondiale en la matière. Après celles de 2021 et de 2022, une troisième campagne de fouilles sur le site de la grotte des fées  qui a pris fin en juin 2023 s’est révélée fructueuse : un champ, en contrebas des cavités, a révélé une accumulation d’ossements d’animaux tels que aurochs, bison, ours et cheval ainsi que des outils en silex.

• Les techniques de taille témoignent d’une occupation, comme le reste du site, au Moustérien (entre 350.0000 et 35.000 ans avant notre ère), puis au Châtelperronien et enfin à l’Aurignacien, période plus récente. Pour Raphaël Angevin, conservateur du patrimoine, l’enjeu consiste désormais à dater plus précisément possible tous ces  vestiges découverts. Autre découverte, dans une petite entrée de grotte, celle d’une tanière de hyènes, datant de la dernière période glaciaire, pour laquelle il reste à comprendre les interactions avec les hommes. La suite des fouilles portera prioritairement sur l’avant des grottes, dans le secteur ouvert cette année.

• LE VIN DE POTERIE

IL Y A 2000 ANS …ET AUJOURD’HUI

AU CŒUR DES RENCONTRES MAURICE FRANC

• Le vin de poterie : il y a 2000 ans… et aujourd’hui… Tel était  le thème central des 8ème Rencontres Maurice Franc qui se sont déroulées à Avermes (Salle des fêtes Mosnier) du 17 au 19 novembre.

Accéder aux horaires des rencontres et au programme détaillé

Au programme: dégustations de vin de poterie et repas gallo-romains, exposition d’amphores et jarres, photos, diaporamas, vidéos, marché aux vins en partenariat avec Les Gastronomes Epicuriens d’Yzeure… Sans oublier une série de conférences dont celles de  Florence Monferran,  historienne et viticultrice expérimentale (La vigne et le vin à l’époque gallo-romaine), de Lionel Salmon,  sommelier, professeur et importateur (Le vin géorgien) et  une présentation sur Le vin, de l’Antiquité au Moyen Âge. Quant à Sophie Liégard, historienne et archéologue, elle évoquera l’Histoire du vin dans notre région Une table ronde avec des vignerons éleveurs de vin  en poterie, dont plusieurs issus du saint-pourcinois,  sera animée par Jean-Yves Vif et on pourra aussi déguster  le vin en chansons,  grâce au groupe Autour du zinc. Comme chaque année, les figurines gallo-romaines chères à Maurice Franc seront à l’honneur. Enfin, le palmarès du concours de nouvelles 2023 d’Avermes sera dévoilé.  Cette année, les participants devaient  puiser leur inspiration  dans un ensemble de 5 figures : autour d’un disque solaire, évocation du dieu celte du ciel Taranis, se trouvaient de petits singes habillés.

• En projet…L’atelier Patrimoine de l’AVCA a annoncé la parution prochaine d’un livre intitulé  Passion figurines : Maurice Franc (1926-2013) auquel ces Rencontres rendent hommage depuis 10 ans. 

• TOUTE LA RICHESSE ARCHÉOLOGIQUE DU BOURBONNAIS

RÉSUMÉE DANS UNE NOUVELLE SALLE DU MAB

• Du nouveau, au Musée Anne-de-Beaujeu…Depuis le 21 octobre, les visiteurs peuvent accéder à une toute nouvelle salle qui est entièrement dédiée à l’archéologie en Bourbonnais. Un territoire où les premières traces  humaines  remontent à  plusieurs dizaine de milliers d’années. Pour s’en convaincre, il suffit de parcourir la succession de vitrines garnies d’objets et les statues exposées, dont certaines n’avaient jamais été sorties des réserves. L’ensemble propose un parcours à la fois chronologique, depuis la préhistoire,  en même temps que pédagogique. On pourra ainsi voir défiler, des silex, une corne d’auroch, des dents de mammouths  mais aussi des poteries du néolithique, avant de déboucher sur l’âge de bronze, période pour laquelle de très nombreux objets ont pu être exhumés dans le département lors de différentes campagnes de fouilles.

• Autres objets remarquables : une borne milliaire, datant d’il y a deux millénaires,  l’équivalent antique de nos panneaux routiers modernes, ainsi qu’un exceptionnel petit pain fossilisé, exhumé au XIXè siècle, du côté de Saligny-sur-Roudon. Pour rendre l’exposition plus concrète et “palpable”, des objets reproduits en 3D ont été installés devant les vitrines qui abritent les pièces originales. Enfin, divers ateliers pédagogiques seront proposés aux élèves lors des visites en compagnie de leurs enseignants.

• Selon Emmanuelle Audry-Brunet, responsable des collections archéologiques du musée, le plus difficile aura été  d’arriver à sélectionner les  400 objets à exposer,  sur environ un millier présents dans les réserves, tout en couvrant les millénaires,  de la préhistoire jusqu’à l’histoire. Mission compliquée, certes,  mais parfaitement réussie.  

• Dans son numéro de novembre, le magazine Archéologia a consacré un article au Musée Anne-de-Beaujeu et, plus particulièrement aux éléments d’exception  désormais exposés dans sa nouvelle salle. Il y est notamment question  du dépôt métallique de l’âge de Bronze mis au jour en 2017, et  d’une partie de la collection du docteur Bailleau, constituée lors des fouille de la Grotte des fées, à Châtelperron.

• L’HISTOIRE DES GERGOVIOTES

ÉTUDIANTS EN RÉSISTANCE

AU CENTRE DE DE LA NOUVELLE EXPOSITION

DU MUSÉE DE GERGOVIE

• Les Gergoviotes, des étudiants en résistance, 1940-1951…C’est le thème qu’a choisi le musée archéologique de la bataille de Gergovie pour sa troisième exposition temporaire, qui restera visible jusqu’au 15 septembre 2024.  Un choix qui n’est pas le fruit du hasard puisque 2023 marque le 80ème anniversaire de la rafle organisée par la Gestapo contre l’université de Clermont-Ferrand où s’étaient repliés en 1940 étudiants et professeurs strasbourgeois. C’est aussi en 1943 que les “Gergoviotes” de la première heure ont abandonné le site. Il s’agissait  d’étudiants de l’université de Strasbourg qui avaient constitué une communauté d’archéologues patriotes, entre l’été 1940 et le printemps 1943, sur le plateau de Gergovie. Un épisode peu connu et sur lequel cette exposition apporte de nombreux éléments.

• Entre le musée et les ruines de la maison des étudiants, plusieurs dizaines de documents et d’objets racontent l’histoire de ces Gergoviotes en s’appuyant d’abord sur de nombreuses photos.  Les étudiants, qui étaient équipés d’un laboratoire de développement, ont laissé un grand nombre de clichés petit format que l’exposition a permis de collecter. D’autres sources on été mises à profit : des témoignages écrits, des comptes-rendus  de fouilles, des vestiges exhumés, ainsi que des matériaux de construction de la maison qui abritait les Gergoviotes et des documents d’entrée dans les camps de concentration… L’exposition retrace l’histoire de ces étudiantes et étudiants en philosophie, en chimie, en droit ou en architecture, presque  tous alsaciens ou lorrains, issus de milieux différents et ne partageant pas tous  les mêmes idées politiques. Ce qui ne les a pas empêchés de constituer entre l’été 1940 et le  printemps 1943 une communauté hétéroclite mais très soudée se retrouvant dans le rejet de la politique collaborationniste. C’est ce patriotisme qui a fait émerger chez eux un esprit de résistance.

