EXPOSITIONS, HISTOIRE, PATRIMOINE, ARCHÉOLOGIE, ASSOCIATIONS CULTURELLES: N°48 (MARS – AVRIL 2024)

MISE À JOUR: 8 AVRIL 2024

Cette rubrique fera l’objet d’additifs et de mises à jour  jusqu’au 30 AVRIL 2024,  en fonction de l’actualité.

N’hésitez donc pas à y revenir régulièrement pour bénéficier pleinement  de ces compléments d’informations.

Pour nous contacter et/ou communiquer vos informations :

allier-infos@sfr.fr

EXPOSITION

 

• TRÉSORS DU BAROQUE

LA PEINTURE BOURBONNAISE AU XVIIè SIÈCLE

AU MUSÉE ANNE-DE-BEAUJEU 

JUSQU’AU 5 JANVIER 2025

• La nouvelle  exposition Trésors du baroque, la peinture bourbonnaise au XVIIè siècle, présentée au Musée Anne-de-Beaujeu jusqu’au 5 janvier 2025 est consacrée à la commande artistique en Bourbonnais au XVIIe siècle. Elle  vise à  mettre en lumière l’art local en apportant un éclairage nouveau et  en offrant une perspective nouvelle  sur la commande et la création artistique de l’époque. Le tout sous la houlette  des deux commissaires de l’exposition :  Guennola Thivolle, conservatrice  des antiquités et objets d’art, auteure d’une thèse sur le sujet, et Giula Longo.

• Période souvent moins bien considérée, le Seicento recèle pourtant des trésors de la peinture en Bourbonnais. La période  est marquée par une activité artistique intense, liée aux commandes de la noblesse et du clergé. Grâce à des prêts, provenant de musées nationaux  et d’institutions régionales, le musée Anne-de-Beaujeu a donc pu organiser cette exposition qui propose de découvrir ou de redécouvrir cette période, qui a donné naissance à de nombreux chefs-d’œuvre, signés par des artistes comme Laurent de la Hyre, Claude Vignon, Pierre Parrocel, Isaac Moillon, ou Rémy Vuibert, élève de Simon Vouet.

• La peinture en Bourbonnais au XVIIe siècle présente bien des tableaux inédits, la plupart n’ayant jamais été exposés et un certain nombre ayant été redécouverts ces dernières années. Quelques-uns ont bénéficié d’une restauration en amont de l’exposition. Véritable programme de réhabilitation d’un siècle peu considéré et d’un patrimoine souvent oublié au sein des édifices religieux, cette exposition redonnera tout son éclat à cette période de riche création.

• À travers 5 grandes thématiques, l’exposition mène le visiteur sur le chemin des Trésors baroques retrouvés de la peinture en Bourbonnais, en offrant une vision historique et géographique de la production artistique durant cette période. Sont ainsi abordés successivement : Le Bourbonnais au XVIIe siècle – Les commanditaires, entre piété et apparat – La circulation des œuvres et des artistes  (Paris – Bourbonnais) – Les peintres locaux –  Derrière les œuvres : l’atelier du peintre.

Savoir plus: Sur le site du musée Anne-de-Beaujeu, on pourra retrouver une présentation détaillée de l’exposition (onglet Dossier de presse) ainsi que le détail des animations proposées. 

Infos pratiques : Jusqu’en juin, l’exposition est visible du mardi au samedi (10 h 00 – 12 h 00 et 14 h 00 – 18 h 00), ainsi que les dimanches et jours fériés (14 h 00 – 18 h 00).

• UN LIVRE POUR  ACCOMPAGNER L’EXPOSITION

• À l’occasion de cette exposition, les éditions Faton viennent de publier, sous la direction de  Giulia Longo et de Guennola Thivolle, Trésors du baroque : la peinture en Bourbonnais  au XVIIè siècle (112 p, 70 illustration n-b  et en couleur, 26 €). L’ouvrage relié est préfacé par Claude Riboulet, président du conseil départemental de l’Allier.  “Le musée Anne-de-Beaujeu consacre sa nouvelle exposition à la commande artistique en Bourbonnais au XVIIe siècle, peut-on lire dans la notice de présentation. Période souvent moins considérée, le Seicento compte pourtant des trésors de la peinture dans cette province (…).  Grâce à des prêts d’institutions nationales et régionales, le musée Anne-de-Beaujeu propose de (re)découvrir cette période, qui a donné naissance à de nombreux chefs d’œuvre (…). Trésors du Baroque présente des tableaux inédits, plusieurs n’ont jamais été exposés et un certain nombre ont été redécouverts ces dernières années. Véritable programme de réhabilitation d’un siècle peu considéré, cette exposition permet de redonner son éclat à cette période riche de création”.

