L’ACTUALITÉ DES AUTEURS, DES ÉDITEURS, DES LIBRAIRES ET DES MÉDIAS : N° 46 (NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2023)

Cette rubrique fera l’objet de nombreux additifs et de  mises à jour, jusqu’au 31 DÉCEMBRE 2023, en fonction de l’actualité. N’hésitez donc pas à y revenir régulièrement pour bénéficier pleinement de ces compléments d’informations

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MISE À JOUR :  4  DECEMBRE  2023
 
A-la-une

• OCTOBRE 2020 – OCTOBRE 2023

CRAYON NOIR, UN ROMAN GRAPHIQUE

QUI REVIENT SUR  L’ASSASSINAT DE SAMUEL PATY

• L’historienne Valérie Igounet, spécialiste du négationnisme et du complotisme,  vient de publier Crayon noir, Samuel Paty, histoire d’un prof. Il s’agit d’une enquête particulièrement fouillée sur l’enchaînement des faits qui ont conduit, le 16 octobre 2020, à l’assassinat du professeur d’histoire, dont on connaît les attaches familiales avec la ville de Moulins. Samuel Paty, qui enseignait  dans un collège des Yvelines, avait été décapité par un islamiste tchétchène. Pour illustrer son cours d’éducation civique sur la liberté d’expression, il avait choisi de montrer des caricatures du prophète Mahomet parues dans Charlie Hebdo.

• La sortie du livre, publié par les éditions Studiofact (156 p, 23 €),  illustré par Guy Le Besnerais, a été télescopée par un nouveau drame survenu à Arras, le 13 octobre : l’assassinat de  Dominique Bernard, professeur de lettres, par un djihadiste lui aussi d’origine Tchétchène. Une attaque au couteau qui a fait également plusieurs blessés et qui est survenue trois ans, presque jour pour jour,  après la mort de Samuel Paty.

• Le 19 octobre, Valérie Igounet était présente à la médiathèque Samuel-Paty, à Moulins, à l’occasion d’une Rencontre autour du livre, organisée avec  le soutien de la fondation Varenne, et animée par Jean-Yves Vif. Dans ce livre, qui a demandé deux années d’enquête minutieuse, l’historienne, “avec un regard et une écriture distanciés”, a voulu retracer la genèse et les suites d’un crime hors norme, avec l’objectif de fournir des clés de compréhension de ce drame.

• Dans une interview publiée par La Montagne, elle est longuement revenue sur les raisons qui l’ont conduite à se lancer dans ce projet d’écriture et sur la façon dont elle a construit l’ouvrage : “ Essayer d’écrire un roman s’est imposé. J’ai contacté Christophe Capuano, un ami de Samuel Paty, qui a accepté de me parler. Lui, et d’autres, m’ont raconté des anecdotes qui sont dans le livre, et permettent de rentrer dans sa vie de prof et son passé. Celle d’un homme qui était déterminé à devenir enseignant dès le collège”. Sa formation d’historienne et son habitude de travailler sur le temps présent et sur la source orale, l’ont conduite à une quête des témoignages qui lui ont permis de mieux mesurer la souffrance qu’a pu provoquer l’assassinat de Samuel Paty auprès des enseignants, aussi bien pour ceux qui enseignaient dans le même établissement que pour les autres. Aux témoignages de professeurs et de parents, se sont ajoutés des documents écrits, comme les supports de cours utilisés par Samuel Paty. Le livre ne fait pas non plus l’impasse sur le fossé qui a pu se creuser entre familles et enseignants,  en constatant que “la relation de confiance entre les parents et l’institution a “éclaté” : contestation des notes,  critique du contenu des cours et des choix pédagogiques, le tout amplifié  par les réseaux sociaux.

• Valérie Igounet résume ainsi les raisons d’être de ce livre : “Montrer la vie d’un prof banal, discret dont le nom résonne aujourd’hui dans tous les esprits. Raconter la vie d’un collège, avec le traitement le plus neutre possible (…) Montrer la détermination du terroriste, avec des documents inédits. Mon souhait, c’est de le présenter dans des classes, en collèges et lycées, et qu’il soulève une multitude de questions. On souhaite revenir sur des mots-clés et sur le rôle des réseaux sociaux”. Sur ces derniers, elle s’interroge sur les moyens à mettre en œuvre pour mieux les encadrer : “Je rêve d’un code de bonne conduite sur les réseaux sociaux, mais c’est complètement utopique. Quand des comptes sont supprimés, ils réapparaissent sous un nouveau nom”. Même si elle reconnaît l’utilité de la plateforme de signalement Pharos, elle conclut ainsi : “Ce n’est pas suffisant. On s’attaque à une toile d’araignée, mais comment faire ? Je n’ai pas la réponse”.

L’ACTU DES AUTEURS

• IL Y A CENT ANS, GEORGES SIMENON

POSAIT SES VALISES EN BOURBONNAIS

• Il y a tout juste un siècle,  Georges Simenon qui avait seulement vingt ans, arrivait en Bourbonnais. Durant une année, il devait être le secrétaire du très riche marquis de Tracy, au château de Paray-le-Frésil. Si son séjour fut relativement court, on sait qu’il n’en a pas moins beaucoup influencé  l’écrivain. C’est pour marquer cet anniversaire que l’association Simenon en Bourbonnais, présidée par Joël Talon, a multiplié les initiatives, toutes couronnées de succès, entre déambulations littéraires, expositions, conférences et fictions judiciaires. Passage en revue…

• Du 2 septembre au 9 octobre, la médiathèque de Chantelle a abrité l’exposition  Maigret et l’affaire Saint-Fiacre.

Le 4 octobre, le théâtre de Cusset a fait  salle comble, à l’occasion de la présentation de la  fiction Judiciaire inspirée du roman Maigret à Vichy. Proposée par l’association  Simenon en Bourbonnais, cette manifestation  avait été conçue en partenariat avec les magistrats et greffiers du Tribunal judiciaire de Cusset et du Tribunal de proximité de Vichy, ainsi qu’avec le Barreau de Cusset. Il faut y ajouter la  participation des comédiens de la troupe du Théâtre des 3 Roues de Biozat, le tout avec l’appui de la ville de Cusset. Pour l’occasion, John Simenon, le fils du romancier, avait fait le déplacement à Cusset.

• Du 29 septembre jusqu’au 15 octobre, au musée de la mine de Noyant, était présentée l’exposition À la découverte de Georges Simenon en Bourbonnais. Le jour de l’inauguration, Simenon, Maigret et le marquis, le documentaire de Jacques Tréfouël, a été projeté.

• Du 11 octobre au 2 novembre 2023,  c’est la médiathèque de Bourbon-L’Archambault qui a accueilli l’exposition Maigret et l’affaire Saint Fiacre, le roman popularisé au cinéma par l’interprétation de Jean Gabin, dans le film de Jean Delannoy tourné en 1959. À la télévision, ce roman a fait l’objet de deux adaptations l‘une en 1980, avec Jean Richard dans le rôle de Maigret, et l’autre en 1995, avec Bruno Crémer.

• Le  24 octobre, à Paray-le-Frésil, après une déambulation littéraire, Murielle Wenger a présenté une conférence intitulée  La naissance de Maigret  et la relation Maigret-Simenon. Dans une interview publiée par La Montagne (10/10) elle rappelle que “Simenon a beaucoup appris dans l’Allier”.

• Et d’expliquer : “ En 1923, à 20 ans,  il arrive dans le Bourbonnais pour devenir le secrétaire du marquis de Tracy, à Paray-le-Frésil. Pendant un an, il va découvrir cette France profonde et, en particulier, les caractéristiques de la noblesse terrienne. Il a d’ailleurs utilisé ses souvenirs accumulés dans le Bourbonnais dans plusieurs romans. Ce département l’a tellement marqué  que dans L’affaire Saint-Fiacre, il décide que les origines du commissaire Maigret seront bourbonnaises.” Murielle Wenger est l’auteure de plusieurs ouvrages consacrés à Simenon et à ses romans, parmi lesquels Maigret, enquête sur le commissaire à la pipe (éditions l’Harmattan), Maigret de A à Z, petite encyclopédie du commissaire à la pipe, ainsi que   La saga de Maigret, le commissaire bougon, devenu raccommodeur de destinées et  Maigret, alias Jean Richard. Ces trois  derniers titres ont été publiés par Encrage éditions, dans la collection Les papiers de Rocambole. 

• Le 25 octobre,  une autre  déambulation littéraire s’est déroulée à Chevagnes autour du roman Deuxième bureau. Elle a été suivie par une conférence de  J-P Roger sur la question des pseudonymes de Simenon.  

• Deux jours plus tard, une fiction judiciaire  inspirée du roman  Les inconnus dans la maison,  a été présentée à Moulins, la ville qui sert de cadre à l’histoire. Pour l’occasion, la salle des fêtes a fait salle comble.  En 1942, le roman avait été adapté au cinéma par Henri Decoin qui avait confié le rôle principal à Raimu. 

• Enfin, les Samedi 28 et dimanche 29 octobre, la salle des fêtes de Moulins  a servi de cadre à un colloque consacré à Georges Simenon.  Il était placé sous la présidence de John Simenon et de Pierre Monzani, ancien préfet de l’Allier. Au programme : Des romans aux films,  animé par Murielle Wenger, Jacques Santamaria et Eric Neuhoff  –  Simenon et l’analyse de la société, animé par J.-P Martin, Monique Hirschhorn et  David Ledent – Simenon et la cour d’assises,  animé par Mme Valtin, Gilles-Jean Portejoie et  Ange Mancini – Simenon et le journalisme, animé par  Bernard Gheur, Christian Libens et Nicolas Dufour.

• MAIGRET, LE COMMISSAIRE AUX NOMBREUX  VISAGES

DE PIERRE RENOIR À GÉRARD DEPARDIEU

• Le 14 octobre, la chaîne OCS Géant a diffusé  Simenon est Maigret, un documentaire de 90 minutes réalisé par Linda Tahir. Entre  La Nuit du Carrefour tourné en 1932 par Jean Renoir, d’après un roman publié l’année précédente,  et l’adaptation de Maigret et la Jeune Morte par Patrice Leconte en 2022, avec Gérard Depardieu dans le rôle du célèbre commissaire, quatre vingt dix ans se sont écoulés.

• Une période qui a vu se succéder sur le grand et sur le petit écran, en France mais aussi  l’étranger,   de nombreux acteurs  qui se sont chacun approprié le chapeau et la pipe du célèbre commissaire. Ils s’appellent, entre autres,  Pierre Renoir,  Harry Baur, Albert Préjean, Charles Laughton, Michel Simon, Jean Gabin, Gérard Depardieu, Gino Cervi au cinéma et Jean Richard et Bruno Crémer à la télévision. 

• JOHN SIMENON

GARANT DE L’ŒUVRE PATERNELLE

•  John Simenon, fils de l’écrivain, a assisté à plusieurs  des manifestations concoctées par l’association Simenon en Bourbonnais. Il assure, depuis la disparition de son père, il y a un quart de siècle,  la préservation d’une œuvre riche de 200 romans, dont “seulement” 80 Maigret, le tout traduit dans une cinquantaine de langues et vendu à plus de 550 millions d’exemplaires, dans  le monde entier, toutes éditions confondues … Comme l’arbre qui cacherait la forêt, les Maigret ont  pu occulter ce qui constitue plus de la moitié des écrits de Simenon, à savoir les “romans durs”, dans lesquels il aborde sans détour les aspects, parfois les plus sombres,  de la nature humaine et de ses travers.

• C’est  en relisant La Neige était sale, l’un de ces romans durs, que John Simenon a redécouvert, à plus de trente ans, l’univers et l’œuvre de son père. Une lecture qui a pris des allures de véritable révélation et qui a donné à sa vie une nouvelle orientation. Veiller sur cette œuvre se révèle une lourde tâche, à un moment où, après les adaptations pour le cinéma et la télévision,  les romans  de Simenon se déclinent  aussi en bandes dessinées. C’est le cas avec l’adaptation de La Neige était sale, qui a suivi celle du Passager du Polarlys. Quant à l’album  Simenon l’Ostrogoth publié cette année par les éditions Dargaud, il conte par le dessin la vie de l’écrivain.

• Selon John Simenon, cette popularité qui perdure, avec une part croissante du lectorat féminin, doublé d’un rajeunissement,  s’explique par “ la sensibilité du public à l’aspect sensationnel des livres et au côté  empathique des  personnages”. Pas question pour autant de “décliner  du Simenon à toutes les sauces“. Face à chaque nouveau projet d’adaptation, le fils de l’écrivain dit s’attacher“ à ce qu’il y ait toujours une vraie volonté de création avec des auteurs ou réalisateurs qui s’emparent d’une œuvre pour en livrer leur propre perception”, tout en veillant à ce que l’esprit des œuvre soit respecté”. Sur les actions que vient de mener l’association Simenon en Bourbonnais, notamment la reconstitution du procès de l’un des meurtriers du roman Maigret à Vichy, à laquelle il a assisté, il s’est dit d’abord “ intrigué par le projet”…Avant d’être conquis  par cette “manière intéressante et différente de parler de l’œuvre de son père”.

• DEUX NOUVEAUX LIVRES SUR SIMENON

• Quand Maigret et Simenon passent à table…au sens premier de l’expression. Les éditions de la Table Ronde viennent de rééditer le livre de Robert Julien Courtine (alias La Reynière) Simenon et Maigret passent à table : les plaisirs gourmands de Simenon et les bonnes recettes de madame Maigret. Il est précédé d’un avant-propos signé par  Sébastien Lapaque (272 p, illustrations en couleur, éd. de la Table Ronde, coll. La petite vermillon, 8,90 €). Chaque soir, en accrochant son manteau, le commissaire Maigret s’amuse à deviner ce que sa femme lui a mijoté : bœuf miroton, blanquette de veau, fricandeau à l’oseille, tarte aux mirabelles… Dans toutes ses enquêtes, on retrouve cette cuisine de famille ou de bistrot, simple et savoureuse. Fin gourmet, Simenon mitonne pour son personnage ses plats de prédilection. Et il est rare qu’il fasse sauter un repas au commissaire : si un interrogatoire traîne en longueur, Maigret se résigne à commander des sandwiches et de la bière à la brasserie Dauphine en attendant que le suspect “passe à table” : “Vous voyez ce bureau, n’est-ce pas? Dites-vous que vous n’en sortirez que quand vous aurez mangé le morceau”. Les aveux obtenus, il se hâte de rejoindre son foyer, où l’attend Madame Maigret. Ami de Simenon, Courtine rappelle que l’épouse du commissaire à la pipe incarnait “l’idéal amoureux” du romancier et que “ Les plats qu’elle prépare ont à la fois le goût du terroir, de la fidélité conjugale et celui, inoubliable, de l’enfance”.

• Autre ouvrage paru chez le même éditeur, celui de José-Louis Boquet, intitulé Radio Simenon (48 p, éd. de la Table Ronde, 7,60 €). En 2003, à l’occasion du centenaire de la naissance de Georges Simenon, l’association 813 avait posé la question suivante à ses adhérents : “Comment avez-vous rencontré Simenon et quelles sont vos premières lectures ?”  Ce texte qui  en est la réponse, mais, rédigé trop tard, ne fut jamais proposé à la revue 813. Néanmoins, en janvier 2004, sous le titre Passager clandestin, il fut tiré à trois cents exemplaires sur les presses de l’imprimerie de Brocéliande. La totalité du tirage fut aussitôt mise sous enveloppe pour être envoyée en guise de carte de vœux.  Deux décennies plus tard et à l’occasion du 120ème  anniversaire de l’écrivain, reparaît ce texte qui raconte notamment la préparation de l’émission À la recherche de l’homme nu : Georges Simenon. Diffusée sur les ondes de France Culture en août 1988, elle  fut pour José-Louis Bocquet l’occasion de rencontrer Simenon.

Savoir plus: Vu du Bourbonnais a publié plusieurs articles consacrés à Georges Simenon et au personnage du commissaire Maigret parmi lesquels: Georges Simenon et Maigret, une histoire qui commence en Bourbonnais ainsi que Georges Simenon et le Bourbonnais, la Nièvre et le Berry bourbonnais: un nouveau regard sur l’homme et sur l’œuvre. 

JEANNE, PAR JEANNE MOREAU

DES MÉMOIRES QUI REVIENNENT, ENTRE AUTRES,

SUR SES ANNÉS BOURBONNAISES,

ENTRE MAZIRAT ET VICHY

Cinquante ans d’attente, et les voici enfin, ces Mémoires de Jeanne Moreau. Un livre incandescent, enrichi de photographies superbes et de documents rares. À lire les textes, tous inédits, on comprend pourquoi l’actrice a tant voulu les écrire, et tant hésité à les divulguer. Elle s’y livre avec une liberté et une simplicité exceptionnelles, non dénuées de grâce”, écrit Denis Cosnard dans le supplément littéraire du journal Le Monde (13/10).

• Sous le titre L’autoportrait d’une icône, il revient longuement sur la genèse de ces mémoires, plusieurs fois annoncés, plusieurs fois ajournés, entre contrats signés et annulés, jusqu’à ce que la comédienne annonce, en 2004, avoir décidé de brûler  les chapitres qu’elle avait composés. “Ce que j’avais écrit était trop anecdotique, pas essentiel”, avait-elle alors expliqué à son avocat. Ses pages contenant des passages sur sa vie amoureuse et sur ses amants, elle avait ajouté : “Je réécrirai tout cela quand ils seront morts

• Toutefois, en même temps qu’elle détruit des centaines de pages, elle en préserve d’autres : “Ce sont des textes décisifs  sur sa famille, sur son adolescence, note Denis Cosnard. Elle raconte son enfance à Vichy, son ancrage campagnard, sa « Mémé » d’élection – une cousine éloignée de son père –, qui compte plus que tout pour elle, ses premiers émois érotiques, le déclassement social de la famille « montée » à Paris, ses parents désunis, sa mère qui pleure en silence, puis la découverte du théâtre et son envol. Elle ne cache rien non plus de l’« acteur médiocre » qui lui donne des cours et l’agresse : « J’ai une certaine réticence à dire qu’il m’a violée, c’est un mot que l’on n’emploie pas facilement. Je me suis dit qu’il ne servait à rien de se battre. Je me sentais en faute. »

BIO JM enfant et photo - Copie• Les mémoires sont accompagnés de nombreuses photos et d’extraits de la correspondance qu’elle a entretenue entre autres avec le cinéaste François Truffaut, le “Hussard” Roger Nimier ou encore avec le metteur en scène allemand  Klaus Michael Grüber.