• Leur histoire a débuté après la signature de l’armistice de juin 1940, lorsque les autorités nazies ont enjoint aux  professeurs et aux étudiants de l’université de Strasbourg, repliés à Clermont-Ferrand en septembre 1939, de regagner leurs départements d’origine, désormais annexés au Reich. C’est alors que  pour retenir leurs étudiants en Auvergne, Gaston Zeller et Jean Lassus, deux enseignants alsaciens, ont eu l’idée de créer un chantier archéologique à Gergovie.

• Après avoir décroché l’autorisation administrative auprès de  l’Etat français pour organiser des fouilles, ils se sont tournés, dès juillet 1940,  pour la partie logistique vers le général de Lattre de Tassigny, qui supervisait  alors la construction de l’école des cadres militaires, près de Gergovie. Il a ainsi permis d’édifier un campement pour loger une vingtaine d’étudiants durant les fouilles, tout en fournissant le  matériel et les formateurs nécessaires. Les premiers étudiants s’y installent dès l’automne 1940. Ils vont y passer tous leurs week-ends et  leurs vacances universitaires et participer aux  campagnes de fouilles à partir de 1941, sous la direction du professeur Jean Lassus. Ils ont  notamment œuvré sur le rempart de l’oppidum, près du musée actuel, ainsi que  dans le quartier des artisans, en contrebas de la maison des étudiants. Parmi les vestiges exhumés, certains sont aujourd’hui  exposés au musée de Gergovie et d’autres au musée Bargoin à Clermont-Ferrand.

• En se basant notamment sur un récit laissé par Jacques Oguse, l’un de ces Grgoviotes, on apprend qu’il y règne une  “ camaraderie parfaite, voulue, délibérée” et qu’ils mènent une vie apparemment  insouciante, ponctuée de débats politiques ou philosophiques, de tournois sportifs ou de grandes balades. En 1942, ils voient même arriver des Allemands venus visiter le petit musée improvisé où sont exposées leurs  découvertes archéologiques. C’est après novembre 1942, avec l’invasion de la zone libre, que la situation  devient dangereuse pour les Gergoviotes. Au printemps 1943, plusieurs d’entre eux surveillés par la Gestapo ont quitté le plateau pour rejoindre la Résistance. En juin et en novembre 1943, les rafles menées par la police nazie à Clermont-Ferrand, mettront fin à l’aventure : sur les  22 Gergoviotes arrêtés tout au long de la guerre, 9 mourront, dont 2 en déportation. Ceux qui réussiront à  échapper aux polices française ou allemande, c’est loin de Gergovie qu’ils poursuivront leur combat. L’exposition met en relief l’engagement de plusieurs d’entre eux dans les FFI ou dans les maquis, à l’image de Joseph Fertig, devenu capitaine du maquis de Corrèze, d’André Lévy et d’Augustin Morgenthaler. Quant à la maison qu’ils occupaient, elle  ne sera plus utilisée que lors de fouilles estivales réalisées  en 1943 et 1944.

• Sur l’ensemble de ces Gergoviotes,  Marion Dacko et Arnaud Pocris, les deux commissaires de l’exposition expliquent en avoir déjà identifié  54 mais, selon eux, il reste encore des pistes à explorer et la liste n’est certainement pas exhaustive. Pour eux, si les Gergoviotes n’ont pas été un mouvement de résistance, au sens strict du terme,    “c‘est un foyer au sein duquel est né un esprit de résistance”, beaucoup d’entre eux étant impliqués dans des réseaux. Ces étudiants qui  parlaient allemand, étaient mieux informés que les Clermontois et ils ont été “ très tôt dans le refus du régime de Vichy, qui avait sacrifié l’Alsace aux Allemands”.

Savoir plus: accéder au Podcast  Le groupe de Gergovie (1940-1943), premier noyau de résistance en Auvergne

• LE BOURG D’ISSOUDUN-LÉTRIEIX (CREUSE)

MET AU JOUR DES PANS DE SON HISTOIRE

• Dans le cadre du réaménagement du bourg d’ Issoudun-Létrieix (Creuse), une équipe de 4 archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives, sous la direction de Lise Boulesteix,  est intervenue du 4 au 27 octobre. Il s’agissait  d’évaluer et de caractériser le patrimoine archéologique, avant travaux, les dernières fouilles remontant aux années 1950.  

• La campagne s’est révélée positive. Une maçonnerie d’un mètre de large, orientée nord/sud, associée à des niveaux datant probablement du bas Moyen Âge ou d’époque moderne a été mise au jour. Ce mur est installé sur des sépultures creusées dans le substrat, datées peut-être du Xe siècle. Lise Boulesteix évoque aussi la découverte d’une “abside datant du XIe siècle, très bien appareillée et soignée par rapport à sa mise en œuvre”, dont les origines et les dates restent à préciser : “Soit elle appartient à un édifice antérieur à l’église actuelle dénommée Saint-Étienne (XIIIe siècle), mais il est fort probable que ce soit celle de la chapelle Saint-Martin qui fut ruinée à la fin du XVIIe siècle ». Quant au chevet de l’église,il s’installe sur des substructions antérieures au XIIIe siècle, laissant apparaître une amorce semi-circulaire avec un contrefort axial pouvant être soit une abside, soit une absidiole”.

• Les archéologues ont également exploré un niveau qui remonterait à l’époque mérovingienne avec des éléments de murs associés à des sarcophages et à des tombes construites avec des éléments en terre cuite antique remployés. Ces sarcophages en granite sont taillés  dans des blocs antiques, initialement utilisés pour des constructions monumentales en grand appareil (grosseur des pierres), de type mausolée. Selon la responsable des fouilles, “ce niveau mérovingien est cependant perturbé par des inhumations postérieures (XIe-XVe siècles)”.

• Une fois le chantier achevé, il restera à valoriser les différentes découvertes  qui sont “marquantes pour l’histoire de la commune”. Les élus l’entendent bien ainsi puisqu’ils envisagent d’exposer  les éléments archéologiques dans l’ancien jardin du presbytère, mis en scène à l’image d’un musée lapidaire à ciel ouvert, au sein d’une plantation d’arbres fruitiers.

• UN ATLAS ARCHÉOLOGIQUE DE LA FRANCE

PUBLIÉ PAR LES ÉDITIONS TALLANDIER

• Les éditions Tallandier  viennent de publier un Atlas archéologique de la France (1 volume relié, 336 p, illustrations en couleur, cartes, 36 €). Rédigé par les deux  spécialistes que sont  Dominique Garcia et Marc Bouiron, il est accompagné d’une cartographie réalisée par Aurélie Boissière.

• Sur leur site, les éditions Tallandier le présentent ainsi : “Des milliers de découvertes surgissent sans cesse sous la truelle des archéologues. Les vestiges d’habitats, de tombes, de sanctuaires ou d’ateliers enrichissent notre patrimoine comme notre compréhension des sociétés passées. Jamais encore ces archives du sol, du Rhin au Finistère, de la baie de Somme à la Corse et dans les terres d’outremer, n’avaient été cartographiées et illustrées avec une telle ampleur. Page à page, nous explorons les strates archéologiques telles que chaque époque nous les a léguées. Cartes en mains, cet ouvrage nous emmène sur les sentiers de la préhistoire, nous montre les usages des femmes et des hommes du Néolithique, l’empreinte des Gaulois et de Rome, le Moyen Âge des fermes et des cathédrales, les traces de l’esclavage, les vestiges de notre activité industrielle et les marques laissées par la violence des guerres. Chaque objet, chaque pan de mur, chaque sépulture, chaque reste de repas mis au jour vient documenter le récit d’un million d’années et permet d’écrire une nouvelle histoire de la France”.