Feuilleter un extrait de  Trésors du baroque 

• On connaît déjà le thème de la future exposition temporaire  du Mab, en 2025… Elle sera consacrée à l‘âge du bronze, première période de la protohistoire. Le musée pourra largement puiser dans ses réserves  qui abritent, entre autres,  des pièces importantes telles que  ceintures, bracelets, mises au jours dans les environs de Jenzat, au cours des dernières années. L’exposition s’inscrira dans le cadre  de 2025, l’année de l’âge du bronze, à l’initiative de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives). 

LES EXPOSITIONS EN COURS …

JUSQU’AU 23 MARS

COULEURS LOCALES

À LA MÉDIATHÈQUE SAMUEL-PATY, À MOULINS

Du mercredi 6 au samedi 23 mars, à la médiathèque Samuel-Paty, à Moulins, Jacques Belgrand  qui est à la fois sculpteur, aquarelliste et membre de la Société moulinoise des Beaux-Arts, présente une exposition intitulée  Couleurs locales. On peut y voir ses œuvres inspirées du patrimoine bourbonnais,  Des aquarelles, essentiellement, mais aussi quelques pastels, gravures sur bois et sculptures : des églises (Neuvy, Châtel-de-Neuvre), des  châteaux  comme celui de Fourchaud ainsi que des œuvres présentant le  pont  Régemortes,  le vieux quartier de Moulins, le tout complété de quelques marines

JUSQU’AU 30 MARS

• LES SPAHIS (1834-1962)

À LA BIBLIOTHÈQUE DE SAINT-AMAND-MONTROND

• Après Les Zouaves, 1830-1962, le Cercle d’archéologie militaire du Saint-Amandois (Camsa) présente jusqu’au 30 mars une nouvelle exposition, à la bibliothèque municipale Isabel-Godin, à  Saint-Amand-Montrond . Elle a pour thème  Les Spahis (1834-1962), unités de cavalerie de l’armée d’Afrique. Cette exposition, qui est la 33ème organisée par le Camsa, a demandé plus de 18 mois préparation et elle a permis de réunir environ quatre cents objets tels que douille de lance-fusée, képi datant de 1925, uniformes et médailles ou encore  casque colonial et autre  sabre de cavalerie,

• La présentation a été pensée comme une frise chronologique : elle démarre avec les mamelouks et enchaîne sur le Second Empire, les campagnes africaines, la Première puis la Seconde Guerre mondiale, pour se conclure avec les guerres d’Indochine et d’Algérie. À l’origine, Les Spahis  étaient   un corps de cavalerie traditionnel du dey d’Alger. Ils  ont été intégrés à l’armée d’Afrique appartenant à l’armée de terre française, après la conquête de l’Algérie par la France. L’unité qui a compté plus de 4.000 cavaliers, était divisée en vingt escadrons. De nos jours, elle fait partie de la 6ème  brigade légère blindée, basée à Valence (Drôme).

JUSQU’AU 30 AVRIL

 • MUSIC-HALL ET CABARET

AU CENTRE NATIONAL DU COSTUME ET DE LA SCÈNE

• Music-hall et cabaret… Plumes strass  et paillettes à volonté…C’est le thème de la nouvelle exposition intitulée Cabarets !  qui reste visible  jusqu’au 30 avril 2024. Elle a déjà séduit un très large public, toutes générations confondues: en seulement deux mois, elle affichait déjà 10 000 visiteurs au compteur. Par ailleurs, elle a bénéficié d’une large couverture dans les médias nationaux. Le commissariat général est assuré par Annabel Poincheval, inspectrice de la création, directrice générale de la création artistique au ministère de la Culture, et par Delphine Pinasa, directrice du CNCS. La scénographie, conçue par François Gauthier-Lafaye,  entend proposer un écrin qui se veut « coloré, joyeux, inclusif, très ouvert destiné à mettre en valeur les costumes dans l’esprit du cabaret. Pour  Clément Vriet, assistant du scénographe,  “le cabaret est une forme d’art qui représente tous les corps, tous les genres” qu’il était donc indispensable de ”représenter dans toute sa diversité”.