• Sur le site des éditions Gallimard, Jean-Claude Bonnet revient sur la genèse du livre : « Jeanne a commencé à y travailler après la mort de son père en 1975 et cela s’est poursuivi sur une vingtaine d’années (…). L’ouvrage s’ouvre sur des écrits dont la qualité tient à la mémoire aiguë de Jeanne qui sait renouer avec sa petite enfance bourbonnaise, lorsqu’elle “grignotait son quatre-heures, grimpée dans un tilleul”. Avec ces textes charmants, à l’abri des difficultés de la vie et du contentieux familial, Jeanne donne la part la plus heureuse de ses écrits autobiographiques ». À la fin de cet entretien, Jean-Claude Bonnet explique  comment s’est développé au fil de la préparation du livre une empathie profonde à l’égard de l’actrice, en ne cachant pas que le Bourbonnais y est pour quelque chose : « Je suis originaire de l’Allier, d’où une connivence particulière avec l’actrice : ce qu’elle dit de son enfance bourbonnaise m’évoque évidemment la mienne. Le livre révèle la paysanne qu’il y a toujours eu en elle, et que Bunuel a immédiatement reconnue. Cet autoportrait montre un désir têtu d’émancipation encore très actuel. Voici une femme rebelle, un peu fugueuse, qui prétend marcher seule dans la ville sans avoir la fâcheuse impression que, quelque part, on l’attend. Ce qui me touche le plus, en elle, c’est une franchise primordiale confondante, à la fois sage et sauvage, fondée sur un naturalisme de bon aloi ».

Jeanne par Jeanne Moreau. Textes choisis et présentés par Jean-Claude Bonnet. Préface de Rebecca Marder (1 vol. relié, 304 p, illustrations n-b et en couleur, éd. Gallimard, 39 .Sur le site des éditions Gallimard, on peut accéder à un extrait des trente première pages du livre.

► Savoir plus : On pourra consulter l’article que vu du Bourbonnais lui avait consacré dans la série Destins d’actrices : Jeanne Moreau (1927-2017). Les années bourbonnaises entre Mazirat et Vichy.

• LA  RÉÉDITION D’UN ROMAN DE JOSEPH VOISIN

ANNONCÉE PAR L’ASSOCIATION PRÉ-TEXTES

Joseph Voisin (à droite) en compagnie d’Émile Guillaumin, au début des années 1950

• En dehors de l’organisation d’événements littéraires, comme la Caravane du livre, l’association Pré-Textes a également une activité d’édition. Son catalogue compte déjà 6 titres qui sont tous des rééditions de livres d’auteurs, parfois un peu oubliés,  qui avaient tous des liens avec le Bourbonnais : Passage d’Angeline d’Albert Fleury (2012), La Haine maternelle de Simone de Tervagne (2014), Petite Ville d’Harry Alis (2017), Cet âge est sans pitié d’Henri Laville (2018),  Catherine Aubier d’Yvette Prost (2020) et La petite fille aux doigts tachés d’encre de Jeanne Cressanges (2023).

•  Un septième titre est en préparation pour paraître en janvier 2024. Il s’agira de la réédition, en partenariat avec la ville d’Yzeure, d’un roman de Joseph Voisin (1882-1969). Ami d’Émile Guillaumin, il fut tout à la fois cultivateur, apiculteur  romancier et journaliste local. Il collabora à plusieurs publications telles que Le courrier de l’Allier, L’Allier littéraire avant de devenir rédacteur au Progrès de l’Allier. Il fut aussi le secrétaire de rédaction de la revue Les Cahiers Bourbonnais, depuis leur fondation par Marcel Génermont, en  1957,  jusqu’à son décès survenu en septembre  1969. Depuis septembre 1971, une rue d’Yzeure porte son nom.

AUTOUR D’ALBERT LONDRES…

• LES REPORTAGES ET LE LIVRE D’ALBERT LONDRES

ONT-ILS  RÉELLEMENT  FAIT FERMER LE BAGNE ?

• Dans la revue l’Histoire (n°513 – novembre 2023), l’historien Michel Pierre, auteur de Le temps des bagnes (éd. Tallandier, coll. Texto, 2023) signe un article intitulé  Albert Londres ou le mythe de la fin du bagne : “Les reportages du journaliste auraient signé la fin du bagne. En réalité, le retour de Guyane des derniers condamnés n’eut lieu qu’en 1953”, peut-on lire dans le chapeau de l’article. 

• L’historien revient d’abord sur les conditions dans lesquelles Albert Londres se rendit en Guyane : c’est à l’initiative  du Petit Parisien,  propriété de la famille Dupuy, alors proche des radicaux,  qu’il embarqua avec le photographe  Jeannin, pour la Guyane,  au début de juin 1923.Son périple devait le mener  de  Cayenne jusqu’aux îles du Salut et sur les bords du Maroni, dans l’ouest guyanais. Lors de son arrivée à Saint-Laurent du Maroni, il put même  assister au débarquement de 658 condamnés. Selon l’historien, cette rencontre de devait rien au hasard.  Sur place, l’administration pénitentiaire lui délivra les autorisations nécessaires.

• Le but était de rapporter une série d’articles sur le bagne, “afin de donner à l’enfer des réprouvés sa véritable physionomie, pitoyable et horrible”. Dès son retour, Albert Londres publiera  du 8 août au 6 septembre 1923, sous le titre générique Notre enquête au bagne,  une série de 27 articles, illustrés de photographies mais aussi de caricatures que lui avait confiés sur place  un “transporté”. Le tout en première page du quotidien.  Le dernier de ses articles émet des suggestions, à destination du ministre des colonies, Albert Sarraut, qui était proche des Dupuy et qui souhaitait mettre en place des réformes. Il réclame aussi la mise en place d’un plan de colonisation de la Guyane, un territoire perçu comme un Eldorado.  En 1924, l’ensemble des reportages sera repris dans un livre  intitulé Au bagne, publié par les éditions Albin Michel et objet de plusieurs rééditions.

•Pourquoi, dans ces conditions, parler de “mythe” à propos de l’influence qu’auraient eue  ces articles et ce livre?  Sans nier le rôle  décisif d’Albert Londres, Michel Pierre dresse le constat suivant: même si  des mesures d’amélioration du quotidien des forçats ont bien  été prise dès 1925, il faudra encore  attendre l’année  1938 pour qu’un  décret loi du gouvernement Daladier interdise la transportation vers la Guyane,  sans pour autant mettre fin à la relégation. Entre 1923-24 et 1938 on comptera encore une quinzaine de convois, soit plus de 10 000 condamnés transportés en Guyane Un ultime convoi de 609 relégués, arrivera même  en décembre 1938. Pour que la transportation cesse, il faudra encore  une compagne de presse menée par le journaliste Alexis Danant, jointe à l’implication d’hommes politiques comme Marc Rucart ou Gaston Monnerville. Les rapatriements  s’échelonneront entre 1947 et 1953.

• Dans sa conclusion, Michel Pierre écrit : “ Associer Albert Londres  à la suppression du bagne devient un lieu commun mécaniquement répété et associé  à chaque réédition d’une œuvre, au demeurant passionnante. Il n’en reste pas moins  qu’il fut le premier à atteindre une telle audience populaire dans la dénonciation d’un système dont une grande majorité de Français s’accommodait depuis des décennies”.

• POUR QUI LES JOURNALISTES

TRAVAILLENT- ILS?

• Pour qui travaillent les journalistes ?  Les prix Albert-Londres  prennent la plume…C’est le titre du livre publié à l’occasion des 90 ans du prestigieux prix de journalisme, sous la direction d’Hervé Brusini,  par les éditions de l’Aube (1 vol. br, 272 p, éd. de l’Aube, coll. Monde en cours – Essais, 17,90 €). Cet ouvrage  rassemble les contributions d’une vingtaine de journalistes, tous  lauréats du prix Albert-Londres : Feurat Alani, Ksenia Bolchakova, Sophie Bouillon, Hervé Brusini, Doan Bui, Victor Castanet, Christine Clerc, Samuel Forey Caroline Hayek, Adrien Jaulmes, Catherine Jentile de Canecaude, Allan Kaval, Sammy Ketz, Manon Loizeau, Alain Louyot, Jean-Paul Mari, Delphine Minoui, Anne Nivat, Philippe Pujol, Patrick de Saint-Exupéry et  Olivier Weber.

• Tous  entendent répondre à plusieurs questions centrales que l’éditeur résume ainsi :   » Mais pour qui travaillez-vous à la fin, vous les pisseurs de copie, les marionnettistes de nos angoisses, les profiteurs de nos peurs, les scribouillards préludes à la pub, les serviteurs zélés du pouvoir, de tous les pouvoirs, économiques, politiques, vous qui confondez communication et information… ? Vous les journalistes truqueurs de vérité, malfrats de l’image. Vous, les menteurs, les corrompus, les donneurs de leçon dépourvus de morale… Oui, répondez ! Pour qui travaillez-vous ? » Oser « faire le journaliste« , c’est aujourd’hui se confronter à ce questionnement, qu’il soit explicite ou insidieux, virulent ou à voix basse. Mépriser, ricaner seraient les pires des réponses. Alors le journalisme proteste de sa bonne foi. Le terrain comme antidote de l’infox, lieu essentiel pour constater les combats à mener, à l’instar du grand ancêtre Albert Londres.  Ce livre invite à les écouter, à les lire,  la sincérité guidant leur plume qu’ils plongent dans la plaie du journalisme.

• ALBERT LONDRES, “REPORTER

ET  EXPLORATEUR D’HUMANITÉ”

• À la veille de la remise des prix Albert-Londres, Matthieu  Perrinaud a consacré un dossier à Albert Londres, “Le reporter explorateur d’humanité”, publié dans l’édition dominicale de  La Montagne (26 novembre). Dans l’article de tête, est rappelée la fameuse citation d’Albert Londres, à propos du métier de journaliste “ Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort Il est de porter la plume dans la plaie”.  Hervé Brusini, lauréat du prix en 1991 et actuel président du jury,  insiste sur le fait que “Se pencher sur Albert Londres, ce n’est pas un exercice de nostalgie. C’est au contraire l’enracinement d’une dynamique qu’est le journalisme”, avant d’ajouter que “bien sûr, ce métier  a  considérablement évolué”, au fil du XXè siècle. Tout en déplorant que la part du reportage dans l’information ait été réduite,  il considère que le journaliste est là pour apporter une plus-value :“ Il est un professionnel du récit. Il apporte des garanties à ce récit. Parce qu’il parle là où les gens s’en vont”. Dans le même dossier, on peut lire deux autres articles : Albert Londres, cet anti-héros à hauteur d’homme, suivi du récit de L’incroyable combat pour la restauration de la maison natale d’Albert Londres. Un combat mené depuis  le début des années 2010, notamment par Marie  de Colombel et par  l’association  Maison Albert Londres.

• PRIX ALBERT LONDRES 2023

• DÉLIBÉRATIONS ET REMISE DES PRIX À VICHY

• L’année 2023  marque le 90ème anniversaire de la création du prix Albert Londres, à l’initiative de sa fille Florise. Pour l’occasion  les délibérations du jury , que préside Hervé Brusini, ont eu lieu à Vichy, dans la maison natale du grand reporter. Pour Marie de Colombelle, présidente de l’association Maison Albert Londres  qui est à l’origine de la restauration de l’édifice, c’est “déjà une grande nouvelle”. Même si ces délibérations sont “symboliques”, “ elles auront bien lieu ici même dans la maison où est né le journaliste, et non pas dans quelque salle anonyme de la ville”, souligne la présidente. Pour ce faire, les travaux sont allés bon train au  second étage, afin de pouvoir accueillir dans la plus grande salle les  personnalités membres du jury.

• Christine Clerc, lauréate du prix Albert Londres en  1982 pour Le bonheur d’être français,  devait être l’invitée d’honneur. En parallèle, des activités d’éducation aux médias et à l’information, avec interventions en milieu scolaire, étaient prévues, l’objectif étant de   “donner aux élèves des clés de compréhension, de développer l’esprit critique et d’apprendre à s’exprimer librement”. 

• ET LES LAURÉATS DES PRIX ALBERT LONDRES SONT…

• Le 27 novembre, à l’Opéra de Vichy et en présence de la ministre de la culture, Rima Abdul Malak,  le jury du prix Albert Londres a dévoilé  les noms des  lauréats dans les trois catégories : presse écrite,  audiovisuel et livre. Un choix particulièrement difficile, compte tenu des très nombreuses candidatures qui avaient été reçues.

• Dans la catégorie presse écrite, c’est Wilson Fache, journaliste indépendant et reporter de guerre, qui a été couronné par le 85ème prix Albert Londres pour ses reportages sur l’Afghanistan ( parus dans Libération et dans  L’Écho), sur La gare routière de Tel Aviv (Mouvement) et sur l’Ukraine (L’Écho). Hervé Brusini a salué, au nom du jury,  “ Une plume rare, un talent d’évocation, une capacité à emmener son public dans des atmosphères”. Au début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, Wilson Fache avait souligné dans les colonnes du journal Le Monde que “ À chaque guerre, des jeunes journalistes connaissent leur première expérience de terrain. Elle ne s’apprend pas à l’école”.

• Le 39ème prix audiovisuel est allé à  Hélène Lam Trong pour son reportage Daech, les enfants fantômes (coproduit par France 5 et   Cinétévé). Pour le jury, “ cette enquête parle de ce qui devient un silence gêné, ces centaines d’enfants que la France laisse grandir dans  des prisons en Syrie”. La lauréate a déjà été couronnée par plusieurs grands prix, notamment le prix Alexandre Varenne en 2006.

• Enfin, le 7ème  prix Albert Londres du livre a récompensé le journaliste et photographe indépendant Nicolas Legendre pour Silence dans les champs (525 p, éditions Arthaud). Pour le jury,  “ce travail d’enquête au long cours sur un sujet essentiel et vital concerne chacun d’entre nous. Cette immersion dans l’agro-industrie bretonne est un travail difficile, brillant, documenté qui révèle une atmosphère sournoise de féodalité, et décortique les méthodes ce que l’on pourrait aussi appeler la Breizh mafia”. Avant de devenir un livre, En Bretagne, la face cachée de l’agrobusiness avait fait l’objet d’une série d’articles parus en avril 2023 dans le journal Le Monde.

• DE CÉRILLY À PARIS, LE PARCOURS

DE CHARLES-LOUIS PHILIPPE

RETRACÉ PAR ANNIE BADOWER

• Le 10 novembre, à l’invitation des Amis de Charles-Louis Philippe, dont elle est membre, Annie Badower a présenté  à la mairie de Cérilly, une conférence  sur l’écrivain. Fils d’un sabotier de Cérilly, où il est en 1874, il est mort à Paris, en 1909, emporté par la fièvre typhoïde. Elle est revenue sur son parcours, de Cérilly à Paris, et sur son œuvre littéraire : “Une histoire exceptionnelle (…) et un parcours bien plus extraordinaire qu’on ne le pense généralement” Selon elle, “souvent cantonné à son rôle d’écrivain de province, Charles-Louis Philippe a réussi à s’élever à un niveau éminent dans le monde des Lettres, à une époque tout à fait exceptionnelle, la belle Époque”.

• Il a réussi à s’intégrer dans les cercles littéraires de la capitale, devenant  l’ami de plusieurs grandes plumes, comme André Gide, et il a participé à la création de la fameuse Nouvelle revue Française, à laquelle il a collaboré. Charles-Louis Philippe méritait donc bien d’être redécouvert : “Dans une France traversant une période tumultueuse, marquée par des défis sociaux et culturels,  l’histoire de Charles-Louis Philippe  résonne d’une manière toute particulière”. Enfin, la vie de l’écrivain, constitue  aussi “ un exemple inspirant de la capacité  de chacun à surmonter les obstacles et à laisser une empreinte indélébile dans le monde des lettres”.

• UNE RÉÉDITION DES SEPT LÉGENDES

DE GASTON DEPRESLE CONSACRÉES AU THEIL

• À l’initiative de Christian Ravault et de la médiathèque de Gannat, vient de paraître un recueil de Gaston Depresle, En feuilletant le passé…Quelques légendes. Les 7 légendes du Theil. (1 vol. br, 28 p, illustrations n-b, annexes, éditions Coollibri.com, 6 €). Cet ouvrage présente une réédition des 7 légendes ayant trait à la commune du Theil, dans l’Allier, que  Gaston Depresle (1898 – 1968) avait lui-même réunies en 1953 sous le titre “Quelques Légendes”. À cette  époque,  il éditait  une petite revue littéraire, les Lectures Bourbonnaises, qu’il rédigeait et imprimait lui-même. L’édition à petit tirage étant devenue introuvable, cette réédition vient donc combler un vide. Précisons que  ces mêmes textes étaient déjà parus  dans les pages du journal L’Espoir, édition de Montluçon, en juin et juillet 1948, sous le titre “En feuilletant le passé”. Au sommaire de cet ouvrage, on trouvera donc ces 7 légendes du Theil : Sous le signe de l’amour – De l’homme et du bœuf – Les brigands –  Les trois pièces d’or –  La chambre du maçon – La Place Gerbaud –  Le fantôme de la Bignate. En annexes figure, entre autres,   un article que Jean-Charles Varennes avait consacré en 1948 à  “L’anthologie des écrivains ouvriers”, rédigée par  Gaston Depresle et éditée en 1925 par les éditions Aujourd’hui, émanation de la revue la Cité Nouvelle. Par ailleurs, on pourra retrouver  la liste des autres contes villageois qu’avait publiés Gaston Depresle dans le même journal L’Espoir, en 1947.

• Toujours à propos de Gaston Depresle… La commune  du Theil, située dans la canton du Montet et  où il a vu le jour en 1898, semble  bien l’avoir un peu oublié. Alors qu’il a été procédé récemment  à une dénomination des rues, aucune d’elles ne porte le nom de l’écrivain. Dommage…

• LE DESTIN DE “17 ÉTONNANTS PERSONNAGES” 

DE MONTLUÇON ET DU BOURBONNAIS

  • Vingt-cinq élèves de l’Institution Saint-Joseph de Montluçon ont uni leurs efforts pour écrire un ouvrage d’une soixantaine de pages consacré aux “personnages étonnants de Montluçon et du Bourbonnais” (68 p, illustrations). Fabienne Spitz, documentaliste, et Stéphanie Spada-Ruscher les ont accompagnés tout au long du projet. La première  explique qu’il ne s’agissait pas de reprendre les informations disponibles sur Internet, mais de trouver pour chaque personnage “un angle, une anecdote sur sa vie” pour déterminer “une approche plus dynamique”.

• Il a d’abord fallu sélectionner les 17 personnages, dont 4 femmes. Les heureux élus ont été Achille Allier, Hubertine Auclert, Jules Cluzel, Marx Dormoy, Christian Fazzino, Lily Jean-Javal, Louis II de Bourbon, André Messager, Louise Thérèse de Montaignac, Pierre Petit, Georges Piquand, Gabrielle Robinne, Maurice Roche, Christophe Thivrier, Isidore Thivrier, François Troubat-Le Houx et Roger Walkowiak.  Un choix qui s’est voulu éclectique puisqu’il englobe aussi bien  des personnalités disparues et d’autres encore en vie (Jules Cluzel, Christian Fazzino), exerçant ou ayant exercé leurs talents dans des domaines les plus variés (littérature, musique politique, sport,…). Certains ont pu acquérir une notoriété  nationale, brève ou durable, tandis que d’autres ont davantage  “rayonné” au plan local. Chacun a eu droit à un ou plusieurs chapitres pour bâtir ce petit livre étonnant sur des personnages étonnants.

• DES INITIATIVES POUR  SALUER ET/OU  RAVIVER

 LA MÉMOIRE D’ALBERT BONNEAU

• Les 24 et 25 novembre, pour célébrer les vingt-deux  ans de la fondation de l’association  des Amis d’Albert Bonneau, Pascal Jonard, son secrétaire, a ouvert son domicile moulinois  aux visiteurs. Lors des deux journées, ils ont pu avoir un aperçu de la collection rassemblée par ce passionné,  avec des objets tels que la machine à écrire de l’écrivain, son accordéon, sa mappemonde, son appareil photo, mais aussi son  bureau, et son  fauteuil.