• À propos des auteurs… Archéologue de terrain et professeur d’archéologie à l’université d’Aix-Marseille, Dominique Garcia est président de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur les sociétés protohistoriques de la Méditerranée nord-occidentale au Ier millénaire. Conservateur en chef du patrimoine,  Marc Bouiron est directeur scientifique et technique de l’Inrap. Ses publications portent sur l’évolution urbaine des villes du midi de la France, de la protohistoire à la période moderne.

ASSOCIATIONS CULTURELLES

BOURBONNAIS

Emulation

Camille Gagnon

 ◄ Le 4 novembre, Fabien Conord  a retracé le parcours de Camille Gagnon (1893-1983), historien et magistrat. Le texte de la  conférence   sera publié dans un prochain Bulletin. 

Le 25 novembre,  Roland Fleury a présenté une conférence consacrée à  Harry Alis, journaliste et écrivain d’origine bourbonnaise. Né à Couleuvre en 1857, Harry Alis (Jules Hippolyte Percher pour l’état civil) a d’abord débuté comme romancier en publiant  entre autres Petite ville et Hara-Kiri. Il a ensuite dirigé, à partir de 1890,  le bureau parisien de l’agence  Delziel, contrainte à fermer ses portes trois ans après sa création, sous prétexte de conspirer contre l’alliance franco-russe.

Harry Alis

• Harry Alis a eu une influence certaine dans les cercles médiatiques de la capitale et parmi les idées qu’il a défendues ardemment, figurait celle de l’expansion française en Asie. Dans le Journal des débats, il avait ainsi publié un article intitulé Les concessions coloniales africaines. Cet article lui valut un différend  avec un ancien officier, Alfred le Chapelier. Les tensions et les accusations réciproques entre les deux hommes s’envenimèrent au point d’aboutir à un duel. C’est au cours de ce duel qu’Harry Alis trouva la mort, le 1er mars 1895, à seulement 37  ans.

•  Prochaine conférence: Samedi 2 décembre, à 15 h 00, à  l’auditorium du Musée Anne-de-Beaujeu à Moulins:   Robert Pommery : Le peintre Henri Harpignies (1819-1916) en Nivernais et Bourbonnais.

• Au sommaire du dernier  Bulletin de la Société d’émulation (Tome 81 – septembre 2023) : Pascal Chambriard : La découverte touristique de la vallée du Jolan au XIXème siècle et la Ronde de l’Empereur aux MalavauxVictor et Wandrille Gosset : Célébration du 140ème  anniversaire de la naissance de Jacques Chevalier et du 60ème  anniversaire de sa mortPierre MagnardJacques Chevalier, passeur d’éternité.  

SUR LA PAGE FACEBOOK DE LA SOCIÉTÉ D’ÉMULATION

• VICTOR TIXIER (1815-1885), DU BOURBONNAIS 
AUX GRANDES PLAINES D’AMÉRIQUE
SUR LES TRACES DES TRIBUS OSAGES

• Sur la page Facebook de la Société d’émulation, Jean-Luc Galland retrace le parcours étonnant du Bourbonnais Victor Tixier (1815-1885), avec un article intitulé “ Sur la piste des bisons : le singulier voyage de Victor Tixier entre Allier, Mississipi et Missouri”. Originaire de Saint-Pont,  jeune étudiant en médecine il décide de s’embarquer pour l’Amérique en 1839. Une décision qui doit peut être beaucoup à la découverte en 1826 du roman de Fenimore Cooper, Le dernier des Mohicans, ainsi qu’à la triste épopée de la visite des six indiens Osages en France en 1827. Abandonnés par celui qui était à l’origine de leur exhibition, ils ne seront plus que trois à atteindre Montauban, après avoir erré en France et en Europe, pendant plusieurs années. Grâce à la générosité des habitants et avec l’appui de l’évêque et de La Fayette, ils pourront enfin regagner leur territoire. Victor Tixier aura l’occasion  de rencontrer l’un d’eux lors de son séjour américain.

• Après avoir débarqué à la Nouvelle-Orléans, il remonte en bateau à vapeur le Mississipi jusqu’à Saint-Louis, puis le Missouri. C’est l’occasion pour lui d’observer la société des planteurs et des esclaves, un quart de siècle avant que n’éclate la guerre de Sécession. C’est ensuite  la chevauchée dans les plaines, aux confins du Kansas et de l’Oklahoma actuels, avec la rencontre des tribus Osages. Il va passer avec eux toute la saison de chasse, s’attachant à vivre comme eux. Il observe tout : leur langue qu’il prend soin d’étudier, leur religion, le rôle des femmes, leur organisation politique, la place des chevaux, leurs  rapports avec les autres tribus, mais aussi la médecine indienne et la chasse aux bisons qui le conduit jusqu’aux rives du haut Arkansas et à la Grande Saline.

• À la fin de l’été 1840, la maladie le contraint à  rentrer à Saint-Louis,  avant de gagner New-York, d’ù il embarque pour retrouver la France. Il renoue avec le Bourbonnais en s’installant comme médecin à Saint-Pont. Il est aussi un érudit, membre de plusieurs sociétés savantes, dont la Société d’émulation du Bourbonnais. Il s’intéresse au  parler local, avec la publication d’un glossaire du parler de la région d‘Escurolles, tout en recueillant  des légendes qu’il publiera dans leur dialecte original. L’agronomie, la zoologie, la médecine, l’histoire locale et le naturalisme sont quelques-uns des sujets qu’il traite dans divers articles et conférences.

• En 1844, il publie sous le titre  Voyage aux prairies Osages, Louisiane et Missouri (1839-1840) un livre qui relate son voyage et ses observations minutieuses. Réédité à plusieurs reprises aux États-Unis, et cité très régulièrement par les universitaires consacrant leurs travaux à l’histoire de l’ouest américain, il est considéré aujourd’hui encore comme un témoignage de référence sur la vie des tribus Osages. L’édition originale est consultable via le site BnF Gallica.

• RETOUR SUR L’HISTOIRE DE LA TRÉMIE,
INAUGURÉE EN NOVEMBRE 1974, À MOULIN

• Autre article du même auteur,  celui consacré au cinquantième anniversaire du chantier de la trémie. Située à l’extrémité du pont Régemortes, cette réalisation  est emblématique d’une époque, celle au tournant des années 1960-70, lorsque l’automobile régnait sans partage et plus particulièrement dans les villes qui n’ont eu de cesse de s’adapter. C’est le moment où Paris se dote de sa voie sur berge.

• Moulins étant situé au croisement des axes routiers nord-sud (RN7, RN9) et est-ouest (RN73, RN145), alors que le contournement de l’agglomération n’est pas encore d’actualité et que la future RCEA n’est qu’un projet, le pont Régemortes se retrouve régulièrement  engorgé, d’autant que le trafic des poids- lourds  a doublé entre 1965 à 1970.Au moment des grands départs en vacances, la traversée de Moulins s’avère de plus en plus difficile.