 Les  visiteurs ont donc encore deux mois pour se plonger dans l’univers si particulier du  Music-hall,  dont les plus grandes (et belles)  heures  se situent entre la fin du XIXè siècle et la seconde guerre mondiale. Un genre qui a connu de nombreuses évolutions, depuis son apparition en Angleterre, avant de se propager sur le continent et particulièrement en France. Paris a alors vu fleurir une multitude de salles devenant des “temples” du genre et dont les noms sont passés à la postérité : le Moulin Rouge, le Casino de Paris, les Folies Bergère, l’Olympia, l’Alhambra, Bobino ou encore le Paradis latin. C’est tout cet univers que permet de faire revivre l’exposition, avec 120  costumes  présentés. Outre ceux provenant des grandes salles précitées, on pourra aussi voir des pièces provenant du Crazy Horse mais aussi de cabarets et de salles  de spectacle de travestis, tels que les célèbres Michou ou Madame Arthur.

• En mettant les plus grands cabarets parisiens au cœur de cette exposition, ses concepteurs ont voulu avant tout proposer “une exposition suffisamment évocatrice des différents espaces d’un cabaret”, à commencer par le foyer, l’espace d’accueil où les artistes viennent saluer le public. L’immersion dans l’univers des salles de spectacle débute dès l’escalier, avec une création artistique, d’immenses cache-tétons pailletés, objet emblématique du cabaret. Ensuite, on découvre “la loge, remplie de costumes encore suspendus, où les artistes se préparent avant de gagner le plateau, où on enfile chaussures, accessoires…” On peut y voir, pêle-mêle des perruques, un casque à pointe de soldat recouvert de plumes, ou encore des coiffes bigoudènes, prélude à la fameuse cape des Folies Bergère, évoquée plus haut.

• Le parcours se poursuit par la tournée des cabarets classiques, tels que  le Crazy Horse, le Paradis latin et d’autres, puis par des costumes de différents artistes indépendants, qui peuplent les nouveaux cabarets qualifiés “d’interdisciplinaires”. Comme dans tout spectacle, il faut un grand final : dans la fameuse salle 13, il a été “pensé comme un grand show mêlant cabaret classique et nouveau”. C’est l’occasion de découvrir ce qui est sans doute le clou de cette  exposition, fruit de plus de six mois de travail : un manteau d’escalier  d’une dimension exceptionnelle. Cette cape  mesurant 10 m sur 6 m, provient  de la revue – spectacle Nuits de folies, présentée en 2002 aux Folies Bergère. Cette année-là, le célèbre établissement parisien inauguré en  mai 1869 avait voulu renouer avec la grande tradition de la revue qui avait fait ses très riches heures.  Plumes et French Cancan occupaient une place de choix dans ce spectacle qui entendait rendre hommage à la Parisienne. Les 500 costumes, dont cette cape XXL,  étaient signés par le flamboyant David Belugou.

Accéder au parcours détaillé de la visite

Des vidéos ont été installées dans la plupart des salles, afin de donner à voir  ces costumes en mouvement. Les enfants n’ont pas été oubliés : un mini-cabaret a été reconstitué, leur  permettant  de comprendre ce que sont les  étapes successives dans la préparation d’un spectacle. Ils ont aussi la possibilité de  s’amuser en  reproduisant des figures de l’exposition sur une petite scène. Enfin,  grâce à un jeu de  cartes,  ils pourront retrouver des éléments disséminés dans l’exposition.

Infos pratiques : L’exposition Cabarets ! est visible au Centre national du costume et de la scène (Quartier Villars, route de Montilly à Moulins) jusqu’au mardi 30 avril 2024. Elle est ouverte tous les jours de 10 h 00 à 18 h 00. Contacts : Tél : 04.70.20.76.20 – mails : accueil@cncs.fr

CABARETS!   CEST AUSSI UN LIVRE ALBUM

POUR ACCOMPAGNER  ET PROLONGER L’EXPOSITION

• Comme lors de ses précédentes expositions, le CNCS a confié aux éditions Silvana editoriale la publication d’un  livre – album. Intitulé  Cabarets ! Revue de costume, il a été réalisé sous la direction de Delphine Pinasa et d’Annnabelle Poincheval (1 vol. relié, 174 p, 177  illustrations n-b et en en couleur, éd. Silvana editoriale, coll. Centre national du costume et de la scène,  27 €).