• L’objectif était de faire redécouvrir ce romancier populaire, particulièrement prolifique, né le 23 août 1898 à Moulins et mort le 24 janvier 1967, à Chambon-sur-Voueize (Creuse). Entre ces deux dates, Albert Bonneau a été d’abord  critique de cinéma pour la revue Comœdia, puis pour Cinémagazine. À partir de 1930, il a délaissé la critique et  le cinéma pour se consacrer quasi-exclusivement à l’écriture de romans d’aventure, publiés sous différents pseudonymes : Maurice de Moulins, Jean Voussac, Jacques Chambon, Capitaine Francœur, Lucien Farnay… Il  s’agissait pour lui de distraire des lecteurs de tous âges et de toutes catégories,  en les entraînant dans des pays inconnus et en les instruisant sur leur propre  histoire.

• Entre Nicolas la Tempête, son tout premier roman, et  Catamount chez les Mormons, son ultime opus, sa bibliographie se décline en au moins 500 titres qui  fleuraient bon l’aventure, l’exotisme  et l’insolite. On lui doit par exemple   À la poursuite de la Mort, La Maison du Cauchemar, La Diligence Fatale,  La Revanche du Boucanier,  Les orphelins de la prairie, La Colonelle sans nom,   La Courtisane jaune,  Les Dompteurs de broncos, La Marque du léopard,  Ragnar le Viking, ou encore  La Danseuse du Grand Mogol et  Le Totem aux yeux verts. Pour les aventures de Petit Riquet Reporter,  il ne cachait pas s’inspirer parfois des  reportages d’Albert Londres. Une manière peut-être pour lui de s’approcher du métier de reporter qu’il aurait aimé exercer, si un accident ne l’avait contraint à y renoncer.

•  Le personnage le plus connu n’en reste pas moins Catamount, héros du Far-West, dont plusieurs des aventures ont été retranscrites en albums de  BD illustrés et scénarisés par Benjamin Blasco-Martinez, originaire de Noyant d’Allier, en collaboration avec Gaëtan Petit. C’est le cas, entre autres,  pour La jeunesse de Catamount et La nuit des corbeaux. Outre le western, Albert Bonneau s’est aussi aventuré dans le domaine des  romans sentimentaux et de la science fiction.

• Avec le temps, le nom et l’œuvre d’Albert Bonneau sont peu à peu tombés dans un oubli relatif, jusqu’à ce que l’on commence à  redécouvrir l’écrivain, notamment grâce la création des Amis d’Albert Bonneau, sous l’impulsion de sa fille Odile, il y a un quart de siècle. La nuit des 9 errants  vient même de faire l’objet d’un film. Le tournage étant achevé, il devrait sortir au 2ème semestre de 2024. Autre projet en voie d’aboutir : la réédition prochaine de son premier western Le ranch maudit.

Pour en savoir plus On pourra consulter les deux biographies existantes d’Albert Bonneau : celle de Pascal Jonard et Marcel Chameau (Sur la piste d’Albert Bonneau, écrivain populaire, 200 p, illustrations en couleur, Les Imprimeries Réunies, 2014) ainsi que celle qu’Odile Bonneau a consacrée à son père (Il s’appelait Albert, éditions Publifrance, 2019).

 

• LE LIVRE  ASSASSINATION IN VICHY

PROCHAINEMENT PUBLIÉ EN FRANÇAIS

• Une bonne nouvelle pour ceux qui s’intéressent  à Marx Dormoy (1888-1941) , député puis sénateur maire de Montluçon, mais aussi ministre de l’Intérieur sous le Front Populaire,  assassiné en juillet 1941, à Montélimar, où il était en résidence surveillée. Au terme de plusieurs années de recherches, Gayle Brunelle et Annette Finley-Croswhite, deux universitaires américaines, avaient publié en 2020  Assassination in Vichy. Marx Dormoy and the struggle for the saoul of France (312 p, illustrations, biblio, index, éditions University of Toronto Press). Cet ouvrage en forme d’enquête sur l’assassinat (son contexte, ses causes, ses préparatifs, ses instigateurs possibles, ses exécutants,…) n’était malheureusement disponible qu’en langue anglaise. On devrait bientôt pouvoir le trouver en version française. En effet, sur sa page Facebook, Gayle Brunelle a annoncé  que sa traduction venait d’être achevée, prélude à une publication en français. Si la date exacte n’est pas précisée, on sait qu’il paraîtra en 2024 aux éditions Nouveau Monde, dont le catalogue comporte plusieurs titres consacrés à l’histoire de la deuxième guerre mondiale.  En attendant on pourra se reporter aux articles que Vu du Bourbonnais a consacrés à la préparation de ce livre, ainsi qu’à la biographie d’Anne Mourraille, comédienne et complice de l’assassinat de Marx Dormoy. Autre article à consulter, le deuxième volet de la biographie de Marx Dormoy.

• ROBERT PHAN, UN  “ENFANT DES RIZIÈRES

 DEVENU UNIVERSITAIRE ET CHERCHEUR

• Des rizières d’Indochine jusqu’à l’université et  l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales, via  cinq années passées dans les anciens corons des mineurs de Noyant-d’Allier…C’est ce parcours d’exception  que Robert Phan  a souhaité partager  en lui consacrant plusieurs livres. Après les deux volumes intitulés  Enfants des rizières – Histoire d’une migration, il poursuit ses réflexions  dans un troisième ouvrage intitulé  Enfant des rizières. Français de papier. (1 vol. br, éditions Maïa, 22 €).  

• Robert Phan est né en 1950, au Vietnam,  d’un père lao, engagé dans l’armée coloniale française, et d’une mère vietnamienne. Tous les deux étaient  des enfants de paysans, enfants des rizières. Comme toute sa famille, il a été naturalisé français en 1955, un an après la défaite de Diên Biên Phu et les Accords de Genève marquant la fin de la colonisation française en Indochine. Il a  vécu de 1962 à 1967, dans le camp des rapatriés d’Indochine à Noyant d’Allier. Il  a alors  fréquenté le lycée Banville, à Moulins, avant de poursuivre des  études universitaires de droit, d’économie et d’ histoire) à Paris. Diplômé de l’INALCO (Institut National des Langues et Civilisations Orientales), il a entrepris des recherches sur la colonisation et la décolonisation du Vietnam et du Laos, pays de l’ex-Indochine

• Dans Enfants des rizières – Français de papier,  il se penche sur l’histoire de tous ces  migrants indochinois devenus français, avec la fin de la colonisation : “ Notre petite histoire familiale lao-vietnamienne fait partie de la grande Histoire de France dont les pages sombres de la colonisation restent parmi les plus méconnues des Français”. Aujourd’hui, en France, constate-t-il,  le racisme postcolonial perdure “contre les descendants des colonisés ayant combattu le nazisme pour la libération du pays, contre les enfants des immigrés qui ont largement contribué à la reconstruction de la France”. Et de s’interroger : “Quand vous avez les yeux bridés, la peau mate et que vous êtes d’une religion non catholique, une simple naturalisation suffirait-elle à faire de vous des Français à part entière ?”. Pourquoi les immigrés des anciennes colonies d’Afrique et d’Asie, aujourd’hui naturalisés, sont-ils toujours considérés comme des Français de papier ?… C’est le cœur de la réflexion que développe Robert Phan dans ce livre.

• ANNE-CATHERINE HEINISCH-INGLEBERT

EN GUERRE CONTRE LES “FORMULES DU JOUR”

• Anne-Catherine Heinisch-Inglebert a été professeure de Lettres et  philosophie, puis  elle a ouvert une librairie – café à Bourbon-L’Archambault. Avec Isabelle Lardot, elle a participé en 2002, à Dompierre-sur-Besbre, à l’aventure de la création de la maison d’édition Des figures et des lieux, aujourd’hui disparue. Outre une biographie intitulée Jacques Paris, Une  figure du Bourbonnais, on lui doit aussi des livres  de  contes pour enfants (Tazankadt la Gazelle ainsi que Léo le lion et autres contes du désert.

• Elle est  désormais engagée auprès d’Amnesty International, en même temps qu’elle donne des cours de français aux étrangers et qu’elle  anime un atelier-philo. Après avoir publié, en 2022, Quitter sa maison. Chroniques nostalgiques (1 vol. br, 108 p, éditions L’Harmattan,  13 €), elle a choisi de s’attaquer à ce qu’elle appelle les “formules du jour”. Elle le  fait dans son nouveau livre intitulé C’est magique ! Et autres formules du jour  (1 vol. br, 124 p, éd. Les Impliqués, 14 €), un ouvrage qui mêle recherches, réflexions et humour.  

• Chacun d’entre nous a forcément entendu, voire utilisé, plus ou moins inconsciemment,  des expressions comme  « c’est magique »,  « ça marche » ou « en creux »,… Quand il ne s’agit pas  des ponctuations du discours par des « voilà », « c’est ça » ou des formules telles que « je veux dire », « en clair ».   Elles horripilent, agacent ou font simplement sourire. S’en moquer ou les oublier sont finalement les deux seules  options possibles. Nombreuses, elles fluctuent en fonction des époques et des groupes sociaux. De quoi sont-elles le signe ? Faut-il les réprouver ou les approuver ?   En répertorier un certain nombre, étudier leur contexte, leur origine, c’est ce que propose Anne-Catherine Heinisch-Inglebert  dans cet ouvrage. Qui les emploie ? Dans quelles circonstances ? Ont-elles un but ?   La langue apparaît comme un formidable et immense réservoir de connaissances, la vitrine d’une culture, d’une société, d’un pays. Elle est également la vitrine de plus petites structures : un village, une profession, une classe d’âge.   En reconnaissant toutes ces tournures, l’auteure aime à penser que chacun pourra, non pas surveiller son propre langage, t pas moins se moquer de celui des autres, mais plutôt faire preuve d’autodérision ou de détachement, sans juger. C’est ce qu’elle propose dans ce travail de recherche qui laisse une part belle à l’humour.

• L’ALLIER, DERNIÈRE RIVIÈRE SAUVAGE D’EUROPE

UN FILM, UN DVD  ET UN LIVRE DE FRANK PIZON

• Le 29 novembre, au théâtre de Moulins, le photographe et cinéaste bourbonnais Frank Pizon présentera, en avant-première nationale, son dernier film, Allier, rivière sauvage. Il devrait être diffusé sur Arte,  la chaîne culturelle franco-allemande, au  début de 2024. Il sera  ensuite  traduit en allemand pour une diffusion dans les pays germanophones européens.

• Fruits de longs mois de travail, entre les centaines d’heures de prises de vue, réalisées au fil des saisons, suivies de la sélection des séquences et du montage final, il permettra aux spectateurs de découvrir à travers  2.000 plans, une rivière qui est la dernière rivière sauvage en Europe. Elle renferme des trésors de biodiversité en accueillant une faune locale et migratrice exceptionnelle : grues cendrées, castors, balbuzard pêcheur, loutre, mais aussi saumons, cigognes, sternes, hirondelles de rivage. Le film est accompagné de la narration de Jean-Philippe Serrano, avec une illustration musicale du Monde de Lilith, du compositeur Anthony Touzalin et de Frank Pizon. À partir du 29 novembre, un DVD (14 €) sera également disponible  dans les espaces culturels Leclerc et les magasins Gamm-Vert, ainsi que sur le site de l’association Focalis

• Dans la continuité de son  premier film De Nature Bourbonnaise,  qui avait donné lieu à un livre,  paru en 2020, Frank Pizon, propose également de prolonger et d’accompagner  Rivière Allier par un très bel album, richement illustré (1 vol. relié, 288 p, illustrations en couleur, éd. Association Focalis, 45 €). Comme le film dont il reprend le titre, c’est  une invitation à naviguer au fil de la rivière,  dans sa partie la plus sauvage, à la rencontre des animaux qui la fréquentent. C’est aussi une découverte de ses différents biotopes, au gré de sept chapitres richement illustrés de plusieurs centaines de photographies nature. 

• Frank Pizon (suite)…  Le photographe et cinéaste ne compte pas se reposer  sur ses lauriers…Il prépare actuellement un nouveau documentaire consacré au sanglier, animal encore trop souvent méconnu. Le tournage en cours se déroule en Sologne bourbonnaise, pour une diffusion sur France 5 au deuxième semestre 2024. Comme pour son précédent opus, Sa Majesté le cerf qui avait attiré un million de téléspectateurs à Noël 2022,  c’est le comédien et chanteur Marc Lavoine qui assurera  la narration.  

• LA FRANCE AU FIL DU TEMPS (1830-2030)

 UN TROISIÈME LIVRE POUR GABRIEL MAQUIN

• Gabriel Maquin, le petit écolier, enfant de paysans  qui marchait jadis en sabots,  dans sa Brenne natale, n’imaginait sans doute pas qu’il deviendrait, un jour,  chef d’entreprise,  à la tête de plusieurs grandes surfaces spécialisées et qu’il  s’aventurerait sur le terrain politique, allant d’élections en réélections.  Pas plus qu’il n’aurait imaginé  prendre la plume pour écrire des livres. C’est portant ce qu’il a fait en 2018 avec Les pionniers du commerce de 1820 à aujourd’hui et en 2021 avec Mémoires et regards sur le temps qui passe 1950-2020

• Aujourd’hui il récidive avec un troisième et  volumineux opus intitulé La France au fil du temps 1930-2030 (800 pages, illustrations).  Un livre, publié comme les deux précédents en auto édition (G-M éditions) qui se veut une invitation à effectuer  “une promenade vulgarisatrice et ludique dans le siècle”, sans pour autant verser dans la nostalgie.

• Ses valeurs reposent sur quelques mots qu’il dit avoir voulu garder en mémoire et appliquer toute sa vie durant : “Labeur, fidélité, soif de connaître, transmission” mais aussi “reconnaissance à toutes celles et ceux qui ont contribué à faire belle cette France qu’il aime par-dessus tout”. Son livre qui couvre dix décennies prend des apparences “d’album de famille”, la sienne comme celles des Français,  avec aussi bien des drames affectant les hommes  que des exploits et des moments d’ingéniosité.

• Dans ses 800 pages, en se gardant bien de prétendre au titre d’historien, il raconte par le texte et par l’image une histoire qui court sur quatre générations, dans un monde qui va de plus en plus vite…Au point que les petits-enfants d’aujourd’hui ignorent presque tout sur la façon dont vivaient leurs grands-parents. L’entre deux guerres, l’accélération des Trente Glorieuses ou la course à la  mondialisation sont des points de repère de ce livre qu’il dit avoir voulu “traiter à hauteur d’homme”. ..Une somme donc  de “petites histoires” qui en s’additionnant constituent la “Grande histoire ”. De tout ceci, il tire une morale à méditer:“ Plutôt que de se lamenter sur un monde perdu, ouvrons des pistes pour l’avenir ”.

• GASTON PRADILLON ET LES MAÎTRES SONNEURS

UNE CONFÉRENCE DE BERNARD DUPLAIX ET MIC BAUDIMANT

• Le 4 novembre, à La Chapelaude, dans le cadre du Festival 2023 Terr’Histoire, l’association  Cheminements littéraires en Bourbonnais  a rendu hommage à Gaston Pradillon, à George Sand et à la corporation des maîtres-sonneurs, aux confins du Berry et du Bourbonnais. Une initiative qui a été couronnée de succès, puisqu’une centaine de personnes avaient répondu  à l’invitation de l’association Patrimoine de La Chapelaude.

Gaston Pradillon

•  C’est d’abord  Bernard Duplaix qui a retracé la vie débordante et  l’œuvre de Gaston Pradillon (1899-1994), auquel il dit vouer une véritable admiration. Né à la Chapelaude, il a été instituteur, écrivain et poète. À partir de 1931 et pendant un demi-siècle, il a assumé les fonctions de correspondant du journal La Montagne.  Le conférencier a rappelé  au passage, que  la véritable vocation de Gaston Pradillon était la littérature : admirateur de Victor Hugo, fin gourmet, il s’est révélé  être “un poète exceptionnel, visionnaire du monde et artiste hors du commun. Il est sans doute l’une des figures emblématiques de la littérature. Génie démesuré et partisan du progrès, sa vie, placée sous le signe de l’exceptionnel, est digne de ses écrits”, a souligné Bernard Duplaix. Pour illustrer cette œuvre remarquable, des extraits de ses poèmes ont été lus.

• C’est ensuite,  Mic Baudimant, à la fois narrateur et conteur, qui a fait entrer l’auditoire dans l’univers des  Maîtres sonneurs qui ont servi de titre au roman  George Sand.  Il a commencé par le rappel  de ce qu’est  la cornemuse, instrument de musique à vent et plus particulièrement à anches, dont il existe plus d’une centaine de types, à travers le monde. Il est ensuite remonté jusqu’à 1853, l’année où George Sand a écrit son roman champêtre Les Maîtres sonneurs. Elle y décrit les deux cultures rurales, celles  du Bourbonnais et du Berry, où évolue la corporation itinérante des  joueurs de cornemuses. Après avoir présenté ce qu’était la vie de ces  cornemuseux, dans le Berry et le Bourbonnais, il s’est plus particulièrement intéressé à trois grands noms :  Lucien Guillemain, de La Chapelaude (1868-1966), Antonin Pacouret, de Viplaix (1864-1952) et, bien sûr,  Gaston Rivière (1909-2004).

• UN ROMAN DE JEAN-CLAUDE SANDRIER

POUR “NE PAS OUBLIER LE SENS D’UN COMBAT

Jean-Claude Sandrier, né à Gannat en 1945,  ancien maire de Bourges (1993-1995) et ancien député PCF du Cher (1997-2012),  vient de publier Dans la nuit, La liberté…  Mars 1943 (1 vol. br, 210 p, éd. La Bouinotte éditions, 19 €). S’il s’agit bien d’un roman, il s’inspire largement de faits consignés dans les mémoires de Roger Sandrier (1921-1997), père de l’auteur, publiés il y  deux décennies. Résistant communiste à Châteaumeillant, il  a été chef de groupe armé puis membre de l’état-major des FTP, engagé dans nombre d’actions qui ont eu pour cadre l’Allier. Pour Jean-Claude Sandrier l’objectif  de cette œuvre de fiction est  de “ne pas oublier, ne pas trahir, de  rappeler le sens d’un combat et rester en éveil”, en même temps que transmettre. C’est un hommage nécessaire à la Résistance, pour contrer l’oubli et les révisionnismes de tous horizons.