• Pour solutionner ces problèmes, trois projets sont étudiés par les services de l’État : un autopont, une voie sur berge, ou une trémie.  Dans un premier temps, en mai 1971, le conseil municipal de Moulins, présidé par Hector Rolland, élu deux mois plus tôt,  adopte le principe d’une voie sur berge, ui irait de la rue Félix Mathé, jusqu’au  quai d’Allier,  après passage sous la première arche du pont,  deux mètres au-dessus du niveau du radier. Pourtant, en janvier 1972, le même conseil renonce au projet initial pour adopter celui  d’une trémie. Après des travaux préliminaires affectant le pont Régemortes, la réalisation de la trémie peut commencer.

• En 1973, s’ouvre  le chantier qui nécessite cinq mille tonnes d’enrochements et un remblaiement entre la rivière et la levée pour disposer d’une largeur de voierie suffisante. Le tout compliqué par les réseaux (gaz, électricité, eau, assainissement). Autre problème temporaire : la circulation devient  particulièrement difficile sur le pont, d’autant que la demande faite à l’armée  par Hector Rolland pour  la mise à disposition d’un pont provisoire  a été refusée en mai 1973  Le chantier monte en puissance et atteint son apogée en 1974. Finalement, la trémie sera ouverte à la circulation en novembre1974. Le débat n’est pas clos : si pour certains elle contribue à améliorer la circulation, pour d’autres elle n’aurait fait que déplacer le problème…Bientôt va s’engager un nouveau débat sur une éventuelle rocade de contournement,  bien avant le projet de second pont.

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Vendredi 17 novembre (18 h 00 – Salle Salicis) : Virginie Laroche : Les monuments aux Morts de l’Allier : Le monument aux morts de Montluçon a eu 100 ans en 2022. Cette présentation sur les monuments de l’Allier permet de recontextualiser les poilus dans la Première guerre mondiale, de mettre en valeur les associations qui se sont créées pour honorer la mémoire des soldats et de montrer comment les municipalités ont voulu mettre à l’honneur leurs enfants morts pour la patrie. Leur histoire, leur emplacement, les différents modèles choisis seront ainsi mis à l’honneur. 

Vendredi 8 décembre (18 h 00 – Salle Salicis) : Alain Gourbet : Des plaques et des rues : en hommage à Maurice Malleret : Un survol de la ville, à la recherche de l’origine du nom de ses rues, en hommage à Maurice Malleret, sociétaire des Amis de Montluçon et secrétaire général pendant de longues années, auteur du livre référence  Pour voir Montluçon d’une autre façon.

Vendredi 12 janvier 2024 (18 h 00 – Salle Salicis): Marie-Jo Malergue: Le docteur Pierre-Marie Dechaux (1815-1895) : Parcours d’un médecin montluçonnais avant l’ère pasteurienne:  Fils et petit-fils de médecin,  le Dr Dechaux était né à Montluçon le 23 septembre 1815. Après de brillantes études à l’école de médecine de Paris, il avait soutenu sa thèse en 1842 et avait choisi d’exercer à Montluçon. Durant sa longue carrière, il avait assisté à l’essor de la ville avec toutes les difficultés sanitaires et sociales que cette évolution engendrait. Médecin de l’hôpital et des principales usines, il pratiquait une médecine naturelle, fondée sur l’observation, le contexte du moment et les particularités de ses patients. Hippocrate « le plus grand des médecins observateurs de la nature » était son médecin référent. Il s’est éteint dans sa chère ville natale le 29 décembre 1895 en laissant pour la postérité des ouvrages qui nous permettent aujourd’hui de retrouver ce versant méconnu de l’histoire montluçonnaise.

Vendredi 9 février (18 h 00 – Salle Salicis): Jean-Paul Perrin: Eugène Jardon (1895-1977), maire de Domérat (1929-1939), premier député communiste de l’Allier (1939-1940) :  “L’oublié” du 10 juillet 1940. Né en 1895 à Domérat, fils de vigneron et vigneron lui-même, Eugène Jardon fait son entrée en politique après la grande guerre, via le syndicalisme agricole. Adhérent du parti communiste, il entre au conseil municipal en 1925 avant d’être élu maire en 1929 et réélu en 1935. Il fait alors figure d’espoir pour le PCF et s’il échoue à la députation en 1936, face à Marx Dormoy, il l’emporte en avril 1939, lors de l’élection partielle qui suit l’entrée de Dormoy au Sénat. Il devient ainsi le premier député communiste de l’Allier. Quelques mois plus tard, faute d’avoir suivi la ligne du Parti communiste, après la signature du pacte germano soviétique, il fait figure de « renégat », d’autant qu’il pu finir par  conserver son mandat de député, alors que la plupart des parlementaires communistes ont été déchus. C’est ce qui lui vaudra, le 10 juillet 1940, avec Marx Dormoy et Isidore Thivrier, de figurer parmi les 80 parlementaires qui  voteront contre les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Cet événement marquera la fin d’une carrière politique qui s’annonçait prometteuse. Si Dormoy et Thivrier se sont inscrits dans la mémoire locale, voire nationale, Eugène Jardon a longtemps fait figure « d’oublié » du 10 juillet 1940, y compris dans sa propre commune.

• CERCLE D’ARCHÉOLOGIE DE MONTLUÇON

• Le 21 octobre, Olivier Troubat et Sylvie Chavarot ont présenté une conférence accompagnée d’un diaporama, dont le thème était  La navigation ancienne sur le Cher, avant le canal, graffitis de bateaux (XVIIIè – XIXè siècles) à Vallon-en-Sully. La vie des bateliers au bord des rivières était parfois illustrée par des  dessins et graffitis, inscrits dans la pierre et datant des XVIIIè et XIXé siècles. On a pu retrouver récemment des graffitis gravés  dans le plâtre d’une grange à Vallon-en-Sully.  Des représentations de bateaux caractéristiques de la navigation dans le bassin de la Loire, dont certaines remontent à 1720, ont été découvertes.  On y trouve à la fois les noms de villes portuaires, telles que Montluçon, Vallon-en-Sully, Saint-Amand-Montrond, Bourges, mais aussi les noms des embarcations.  Ces dessins réalistes aussi bien pour les détails qu’ils apportent que pour le respect des proportions,   présentent les bateaux avec leurs voiles, parfois même avec de petits personnages à la manœuvre. Lors du débat qui a suivi la conférence,  il a été question du devenir et de la sauvegarde de ces graffitis.

• Le 18 novembre,  Raphaël Angevin  s’est penché sur la question de  “Glozel, 100 ans  après” afin de tirerles enseignements d’une controverse archéologique”. Son objectif était de  “redonner à l’affaire de Glozel sa dimension  pleinement historique, tout en tenant compte des connaissances et des théories développées à la fin du XIXè et au début du XXè siècle”. Depuis les découvertes faites par Émile Fradin jusqu’aux hypothèses portant sur une possible nouvelle écriture, en passant par l’entrée en scène du docteur Antonin Morlet, auteur de Glozel, nouvelle station  néolithique (1925), le conférencier a déroulé le fil de l’histoire. Il est vrai que, tout en remettant en cause  l’idée que l’écriture ait pu apparaître au Proche-Orient, Glozel avait aussi l’avantage de combler un vide  dans la chronologie préhistorique, entre le paléolithique et le néolithique. En resituant le tout dans son contexte, il Raphaël Angevin a montré  comment des controverses, souvent enflammées entre Glozéliens et anti-glozéliens,  avaient pu naître. Selon lui, Glozel a cependant bien  été “un épisode fondateur de l’archéologie en France” qui a pu conduire, ultérieurement  à la mise en place d’un cadre réglementaire,   notamment pour les autorisations de fouilles.