• Il est présenté ainsi par l’éditeur : « S’inscrivant à la fois dans l’histoire et le renouvellement permanent, le costume de cabaret participe amplement à véhiculer l’image de ces scènes colorées, foisonnantes et joyeuses que nous connaissons tous, au moins à travers les œuvres de peintres, illustrateurs, photographes. L’exposition “Cabarets !”  et ce catalogue portent un regard ouvert et curieux sur les scènes contemporaines des maisons historiques – Moulin Rouge, Crazy Horse, Lido, Paradis Latin, Chez Michou – mais aussi sur les artistes indépendants, créatures de la nuit, adeptes de l’effeuillage et autres spécialistes du travestissement, dont quelques égéries mondialement connues. Toutes et tous, de Montmartre à Bordeaux, de Rennes au Quartier latin, manifestent leur créativité, leur savoir-faire et leur inventivité à travers des silhouettes, matières et mélanges aussi variés que l’éventail des propositions scéniques : de la plume, du plastique, des paillettes, du feutre, de la soie, du tulle, de l’argile… Tout concourt au merveilleux, à l’étrange, à la curiosité. Pour composer cet ouvrage, divers spécialistes ont été sollicités autour du thème et sujet central qu’est le corps en jeu : au cabaret, le corps focalise toutes les attentions, à commencer par celle de le vêtir – ou le dévêtir – le transformer, le magnifier, donner à l’artiste l’aisance nécessaire à sa présence sur scène et au cœur du public. Il doit pouvoir briller, se révéler, performer dans un costume qui parfois le contraint. Métiers d’art, inventions, recherches et trouvailles ouvrent le champ de tous les possibles pour nous éblouir, mais aussi nous questionner sur nous-mêmes, sur notre rapport au monde et à l’autre à travers ces doubles étranges et fascinants qui peuplent les cabarets ».

JUSQU’AU 5 MAI

• PIERRE-NARCISSE GUÉRIN (1774-1833)

ARTISTE MAJEUR DU NÉO-CLASSICISME

AU MUSÉE MANDET, À RIOM

Le retour de Marcus Sextus

Jusqu’au 5 mai, le Musée Mandet, à Riom, présente une exposition intitulée  Pierre-Narcisse Guérin, artiste majeur du néo-classicisme. Né d’un père originaire de Lezoux dans le Puy-de-Dôme, Guérin fut élève de Jean-Baptiste Regnault dès 1790. Lauréat du Prix de Rome en 1797, son départ pour l’Italie fut repoussé à l’année 1803 pour des raisons politiques. Entre-temps, il reçut des éloges unanimes pour son célèbre tableau, Le Retour de Marcus Sextus”,  présenté au salon de 1799 et aujourd’hui conservé au musée du Louvre.

Phèdre et Hippolyte

• Les différents régimes politiques qui se succédèrent dans le premier tiers du XIXe siècle assurèrent au peintre un rôle de premier plan. Chevalier de la Légion d’Honneur après le succès de son tableau “Phèdre et Hippolyte” (1803), il fut élu à l’Institut des beaux-arts en 1815 avant d’être nommé directeur de l’Académie de France à Rome en 1822 et fait baron par le roi Charles X. Il a, par ailleurs,  été un  fin pédagogue : parmi ses élèves, on trouve plusieurs grands noms de la peinture comme Ary Scheffer, Théodore Géricault, Léon Cognet ou encore Eugène Delacroix. Pierre-Narcisse Guérin est décédé à Rome, en 1833, laissant inachevée sa grande composition sur la “ Mort de Priam”.