• L’histoire débute en  mars 1943, lorsque Raymond Sada vient de recevoir sa convocation au service du travail obligatoire, en Allemagne. Seul recours pour ce jeune Berrichon de 21 ans : plonger dans la clandestinité et rejoindre la Résistance active. C’est pour lui le début d’une aventure, vécue avec l’insouciance de la jeunesse, dans un contexte où le danger n’est jamais loin. Très vite, Raymond devient chef de groupe armé puis membre de l’état-major FTP. Ses missions vont le conduire dans le sud-ouest de la France et dans l’Allier, avant le soulèvement de l’été 44. C’est l’attaque des mines de wolfram à Échassières et  aussi de l’Hôtel de l’Écu à Montluçon, repaire de la Milice.  À chaque fois, il côtoie la mort, celle de ses camarades, en opération, celle de ses ennemis, miliciens ou soldats nazis. C’est aussi la fraternité, avec les Républicains espagnols, dans les prisons toulousaines. Au fil du récit, se dessinent les portraits de femmes et d’hommes portés, comme le héros, par la fierté d’accomplir une mission et d’œuvrer pour un monde meilleur, au péril de leurs jeunes existences. Autres épisodes en toile de fond du roman: la libération de Montluçon et l’instauration de la Cour martiale à Vichy. Ce qui n’exclut pas des moments plus romantiques, lorsque Raymond tombe amoureux de la fille d’un couple de résistants gannatois, les Bertin. 

• LA REVUE ARPA REND HOMMAGE À COLETTE MINOIS

 POÉTESSE BOURBONNAISE DISCRÈTE

• L’Association de recherche poétique en Auvergne (Arpa) publie depuis  1976  la  revue éponyme comportant de textes inédits de poètes contemporains de France et du monde entier, francophones ou traduits. Tirée à 300 exemplaires, elle compte 200 abonnés en France, en Europe, aux États-Unis, et au Vietnam. Elle est par ailleurs  distribuée à la librairie Les Volcans, à Clermont-Ferrand.  C’est Gérard Bocholier, son directeur, qui a la lourde tâche de sélectionner pour chaque numéro “ des écritures variées, des poèmes et de la prose poétique”. Outres des poèmes, la revue inclut aussi un essai, des notes de lecture sur les dernières parutions et des gravures d’artistes. Chaque automne, est publié un numéro double, autour d’un thème précis. C’est le cas de n° 141-142 qui  s’ordonne autour  des  “Passages”, sujet suffisamment fort pour inspirer 37 contributeurs. On connaît d’ores et déjà le thème retenu pour 2024 : ce sera “Lire et écrire”.

• Dans ce même numéro, Arpa a choisi de rendre hommage à la poétesse bourbonnaise  Colette Minois, décédée durant l’été dernier. Elle a été inhumée “en toute discrétion à Moulins, où elle a vécu toute sa vie”. Dans la rubrique Indiscrétions de La Montagne (19 novembre), on rappelle qu’elle “n’avait jamais voulu monter à Paris, ni s’imposer dans le monde de l’édition dominé par les hommes”. Le même article revient sur la conception qu’elle avait du poème  qui “doit faire l’épreuve de silence. Et, même dans l’exaltation de la vie, lit a mort entre les lignes”.

•  LITTÉRATURE & COMPAGNIE

UN QUATRIÈME NUMÉRO POUR LA REVUE LITTÉRAIRE

• Le n° 4 de la revue semestrielle  Littérature & Compagnie, dirigée par l’écrivain et conseiller éditorial  Joseph Vebret et publiée par les éditions Christine Bonneton, vient de paraître (240 p, 17,90 €). Dédiée à la littérature des XIXè et XXè siècles, elle présente plusieurs entretiens avec des écrivains, des chroniques et des textes inédits. En 2022, elle a été couronnée par le Prix Rive Gauche à Paris de la meilleure revue littéraire.

• Dans cette  quatrième livraison, Littératures & Cie part  à la rencontre, entre autres, de Christine Orban, Dalie Farah, Cécile Chabaud, François Cérésa, Jean-Maurice de Montremy, Pierre Cormary, Célia Izoard, Mona Messine… Isabelle Sorente, rend hommage à Philippe Sollers. Au fil des pages, il est aussi question de  Blaise Pascal, de Pierre Loti, de Colette et  de Raymond Radiguet. Sur la question des affres de  la postérité en littérature, la revue invite à relire Marcelle Tinayre, à redécouvrir Emile Clermont, et à s’attarder sur les cas de Violette Leduc et de Romain Gary… L’ensemble est complété par des chroniques (poésie, théâtre, cinéma, musique, bande dessinée), des inédits, des sujets d’actualité et des découvertes. Le tout “sans a priori, ni parti pris”, ce qui n’exclut pas une certaine subjectivité.

• CHRISTIAN SIGNOL : QUARANTE ANS DE CARRIÈRE

ET QUINZE MILLIONS DE ROMANS VENDUS

Christian Signol a fêté, cette année, ses quarante ans d’écritures, avec un ensemble de romans qui se sont vendus à 15 millions d’exemplaires et dont plusieurs ont fait ou vont faire l’objet d’adaptations pour la télévision.  Cette longévité  pour un écrivain auquel on souvent collé l’étiquette de “régionaliste”,  doublée par un succès populaire, ne s’est jamais démentie, au point de la faire figurer parmi les dix auteurs préférés des Français. Selon les éditions Albin Michel, son éditeur depuis une trentaine d’années, un roman de Christian Signol, c’est 100 000 ventes assurées. Les Noëls blancs, son livre le plus vendu, a atteint les  200.000 exemplaires en édition originale, auxquels il faut ajouter 250.000 exemplaires en club. Le public étranger n’est pas insensible à ses livres qui sont traduits dans une quinzaine de pays, entre l’Allemagne, la Pologne, Israël et même la Chine ou la Corée.

• Ses premières incursions dans le monde de l’écrit remontent à l’enfance. Imprégné par les poèmes  de Victor Hugo piochés dans la bibliothèque de l’école communale, il a découvert Jean Giono à travers Regain, un livre que sa mère lui avait offert en 1963, il commence  par des poèmes, avant de rédiger des nouvelles et des petits romans, à l’adolescence : “ Ça a été compliqué. Pendant 10 ans, explique-t-il, mes textes ont été refoulés par les éditeurs. Mais je me remettais à écrire le jour même. C’était une passion. Mais c’était dur. Un long combat, mais un combat gagné !”. Cette victoire, elle remonte à 1984, lorsque Jacques Peuchmaurd, directeur littéraire aux éditions  Robert Laffont qui a  lu le manuscrit de son roman  Les cailloux bleus lui annonce qu’il va le publier. Le succès est immédiatement au rendez-vous : entre version librairie et version club, ce premier roman dépasse les 100 000 exemplaires, en à peine trois mois. Un succès qui va avoir deux conséquences : la possibilité pour Christian Signol de vivre pleinement de sa plume et la fin de l’angoisse de voir ses manuscrits refusés par un comité de lecture.

• La recherche de l’authenticité et de la vérité, “des valeurs qui, selon lui, permettent aux gens de tenir debout”, expliquent que, quarante-cinq livres plus tard, il ait pu maintenir le lien fort tissé avec ses lecteurs qui se sont renouvelés au fil des décennies. Ni les prix littéraires, ni les honneurs, pas plus que  l’exposition sur le devant de la scène littéraire et médiatique,  n’ont  changé quoi que ce soit pour lui : “J’ai noué des liens étroits avec les lecteurs, parce que je leur parle d’eux, de leur famille, de leur histoire. Ils sont concernés par mes romans. Et je leur parle de valeurs un peu oubliées, l’honnêteté, la bienveillance, la force, le courage. Je leur fais du bien. Dans la littérature contemporaine, ce n’est pas toujours le cas”, explique-t-il à la journaliste Blandine Hutin (La Montagne – 8/10).

• Ses lecteurs, il affirme bien les connaître, entre les messages qu’ils lui adressent à chaque nouvelle parution et les rencontres physiques lors des salons du livre, avec en tête la fameuse Foire du livre de Brive, dont il est devenu l’un des piliers. Cette proximité ne veut toutefois pas dire intimité : “Je garde une distance nécessaire, sinon ça peut aller loin. Je suis plutôt un compagnon de route. On ne se rend pas compte du chemin que peuvent faire les livres”.

• Dans ses tiroirs, il avoue avoir trois ou quatre livres qui  attendent leur heure, “ que l’air du temps les porte, que le sujet émerge”, tout en reconnaissant qu’il lui arrive d’avoir peur de ne pas aller jusqu’au bout : “Ça arrive qu’à un moment, ça se casse, il n’y a plus de ressort, confie-t-il. Il faut arrêter, ne pas détruire, laisser dormir, abandonner provisoirement. Et puis, quand j’y reviens, je vois où était l’erreur”.

• Sa popularité, il reconnaît aussi la devoir  à l’adaptation par la télévision de plusieurs de ses romans, à commencer par sa trilogie La rivière espérance (1995) qui retraçait l’épopée des gabariers sur la Dordogne, face à l’apparition du chemin de fer. Un projet d’envergure, avec ses 9 épisodes de 100 minutes chacun. D’autres adaptations devaient suivre avec La clé des champs (1998), L’enfant des terres blondes (1997), ou encore plus récemment Les enfants des Justes par Fabien Onteniente. La liste n’est pas close puisque le même metteur en scène travaille actuellement à l’adaptation de L’école des beaux jours. C’est Gérard Lanvin qui tiendra un des rôles principaux et le tournage devrait débuter en 2024, en Haute-Corrèze.

• ET SI L’ÉCOLE DE BRIVE N’ÉTAIT FINALEMENT

QU’UN  SIMPLE “LABEL COMMERCIAL”?

• “L’école (au sens littéraire du terme) de Brive existe-t-elle réellement ? Pour Christian Signol, “c’était en fait un label commercial, inventé par Jacques Peuchmaurd (éditeur chez Robert Laffont et corrézien d’origine, ndlr) qui faisait déjà venir à Brive des écrivains. Il a recruté Claude Michelet, Michel Peyramaure, Denis Tillinac et moi, qui nous connaissions sans plus, mais étions très différents. Et puis il y a eu un article fameux de Jacques Duquesne dans Le Point, qui a installé la chose. Le seul avec qui j’étais lié d’amitié, c’était Peyramaure”. Et de conclure : “Aujourd’hui, je suis le dernier survivant”. On se rappelle peut-être aussi que le sénateur Jean Cluzel  (1923-2020) avait essayé d’installer la notion “d’école bourbonnaise”, lancée à l’occasion des Biennales du livre et des écrivains du Bourbonnais

• UN ÉCRIVAIN PEUT-IL VIVRE

CONVENABLEMENT DE SA PLUME ?

• Combien d’écrivains arrivent à vivre de leur plume ? Contrairement à ce que pourrait laisser penser la réussite d’un Christian Signol (voir ci-dessus) et de quelques autres, ils sont bien peu nombreux, si l’on en croit la fiche du métier d’écrivain, sur le site metier.org. On y apprend que selon le ministère de la Culture, sur une base de 88.000 professionnels, le revenu moyen d’un auteur, toutes catégories confondues,  s’établirait à 5.318 €  brut par an, soit à peine 443 € par mois. Le pourcentage d’auteurs gagnant plus de 8.000 euros par an est d’environ 13 %. Moins de 2 % des auteurs recensés gagnent plus de 54.000 € par an et peuvent ou pourraient  donc vivre de leurs écrits. Quant à la grande majorité, elle perçoit à peine 1 098 € par an, soit tout juste…91,50 € par mois. Conclusion : 90% des écrivains ne peuvent pas vivre de leur plume, ce qui les oblige à exercer une activité complémentaire. 

• Pour illustrer ces grands écarts, La Montagne s’est penchée sur le cas de trois auteurs présents à la Foire du livre de Brive. Malgré leurs différences de situation, ils s’accordent au moins sur un point : le trop grand nombre de titres publiés chaque année (70.000 à 80.000 près de 200 nouveautés ou rééditions par jour.

• Premier cas, celui de l’auteur corrézien Frank Bouysse.Le succès de son livre “Né d’aucune femme”, publié en 2019  par les éditions La Manufacture et vendu à plus de 300 000 exemplaires, lui  a offert « la liberté«  : celle de mettre un terme, à 55 ans, à son métier de formateur pour se consacrer entièrement à l‘écriture.  Résidant  en Corrèze, il affirme ne pas avoir “d’envie de grandeur, ni de folie”. Il dit pouvoir bien  vivre à la fois de la vente de ses livres, de l’écriture de préfaces pour lesquelles on le sollicite, des chroniques publiées dans l’édition dominicale des journaux du Groupe Centre France : “Je ne pensais jamais pouvoir vivre de ma plume, explique-t-il, mais c’est le fruit de la chance, de rencontres et de beaucoup de travail

• Deuxième cas, celui de  Laurent David, auteur et dessinateur, depuis sept ans,  de bandes dessinées spécialisées dans le monde du vélo. Plusieurs de ses albums ont été  publiés par Les Ardents éditeurs, à Limoges. Il reconnaît qu’il ne pourrait pas en vivre, ce qui l’oblige à exercer des activités complémentaires comme la réalisation de dessins ou de planches personnalisées, des interventions dans les écoles ou encore la participations à des salons… Et de reconnaître que malgré cela, “il ne s’en sortirait pas du tout, sans le travail de son épouse”. Ce qui le motive, bien plus que l’argent, c’est « le plaisir de créer, la satisfaction d’assouvir sa passion” et de nouer des relations avec ceux qui partagent sa passion. Pour étayer ses arguments, il rappelle que sur un album de BD vendu 15 €, l’auteur ne perçoit que 1,35€. Chaque BD, c’est pour lui au minimum un an de travail. Sachant que sa première BD Un espoir en jaune s’est vendue à 3.000 exemplaires et qu’elle a été rééditée depuis, et que  les deux autres albums suivants se sont écoulés à  2.000 exemplaires, le compte est vite fait.

• Troisième exemple, celui de Franck Courtès, qui en est à son sixième titre. Son cas illustre parfaitement les conditions de vie précaires, qui sont le lot commun d’une très large majorité des auteurs. Une situation qu’il qualifie “d’anomalie” et qu’il a d’ailleurs dénoncée dans À pied d’œuvre un roman publié chez Gallimard. Ancien photographe, il a tiré à 50 ans un trait sur son métier rémunérateur pour être écrivain à part entière. Il  alors connu la pauvreté et la précarité, ce qui l’a contraint à “ faire des petits boulots de manœuvre à la matinée ou à la journée, non déclarés et épuisants” pour pouvoir continuer l’écriture. Ce choix, il ne semble toutefois pas le regretter : “La littérature est à la fois un remède et un poison : un remède, car c’est une question vitale d’écrire, et un poison car elle me contraint à une existence difficile… mais heureuse car je suis libre”. Selon lui, il existerait pourtant des solutions : cibler davantage les promotions, “faire lire les jeunes” qui s’éloignent de plus en plus du livre  et, pourquoi pas, mettre en place “un système d’indemnisation pour les auteurs comme celui des intermittents du spectacle”.

• MICHEL BOUDON, LE PAYSAN GUÉRISSEUR

OU QUAND “LE MAL L’EMPORTE SUR LE BIEN ”

De la rubrique littéraire et du journal de 13 h 00 de feu  Jean-Pierre Pernaut sur TF1…jusqu’à la cour criminelle du Puy-de-Dôme… Des scènes de labours avec ses bœufs à la case prison… C’est l’itinéraire qu’a suivi Michel Boudon, le “paysan-guérisseur” de Saint-Jean-des-Ollières. Le 6 octobre, au terme de trois jours de procès, le retraité et  magnétiseur, âgé de 72 ans,  été condamné à douze ans de réclusion, alors que  l’avocate générale avait réclamé seize ans. Il a été ainsi reconnu coupable de viols et d’agressions sexuels sur douze hommes, qui étaient venus le consulter à domicile.  Les premières plaintes remontaient à 2020.  

• Présenté comme le chantre de la simplicité campagnarde, adepte du labour avec les bœufs, il avait fait l’objet d’un film, d’un livre et il avait eu régulièrement les honneurs du journal télévisé le plus regardé d’Europe, celui de 13 heures, sur TF1. Jean-Pierre Pernaut le présentait alors comme “Un grand ami du 13 heures, dont on a toujours admiré la sagesse”.

• En 2007, Patrick Chaussidière lui avait consacré une biographie  intitulé Michel Boudon, paysan montagnard et dresseur de bœufs (éditions de la Montmarie), qui avait été réédité en 2016 et en 2019  par les éditions de Borée sous le titre  Michel Boudon, montagnard et guérisseur : “Comme le faisaient son grand-père et son père, Michel Boudon travaille toujours la terre avec ses bœufs, pouvait-on lire en guise de présentation du livre. Chez lui, pas de tracteurs ou d’engins motorisés ; c’est son choix. Il dispose de la plus majestueuse des fortunes : l’offrande de la terre. Et il en est l’humble serviteur. Ici, la vie semble s’écouler plus lentement qu’ailleurs, au rythme des saisons et des cultures. Et si, le soir, le téléphone sonne, c’est sûrement pour lui demander d’apaiser une douleur maligne. « Il faut rendre le bien pour le mal », aime à rappeler Michel, en citant un ancien précepte de sa grand-mère”… Un mal qui semble pourtant  l’avoir largement emporté sur le bien que ses “patients” étaient venus chercher dans la cuisine de sa ferme  de Saint-Jean-des-Ollières.

• MAURICE SAND: UN “TRÉSOR” DE 4 000 DESSINS 

ACQUIS PAR LA VILLE DE LA CHÂTRE…

• Dans la famille Sand, il y a George Sand, la mère, qu’on ne présente plus. Mais il y a aussi le fils, Maurice Sand (1823-1889), dont on célèbre le bicentenaire de la naissance.  Dans le prolongement des différentes manifestations culturelles liées à cet anniversaire, on peut mentionner deux événements. D’abord la publication de Palabran, dernier roman inédit de Maurice Sand, à l’initiative de Lise Bissonnette, journaliste et auteure québécoise (éditions Presses universitaires de Rennes). Ensuite,  l’acquisition par la ville de La Châtre d’un  ensemble de 4 000  dessins inédits de Maurice Sand, balayant l’histoire du costume, depuis l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle. Pour ce faire, il a fallu débourser près de 20 000 €, avec l’appui de la Drac Centre – Val de Loire et de plusieurs mécènes.

• Jusqu’à sa mise aux enchères, en juillet 2023, on ignorait tout de l’existence de ce trésor dessiné par Maurice Sand et  regroupé dans quatre-vingt-dix cahiers. Tout ce que l’on sait, c’est que la personne qui l’avait acheté en 1963, après le décès d’Aurore Sand (1866-1961), fille de Maurice et petite-fille de George, l’a conservé jusqu’à sa mort. Dans ces cahiers soigneusement organisés et  datés, Maurice Sand retrace l’histoire du costume depuis l’Antiquité sans se cantonner à la seule  France, ou même à l’Europe. Peu de dessins concernent le Berry.  Parmi ces dessins, certains concernent les Égyptiens, les Phéniciens, voire des Indiens d’Amérique ou des Chinois de San Francisco.

• Au plan technique, dessins sur calque et  aquarelles voisinent avec  la gouache et des dessins au crayon. Au-delà des seuls costumes, on entrevoit aussi les fresques romanes de l’église de Vic, la tapisserie de la Dame à la Licorne, mais aussi le Lys-Saint-Georges, la cathédrale de Chartres ou encore des vues de Pompéi. De quoi confirmer ce qu’écrivait George Sand en 1852, à propos de son fils : “Toute sa sève est dans son crayon

• Dans un premier temps, l’ensemble des cahiers va être inventorié, prélude à  leur conservation. Ensuite viendra le temps de leur numérisation et de leur  mise en ligne, comme l’intégralité des collections de la ville liées à Maurice Sand l’ont été cette année, à l’occasion de son bicentenaire.  Il restera aussi à tenter d’éclaircir plusieurs mystères : Pourquoi Maurice Sand a-t-il entrepris ce travail? Quelle était sa finalité? Comptait-il le publier? Était-ce une base de documentation pour lui ? Pourquoi ces dessins sont-ils restés  ignorés jusqu’à aujourd’hui? Autant de questions sur lesquelles Lise Bissonnette, qui pensait avoir tout dit sur Maurice Sand, compte bien se pencher.  