•  Le 25 novembre (14 h 30 – Salle des fêtes de Cérilly), l’abbé Daniel Moulinet présentera une conférence sur les  Églises et chapelles en Pays de Tronçais. en liaison avec la paroisse Saint-Mayeul de Tronçais.

Le programme des activités pour l’année 2024 a été présenté lors de la dernière assemblée générale. L’association participera  au 3ème salon Patrimoine bourbonnais, patrimoine d’avenir, qui se tiendra à Montluçon, les 24 et 25 février 2024. Fin mai ou début juin, un voyage sur deux journées  est prévu au château de Fontainebleau et à  l’école des peintres de BarbizonUne sortie régionale à Huriel, avec visite du donjon de la Toque est également projetée. Début août 2024, se tiendra l‘exposition 1944-2024, 80ème  anniversaire de la libération du Nord Allier. Ce sera l’occasion de  rappeler l’épisode des combats de Bouillole, le 8 août 1944. Enfin, Mémoire de Cérilly va poursuivre les travaux  du sentier départemental  de mémoire de la Résistance dans l’Allier, dont le mise en œuvre devrait avoir lieu  au cours de l’année 2024.

Une belle réussite...La page Facebook de Mémoire de Cérilly et du pays de Tronçais, qui s’enrichit régulièrement de nouveaux contenus a dépassé le seuil des 1000 membres (1030 au 20 octobre). 

• LES AMIS DE CHARLES-LOUIS PHILIPPE

• Le 10 novembre, à l’invitation des Amis de Charles-Louis Philippe, dont elle est membre, Annie Badower a présenté  à la mairie de Cérilly, une conférence  sur l’écrivain. Fils d’un sabotier de Cérilly, où il  est en 1874, il est mort à Paris, en 1909, emporté par la fièvre typhoïde. Elle est revenue sur son parcours, de Cérilly à Paris, et sur son œuvre littéraire : “Une histoire exceptionnelle (…) et un parcours bien plus extraordinaire qu’on ne le pense généralement” Selon elle, “souvent cantonné à son rôle d’écrivain de province, Charles-Louis Philippe a réussi à s’élever à un niveau éminent dans le monde des Lettres, à une époque tout à fait exceptionnelle, la belle Époque”.

• Il a réussi à s’intégrer dans les cercles littéraires de la capitale, devenant  l’ami de plusieurs grandes plumes, comme André Gide, et il a participé à la création de la fameuse Nouvelle revue Française, à laquelle il a collaboré. Charles-Louis Philippe méritait donc bien d’être redécouvert : “Dans une France traversant une période tumultueuse, marquée par des défis sociaux et culturels,  l’histoire de Charles-Louis Philippe  résonne d’une manière toute particulière”. Enfin, la vie de l’écrivain, constitue  aussi “ un exemple inspirant de la capacité  de chacun à surmonter les obstacles et à laisser une empreinte indélébile dans le monde des lettres”.

• LES AMIS DE LA FORÊT DE TRONÇAIS

• Au début du mois d’octobre, une délégation de la Société des Amis de la forêt de Tronçais (Saft) a participé à un colloque organisé à Fontainebleau par la fédération  nationale des Société des amis des forêts. Le thème retenu était celui de la forêt face au réchauffement climatique.  En 2024, le thème du prochain colloque devrait  se situer autour de la question de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. La forêt de Tronçais ayant fourni une partie des arbres d’exception nécessaires à  la reconstitution de sa charpente, la Saft s’est déclarée candidate pour accueillir  ce futur colloque à Tronçais.

• Comment leur “incroyable diversité génétique” permet-elle aux arbres de s’adapter aux effets du réchauffement climatique ? C’est la question à laquelle a répondu Antoine Kremer, directeur de recherches émérite à l’INRAE, lors d’une conférence organisée par les Amis de la forêt de Tronçais, fin octobre. En s’appuyant sur différents exemples, à commencer par les chênes, il a montré  que “les arbres, ces gardiens silencieux de notre environnement font preuve d’une résilience extraordinaire, grâce à leur bagage génétique  varié”. Selon lui, les événements climatiques extrêmes  ont probablement contribué à des changements génétiques, avec l’exemple du chêne sessile qui montre une efficacité  accrue en matière de reproduction.    

• Sports et sportifs en France entre 1940 et 1945… Tel était le thème  central des VIIe Rencontres de Vichy qui se sont déroulées les Vendredi 17   et samedi 18 novembre au  Centre Culturel de Vichy. Au cours de ces Rencontres,  7  universitaires se sont succédé  pour aborder les différents aspects de la question.

Au programme : Vendredi 17 novembre: Paul Dietschy (Université de Besançon) : La place du sport dans la société française à la veille de la Seconde Guerre mondialeMichaël Delépine (Université de Bourgogne) : Les stades parisiens pendant la Seconde Guerre mondiale : 1939-1945Samedi 18 novembre : Fabrice Grenard (Directeur scientifique de la Fondation de la Résistance) : La valorisation des sports de montagne par le régime de l’Etat français Robert Fassolette (CREPS Vichy) : La guerre des rugbys entre 1940 et 1944 – Étienne Pénard (UCO Angers) : Les Juifs de France et le sport pendant l’Occupation : Résister, sauver, survivre –  Jean Vigreux  (Université de Bourgogne) : Rino Della Negra, footballeur et partisan. Vie et sacrifice d’un jeune du groupe Manouchian Raphaëlle Bellon (Fondation de la Résistance) : Simone Mathieu, trajectoire d’une Française libre. Des internationaux de France de tennis aux côtés du général de Gaulle à Londres.

SHAVE Vichy

Le 24 novembre, Élizabeth Szwarcbaum a donné une conférence intitulée Prendre les eaux à Vichy, au XVIIIè siècle : une histoire sociale de la santé. Elle a présenté un tour d’horizon du thermalisme vichyssois et des personnes qui composent cette histoire durant le XVIIIe siècle.

• Trois grandes étapes ont été abordées. Avant l’âge d’or thermal du XIXe siècle, il y a bien eu un  premier essor du thermalisme vichyssois, entre le dernier tiers du XVIIe siècle et  la Révolution française. La conférencière a ensuite présenté les relations entre les intendants, leur personnel et les médecins des eaux, avant de se pencher sur  la patientèle, à travers ses origines sociales et son impact sur le développement de la ville d’eau. Les  registres des buveurs et buveuses d’eau pendant la Révolution française, conservés aux archives municipales de Vichy apportent de nombreuses informations.  Enfin, en s’appuyant sur les archives de la Société Royale de Médecine, elle a porté son regard sur les conditions et l’organisation du débit des eaux à Vichy et à Paris. Dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, Vichy était alors la station la plus importante de France, en matière d’export d’eau embouteillée. Il y avait donc  des enjeux économiques et sociaux forts pour les médecins et les intendants locaux, qui arriveraient à mettre la main sur ce commerce.

Calendrier des prochaines conférences:  Vendredi 15 décembre : La rivière Allier et ses crues (Mathieu Boiseau) –  Vendredi 12 janvier: La première fête franco-suisse à Vichy en 1936 (François Ternon). Ces conférences ont lieu à 17 h 00, dans les locaux de la médiathèque Valéry-Larbaud. Le programme complet pour le premier semestre 2024 est disponible sur le site de la SHAVE.