JUSQU’AU 24 MAI 

• LE TEMPS DE LA MÉRIDIENNE

AU MUSÉE BARGOIN,  À CLERMONT-FERRAND

• Le musée Bargoin propose jusqu’au 24 mai de découvrir l’exposition Le temps de la Méridienne, 5.000 ans d’histoire sous l’autoroute A75. Elle présente les découvertes archéologiques réalisées de 2018 à 2020 lors des travaux d’élargissement de l’autoroute A75 sur quatre sites : Pontcharaud à Clermont- Ferrand, Le Péretine et La Jonchère au Crest et Le Douleix à Veyre-Monton. Menées dans le cadre des opérations d’archéologie préventive, ces opérations de grande envergure ont permis de renouveler la connaissance de l’histoire du territoire sur 5 000 ans, du Néolithique à la période gauloise. Des vestiges inédits ont été mis au jour : des alignements de menhirs, des architectures funéraires méconnues, une immense tombe sous un cairn, …

• Environ 300 objets sont présentés ainsi que des vidéos, des maquettes et des vues 3D des tombes néolithiques. Le parcours chronologique permet de réaliser un véritable voyage dans le temps à la rencontre des anciens habitants de la région clermontoise. Enfin, un espace spécialement conçu pour les jeunes visiteurs leur permettra d’appréhender les divers métiers de l’archéologie, grâce à des manipulations et des expériences.

• Pour prolonger et approfondir les thèmes de  l’exposition, on pourra consulter 5000 ans d’histoire sous la Méridienne : Les fouilles de l’A75 au sud de Clermont-Ferrand,  l’ouvrage publié sous la direction de Fabien Delrieu et de Christophe Gilabert, par les éditions Bleu Autour  (210 p, illustrations en couleur, 25 €):  “ De remarquables ensembles funéraires préhistoriques et protohistoriques, des alignements de menhirs associés à une inédite stèle féminine datant du Néolithique… Les fouilles effectuées sur plus de 13 kilomètres au sud et à l’est de Clermont-Ferrand et liées à la mise à 2 x 3 voies de l’autoroute A75 ont permis la découverte de vestiges exceptionnels. Démontrant tout son intérêt scientifique et patrimonial, l’archéologie préventive révèle une occupation humaine longue, continue et d’une rare densité sur cet axe méridien au cours des cinq millénaires avant notre ère : depuis la Préhistoire jusqu’à la fin de l’indépendance gauloise, la région s’avère un carrefour majeur entre l’Europe continentale et la Méditerranée. Ce bel ouvrage est l’édifiant carnet de voyage des archéologues lancés sur les traces des Arvernes et des premières populations sédentaires qui les ont précédés à partir du début du Néolithique, il y a 7 000 ans.”

JUSQU’AU 16 JUIN

• “SCROGNEUGNEU, L’EXPOSITION LA PLUS MIEUX

AU MUSÉE DE L’ILLUSTRATION JEUNESSE

UN HOMMAGE  À PHILIPPE CORENTIN (1936-2022)

Jusqu’au 16 juin, le Musée de l’illustration jeunesse (MIJ), à Moulins (Allier), propose une  exposition intitulée  Scrogneugneu, l’exposition la plus mieux qui rend hommage à Philippe Corentin. Initialement programmée en 2020, elle avait dû être remise à plus tard pour cause de  Covid et de fermeture des musées. Entre temps, Philippe Corentin est décédé le 7 novembre 2022. Cette exposition en forme d’hommage à l’artiste et à son œuvre présente de nombreuses planches originales. Elle  permettra aux visiteurs  de s’immerger dans son univers artistique, tout en essayant de percer les secrets cachés dans ses réalisations. Ils  pourront aussi découvrir des représentations 3D des œuvres de Philippe Corentin.

• Pour monter l’exposition, le MIJ a pu s’appuyer sur une double  collaboration. D’abord celle  de la scénographe et designer  Juliette Laval : « Au début, explique-t-elle dans La Montagne (21/12), je ne connaissais pas cet auteur. Quand j’ai su que le musée m’avait choisi, je me suis plongé dans ses histoires et j’en suis tombée amoureuse. J’étais très touchée par les sujets qu’il abordait et de la manière dont il parlait aux enfants« . Ensuite, on a également  fait appel à l’art d’Alex Rochereau, qui “apporte un charme supplémentaire à l’exposition”.