• À terme, la collection constituera un des fleurons du futur musée de La Châtre, dont l’ouverture est prévue pour 2026. En attendant on pourra admirer une partie des dessins originaux lors d’une exposition programmée au printemps 2024 à l’hôtel de Villaines, qui abrite le Musée George Sand et de la vallée noire. Une exposition dédiée à Maurice Sand, La plume et le pinceau, centrée sur son travail de dessinateur et d’illustrateur, y est d’ores et déjà visible jusqu’au 30 décembre.

EN BREF…

◄ Publiés sous la direction de Delphine Viellard, les Cahiers Valery Larbaud  viennent de paraître (n° 59 – année 2023, 1  vol. br, 116 p, éd. Classiques Garnier, 35 €). Ils sont consacrés à la correspondance que Valery Larbaud et Marie Laurencin entretinrent entre 1920 et 1929. Au sommaire : Introduction générale – Lettres de Marie Laurencin  – Autour de la rencontre  – Lettres d’Allemagne – Lettres de Paris – Dernières lettres  – Jan Baetens : Et pourtant tu sais, mais quoi au juste? – Elisa Borghino : Marie Laurencin et Valery Larbaud, l’abécédaire d’une correspondance – Bibliographie générale – Association des amis de Valery Larbaud: compte-rendu de l’assemblée générale extraordinaire, tenue le 18 mars 2022.

• À la fin de novembre, après une restauration minutieuse, le buste de François Péron a été réinstallé sur la place qui porte le nom du savant naturaliste bourbonnais, au carrefour des rues de Montluçon et de Moulins. C’est  Culture et Patrimoine, une association de bénévoles qui œuvre à la préservation du petit patrimoine bâti,  qui s’est chargée de restaurer le buste avec utilisation de pierre de Volvic. Inauguré le 8 juin 1842, soit 32 ans après la mort de François Péron, le buste  a connu plusieurs emplacements, avant de retrouver sa place actuelle en 2011. Après adhésion à l’association, la commune de Cérilly  envisage de recourir à nouveau à ses services pour la restauration d’autres petits monuments.

◄ Depuis 1972, les Cahiers Jean Giraudoux ont pour vocation de faire mieux connaître l’écrivain, par la publication de documents inédits et d’études scientifiques sur sa vie et sur  son œuvre. Le Tome 51, publié sous la direction de Pierre d’Almeida et de Mireille Brémond,  vient de paraître (1 vol. br, 368 p, éd. Classiques Garnier, 34 €). Intitulé Le Paris de Jean Giraudoux, il se décline en quatre grandes thématiques : Giraudoux, habitant de Paris, Le Paris des romans, Le Paris des engagements de Jean Giraudoux et enfin Paris dans le théâtre de Giraudoux. Les Cahiers présentent ensuite  plusieurs  comptes rendus d’ouvrages, suivis des Chroniques de la Giralducie et d’une  bibliographie 2022-2023. On pourra retrouver le sommaire détaillé dans Parutions récentes (n° 29).

• Le Montluçonnais Dominique Filleton  s’est lancé, il y a une dizaine d’années,  dans l’écriture puis dans l’édition. Son coup d’essai avait été un  livre de photographies qui avait attisé la nostalgie de tous ceux qui avaient fréquenté pendant un demi-siècle la piscine Saint-Jean, à Montluçon.  Entre  de nombreux autres  recueils photographiques thématiques, des romans policiers au nombre de quatre, le lancement   du groupe Facebook “Quand tu as connu Montluçon comme ça” (devenu “Tu sais que t’es de Montluçon quand”…), et  en y ajoutant la création de sa propre maison d’édition,  il n’a guère chômé.

• En 2017, il avait déjà fait paraître un livre intitulé “Les anciens sportifs  montluçonnais depuis 1885”, dans lequel il évoquait, entre autres,  l’histoire du club  de La Montluçonnaise Boxe, à travers une sélection d’une trentaine de photos. Dans La Montluçonnaise boxe depuis 1921, un nouveau livre (345 pages format A4),  qui sera  préfacé par Christian Merle et Hacine Chérifi  (à  paraître aux éditions  Champs Élysée, courant février  2024), il a choisi de retracer l’histoire de ce  club, à la fois centenaire et quasi mythique, dans l’univers sportif local.  Le tout accompagné, comme d’habitude, par  de très nombreuses photos. .

• Dans sa collection Le meilleur du prix Goncourt, le journal Le  Figaro vient de publier La Maternelle, roman de Léon Frapié (1863-1949),  avec une préface de  Didier Decoin (1 vol. relié sous étui, 12,90 €).  C’est ce roman qui décrocha le Goncourt en 1904…face à un certain…   Émile Guillaumin, auteur de La vie d’un simple.  On peut considérer l’ouvrage de Léon Frapié comme une sorte de roman autobiographiquepar procuration”, puisque son auteur utilise très largement, non pas ses propres souvenirs, mais ceux de son épouse, Léonie Mouillefert, qu’il avait épousée en 1888.

Dans son édition du 1er novembre, La Montagne a consacré une double page  Grand Angle à “Blaise Pascal omniscient, omniprésent” : “Considéré comme l’un de nos plus grands génies français, Blaise Pascal continue à intriguer   et passionner dans le monde entier. Les célébrations de ses 400 ans  en  témoignent depuis 10 mois”, écrit  Thierry Senzier, auteur de ce dossier.

• L’article revient sur les différentes  célébrations, passées, en cours ou à venir, avec, entre autres,  l’émission d’un nouveau timbre dédié à Blaise Pascal. C’est le troisième après ceux de  1944 et de 1962. En novembre  sont programmés deux colloques, l’un sur Blaise Pascal l’économiste (20 novembre) et l’autre sur Blaise Pascal, l’entrepreneur (28 novembre). Thierry Senzier rappelle  aussi  que “par sa vie et son œuvre Pascal inspire toujours les auteurs”. Et de lister les principaux livres sur et autour de Blaise Pascal, publiés depuis le début de l’année. On pourra en retrouver le détail sur Vu du Bourbonnais, notamment dans les rubriques Parutions récentes n° 27,28 et 29.

• L’association Sussat Animation a rendu hommage à Martial Lamotte (Gannat 1820 – Clermont-Ferrand 1883), auteur notamment  du Catalogue des plantes vasculaires de l’Europe centrale (1847), Pour l’occasion, Élisabeth Cartoux, ancienne responsable des collections botaniques du musée Lecoq, à Clermont-Ferrand, et Camille Roux, directrice responsable des collection de l’Herbier universitaire clermontois, ont présenté une conférence. Une plaque a été ensuite dévoilée sur le mur de la maison où vécut Maertial Lamotte.

L’exposition “Heureux” consacrée à Fermand Raynaud, initialement installée en septembre à la salle d’exposition du Prieuré, à Saint-Germain-des-Fossés, a été déplacée en octobre dans la salle de restaurant de l’Ehpad Maison des Aures. L’humoriste et acteur Fernand Raynaud figure au catalogue de la  BnF avec pas moins de 157 notices bibliographiques.

• Véronique Beuve,   sous-préfète de l’arrondissement de Vichy, a quitté la station thermale pour rejoindre son nouveau poste, à la sous-préfecture de Saint-Laurent-de-Maroni en Guyane. D’où le titre dans La Montagne (10 octobre) :  » Sur les traces d’Albert Londres« .C’est en 1923 que le célèbre reporter partit pour la Guyane, publiant à son retour  ses reportages, qui furent ensuite réunis sous le titre Au bagne, dont la première édition parut chez Albin Michel.

◄ Le romancier Richard Morier est installé depuis plusieurs années  au cœur de la Montagne bourbonnaise, qui sert de cadre à plusieurs de ses romans. Le 14 octobre, il s’est livré à une  séance de dédicace de son dernier livre, La 7ème  lettre, dans lequel il met en miroir deux époques, deux intrigues et plusieurs destins. Le 18 novembre, à l’invitation de l’association Les Amis de la lecture, il était à nouveau en dédicace,  à la  salle socioculturelle de Vendat.  

• L’ex-Vichyssoise Myriam Frégonèse, psychanalyste de formation, vient de  publier Recoudre la nuit (éditions L’Oiseau parle,  128 p., 15 €). Il s’agit, selon La Montagne, d’un “premier roman en forme de déchirure”. Elle l’a  dédicacé le 6 octobre, à la librairie À la page, à Vichy, et les 21 et 22 octobre au Festival régional du livre à Montluçon.

• Le 5 octobre,  la 11ème  édition du Prix littéraire des Incorrigibles – qui implique des jeunes de 15 à 25 ans, issus  de plusieurs établissement de l’agglomération vichyssoise –  a été lancée au CDI du lycée Albert-Londres.  Huit ouvrages ont été retenus.

◄ À l’issue de l’assemblée générale de l’Alliance française de Vichy, l’écrivaine Ginette Briant, auteure de plusieurs dizaines de romans,  a annoncé qu’elle ne souhaitait pas  se représenter à la présidence de l’association.

• Dans Les mangeurs de nuit (éd. de l’Observatoire, 2023, 295 p., 21 €), Marie Charrel  brosse le portrait d’une certaine Amérique du Nord, des années 1920 à l’après-guerre. Elle a présenté son roman,  le 27 octobre à la librairie Carnot, à Vichy.

• Le lendemain, Pascal Dubosquelle, romancier et ancien athlète olympique, était  au centre culturel Leclerc, à Bellerive-sur-Allier, à l’occasion de la sortie de son dernier roman auto-édité, Les Mériadec : l’aventure d’une famille corsaire de Saint-Malo, 1662-1715 : “Un récit plein d’aventures et d’amour, mais aussi de société”.

◄ Décédé en septembre 2020, Jean Cluzel aurait eu 100 ans, le 18 novembre. Le souvenir de l’homme politique  et celui  de l’auteur qu’il fut n’est pas effacé. Selon  Stefan Lunte, qui lui consacre l’éditorial  de L’Aurore du Bourbonnais (17 novembre),  c’est tout le contraire : “Le chagrin de sa disparition est toujours bien présent. » Il évoque notamment le Prix Allen et les quelque 400 carrefours de Bransat, que Jean Cluzel avait fondés.  « C’est enfin, ajoute-t-il,  l’inquiétude de ne pas voir émerger une personnalité politique incarnant l’unité du département… »

• Le 9 novembre, l’économiste Philippe Dessertine,  auteur de Le Grand basculement (éditions Robert  Laffont),  était l’invité de la 5ème édition des Trophées des entreprises  de l’Allier, au Centre Athanor, à Montluçon. Pour lui,  l’Allier et les entreprises qui s’y  trouvent ont une carte à jouer dans le nouveau modèle économique qui se met en place.

• La consule générale d’Irlande, Ciara de Mora, est venue à la Médiathèque de Vichy où elle a visité le Fonds Larbaud. Elle s’est ensuite rendue à Saint-Gérand-le-Puy afin de rencontrer la présidente et les membres de l’association James-Joyce locale.

• Agnès Buzyn, qui fut ministre de la santé de 2017 à 2020, a été l’invitée du Petit Théâtre impérial de Vichy. Elle a évoqué la crise du Covid et son impact dans  son livre intitulé  Journal janvier-juin 2020 (éditions Flammarion, 496 p., 23 €). » Ce livre,  a-t-elle conclu, permet une bonne compréhension des choses. Tout est sourcé. Maintenant je peux revivre« .

• Le 2 décembre, sur la même scène du Petit théâtre, c’est Alain Juppé, l’ancien premier ministre de Jacques Chirac, qui a livré quelques anecdotes et réflexions sur son parcours d’homme d’État : de l’enfant, qui voulait être pape, au retraité de la politique devenu “Sage”. C’était aussi pour lui l’occasion de promouvoir ses mémoires, Une histoire française, publiés récemment par les éditions Tallandier(400 p, 22,90 €). Face à Sylvain Beltran-Lamy, il est revenu sur l’image qu’il a pu donner de lui, celle d’un homme “froid”,  “droit et sec comme un pin landais”, avec une tête de “premier de la classe”, mais à sa décharge,  “d’un naturel timide”. Il a ensuite abordé sa carrière politique : sa rencontre avec Jacques Chirac, “le bulldozer”, devenu président de la république et qui a fait de lui son premier ministre de 1995 à 1997, les grèves de 1995 déclenchées contre son projet de réforme de la Sécurité sociale, ses déboires judiciaires et sa condamnation, suivies de son exil canadien…Jusqu’à  sa décision de ne pas se présenter à la présidentielle en 2016, après le retrait de François Fillon et son entrée au Conseil constitutionnel. Au terme de sa carrière, il considère toujours  que “l’engagement politique était noble” et il a appelé le public à  ”ne pas se laisser emporter par l’hystérie collective”. Et de conclure : “Être modéré, ça ne veut pas dire être mou”…

HOMMAGE

• GÉRARD BERTUCAT (1924-2023)

UN MAIRE PASSIONNÉ PAR L’HISTOIRE DE SA COMMUNE

◄ Gérard Bertucat, maire de Saint-Germain-des-Fossés  de 1965 à 2003,   conseiller régional d’Auvergne (1986-1998),   conseiller général du canton de Varennes-sur-Allier (1970-2001) et ancien vice-président du Conseil général de l’Allier, est décédé à l’âge de 99 ans. Né à Seuillet, en 1924, il s’était engagé  dans la Résistance et il avait participé à la campagne d’Alsace, au cours de laquelle il avait été blessé, au sein de la 1ère Armée française du Général de Lattre (Rhin et Danube).  Fervent gaulliste, il l’avait emporté aux élections municipales de 1965.  Dans un hommage qui lui a été rendu sur les réseaux sociaux, on peut lire qu’il fut “un élu bâtisseur, à l’origine de nombreux équipements sportifs et d’infrastructures locales. Ses mandats ont dessiné le Saint-Germain d’aujourd’hui”. Au plan professionnel, il avait dirigé une entreprise de travaux publics. Gérard Bertucat s’était aussi beaucoup intéressé à l’histoire de sa commune en cosignant avec Brigitte Hervé une monographie de 360 pages  intitulée  Saint-Germain-des-Fossés, histoire et patrimoine, publiée en 2007 par les éditions Des figures et des lieux, aujourd’hui disparues. Il était officier de la Légion d’Honneur et Commandeur dans l’Ordre national du Mérite.

PRIX LITTÉRAIRES

• CONCOURS BOURBONNAIS DE LA NOUVELLE 

L’ÉDITION 2024 EST LANCÉE

• À vos plumes ! La 29ème édition du concours bourbonnais de la nouvelle a été officiellement lancée par le nouveau président du jury, Patrice Collier, qui a succédé  à Jean-Charles Gaumé.  Le thème sera en 2024 “En friche. Trois prix, d’une dotation globale de  1300 € seront attribués: Prix du conseil départemental, Prix Robert Chaput et prix Ruzière du jeune auteur, pour lequel il faut avoir moins de 18 ans,  au 16 mars 2024.  Pour concourir,  les textes, doivent comporter  au maximum 10 000 signes (espaces inclus). La date limite d’envoi est fixée au 16 mars 2024, la remise des prix étant fixée au  samedi 22 juin. Pour les modalité pratiques, on pourra se reporter au règlement détaillé sur le site de la ville de la ville de Bourbon-L’Archambault.

• LAURA BELLINI

 PRIX DE L’ILLUSTRATION JEUNESSE 2023

• Depuis 2008, le Département de l’Allier décerne son  Grand Prix annuel  de l’illustration jeunesse, qui récompense un illustrateur ou une illustratrice pour un album destiné à la jeunesse. L’ouvrage doit présenter une singularité esthétique et une vraie  force créative. D’année en année, le nombre de candidats a beaucoup augmenté puisqu’on a compté 84 ouvrages présélectionnés, avant que le jury composé de 10 professionnels de la lecture et de la création littéraire n’en retienne qu’une vingtaine. Ils  ont  publiés aussi bien par des maisons d’édition reconnues que par d’autres, plus  jeunes et moins réputées. Les thèmes étaient des plus éclectiques, entre le dérèglement climatique, la biodiversité, ou le lien intergénérationnel.

• Parmi l’ensemble de ces albums illustrés, figurait celui de l’auteure et illustratrice italienne Laura Bellini. Intitulé Encore un jeudi, il a été publié en 2022  par la maison d’édition auvergnate L’Atelier du poisson soluble (1 volume relié, 72 p, illustrations en couleur, 22 €) .  Il raconte l’histoire de Timmi. Jeudi, c’est  jour de bibliothèque. Timmi n’a pas encore lu le livre emprunté la semaine précédente, alors que  la maîtresse s’apprête à lui demander de le présenter… Cet album de  Laura Bellini  évoque “les émotions les plus indicibles de l’enfance, les plus compliquées à exprimer, mais aussi la nécessité de trouver sa voie“, le tout accompagné par “des planches d’illustration particulièrement travaillées”. Loin d’être un « livre médicament », cet ouvrage  impressionnera sans doute plus encore que “Les Puces et le Renard”, le précédent titre de Laura Bellini, qui avait été sélectionné pour le prix Versele.  Son format et les  planches splendides qui l’accompagnent en font une sorte de grimoire, un catalogue de jeux pratiqués par des insectes, dont les illustrations semblent vibrer, vrombir, prêtes à s’animer. La remise officielle de ce 15ème prix aura lieu le 14 décembre au MIJ à Moulins, le jour même ou sera inaugurée la nouvelle exposition temporaire consacrée à l’auteur et illustrateur jeunesse Philippe Corentin. 

• CAROLINE HUSSAR

PRIX JEAN ANGLADE 2023

• Le prix Jean Anglade 2023 a été décerné à Caroline Hussar pour son roman La maison aux chiens. Préfacé par Lorraine Fouchet, il vient d’être publié par les Presses de la Cité (240 p, 20 €). Caroline Hussar  a grandi dans la campagne bourbonnaise, avant que dans le cadre de ses études à la faculté de droit de Clermont-Ferrand, elle ne s’intéresse au droit de la santé, ce qui l’a amenée, ensuite,  à poursuivre des études à la faculté d’Aix-Marseille. Installée aujourd’hui au pied du Puy-de-Dôme, elle exerce son activité d’avocate en Auvergne et elle s’est spécialisée dans la défense des victimes, notamment auprès des enfants.