Amis de napoléon III Vichy logo

•  Le 28 octobre, les Amis de Napoléon III ont accueilli Daniel Moulinet, professeur à l’Université catholique de Lyon, archiviste du diocèse de Moulins et chanoine de la cathédrale de Moulins.  Il est à l’origine de la fondation en 1988 des Amis du patrimoine religieux en Bourbonnais qui publie, chaque année, son bulletin intitulé Nos églises bourbonnaises.

• À une bibliographie déjà très riche, il vient d’ajouter récemment deux nouveaux livres  de référence  : Deux cents ans d’église en Allier (2022) et Églises et chapelles de l’Allier, une somme de  865 pages, rehaussée de 1 500 illustrations noir et blanc et en couleur. L’ouvrage, qui lui a valu de recevoir, le 24 février 2023, le Grand prix de l’académie du Vernet, a été publié par  l’association Les amis du patrimoine religieux en Bourbonnais.

• Sa conférence, accompagnée d’un diaporama portait sur la cathédrale de Moulins, un édifice qui abonde en richesses artistiques et  qui regroupe l’ancienne Collégiale (1468-1540) de style gothique flamboyant, à laquelle il faut ajouter  l’agrandissement de style gothique primitif, initié par Mgr de Dreux-Brézé, 2ème  évêque du diocèse. Ces travaux avaient bénéficié de l’appui financier de Napoléon III.

Château de Pierrefonds

•Du 8 au 10 novembre, afin de renouer avec la tradition des voyages, initiée par André Corre, entre 1987 et 1998, les Amis de Napoléon III ont programmé un voyage à Compiègne. Outre le château et musée Second Empire, les principales étapes devaient être Pierrefonds, reconstruit par Viollet-le-Duc, la forteresse de Ham où le futur Napoléon III fut incarcéré entre 1840 et 1866,  avant de s’en évader,  et Guise, avec son fameux familistère de Godin.

Mac Mahon

 Le 25 novembre, Raphël Piastra, maitre de conférences  à l’université d’Auvergne, retracera le parcours militaire et politique  de Patrice de Mac Mahon (1808-1893). Vainqueur à Malakoff, en 1855, lors de la guerre de Crimée, il a été fait maréchal de France et duc de Magenta en juin 1859, au lendemain de la victoire éponyme. Blessé à Sedan, le 1er septembre 1870, c’est lui qui commandera les troupes versaillaises de Thiers, lors de la répression de la Commune de Paris, en 1871. Le 2 mai 1873,  Mac Mahon, légitimiste et partisan de l’Ordre moral,  est élu président de la république. C’est lui qui  inaugure en 1875 le Palais Garnier et la cathédrale de Moulins,  puis l’exposition universelle en 1878. Un an plus tard, le 30 janvier 1879, il est contraint à la démission et c’est Jules Grévy qui lui succède. Disparu en  1893, à l’âge de 85 ans, il aura droit à des funérailles nationales, suivies de son inhumation aux Invalides, dans le Caveau des gouverneurs.

Les conférences suivantes: 27 janvier 2024: Maxime Michelet, président des Amis de Napoléon III de Paris: 2023, année Napoléon III  –  24 févrierDenis HannotinCertains comptes privés de Napoléon III  –  23 marsChristian Humbrecht : Trois femmes de Napoléon III : Joséphine (grand-mère de Napoléon III), Marie-Louise et Marie Walewska –  27 avril: Jean-Paul PerrinMontluçon au Second Empire : ville industrielle en plein essor

• Une disparition regrettable… L’opérateur téléphonique Orange ayant décidé unilatéralement  de fermer (à compter du 5  septembre) l’ensemble des sites Pages perso qu’il hébergeait,  le site d’Alain Carteret, Tout sur Vichy, qui avait été ouvert en 1999, ne sera plus accessible, à la fin de l’année. Aucune solution technique n’ayant  abouti pour un transfert vers une autre plateforme,  toutes les informations qu’il contenait, dans ses différents onglets, ne pourront plus  être consultées. Ce sera le cas, entre autres, pour  les importantes rubriques concernant l’association des Amis de Napoléon III, notamment les anciennes lettres de liaison.

Une résurrectionLe prix Napoléon III, fondé en 1981 et attribué, cette année-là, à Alain Decaux,  était tombé en sommeil depuis 2013 et il n’avait plus été attribué depuis. Après Philippe Seguin en 1991, et Jean-Marie Rouart en 1996, pour ne citer qu’eux, les derniers récipiendaires avaient été Steve Sainlaude pour son livre sur la guerre de sécession, et Alain Carteret, pour Napoléon III, le provincial.  Ce dernier ouvrage portait sur les très nombreuses visites et réalisations de Napoléon III, dans la France entière,  dans les domaines des transports, de l’urbanisme et du patrimoine. Au terme de dix ans d’interruption, le prix sera à nouveau décerné le 25 novembre, à Rueil-Malmaison.

Allier Généalogie

• Allier Généalogie – Racines bourbonnaises (n° 143 – septembre 2023) : Eugène Freyssinet, François Mercier et les ponts du Veurdre, Boutiron et Châtel de Neuvre,  sur la rivière Allier -Les Bourbonnais partis en Nouvelle France et aux côtés des combattants américains pour leur indépendance -Migeon de Bransat, procureur fiscal au Canada au XVIIè siècle-Une famille emblématique dans les métiers du bâtiment :les Labaye à Magnet -La chapelle Notre Dame de la Salette inaugurée en 1912, au Vernet.

• GROUPE DE RECHERCHES ARCHࣽÉOLOGIQUES

ET HISTORIQUES DU CENTRE ALLIER – GRAHCA

• Le Samedi 4 novembre,  à Deux-Chaises, s’est déroulée la présentation par Jean-Pierre Secrétain de la publication n°15 du GRAHCA : « Deux-Chaises – Duabus casis. Histoire d’un territoire de confins, des origines à nos jours ». La question patrimoniale a été ensuite abordée, avec la conférence de Clémentine Labrune qui a présenté son mémoire sur le monument aux morts du village, situé place de l’église.

• Le 19 novembre, dans le cadre des 8ème Rencontres Maurice Franc (Salle des fêtes Mosnier  à Avermes, à 14 h 30), Sophie Liégard présentera une conférence intitulée Le vin, de l’antiquité au Moyen Âge, autour de Saint-Pourçain-sur-Sioule, des importations aux productions locales.  

• MÉMOIRE DU PAYS COSNOIS

Mémoire du Pays cosnois vient de publier un numéro hors série intitulé Autour du Tacot (125 p, format A4, illustrations n-b et en couleur). Il s’agit de la refonte complète et augmentée  de nombreux articles de la précédente édition parue en 1999. Autour du tacot est disponible auprès de l’association au prix de 18 € (25 € franco).

Après une mise en bouche sur L’Tacot (Jean-François Heintzen, alias Maxou),  suivie du  Mot de la présidente (Monique Besson) et de  l’avant-propos d’Hubert Beaudonnet, ce hors série se décline en une dizaine de grandes thématiques, comprenant chacune plusieurs articles, dont certains sont inédits : Témoignages –  Les spécialités ferroviaires –  Trains, gares et environnement – L’artisanat et le tacot – Les répercussions sociologiques – Les difficultés – Les personnels – Déclin, fermeture et après… – Le tacot en art naïf au XXIè siècle – Bibliographie.  