• Au fil du parcours, grâce à deux interviews on pourra découvrir  la personnalité de  Philippe Corentin, “ un auteur qui ne cherchait pas la reconnaissance, mais qui était heureux que son art soit reconnu« , explique Emmanuelle Martinat-Dupré, responsable du MIJ. Elle souline que, malgré le côté enfantin de l’exposition, l’artiste traite de questions de société qui concernent tout le monde, comme l’impact écologique de chacun ou les violences intrafamiliales. L’exposition propose des jeux mis à disposition à destination des enfants, ainsi que des structures comme des bancs ou des commodes, qui ont toutes un rapport avec l’univers des livres de l’artiste. Des livres que l’on peut, par ailleurs, lire en cours de visite.

Savoir plus... Accéder au dossier de présentation  de l’exposition réalisé par du Musée de l’illustration jeunesse

Infos pratiques : Le MIJ est ouvert de 10 à 12 h 00 et de 14 à 18 h 00, du mardi au samedi.  Les dimanches et les jours fériés il est ouvert de 14 à 18 h 00. L’exposition fermera ses portes le 16 juin 2024.

JUSQU’AU 3 NOVEMBRE

DES CANAUX DANS LE CINÉMA FRANÇAIS

AU MUSÉE DU CANAL DE BERRY

• En s’appuyant sur une série de photographies, prêtées par le Musée de la batellerie et des voies navigables de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le Musée du canal de Berry présente à Audes, jusqu’au 2 novembre 2024 une exposition intitulée Les canaux dans le cinéma français. Dès sa mise au point par les frères Lumière en 1895, le cinéma a eu pour vocation de décrire son époque en filmant par exemple  L’arrivée d’un train en gare de La Ciotat ou La sortie de l’usine Lumière à Lyon. C’est donc tout naturellement que le septième art s’est intéressé au monde des canaux.

• S’ils ont été une source d’inspiration pour des écrivains comme Georges Simenon ou Marcel Achard, les canaux présents sur une grande partie du territoire de France ont donc servi de décors à  des films devenus  mythiques, tels que Hôtel du Nord avec Arletty et Louis Jouvet (“Atmosphère, Atmosphère ! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ?”) , La Veuve Couderc (avec Alain Delon et Simone Signoret), Le Baron de l’écluse (avec Jean Gabin) ou encore l’Atalante de Jean Vigo (avec Michel Simon).

• L’exposition  qui restera  visible durant toute la saison,  aux heures d’ouverture du Musée du canal de Berry, emmène les visiteurs au bord des canaux où les épisodes se succèdent d’un siècle à l’autre “en passant les écluses du temps avec la lenteur des eaux qui s’y écoulent”. Au cours de la visite, on s’amuse, d’un reportage à l’autre, à découvrir les louvoiements dans l’écriture que Georges Simenon et Marcel Achard imposent à leurs souvenirs.

• HISTORIAL DU PAYSAN SOLDAT

SPORTS EN GUERRE (1914-1918)

ET 1944 : LA LIBÉRATION

• L’historial du Paysan soldat à Fleuriel,  rouvrira ses portes le 13 avril pour une nouvelle saison qui se terminera le  11 novembre. Durant ces 7 mois, le programme que propose l’Historial sera particulièrement riche : outre l’exposition permanente sur Le monde rural à l’épreuve de la guerre, deux expositions temporaires seront dévoilées : Sports en guerre (1914-1918) et  1944 : la libération (Mémorial du Corgenay). S’y ajouteront de nombreuses activités et trois conférences présentées par des spécialistes de la question des sports en temps de guerre. Passage en revue…

◘ LE MONDE RURAL À L’ÉPREUVE DE LA GUERRE

• D’abord, l’exposition permanente Le monde rural à l’épreuve de la guerre…  À la veille de la Première Guerre mondiale, l’agriculture est le secteur d’emploi le plus important en France. Lorsque le tocsin sonne dans les campagnes le 1er août 1914, les paysans sont en pleine moisson. Beaucoup ne pourront pas terminer leurs travaux, car, dès le lendemain de l’annonce de la mobilisation générale, des centaines de milliers d’hommes doivent partir pour le front. Arrachés à leur famille, à leur travail et à leurs racines, les paysans vont payer un lourd tribut, d’autant qu’ils se retrouvent  souvent en première ligne.

• Pendant ce temps, les familles, qui sont restées à l’arrière, ont également contribué à l’effort de guerre en travaillant dans les champs, dans les usines et dans les hôpitaux. Tous ces aspects sont abordés dans le parcours permanent organisé de façon chronologique et thématique, à travers les trois salles où sont rassemblés divers objets, archives et témoignages retraçant ainsi le quotidien vécu parle monde rural pendant quatre terribles années.