Son roman est présenté ainsi par son éditeur : “ C’est une maison perdue au cœur des plaines de l’Allier. Un étonnant capharnaüm, entouré de chenils. Geneviève et Francis y accueillent des enfants à l’histoire cabossée. Entre ce couple fruste et ces gamins, dans cette maisonnée organisée autour des chiens, l’amour se fraie son chemin. Il y a Roman, que l’on a dû éloigner d’une famille déstabilisée, Nelson et Grégory, deux frères “difficiles”… Et Atalante, petite fille aussi sage que maladroite. Ces enfants qui arrivent avec leur passé, souvent traumatique, vont devoir apprendre à vivre ensemble. Et cohabiter avec la fille de leurs parents d’accueil, Angélique, qui peine à trouver sa place dans ce refuge… Un havre que le regard des autres, voisins, familles, services sociaux, va au fil du temps de plus en plus menacer.  Dans sa préface, Lorraine Fouchet écrit que “ Dans cette meute de papier, chacun a sa place, même le chiot le plus fragile. Dans ce texte, chaque mot a aussi sa place. […] Lorsque vous le refermerez, vous en conserverez longtemps la douceur”.

• Dans la page littéraire de La Montagne (13 octobre), Muriel Mingau écrit: “Ce roman évoque avec simplicité et passion la problématique des placements en famille d’accueil. Les personnages sont sans misérabilisme et posent en filigrane la question: Comment peut-on aimer?

• LAURINE ROUX

PRIX ALEXANDRE VIALATTE 2023

• Le 6 octobre, le prix Alexandre Vialatte  a été attribué à la romancière Laurine Roux pour son ouvrage Sur l’épaule des géants, publié en octobre 2022 par les éditions du Sonneur (384 p – 25,50 €). Ce roman est ainsi présenté par son éditeur  :“Tour à tour roman d’aventure, feuilleton littéraire, chronique familiale et polar, “Sur l’épaule des géants” relate l’épopée d’un siècle avec humour, vivacité et fougue. Ayant décidé de retracer le singulier destin de son aïeule Marguerite, Gabriel Aghulon plonge dans l’aventure d’un siècle : l’affaire Dreyfus, la Grande Guerre, les Années folles, la Nuit de Cristal, mai 68… jusqu’aux attentats du World Trade Center. Au gré de ces événements s’écrit la saga du clan Aghulon, où gravitent maints personnages hauts en couleur – un magnanier obsessionnel, un cuisinier truculent, un zoologue obsédé par les termites albinos, une vigneronne avant l’heure, un musicien minimaliste, etc. – dont le chemin croise celui de personnalités majeures, telles Louis Pasteur, Serge Diaghilev, Robert Desnos, Picasso… Au centre de cette marqueterie, la fameuse Marguerite, clef de voûte de ce petit peuple que les turbulences historiques vont exalter ou chahuter, sans cesser d’être chaperonné, au fil des ans, par une lignée de chats philosophes : Socrate, Érasme, Diogène puis Newton”…

• Pour les membres du jury, ce roman est en  parfaite adéquation avec l’esprit du prix littéraire  organisé conjointement par le groupe Centre France et la Société des Hôtels littéraires, puisqu’il vise à récompenser “un  écrivain de langue française dont l’élégance d’écriture et la vivacité d’esprit devront être source de plaisir pour le lecteur”. Le jury a été séduit par un livre jugé “superbe” avec un “style brillant”, “une histoire impressionnante”, d’autant que “Vialatte est partout dans l’incongruité et la fantaisie”.

• Laurine Roux, professeur de lettres modernes dans ses Hautes-Alpes natales, n’en est pas à son premier prix littéraire. Elle a déjà été couronnée par le Prix international de la nouvelle George Sand en 2012. Son tout  premier roman, Une immense sensation de calme a reçu le Prix Révélation de la Société des Gens de Lettre. Son deuxième, Le Sanctuaire, a intégré la sélection du prix littéraire du journal Le  Monde, tandis que le troisième, L’Autre Moitié du monde, a remporté le Prix Orange du livre.

• CHRISTIAN BOUCHARDY

PRIX NOS RACINES D’AUVERGNE 2023

• Le Prix littéraire Nos Racines d’Auvergne, fondé en 2015 par le Cercle Littéraire et Artistique Catherine de Médicis et la librairie Nos Racines d’Auvergne, est destiné à récompenser “un auteur pour un livre, une œuvre de référence ou l’ensemble de son œuvre et dont la plume sublime le territoire auvergnat et met en valeur l’histoire auvergnate et ses histoires”. Il s’inscrit dans la lignée de prix littéraires aujourd’hui disparus comme le Prix des Volcans (attribué de 1958 à 1976),  dont le premier lauréat fut Alexandre Vialatte, le Prix Sidoine Apollinaire (1978 – 1989) et le Prix Blaise-Pascal (1988 – 1999). Symboliquement, comme c’était le cas pour le prix des Volcans, sa remise se déroule au sommet du puy de Dôme.

• Après Daniel Brugès, couronné en 2022 pour l’ensemble de son œuvre et notamment Promenade dans mon Auvergne, c’est Christian Bouchardy qui a été distingué  en 2023, lui aussi pour l’ensemble de ses livres. Le prix lui a été remis le 16 octobre, par Christophe Gironde, président du cercle Catherine de Médicis, au sommet du Puy de Dôme.

•  Christian Bouchardy, écrivain photographe, naturaliste, est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages consacrés à la nature, au patrimoine, à la faune sauvage. S’y ajoutent des romans comme Le fugitif de Saint-Jean et Kalima et la nouvelle arche.  Il s’est par ailleurs investi dans des associations de protection de la nature et il propose régulièrement des émissions de vulgarisation sur ses thèmes de prédilection dans divers médias.

• PATRICK CLOUX

PRIX CATHERINE DE MÉDICIS 2023

• En novembre, le prix littéraire Catherine-de-Médicis (à ne pas confondre avec le Prix Médicis)  a été décerné à Patrick Cloux pour son livre Trois Ruches Bleues (éditions La Fosse aux ours), ouvrage déjà couronné par le Prix Marianne. Après avoir été libraire notamment  à la librairie Les Volcans, puis représentant en livres, le lauréat est désormais écrivain. Installé en Auvergne, il a déjà à son actif une vingtaine de titres. En lui remettant son prix,  Christophe Gironde, qui en a été  le créateur en 2020, a rappelé  que  “le sujet et l’auteur doivent avoir un lien fort avec l’Auvergne, le Bourbonnais et le Velay pour concourir à cette sélection d’un jury secret”. Lors de la cérémonie de remise du prix, symbolisé par une œuvre représentant Blaise Pascal, l’invité d’honneur était Gérard Georges,  le lauréat de 2022. Romancier et nouvelliste, il est lui-même le  responsable d’un autre  prix littéraire régional, le prix Lucien Gachon.

• NICOLE BACHARAN

PRIX DES CHADOURNE 2023

• Le prix littéraire des frères  Chadourne a été créé par l’association des Amis des Chadourne dans le but de rendre hommage à Marc et  à Louis Chadourne et de faire connaître leur œuvre. Marc Chadourne, né en 1895 à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) et mort en 1975 à Cagnes-sur-Mer, était à la fois écrivain et traducteur. Il a été  lauréat du prix Femina en 1930 pou son roman  Cécile de la folie et grand prix de littérature de l’académie française en 1950.  Louis Chadourne (1890-1925), son frère, était également écrivain et poète.

• Le 19 octobre, le jury a décerné le 5ème prix des Chadourne  à l’écrivaine et journaliste Nicole Bacharan pour son livre La plus résistante de toutes, (éditions Stock, 300 p, 21,50 €). La distinction qui vient s’ajouter au prix Simone Veil 2023,  lui sera remise le 11 novembre, à l’occasion de la Foire du livre de Brive. Dans ce livre, Nicole Bacharan  évoque la vie de sa mère qui, toute jeune fille encore, s’engagea dans la Résistance, durant la Seconde Guerre mondiale. Pour Anne Barrère, membre du jury, l’ouvrage distingué “ raconte une histoire de résistance, de transmission de l’esprit de résistance d’une mère à sa fille qui a valeur d’exemple universel  aujourd’hui et qui a eu des répercussions sur l’histoire du monde, ce qui préoccupait les frères Chadourne. Dans l’ensemble de son œuvre, Nicole Bacharan porte un regard sur le monde, qui éclaire la réalité contemporaine”.

• À l’issue des délibérations, l’association des Amis des Chadourne a rendu un hommage appuyé à l’écrivain briviste Michel Peyramaure (1922-2023), qui était le président d’honneur  du Prix des Chadourne. 

EN BREF…

• Le jury de la Fondation pour l’action culturelle internationale en montagne (Facim), vient de  décerner le prix Paysages écrits  à  Valentine Goby pour son roman L’île haute (éditions Actes Sud). À  49 ans, ancienne professeure de lettres et de théâtre, elle a déjà publié  quatorze romans. Le tout  premier, La Note sensible (éditions Gallimard) sorti en 2003 avait été récompensé par le prix  René-Fallet, la même année.  Depuis sa création en 2021, le prix Paysages écrits, doté de 3 000 €, est décerné à un titre paru dans l’année courante et qui raconte ou met en représentation le paysage. 

• Le 1er décembre, dans les locaux du Lycée Albert Londres, à Cusset, l’Amopa (association des membres de l’Ordre des Palmes Académiques, présidée par Michel Lainé, a remis ses prix du concours national Plaisir d’écrire. Annaelle Micoud Da Silva, Élise Ségaud, Édouard Manso, Louise Inizan, Marah Sechet et Marine Fabre ont été distingués  pour leurs poèmes ou nouvelles Tous sont des fidèles du Club écriture du lycée animé par Isabelle Gallon-Pic, professeur documentaliste. Il regroupe une vingtaine d’écrivains en herbe qui s’adonnent à leur passion d’écrire, poésie ou prose, chaque mercredi matin. 

• 120 ANS DE PRIX GONCOURT

RETRACÉS  DANS UN OUVRAGE

Edmond de Goncourt

• De tous les grands prix littéraires nationaux, le prix Goncourt est devenu  l’un des plus connus, des plus convoités, des plus prestigieux et des plus médiatisés…mais aussi parfois des plus  décriés.  Si son montant est devenu symbolique, il est en général synonyme pour le récipiendaire de ventes importantes.  L’année 2023 marque le 120ème  anniversaire de l’attribution de ce prix créé par Edmond de Goncourt, par voie de testament. C’est en effet  le  21 décembre 1903 qu’il fut décerné pour la toute première fois à  John-Antoine Nau, un écrivain bien oublié de nos jours,  pour son roman Force ennemie. On sait qu’en décembre  1904, il échappa de peu à Émile Guillaumin pour La vie d’un simple, le jury lui ayant préféré La Maternelle, roman de Léon Frapié.

• Jean-Yves Le Naour et Catherine Valenti, deux universitaires, ont uni leurs efforts pour retracer l’histoire de ce prix, dans un livre intitulé 120 ans de prix Goncourt. Une histoire littéraire française (576 p, éditions Omnibus, 27 €). C’est en 1892, qu’Edmond de Goncourt (1822-1896) désigna comme exécuteur testamentaire son ami Alphonse Daudet (1840-1897), “à la charge pour lui de constituer, dans l’année de mon décès, à perpétuité, une société littéraire dont la fondation a été, tout le temps de notre vie d’hommes de lettres, la pensée de mon frère et la mienne, et qui a pour objet la création d’un prix annuel de 5 000 francs destiné à un ouvrage littéraire, et d’une rente annuelle de 6 000 francs au profit de chacun des membres de la société”. Ce n’est finalement que onze ans plus tard, le 19 janvier 1903, que naissait l’académie Goncourt,  cette “contre-Académie française”, constituée pour mettre en valeur le roman, genre littéraire qui semblait alors “méprisé” par les Immortels du quai Conti..

•  Au fil de ses 576 pages de cet  ouvrage encyclopédique, riche  de 120 notices, érudit mais souvent drôle dans la forme comme dans le fond, les deux auteurs  s’intéressent aux grandes controverses qui ont agité le paysage littéraire français, mais aussi aux polémiques, aux conflits et aux psychodrames qui secouent régulièrement l’Académie Goncourt. Chaque roman primé se découvre dans son contexte littéraire, politique, social et culturel. C’est aussi toute l’histoire de France qui défile, la littérature de notre pays étant le reflet de ses combats et de ses épreuves, de la Grande Guerre à la décolonisation en passant par la Shoah, Vichy, et les questions de mœurs, l’exil, l’identité, le deuil ou encore  la sexualité…

• PRIX NAPOLÉON III.. UNE RENAISSANCE

APRÈS UNE DÉCENNIE DE MISE EN SOMMEIL

Une résurrectionLe prix Napoléon III, fondé en 1981 et attribué, cette année-là, à Alain Decaux,  était tombé en sommeil depuis 2013 et il n’avait plus été attribué depuis. Après Philippe Seguin en 1991, et Jean-Marie Rouart en 1996, pour ne citer qu’eux, les derniers récipiendaires avaient été Steve Sainlaude pour son livre sur la guerre de sécession, et le Vichyssois Alain Carteret, pour  Napoléon III, le provincial.  Ce dernier ouvrage portait sur les très nombreuses visites et réalisations de Napoléon III, dans la France entière,  dans les domaines des transports, de l’urbanisme et du patrimoine. Au terme de dix ans d’interruption, le prix sera à nouveau décerné le 25 novembre, à Rueil-Malmaison

L’ACTU DES ÉDITEURS

• LES ÉDITIONS VALS D’ALLIER, À THIERS

UNE LIGNE ÉDITORIALE TOURNÉE VERS LE “TRÈS LOCAL”

• Installé à Thiers depuis quelques mois, l’éditeur et auteur  Lionel Duperray a réussi à assouvir sa passion : mettre en lumière l’histoire locale avec une ligne éditoriale tournée vers le “très local”, son objectif étant avant tout de “publier des textes qui parlent des hommes, des lieux et de leur histoire et qui participent à créer un fonds patrimonial”. Au départ, pourtant, rien ne semblait prédestiner Lionel Duperray à embrasser cette carrière. Après avoir occupé les fonctions de directeur de la Mission locale de Riom et de directeur de cabinet de Pierre-Joël Bonté, alors maire de la commune, il a choisi de quitter  la mairie. Il  a alors fondé  une société de services aux comités d’entreprises. C’est à la suite de  son dépôt de bilan,  qu’il a bifurqué vers des projets éditoriaux, d’abord à Puy-Guillaume, puis à Thiers. 

• Avec leurs nouveaux locaux thiernois,  rue des Docteurs-Dumas, les Éditions Vals d’Allier ont pu gagner en visibilité et améliorer les conditions d’accueil.

• En revanche, rien n’a changé pour la ligne éditoriale : s’attacher à faire toujours de beaux livres, autant pour leur contenu que pour le contenant. Pour les maquettes des livres reliés, Lionel Duperray  fait appel à  Christophe Dumas, graphiste installé sur les bords de la Besbre, à Jaligny. Chaque ouvrage est produit en petite série, de 250 à 1.500 exemplaires et constitue donc “une activité de niche” qui va intéresser avant tout les habitants des lieux évoqués. Les ventes se font  sur internet, dans des librairies spécialisées et sur des salons littéraires. Cette activité éditoriale,  qui ne s’avère pas suffisamment rentable pour en vivre, explique que Lionel Duperray exerce une autre activité en parallèle, dans la communication, avec par exemple la confection de bulletins municipaux. Dans la Rubrique Parutions récente (n° 29 – Septembre/Décembre 2023) on pourra retrouver plusieurs des titres récemment publiés par Vals d’Allier édition.

• UN CINQUIÈME ANNIVERSAIRE

POUR LES ÉDITIONS MON LIMOUSIN

• Installées à Limoges depuis cinq ans, les éditions Mon Limousin se consacrent à la valorisation des trésors de cette province  authentique. Avec 25 auteurs publiés et 42 titres au catalogue, elles se sont donné  une mission, qui est en même temps  une passion : révéler la culture et le patrimoine  limousins, avec des auteur(e)s de cette région. Les ouvrages publiés, qu’il s’agisse de beaux livres illustrés ou de romans captivants, entendent tous incarner la passion que les éditeurs, Marc Léonard et Richard Biren, portent à leur territoire.

• Depuis 2018, de nombreuses plumes  ont rejoint les éditions Mon Limousin. À côté d’auteurs de renom (Liliane Fauriac, Pierre Lagier, Régine Rossi-Lagorce, Louis-Olivier Vitté…), de jeunes talents ont été dénichés par les éditeurs. C’est le cas de  Lucas Destrem (Dictionnaire des rues de Limoges) ou encore de  Fabien Devilliers (3000 km à vélo jusqu’au camp d’Auschwitz, en passant par Oradour-sur-Glane). Des personnalités telles que la comédienne Anny Duperey, la chanteuse Fabienne Thibeault ou l’ancien ministre Hubert Védrine ont accepté de rédiger les préfaces de certains de leurs ouvrages. Pour les deux éditeurs, ce qu’ils retiennent de leur activité, ce  sont avant tout  “les magnifiques rencontres humaines”  qu’ils ont pu faire durant ces cinq années. L’aventure n’est pas près de s’arrêter puisque une dizaine de titres sont d’ores et déjà inscrits au programme de  2024.

• LA MÉRULE EDITIONS DÉMÉNAGE…

• À la mi-octobre, la maison d’édition limousine La Mérule, créée en 2021 par Cyril Perrin, ainsi que sa librairie d’occasion,  Le radeau de la Mérule, fondée, la même année,  par  Philippe Van Asche, viennent de déménager. Les deux entités ont élu domicile au 28 de  rue Jean-Jaurès, à Tulle,  dans les  anciens locaux d’une pharmacie, au charme suranné.

• La Mérule éditions, qui se définit comme locale”, et non pas régionaliste, est spécialisée dans les ouvrages de fiction. C’est ainsi que vient de sortir La mémoire des rives de Christophe Vergnaud, illustré par Gaétan Murat (252 p, 17 €). En décembre elle annonce la publication de Démission, un recueil de sept nouvelles issues du concours lancé en mars. Le succès a été au rendez-vous, avec une centaine de nouvelles reçues à Tulle, dont certaines en provenance de la Bolivie, de l’Allemagne ou du Pérou.   Ce concours, qui fait la spécificité de La Mérule depuis ses débuts, sera donc reconduit l’année prochaine  En parallèle, la librairie d’occasion, avec ses 7 600 livres, fait figure de véritable  caverne d’Ali Baba pour les amateurs de lecture à petits prix.

• LES GRANDS PRIX LITTÉRAIRES D’AUTOMNE

SONT-ILS TOUJOURS VENDEURS ?

• Les grands prix littéraires d’automne, tels que le Goncourt, le Renaudot, le Femina, le Médicis, l’Interallié ou encore le grand prix de l’Académie française, sont-ils toujours synonymes de ventes exceptionnelles pour leurs récipiendaires ? Pas  toujours et peut-être un peu moins qu’avant, si l’on se base sur les données de l’année 2022 recensées par l’institut GFK  pour la revue Livres Hebdo. Le Mage du Kremlin de Giuliano da Empoli (Gallimard), grand prix de l’académie française, sorti en avril 2022, qui s’est  vendu à 479 000 exemplaires (dont 149 000 (pour le seul mois de décembre), arrive largement en tête. Vivre vite, de Brigitte Giraud (Flammarion) couronné par le prix Goncourt s’est écoulé à 260 000 exemplaires, dont 104 000 pour le seul mois de décembre. Un résultat en demi-teinte, puisque c’est  deux fois moins que le précédent lauréat du Goncourt, Mohamed Mbougar Sarr (Philippe Rey), avec La Plus Secrète Mémoire des hommes qui avait atteint les 530 000 ventes. Quand tu écouteras cette chanson de Lola Lafon (Stock), prix Décembre 2022 et prix des lectrices du magazine Elle s’est écoulé à 78 000 exemplaires. Sa parution en poche, en août 2023,  a réalisé un bon démarrage avec 13 000 exemplaires vendus.