AUVERGNE VELAY

• Fondée à l’automne 1920, à l’initiative du bâtonnier Edouard Éverat, auteur du livre Histoire abrégée de la Ville de Riom, la Société des amis du vieux Riom a franchi le cap du centenaire, il y a trois ans. C’est en  1965 que  Charles Calemard, magistrat, en a déposé officiellement  les statuts, devenant ainsi le premier président de la Société. Ouverte à tous depuis 1969, l’Association, devenue pérenne, s’est développée et “dans un esprit de convivialité, ses membres poursuivent leurs activités de recherche et de publication des Chroniques du Vieux Riom”.

• Le dernier volume publié est le n°11, sorti en décembre 2022.  Au sommaire figurent, entre autres, des articles sur le docteur  Aguilhon, un médecin philanthrope,  sur M. de Laqueuille et ses velléités réformatrices en 1788, ainsi qu’une étude sur la lignée des propriétaires des châteaux de Portabéraud et de Macholles. Les Chroniques s’intéressent aussi aux vénérables  institutions que sont les comices agricoles d’Ennezat, les corps de sapeurs-pompiers de jadis, la coutume du  ban des vendanges. Enfin, sont révélés les “secrets de l’ancienne Maison centrale de Riom”.

• SOCIÉTÉ DES LETTRES, SCIENCES ET ARTS

DE LA HAUTE-AUVERGNE

• Les lieux de foi, tel est le thème du dernier numéro de la Revue de la Haute-Auvergne (année 2023 – n° 01). Au sommaire : Marcel Vigouroux : Templiers et Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem à La Garde-Roussillon et à Jabrun, aux XIIIè et XIVè siècles – Pascale Moulier : Pierre Journiac, sculpteur de Vignonet d’Antignac à l’époque baroque – Aurélie Aubignac : Peintres et sculpteurs actifs au XIXè siècle à l’église de Vic-sur-Cère : la dynastie Peuch et l’atelier Ribes – Les Publications récentes – Compte-rendu de l’assemblée générale 2023.

• La Société des lettres, sciences et arts La Haute-Auvergne (SHA) a été créée en 1898, à l’instigation de Roger Grand, l’archiviste départemental de l’époque. Elle a son siège 7 rue Edouard Herriot Aurillac. Elle compte actuellement  près  de 450 adhérents.

NIVERNAIS – BOURGOGNE

Sans titre

L’Académie du Morvan a pour objet de constituer un centre intellectuel et culturel et de “donner une âme au Morvan. En 1967, plusieurs morvandiaux, amis de la culture et de la recherche, se sont proposé de créer une association pour la « Défense et illustration » du Morvan, attachés qu’ils étaient à ce « pays » dont l’originalité est incontestable.  Depuis, le rayonnement de l’Académie se fait par des causeries, par  la contribution de ses membres aux différentes publications et principalement par la “constitution d’une belle et grande bibliothèque”, ainsi que par la publication d’un bulletin qui en est à son 92ème numéro. 

• Bulletin n° 91 (novembre  2022) : Christian Épin : À la recherche du Morvan. Cette étude est née du projet de constituer un recueil d’informations statistiques  sur le Morvan, tirées pour l’essentiel de l’INSEE et du ministère  de l’agriculture, mais également de différentes administrations dont les activités intéressent le territoire (santé, éducation, culture, intérieur, etc.). Or, la circonscription élémentaire des recensements économiques, sociologiques ou écologiques  est la commune. Bien que l’espace concerné soit une région naturelle qui fait fi des limites administratives, il fallait donc malgré tout rechercher les communes reconnues comme essentiellement morvandelles pour identifier un Morvan propre à l’analyse statistique. – Michel Salesse : Les sobriquets des environs de Planchez : L’origine du mot « sobriquet » est inconnue. Le dictionnaire Larousse précise que « c’est un surnom familier donné par dérision, moquerie ou affectueusement ».  Les gens du Morvan sont assez moqueurs et cet article propose de retrouver l’humour morvandiau à travers ces sobriquets.

• Bulletin n°92 (juillet 2023) : Sébastien Gautier : La Faune halieutique en Morvan. Ce bulletin  est consacré aux activités  qui se rattachent aux flux et cours d’eau  du Morvan, la pêche et la pisciculture. Il  se veut volontairement généraliste, afin de toucher un maximum de lecteurs. Son auteur, Sébastien Gautier connaît particulièrement les rivières du Morvan pour y avoir pêché et navigué. Son activité principale est désormais la plongée dans les grands lacs pour faire partager les plaisirs et richesses de l’eau douce.

• GROUPE 71 – IMAGES DE SAÔNE-ET-LOIRE

Groupe 71

• Images de Saône-et-Loire (n° 215 – octobre 2023) : Frédéric Lafarge : Une statue pour seul vestige : le site du Mont Saint-Pierre à Lugny – Daniel Barthélémy, Michel Degrange, Jean-Marc Meurville : Mâcon à l’époque gauloise. Reconstitution  du passé de la ville de Mâcon – Alain Dessertenne : Jacques Bretagne, député aux états généraux de Pontoise (1561) – Alain Dessertenne et Françoise Geoffray : Flâneries à SommantHommage à Klaus-Peter Haverkamp –  Daniel Conry : Les petits fruits de l’automne – Marie Thérèse Suhard et Claude Elly (dessins) : Edmond Malo, architecteVotre bibliothèque.

Du changement en 2024…Lors de l’assemblée générale qui s’est tenue en avril 2023, sous la présidence d’Annie Bleton-Ruget, il a été décidé de modifier le rythme de parution de la revue Images de Saône-et-Loire. À compter de 2024, de  trimestrielle elle deviendra semestrielle, mais avec une pagination augmentée et une maquette qui sera revue et modernisée.

◄ Dans ce numéro, figure un hommage à Klaus-Peter Haverkamp (1947-2023), décédé au Creusot,  le 10 juillet dernier, à l’âge de 76 ans. Historien reconnu du grand humaniste que fut  Pontus de Tyard, Il était un des collaborateurs réguliers d’Images de Saône-et-Loire. Membre de l’association Renaissance du château de Pontus de Tyard, à Bissy-sur-Fley, il était  l’auteur de plusieurs livres à ce sujet. Ses recherches ont permis de mieux comprendre le parcours riche et passionnant du propriétaire du château de Bissy-sur-Fley, étonnant et brillant personnage de la Renaissance. Klaus Peter Haverkamp était aussi un spécialiste des églises romanes de Bourgogne, dont il entretenait régulièrement les lecteurs d’Images de Saône-et-Loire Membre de l’Académie de Mâcon, il était considéré au niveau international comme un “seiziémiste” de renom.

LIMOUSIN

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• 2023 aura été une année particulièrement active pour l’association Maçons de la Creuse.  C’est d’abord l’annuaire numérique des Maçons de la Creuse qui s’enrichit quotidiennement et qui vient de franchir le cap des 36 000 fiches, dont plus de 5 000 nouvelles fiches pour la seule année 2023. À noter, un  cas rarissime, celui de Marie Philippon, dite Mariette (1852-1918), une femme tuilière . Le défi est donc désormais d’atteindre les 40 000 fiches, d’ici à la fin  2024.