Source GFK-Livres Hebdo

• Le prix Femina,  qui avait récompensé  Claudie Hunzinger pour son roman Un chien à ma table (Grasset) s’est vendu à 62 000 exemplaires, en version grand format, chiffre auquel il faut ajouter les 23 000 exemplaires de la version poche, sortie à la mi-août. L’Interallié décerné à Philibert Humm pour Roman fleuve (Les Équateurs) s’est  écoulé à 38 500 exemplaires, dont les trois quarts au seul dernier trimestre 2022. Performance, le roman de Simon Liberati (Grasset), prix Renaudot n’a attiré que 30 000 acheteurs. Quant au roman  La Treizième Heure, d’Emmanuelle Bayamack-Tam (P.O.L),  distingué par le  prix Médicis, il s’est écoulé à 19 500 exemplaires.

• Pour l’ensemble de ces titres primés par les 7 grands prix, les ventes globales se sont élevées à  plus de 967 000 exemplaires,  en version grand format. C’est certes beaucoup…mais c’est nettement moins que le Goncourt 2020, L’Anomalie d’Hervé le Tellier, qui à lui seul s’était vendu à 976 576 exemplaire en grand format.

ZZZ

• FESTIVAL RÉGIONAL DU LIVRE DE MONTLUÇON

 48 PLUMES POUR UNE TROISIÈME ÉDITION

• La 3ème édition du Festival régional du livre, organisée par l’association L’Être et l’écrit en Bourbonnais s’est déroulée à Montluçon, les 21 et 22 octobre. 48 auteures et auteurs étaient présents, dont 38  de l’Allier. Les 10 autres avaient fait le déplacement depuis le Puy-de-Dôme, la Haute-Loire, l’Indre, la Nièvre et le Cher.  Seule déception pour les organisateurs, l’absence de la comédienne et écrivaine Anny Dupérey, qui figurait parmi les invités d’honneur et qui n’a pu être présente pour cause de tournée théâtrale en cours.

Jean Giraud

Le Souvignoy Claude Aubertin et le Montluçonnais Jean Giraud étaient les deux autres invités d’honneur. Claude Aubertin  est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels une série de romans policiers qui mettent en scène le commissaire Blondin et dont l’action se déroule à Moulins et dans les environs. Le second, Jean Giraud, après une carrière dans l’éducation nationale, s’est lui aussi aventuré sur le terrain du roman policier,  avec  Ombres sur Venise (2014). Un livre qui a connu plus qu’un succès d’estime puisqu’il a été l’objet d’une reprise en version poche par les éditions Pocket. En 2021, il a récidivé avec Le démon des catacombes. Grand voyageur et illustrateur de talent, il est également l’auteur de carnets de voyages, l’un consacré à Vulcania et l’autre, publié en 2021, qui propose des Balades médiévales dans le vieux Montluçon. Dans les deux cas, le texte vient en appui d’une série d’aquarelles dont il est aussi l’auteur. Autre invitée, Annie Gautrat, alias la chanteuse Stone,  a dédicacé ses deux livres, l’un de souvenirs et l’autre consacré à ses Amours à poils, à savoir les chats et les chiens.

• À l’issue de ces deux journées, 6 prix littéraires ont été décernés. Le prix de la ville de Montluçon a été attribué à Sylvie et Marie Thivrier pour  De l’avis des fleurs  (éditions Atelier Marie Thivrier) un recueil de poèmes illustré d’une série de gravures. Dans cet ouvrage publié en 2019,  les deux sœurs expliquent avoir  cherché à “exprimer des sentiments à travers les fleurs”. Maud Brunaud, journaliste et écrivaine à qui on doit plusieurs livres sur le Berry, a reçu le prix Coup de cœur du jury pour son thriller Mort’Elle (La Bouinotte éditions), mêlant habilement fiction et réalité.

• Pour son livre richement illustré, Vie et mort du canal de Berry, le ch’ti pays qui est le mien (autoédition), dans lequel il déplore ardemment la disparition du canal qui fit les riches heures de Montluçon, Jean-Claude Fournier s’est vu remettre prix spécial du jury. Le prix du conseil régional a été décerné à l’auteure lyonnaise Claudine Deniau pour Domitille (éditions du Poutan),  un roman qui interroge sur le rapport au corps et les changements qui surviennent à l’adolescence. René Barret a reçu le prix du Bourbonnais pour son roman  Le vent de la terre, une jeunesse heureuse (éditions BOD-Books on Demand) qui conte la vie d’un jeune paysan du Bas-Berry. Enfin, parce qu’il faut bien songer à la relève en dénichant les talents en herbe, le prix jeunesse à  été attribué à Sophie Aubertin de Souvigny.

• UNE ONZIÈME ÉDITION

POUR LA CARAVANE DU LIVRE

• La 11ème  édition de la Caravane du livre d’Yzeure, organisée par l’association Prétextes, a fait étape à Yzeurespace, les 28 et 29 octobre. Cette manifestation regroupait plus de soixante auteur(e)s, dont la moitié originaires de l’Allier. Les autres avaient fait le déplacement  depuis l’Auvergne, la région parisienne ou encore depuis Toulouse. Étaient  présents entre autres : Yann Quero, lauréat du prix bourbonnais à Jaligny, Jennifer Dalrymple, Aude Terray, Agnès Marin, Gérard Georges, Pascal Chabaud, Madani Alioua

accéder à liste complète des auteurs.

• La littérature jeunesse  était aussi représentée, de même que plusieurs  associations qui sont à l’origine de publications autour du Bourbonnais ou qui font connaitre la littérature bourbonnaise. Parmi elle, figurait l’association James Joyce de Saint-Gérand-le-Puy dont c’était la toute  première participation à la caravane. Une nouveauté à signaler pour cette édition : plusieurs auteurs ont effectué une présentation de leurs ouvrages devant le public.

• À l’heure du bilan, Roland Fleury, président de l’association Pré-Textes,  s’est félicité que la Caravane du Livre ait attiré plus de 300 personnes venues à la rencontre des auteurs, d’autant que l’édition 2023 ne durait qu’une journée et demie. Autre motif de satisfaction : “ Les auteurs repartent très satisfaits de ce salon, pour la qualité de l’accueil par l’association, pour la qualité des locaux qui offrent d’excellentes conditions de mise en valeur des auteurs et du livre”.  Pour la 12ème édition qui se tiendra en 2024, Roland Fleury souhaite que le Salon renforce  ses animations, ce qui passera par  davantage de présentations des livres et de débats.

• UNE NOUVELLE ÉDITION POUR LA JOURNÉE

DU LIVRE RÉGIONAL  À SAINT VICTOR

• La 31ème Journée du livre, organisée par les Gat’s do Bourbonnais, s’est déroulée  le dimanche 12 novembre, au Hameau de la Dure, à Saint-Victor.  Fidèle à l‘esprit de son créateur, Edmond Bouchard, décédé en 2021,  “La journée du livre à La Dure est un rapprochement entre les auteurs et les lecteurs depuis  plus de trente ans”, rappelle  Jean-Michel Bouillaud, actuel président de l’association organisatrice.

• Pour cette 31ème édition, sur  la vingtaine d’auteur(e)s présents à La Dure, huit l’étaient   pour la toute  première fois. Tous venaient  de l’Allier, du Cher, de l’Indre, du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme. Aux côtés des auteurs, figuraient plusieurs associations, parmi lesquelles Les Amis de Montluçon, le Cercle d’archéologie de Montluçon, Allier Généalogie ou encore l’Arécabe qui milite pour une réouverture du canal de Berry.

• FOIRE DU LIVRE DE BRIVE

400 AUTEURS PRÉSENTS

ET 54 000 LIVRES VENDUS 

• La 41ème édition de la Foire du livre de Brive  s’est déroulée  les 10, 11 et 12 novembre . Pour François David, son commissaire, “L’idée  était de rassembler et  que la Foire soit une sorte d’insurrection de la créativité de tous ceux qui s’intéressent à la culture« , Elle était  placée sous la présidence de Florence Aubenas, journaliste, grande reporter et écrivaine,  en  présence de deux grands invités : Jul  (bandes dessinées) créateur  entre autres de Silex and the city et Timothée de Fombelle (littérature jeunesse). Plus de 400 auteur(e)s  avaient répondu présents pour assurer les  traditionnelles séances de  dédicaces. De nombreuses conférences et animations étaient  également programmées, notamment avec les élèves des écoles de Brive qui ont été sollicitées pour y participer. C’est ainsi que 700 écoliers devaient venir  déclamer des poèmes qu’ils avaient écrits durant  toute l’année, lors de déambulations organisées en plusieurs points de la ville. Par ailleurs, une centaine de rencontres avec des écrivains ont eu lieu dans les écoles.

• Du côté des romanciers, la plupart de ceux qui s’illustrent en cette rentrée littéraire bien là, ainsi que quelques people, comme Bruno Solo ou les sportifs Lilian Thuram et Dominique Rocheteau.    L’écrivain Michel Peyramaure décédé le 11 mars dernier, à l’âge de 101 ans et qui était en même temps un des fondateurs et un  fidèle parmi les fidèles de cette foire du livre, sera l’objet d’un hommage. Romancier briviste prolifique, il était l’auteur d’une centaine d’ouvrages. Une lecture réunira les élèves de l’école qui porte son nom et les auteurs de L’école de Brive : Christian Signol, Yves Viollier, Jean-Guy Soumy et Gilbert Bordes liront des extraits de ses ouvrages.

• Dès la fermeture de la Foire du livre, les organisateurs ont tiré un premier bilan. Du côté des ventes, le chiffre d’affaires global devrait s’élever à au moins 800 000 €, avec 54 000 exemplaires vendus, contre 60 000 en 2022…Soit un livre toutes les deux secondes. Christian Signol, régional de l’étape,  a dédicacé 1 100 exemplaire  de son dernier roman, Une famille française (éditions Albin Michel), tandis que le dernier prix Goncourt, Jean-Baptiste Andréa  a signé 1 050 exemplaires de son  roman  Veiller sur elle.

◄ Le magazine professionnel Livres Hebdo a consacré un numéro hors série à la Foire du livre de Brive (Brive, capitale du monde de l’édition). Après l’éditorial  d’Ananda Devi (écrivaine et lauréate  du prix de la langue française), le magazine présente une interview de Christian Signol “un pilier de l’école de Brive”, dans laquelle l’écrivain revient sur son parcours.  On y apprend que c’et seulement en 1995 qu’il  quitté son travail de  fonctionnaire administratif à la mairie de Brive, après le succès de l’adaptation télévisée en 8 épisodes de La rivière espérance,  sa trilogie parue de 1990 à 1993.

 • S’il reconnaît qu’il a  subi (et subit encore) un certain mépris de la part de  la critique littéraire parisienne, il affirme ne pas en avoir souffert car“ ce sont les libraires qui font vendre mes livres. Je connais mes capacités et mes limites. Je sais faire des sagas, raconter des histoires qui parlent aux gens, se situent dans la “vraie vie”, que j’appelle le monde sensible. Avec un terroir, des odeurs, des sensations”. Quand on lui rappelle qu’il a derrière lui 45 ouvrages publiés, il répond sans ambages que “c’est trop !” Pour tenir un tel rythme il  rédige  deux pages par jour, le matin, à partir d’un synopsis, mais en laissant ses personnages prendre vie : “Quand j’écris, j’ai l’impression d’un saut en parachute, d’une apesanteur

• À l’occasion de la sortie du livre Il était une foire à Brive, un rendez-vous littéraire unique (éditions Privat) un autre article revient par l’image et par le texte  sur l’école et la Foire de Brive, “ou comment une joyeuse bande a su faire d’une joyeuse ville, le cœur battant du monde de l’édition, trois jours durant chaque année”. Au sommaire, également : Néoruralisme, le grand basculement (Jacques Braunstein),  Jeunesse, IA, journalisme, la Foire a du talent (Éric Dupuy),  Colette ou le bonheur en Corrèze (Jean-Claude Perrier) et Les justes prix (Éric Dupuy).

EN BREF…

• La section Jeunes aînés de l’association Saint-Quintin Animation a organisé son 2ème Salon du livre, le dimanche 8 octobre. Une  vingtaine d’auteurs régionaux ont présenté un large choix de livres couvrant tous les de tous genres.

L’ACTU DES LIBRAIRES

• À MONTLUÇON, LA FNAC PASSE D’UNE RIVE À L’AUTRE

• Coïncidence… À Montluçon, alors qu’un restaurant de la chaîne Au Bureau  vient d’ouvrir dans ce qui fut durant un siècle les locaux de la vénérable Librairie des écoles, la Fnac vient de s’installer sur son nouveau site, boulevard de Courtais. Présent  depuis  mars 2018 sur la rive gauche du Cher,  dans la galerie marchande de l’hypermarché Carrefour, le magasin a intégré une partie des locaux de Monoprix, faisant ainsi passer sa superficie de  550 à 950 m2. Avec ce transfert, la Fnac compte s’inscrire dans le sillage  des magasins de Châteauroux  (2019) et d’Aurillac (2020) qui se sont installés en centre ville  et qui s’en félicitent.

• Interrogés par La Montagne, plusieurs commerçants établis sur le boulevard considèrent que la Fnac va “dynamiser le boulevard parce que c’est le genre d’enseigne qui attire des clients de tous les âges”.  On peut rappeler que, le long du boulevard de Courtais,  on pouvait trouver jadis  au moins deux grandes librairies : Lebienheureux  et  La maison de la presse, devenue dans les années 1990  Boulevard du Livre. Toutes les deux ont fermé depuis, laissant place dans les deux cas à des commerces de vêtements.

• LE TALON D’ACHILLE, À MONTLUÇON

CHERCHE TOUJOURS UN REPRENEUR

• Face  au déplacement du site de la Fnac, Jean-Claude Deteix, propriétaire de la librairie Le Talon d’Achille, établie place Notre-Dame, dans la vieille ville,  dit ne pas s’émouvoir de la nouvelle concurrence que pourrait représenter la Fnac. Et d’expliquer qu’un an après la reprise du Talon d’Achille, en 2014, il avait dû encaisser  l’implantation d’un magasin Cultura : “Cela ne m’a pas empêché de travailler. J‘ai une clientèle fidèle. Et je n’ai pas de crainte particulière”. Il n’en reste pas moins que l’arrivée de la Fnac pourrait rendre un peu plus compliquée la cession de son magasin. Jean-Claude Deteix souhaitant prendre sa retraite, il a été mis en vente depuis plusieurs mois, mais il n’a toujours pas trouvé de repreneur.   le Talon d’Achille  affiche un chiffre d’affaires de 450 000 €.

• LA LIBRAIRIE COÏNCIDENCE, À MOULINS

CHANGE DE PROPRIÉTAIRE

• Comptable, gestionnaire, mais aussi auteure, Adeline Michalet-Cantat,  vient de reprendre la  librairie jeunesse Coïncidence, installée à Moulins, au 14 rue Pasteur. Fondée en 1987 par Alain Michoudet, l’emblématique librairie avait été cédée en 2014 à Céline Jacob qui, à son tour, vient de la transmettre. Signe de continuité, le logo et l’enseigne extérieure (un cheval à bascule né de l’imagination du plasticien  Jean Bourdier) n’ont pas changé depuis plus de 30 ans.

• La librairie réalise près de la moitié de son chiffre d’affaire avec le livre, entre les ventes aux particuliers, aux  collectivités et aux écoles. Le reste est constitué notamment par les jeux. Face aux effets du  Covid et à l’installation d’un concurrent sur le secteur des jeux, Céline Jacob a développé les rayons livres, avec davantage de références, entre des classiques, comme ceux de l’École des Loisirs, et des ouvrages  publiés par de petites maisons d’édition pour la jeunesse parmi lesquelles  La Poule qui pond, à Clermont-Ferrand.

• Adeline Michalet-Cantat souhaite développer les liens avec les écoles et inviter des artistes et auteurs locaux pour la jeunesse, à l’occasion d’expositions et  des dédicace. Elle songe entre autres à  Mélanie Baranger, à Michel Vialtelle, ou encore à  Nicolas Jacquemin…Tout en maintenant les ateliers créatifs, elle envisage, à plus long terme, d’animer  des ateliers d’écriture.

• UN GUIDE DES AIDES

À DESTINATION DES LIBRAIRES

• Le ministère de la Culture et le Syndicat de la librairie française (SLF) viennent de publier un Guide des aides à l’échelle communale et intercommunale, à destination de tous les libraires  installés en France, qu’ils soient labellisées  Librairie indépendante de référence ou pas.  En une quinzaine de pages, il répertorie l’ensemble des aides auxquelles ils peuvent avoir accès : subventions directes, exonérations et/ou abattements fiscaux, aides au  renforcement de la coopération entre bibliothèques et librairies locales dans le cadre des marchés publics, ou encore soutien à des manifestations culturelles.

L’ACTU DES BIBLIOPHILES

On l‘a parfois un peu oublié,  mais  Bourges a été au XVe siècle un des plus grands pôles de l’enluminure en France. Cette période faste culturellement est incarnée par le Berruyer Jean Colombe (vers 1430-1493). Frère du sculpteur Michel Colombe,  il habitait rue Porte-Jaune. Le 14 novembre,   Drouot enchères a mis en vente une pièce d’exception, un livre de prières qui est attribué à l’artiste berruyer et qui avait été commandé par l’illustre famille des Bureau. L’ouvrage d’exception était estimé entre 800 000 € et un 1 000 000 €

• Dans son catalogue d’octobre 2023, la librairie Fabrice Teissèdre, à Paris, proposait à la vente  le manuscrit de  l’ouvrage d’Édouard Garmy (1886-1946), Histoire du canton de Marcillat (1914-1929, 6 cahiers : 1 500€).  Édouard Garmy, qui était juge de paix, explique au début de son manuscrit : « Lorsque, pendant six lustres, on est resté toujours inscrit au tableau d’avancement magistrat cantonal – ce beau titre qu’enviait Gambetta -, sans voir venir, faute de postes, cet « avancement territorial » auquel on a pourtant droit, et qu’il faille se contenter de la classe personnelle, on a eu le large loisir de secouer la poussière des vieux parchemins, de consulter des auteurs sérieusement documentés pour essayer d’écrire un abrégé de l’histoire d’un canton bien effacé dans le cycle des temps ». C’est ainsi qu’il se lança dans la rédaction de  2 monographies : Le  canton de Commentry (1912) et LHistoire du canton de Marcillat (1930).

• L’ensemble proposé constitue le manuscrit de ce second ouvrage. Il est rédigé sur 6 cahiers. La partie concernant la Grande Guerre, qui  n’a pas été insérée dans l’édition de 1930, est entièrement inédite. Commentry servit alors de dépôt de prisonniers allemands qui furent employés aux mines de charbon de Saint-Eloy. Les cahiers II-V sont particulièrement intéressants au sujet des relations de la population locale avec ces captifs.

 

L’ACTU DES MEDIAS

• MÉDIA CRASH: QUI A TUÉ LE DÉBAT PUBLIC?