•  Le prochain bulletin, qui est en préparation, s’inscrira dans la continuité des bulletins de 2021 et 2022. En décembre 2023,   l’association proposera aux lecteurs de partir à la découverte de quelques nouvelles pages de l’histoire des  maçons de la Creuse. Le bulletin  comportera une quinzaine d’articles, dont le choix a été  dicté par le travail des 280 contributeurs et contributrices à l’annuaire numérique, que ce soit par leurs communications de l’année 2023 ou, plus simplement, par l’originalité d’un personnage, d’un parcours individuel ou professionnel, d’une migration… Quant aux bulletins précédents, ils sont toujours disponibles et peuvent être commandés sur le site de l’association. L’année 2024 s’annonce donc  toute aussi riche en événements. Le conseil d’administration qui s’est réuni le 21 octobre a d’ores et déjà validé la tenue d’une assemblée générale en février 2024,à Champagnat,  et un pré-programme des activités, sorties et manifestations 2024 a été défini. 

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• La prochaine séance de la SSNAHC, ouverte au grand public, se déroulera à Guéret (grande salle de l’hôtel de ville),  samedi 18 novembre, à 15 h 00. Trois communications sont inscrites au programme.

Étude d’une tapisserie de la collection Jorrand, conservée au château de Villemonteix (Valentin Chanudet-Prudhomme).  Alors qu’elle avait d’abord attribuée aux manufactures des Flandres puis à celles de Ferrare en Italie, les recherches s’orientent désormais vers les manufactures de Madrid et de Salamanque de la fin du XVIe siècle. Le patronage du roi Philippe II d’Espagne et l’installation de lissiers flamands, qui ont diffusé leur savoir-faire technique, ont porté la production lissière de ces deux cités à son apogée. Elles fournissaient les grandes familles en tapisseries héraldiques, appelées reposteros. Ces œuvres ont souvent été attribuées aux ateliers flamands et sont aujourd’hui confondues avec les créations du nord de l’Europe. La tapisserie d’Antoine Jorrand revêt dès lors un intérêt singulier puisqu’elle constitue une clé de lecture dont les motifs ornementaux sont autant de critères stylistiques permettant d’appréhender une production aujourd’hui méconnue.

◄ François Binet, une ascension fulgurante, un destin brisé (Jean-Michel Pinton) : François Binet, ancien ministre de l’agriculture et sénateur de la Creuse, est décédé à l’âge de 50 ans en 1930. Surpris que cet illustre Bonnachon soit complètement tombé dans l’oubli et que ni une rue, ni même un bâtiment ne porte son nom, Jean-Michel Pinton a choisi de revenir sur sa biographie et son parcours politique “fulgurant.

◄ Un sarcophage en plomb au contenu inattendu trouvé à Bussière-Nouvelle (Germaine Depierre et Denis Bouquin) : À la suite d’un diagnostic archéologique réalisé à Bussière-Nouvelle, sur la place de l’église Sainte-Madeleine, un sarcophage en plomb a été mis au jour. Ce type de structure est assez rare, mais celles qui ont été trouvées en France, au cours des  vingt dernières années, ont livré des sujets du XVIe au XVIIe siècle. Toutefois,  la réalité s’est avérée très différente dans le cas de Bussière-Nouvelle. On a affaire à un homme décédé à la fin du XIXe siècle, ce qui pose beaucoup de questions. Les deux conférenciers proposent de retracer le cheminement de leur travail, depuis la découverte du sarcophage jusqu’au prélèvement des os.

• La première séance de l’année 2024, aura lieu de 20 janvier, à Guéret, dans la grande salle de l’hôtel de ville, à  15 h 00. Au programme : Le caveau Vernet à Clugnat : une architecture symbolique et une mystérieuse épitaphe (Pierre-Valéry Archassal) – Itinéraire combattant d’un jeune Creusois (1893-1918) (Thierry Rémuzon) – Un des premiers maquis creusois : le maquis de Montautre en 1943 (Yves Guiet et Raoul Vaugelade).

FOREZ

• LES PAYSANS ET LEURS ANIMAUX,

HIER, AUJOURD’HUI, DEMAIN

• Du 14 au 18 novembre,  La Diana organise son Festival d’Histoire à Montbrison et en Loire-Forez sur le thème Les Paysans et leurs animaux : Hier, Aujourd’hui, Demain. Une vingtaine de professeurs d’universités, docteurs en Histoire, vétérinaires, scientifiques et paléontologues, venus de toute la France et même du Québec interviendront durant ces journées, selon le programme suivant, autour de 4 grandes thématiques. Pour connaître les horaires et les lieux, on pourra se reporter au programme détaillé  sur le site La Diana.

Mercredi 15 novembre : Jean-Marc Moriceau : Il n’est de richesse que de bêtes – Bernard Denis : L’Académie nationale d’Agriculture et l’élevage depuis 1761.

Jeudi 16 novembre : 1- Le travail avec l’animal : Jeronimo Bermudez-Slenker : Force de cheval et viande de taureau : l’animalisation des campagnes dans la Nouvelle Espagne de la fin du XIXè siècle – Caroline Boucher : « J’ai mis la marquise au veau » – Letizia Castellani: Les hommes et les animaux dans le système agraire corse : l’exemple des régions agricoles – Ch. Ceneaux-Berthelot : Les animaux de ferme et hors les murs des exploitations agricoles dans la région parisienne au XIXè siècle. – D. Fayard : Les animaux et les hommes de l’élevage charolais

2 – Soigner les animaux : François Vallat :  Soigner les bovins à la ferme : 1760/1960 : des a priori aux réalités d’éleveurs altiligériens dans la seconde moitié du XXè siècle –  Bertin et Migaud : La paléopathologie animale et le comportement humain au Moyen-âge. – Isabelle Guégan : Nourrir, soigner, contraindre et mettre au travail : le paysan breton et les animaux de la ferme au prisme du Dictionnaire breton-français du chevalier de Coettanlem. – J. Lamy et S. Vabre : Savoirs d’éleveurs : deux études de cas de front renversé (2ème moitié du XIXè siècle)

Vendredi 17 novembre : 3Sens paysan et sensibilité animale : Marie-Christine Allart : De la vache à l’usine à lait : une histoire sensible des rapports paysans/animaux dans le Nord de la France aux XXè et XXIè siècles. – Fabrice Guizard: Les paysans francs et leurs bêtes entre douceur et âpreté. – Clément Couriol : Les sentiments des paysans face aux fléaux des maladies animales. Recueil et réactions. – Marika Moisseeff : Des vaches et leurs humains au Bois du Bœuf : intimité partagée et agression sorcellaire dans un hameau de la Haute-Vienne au XXè siècle) – Daniel Bernard: Protéger et guérir le bétail en Berry : prières, rites et gestes magiques (XIX° et XX° siècles)

4- Les (re)présentations :  Jacqueline Besson Le Huede : Le juge, le paysan et son bétail, à l’époque de Louis XIV (Forez-Nivernais) – Lisa Bogani : La confiance rompue. Le vol d’animaux dans les campagnes auvergnates (1ère moitié du XIXè siècle) – Anne Philipona: Quelles histoires nous racontent les photographies de vaches et de taureaux ? – Catherine Ferland: Le patrimoine est dans le pré : survol du bestiaire patrimonial québécois, de la poule Chanteclerc à la vache canadienne. – Didier Nourrison: De la sélection des espèces à la distinction des races : un regard sur les vaches et les hommes au milieu du XIXè siècle.

• Dans le prolongement de ce colloque, le 18 novembre, Oriane Poret présentera au Musée d’Allard une conférence sur Les animaux de Rosa Bonheur.

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