• Le 10 novembre, au cinéma Étoile Palace,  en présence de Luc Hermann, producteur du magazine Cash Investigation, a eu  lieu la   projection suivie d’un débat  du film documentaire  de Valentine Oberti, Média-Crash, qui a tué le débat public ? Le film traite d’un sujet particulièrement brûlant, celui de  l’influence des industriels et des financiers sur les médias.

LA SEMAINE DE L’ALLIER

LANCE UN APPEL À DONS

• Dans son numéro du 16 novembre, La semaine de l’Allier a publié un  texte intitulé Soutenez l’indépendance de ce journal, tout  en réduisant vos impôts”. Rappelons que l’hebdomadaire a été lancé en 2005 par Jean Bergeron de Charon. Il l’a cédé en décembre 2019 au journaliste Jean-Pierre Vittu de Kerraoul, créateur et propriétaire de Sogemédia, qui fédère plusieurs hebdomadaires locaux. Dans ce texte qui prend des airs d’appel à l’aide, on peut lire : “Le journal que vous lisez à cet instant, est un organe de presse indépendant. Il n‘appartient ni à un milliardaire,  ni à un marchand d’armes, ni à un industriel, ni à une banque…Mais à un journaliste indépendant. C’est justement ce qui lui permet de rendre compte de l’actualité de la façon la plus honnête possible, en toute impartialité. Tout comme la démocratie,  l’information indépendante n’a pas de prix. Mais, comme la démocratie, elle a un coût. De plus en plus élevé.”

• Et de conclure : “ Alors, si vous souhaitez conserver  un journal local libre et vivant, rejoignez les citoyens qui  soutiennent le pluralisme de la presse en France”.  Les lecteurs sont invités à faire un don à l’hebdomadaire via l’association  Presse et pluralisme, reconnue d’utilité publique et donc éligible à une déduction fiscale de 66 %. Selon l’APCM, entre juillet  2022 et juin 2023, la diffusion  de La semaine de l’Allier s’est établie en moyenne à 5 288 exemplaires payés sur un total de   5 406 exemplaires diffusés. 78% sont vendus au numéro et  21%  par abonnement.

• PRIX ALEXANDRE VARENNE 2023

19 LAURÉATS DANS 7 CATÉGORIES

• Découvrir de jeunes talents tout en récompensant la fine fleur du journalisme….C’est l’objectif que se sont fixé les jurys  du prix Alexandre Varenne, qui se décline en 7 catégories. Si la remise officielle aura lieu le 7 décembre, au siège de TF1, à Boulogne Billancourt, les délibérations des jurys se sont succédé du  6 au 10 Novembre. Malgré une légère baisse des candidatures, toutes catégories confondues (512 en 2023 contre 622 en 2022), Philippe Page, directeur de la fondation Varenne, explique que la qualité a été privilégiée sur la quantité, avec aussi bien des journalistes aguerris que des nouveaux dans la profession.  

• Ce sont souvent  les questions de fond traversant la société françaises qui ont été privilégiées par les candidats : l’inflation et ses conséquences, les déserts médicaux, les émeutes urbaines ou la montée de la pauvreté en France. Dans la catégorie photographies, ont été mises en avant  les émeutes de Juin, après la mort de Nahel, la guerre en Ukraine et la question migratoire Autant de  thèmes auxquels les jurys  se sont dits “très sensibles en soulignant “cette qualité à arriver à poser des questions”.

ET LES LAURÉATS SONT…

• Presse quotidienne régionale : Sami Chebah (La Voix du Nord), Lola Dufeu (Ouest France) et Thomas Juchors (Le Journal de Saône-et-Loire) – Presse hebdomadaire régionale : Dominique Barret (Journal du Médoc),  Maryne Le Goff (La Ruche) – Presse quotidienne nationale : Georges Malbrunot (Le Figaro), Lucie Beauge (France-Info.fr) – Presse magazine : Quentin Muller (L’Obs), Pierre Sautreuil (La Croix) et Bruno Rieth (Marianne) – Radio : Cécilia Arbona (France Inter),Baptiste Coulon (RFI) – JRI – Journaliste reporter d’images :Ludovic Romanens (TF1), Clément di Roma (France 24) et Lina Baddredine (Télégrenoble) – Photo : Mahmud Turkia (AFP), Johan  Benazzouz (La Voix du Nord), Pierre Terraz (La Croix) et Tom Phan Van Suu (Le Dauphiné libéré).

• PASSAGE EN REVUE(S)

• Terres des Bourbons,  le  Magazine bourbonnais d’exploration locale (Culture & Société, Économie, Développement durable) vient de publier son n° 30 (automne 2023). Au sommaire : Belles demeures en Bourbonnais : Les Louteaux, la demeure de l’orientaliste – Écho business : le houblon bourbonnais – Curiosité en Bourbonnais : Vichy, le parc des sources. Le fer à cheval – Archéologie en Bourbonnais : L’âge du bronze, une richesse archéologique – Coin de paradis : dans les gorges du Cher – Racines en Bourbonnais : Jean-Yves Vif, des lignes et des vignes : quand le vignoble s’éveille – La liste de nos envies bourbonnaises…

Attendu depuis plusieurs semaines, le n°  148 (automne – Hiver) de La Galipote est enfin sorti…Ce qui ne veut pas dire que l’avenir de la publication, qui traverse une situation financière difficile, soit assuré. C’est ce laisse clairement entendre l’éditorial : “La Galipote n° 148 est entre vos mains, peut-on lire,  mais rien n’est joué pour la suivante ”. Le magazine en appelle donc à nouveau à la solidarité et au soutien  de ses lecteurs et amis, via des achats au numéro, des abonnements ou encore des dons pour le maintenir à flot et assurer sa pérennité.

• Au sommaire du n° 148 : Etat des lieux… La Galipote n°148 est entre vos mains, mais rien n’est joué pour les suivantes! –  Ressources en eau… Méga-bassines: se servir en tirant la nappe à soi. – Le Puy-en-Velay et l’ombre de Lolo W. … Le marché du marché couvert était-il truqué ? – Du rififi à Lanobre (15)… Concernant l’EHPAD, d’aucuns ont la mémoire qui flanche ! – Toujours du rififi à Lanobre (15) : De l’eau dans la vase ! – Au lendemain du 53ème congrès de la CGT à Clermont-Ferrand… Un entretien avec le régional de l’étape, Thomas Vacheron, membre de l’exécutif national. – Palestine, j’écris ton nom !

• Cahier culturel : Une journée avec Salah Hamouri… quelques mois avant l’attaque du Hamas du 7 octobre. – Fer et défaire… En Auvergne, le désert ferroviaire avance et avance encore  – Récré…Tweets et fable de ma fontaine.  Lieu cult’… À Saint-Germain-l’Herm (63), ’’Le Colibri’’ ouvre ses ailes à tous ceux qui en ont besoin. – Culture Wauke… Lolo W. et le Festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand. – Sylviculture et pastoralisme… Gerbert d’Aurillac, ce berger devenu savant, puis pape sous le nom de Sylvestre II. – Nouvelle à l’ancienne ! Un texte inédit de James Gressier. – Des livres et nous… du Net ! Six livres parus aux Editions La Galipote –  Un roman et deux livres pour enfants – La leçon du pédagag… La fin du mythe d’une Occitanie autonome. – Hum(!)our… et crobards sur l’actu. – Chraz en phrases avec l’actu… Vive la guerre des boutons ! – Éoliennes… Au col de la Fageole (15), elles prennent l’eau et sont plus dans le vent ! –  Histoires du cru… À Coren (15), de quoi en perdre son latin !… À Cisterne-la-Forêt (63), la justice a-t-elle conjuré le mauvais sort ? – Lithium… Déminage médiatique autour d’Echassières (03). – Accouchement sous X… Entre le droit de la mère et le droit de l’enfant, la loi balance. – Ils ne sont plus que des noms de rues…  Jean-Baptiste-Benoît Monestier (1745-1820), ce chanoine auvergnat qui a embrassé la Révolution. – Vichy, reine des villes d’eau… Le combat perdu des arbres et des oiseaux. – Archéologie livresque… “Notice sur l’ancien royaume des Auvergnats et sur la ville de Clermont-Ferrand’’ d’Antoine Delarbre (1805). Quatorzième épisode. – Auvèrnha/Òc… Actualité, et cet accent qui mettrait la République en danger. – Des livres et nous… du Net (suite)… –  Cris et chuchotements… RN 88 (Yssingeaux/Le Puy) et autres brèves.  – Vérités premières… sur l’immigration et ’’la misère du monde’’. –  Courriers… Ils nous ont écrit et on les en remercie.

• FOOD, UN NOUVEAU MAGAZINE TRIMESTRIEL

SUR  L’ACTUALITÉ CULINAIRE DU PUY-DE-DÔME

• Des reportages, des portraits, des bonnes adresses tout en donnant une vision globale de l’actualité culinaire dans le Puy-de-Dôme… C’est ce que l’on pourra découvrir  en feuilletant les 48 pages  du nouveau  magazine trimestriel  Food, dont le premier numéro, tiré à 10 000 exemplaires,  est sorti en kiosque le  11 octobre. Conçu par Turbulences Presse qui est entré dans  le giron du groupe  Centre France – La Montagne, “il organise la rencontre entre « la bonne bouffe et la culture« , selon l’idée du responsable artistique et photographe Ludovic Combe”. Pour Joséphine Brilland, sa rédactrice en chef,l’objectif est de mettre en avant la culture culinaire populaire du Puy-de-Dôme, mais au bon sens du terme”. Conséquence : il y  aura moins de place pour les chefs étoilés,  qui disposent déjà d’une bonne visibilité dans les différents médias et les gros plans du magazine concerneront « les food-trucks, les petits restos, les petits producteurs. » Le tout avec une identité forte marquée par la place importante  accordée à l’image et à l’illustration en général.

• Dans le premier numéro, les journalistes sont partis à la rencontre de gens passionnés, « bien ancrés sur le territoire ». On y trouve  l’interview d’une artiste (Delphine Gigoux-Martin, plasticienne installée à Durtol) et  un portrait de chef  (Mehdi Massafi, le cuistot atypique de La mère Moustache, à Aubière). Autres découvertes : la truffe (en particulier celle de Philippe Renard, à Boudes), la sauce soja, dans la Maison du koji, à Blanzat et, côté boissons, celles de la distillerie des Scories, à Brassac-les-Mines. Le magazine offre aussi une tribune à l’auteure Joséphine Brilland,  invitée à désigner le reportage qui l’a le plus marquée.  À ces reportages, s’ajoutent de bonnes adresses piochées “de façon complètement subjective” dans tout le département, des recettes, une proposition d’accord entre un vin et un fromage et, pour le dessert, un atelier de confection de cookies destiné aux (petits et grands) enfants, par Xavier Beaudiment.

• AUVERNHA

LE MAGAZINE 100% AUVERGNAT

Auvernha,le magazine  lifestyle, 100% Auvergne” (n° 10 – 116 p,  7,50 €) : À la Une de ce dixième numéro, figure un dossier  sur les vins d’Auvergne à travers des portraits de femmes et d’hommes qui participent à redorer leur blason. Le magazine propose un Tour d’horizon de l’histoire, des spécificités et des tendances vigneronnes de la région.  Le vin  “volcanique”, les approches naturelles ou biodynamiques, “La Ficelle” de Saint-Pourçain ou encore les vignes en terrasses des Palhàs (Cantal)…. Au sommaire également, une exploration des monts secrets du Forez, ainsi qu’une invitation à passer une nuit à regarder planètes et étoiles avec les passionnés du Laboratoire d’Astrophysique Cézallier Cantal.

• Côté gastronomie, Auvernha embarque le lecteur à destination du restaurant 3 étoiles Régis & Jacques Marcon, réputé pour sa cuisine des champignons locaux.  Dans la même veine gastronomique, est retracée l’histoire de la lentille blonde de Saint-Flour. On pourra ensuite prendre  la direction d’Aurillac, berceau du parapluie en France, pour une visite de  la Manufacture Piganiol. Toujours dans la rubrique Art de vivre, figure un article sur le remarquable travail du bois réalisé par Mickaël Fraisse, fabricant d’élégants objets de design dans le Livradois-Forez. Enfin, on pourra plonger dans la folle histoire de “L’Enfer”, un film inachevé, tourné en 1964 par Henri-Georges Clouzot, au viaduc de Garabit. Ultime étape du magazine :  une immersion dans l’incontournable exposition Motif Central, signée Julien Colombier au musée Mandet de Riom.

• Auvernha publie aussi régulièrement des numéros hors série. Le dernier numéro paru, sous-titré Voyage au centre de l’économie, a pour thème  Made in Auvergne…Hautes technologies et innovations, artisanat d’art :  “Parce qu’il nous semble que le dynamisme industriel auvergnat est loin d’être assez connu et mis en valeur, nous avons décidé de vous faire voyager au centre de l’économie de la région. Made in Auvergne, c’est un hors-série de 132 pages présentant 18 entreprises remarquables réparties en deux rubriques : Artisanat  et  Haute-technologie / Innovation”, peut-on lire sur le site de la revue.

• À signaler également…Parmi les précédents numéros thématiques, l’un d’eux a été consacré au Centre national du costume et de la scène de Moulins (52 pages, illustrations en couleur). Préfacé par le designer Christian Lacroix, président d’honneur du CNCS, il se décline en 4 grands thèmes:  Le fabuleux destin du CNCS – Voyages en Bourbonnais – La vie des costumes – Au centre de la scène. On peut le consulter directement sur site Calaméo.

• BELLES MAISONS EN CORRÈZE

NOUVELLE PUBLICATION DU GROUPE CENTRE FRANCE

• Le tout nouveau magazine Belles maisons de Corrèze (84 p, illustrations en couleur – 9,90 €) publication du groupe centre-France,  vient d’arriver dans les kiosques. Il se propose d’emmener ses lecteurs dans la visite de onze lieux d’exception disséminés en Corrèze. Onze maisons, mais aussi yourte, tiny house, jardins que les propriétaires ont dévoilés en partageant leur passion pour l’architecture, la décoration, les aménagements, les matériaux: « Nous n’avons jamais pris autant soin de l’intérieur de nos maisons. Voilà pourquoi ce magazine est aussi pensé pour être une source d’inspiration. Une source de rêve, qui peut vous aider à en réaliser quelques-uns« , écrit dans son éditorial Tanguy Ollivier, directeur départemental de La Montagne  pour la Corrèze, En effet, au travers de ces pages, le lecteur pourra visiter onze lieux d’exception de Saint-Bazile-de-Meyssac à Ussel en passant par Perpezac-le-Blanc. Un voyage dans le département et auprès de propriétaires passionnés par l’architecture, la décoration ou encore les matériaux.

Vents du Morvan (n° 88- automne 2023 – 7,50 €) : Sommaire : Éditorial (Patrick Mayen) – Tourisme : Balade au grand lac du Morvan Patrick Mayen) – Patrimoine :  L’artiste et l’artisan à la chapelle Sainte Claire de Velée  (Claudine Aubert et Christine Bonnard) – Au mont Beuvray, des stèles mystérieuses ?  (Michel Porte) – Dossier: lLes Pompiers : Le secours d’urgence à personne (SUAP) sur le secteur nivernais du Morvan… (Pierre-Yves Billiard) – Soldats du feu (Bernard Périé) – Qui sont nos pompiers ? (Jean Sarcinella) – Les JSP d’Anost (Yvon Letrange) – Prévention : le DICRIM et le PCS (Jean Sarcinella)  – Deux « Pélican » dans le Morvan (Jean Magnien) –  Depuis 1949, 4 générations Rateau au Centre de secours d’Anost  (Yvon Letrange) – Appelé aux pompiers de Paris en 1973 (par un ancien de la BSPP) – Sainte Barbe (Pierre-Yves Billiard) – Récit : Le couteau Françoise Grard – Les harkis de Roussillon-en-Morvan : Introduction (Caroline Darroux) – L’aventure des hameaux de forestage (Didier Cornaille) – Retrouver, rencontrer, revenir. Récit d’une enquête (Théophile Lavault) – Les familles d’anciens harkis de retour à Roussillon-en-Morvan (Christine Bonnard) – Patrimoine La rue du Faubourg Talus à Autun (Bernard Leblanc) – Société : Un refuge en Morvan : une histoire de Cœur et de pattes (Géraldine Marquet) – Lormes petite ville du futur. Un village-bourg du Morvan-Nivernais  (Michel David) – Gastronomie : Vincent Berlo, passion charcutier Jean Sarcinella) – Artisanat : De l’Histoire de l’Art à « La Manne », il n’y a qu’un pain… (Françoise Hédeline) –Territoire Une curiosité administrative, Ménessaire (Bernard Leblanc) – Portrait : Simon Rouet (Jérôme Lequime) – Histoire : Quelques tuileries en Morvan (Philippe Berte-Langereau) – Artiste : Guillaume Fontaine, la sculpture qui tourne (Yvon Letrange) – Nature : Les saintes plantes du Morvan (Bernard Leblanc) – Le bouillon blanc (Yvon Letrange)– L’angélique (Yvon Letrange) – Le laurier de Saint-Antoine (Yvon Letrange) – La rose trémière (Yvon Letrange) – Société : Mais où va le contenu des poubelles jaunes ? (Yvon Letrange) – Morvan médias : Actualités des médias régionaux – Édition : Le hors-série À table en Morvan est sorti par Bernard Leblanc.

• Autre publication de Vents du Morvan : un numéro spécial hors série (n°4 – 10 €) consacré à la gastronomie et intitulé À table en Morvan. Sommaire : Avant-propos (Bernard Leblanc) – Histoire : Il n’y a pas toujours eu des “treuffes” dans le Morvan…(Anne Flouest) – La cuisine gauloise (Bernard Leblanc) – La représentation du manger en Morvan dans les encyclopédies Larousse du début du XXe siècle (Jean Sarcinella) – Tradition: La conservation des aliments (Yvon Letrange) – Les usages à table (Bernard Leblanc) – Société Aujourd’hui et autrefois (enquête de Bernard Leblanc) – Menus d’autrefois (Bernard Leblanc) – Festivités : Banquets en Morvan à l’usage des nouveaux arrivants (Jean Sarcinella) – Gastronomie : 63 recettes (soupes, entrées, viandes, poissons, légumes, fromage blanc, desserts, recettes traditionnelles…) –  Le long de la RN 6  (Bernard Leblanc) – Littérature : Ils ont parlé de la cuisine en Morvan (Bernard Leblanc) –  Culture : Lire, écrire, cuisiner et manger, un voyage culinaire en Morvan (Patrick Mayen) – Édition : Collectage de recettes morvandelles (Philippe Berte-Langereau) – Art culinaire : L’art des cinq sens par le Photo-club autunois – Histoire : les Auberges (Bernard Leblanc) – Société :Cafés de pays (Bernard Leblanc) – – Le Morvandiau et les boissons (Jean-Claude Perraudin) – À table, avec le parc et les producteurs du Morvan (Patrick Mayen) – Éducation : Étudiants en cuisine et arts de la table (Patrick Mayen) – Boulanger ou pâtissier : une formation plaisir, une orientation voulue (Élisabeth Guillemain et Yvon Letrange) – Bibliographie gastronomique (Bernard Leblanc)