◘ SPORTS EN GUERRE – 1914-1918

• Ensuite, l’exposition temporaire  Sport en guerre – 1914-1918 … Même si, à première vue, les termes sport et guerre ne semblent guère avoir de lien direct, il n’empêche que depuis  la préparation du citoyen-soldat jusqu’au développement du football au contact des troupes britanniques, alors que de grands champions  de l’athlétisme et du cyclisme, tels que  Bouin, Faber, Lapize ou  Boyau tombent sur les champs de bataille, le sport touche tout-à-coup l’ensemble de la jeunesse mobilisée. Des soldats dont on exige continuellement qu’ils aillent “Plus vite. Plus haut. Plus fort”, dans un conflit qui s’éternise. Le sport est censé permettre au soldat d’être plus endurant, plus rapide, et même plus svelte, la propagande s’attachant  à louer les vertus du soldat sportif. Difficile pourtant d’y croire quand, au fil des années, nombreux sont les champions  réputés qui tombent au champ d’honneur ?

•  Quant au Poilu “ordinaire”, il ne se gêne pas pour  railler  son terrible vécu qu’il rapproche des activités sportives : la natation dans la boue des tranchées, les poids sous le lourd barda du soldat… Au-delà de son côté utilitaire, le sport constitue aussi pour le Poilu un moment de  détente. Le temps d’un match entre régiments ou même entre soldats alliés, on oublie ce qu’Henri Desgranges avait appelé  le  Grand match, dans son éditorial du 4 août 1914, à la une du quotidien sportif  L’Auto. C’est un temps de cohésion durant lequel, même la hiérarchie militaire laisse place à la hiérarchie du terrain… Un sujet passionnant dont les historiens, à l’image de Paul Dietschy, commissaire de l’exposition, se sont emparés depuis une vingtaine d’année.

◘ 1944 : LA LIBÉRATION

• Enfin, l’exposition 1944 : La Libération qui s’inscrit dans le cadre des grandes cérémonies destinées à marquer, à la fois, le 80ème anniversaire du débarquement de Normandie, à partir du 6 juin 1944, et la libération progressive du territoire français.

◘ AUTOUR DES EXPOSITIONS

DES DATES À NOTER…

• Le 12 avril, après le vernissage de l’exposition temporaire et l’inauguration de la nouvelle salle multifonctions,  Paul Dietschy, commissaire de l’exposition temporaire et  professeur d’Histoire contemporaine à l’Université de Franche-Comté, présentera une conférence sur  Le sport et la Grande Guerre.

• Autre conférence sur le thème des sports, celle que présentera, le 28 juin, Jean-Paul Bourgier.  Intitulée 1919 – Le Tour renaît de l’enfer  elle sera centrée sur la saison cycliste 1919, l’année de la renaissance du  Tour de France après une longue parenthèse de six années. Ce Tour 1919 sera d’ailleurs celui de l’invention du symbolique maillot jaune. En  s’appuyant sur la presse de l’époque, locale ou sportive, le conférencier expliquera  comment le sport cycliste a pu renaître des cendres de la guerre, avec notamment la création du Circuit cycliste des Champs de bataille. Ce sera l’occasion de porter une attention plus particulière aux épreuves cyclistes belges puis au Tour d’Italie et, bien sûr, au Tour de France…

• Entre ces deux conférences, le 22 juin sera pour l’Historial le jour choisi pour  la célébration du 80ème  anniversaire du débarquement en Normandie, en   même temps que sera officiellement inaugurée l’exposition 1944-La libération, du Mémorial du Corgenay. Enfin, le 9 novembre, deux jours jours avant la fermeture  Camille Morata docteur en Histoire contemporaine donnera une dernière  conférence  intitulée  De la médaille à la mitraille: Commémorer les sportifs tombés au champ d’honneur. 

• CENTRE NATIONAL DU COSTUME ET DE LA SCÈNE

PLANÈTE(S) DÉCOUFLÉ À PARTIR DU 25 MAI

• Après Cabarets, le CNCS se mettra à l’heure des jeux  olympiques de Paris 2024, avec sa nouvelle exposition “Planète(s) Decouflé !”, qui sera visible du  25 mai jusqu’au 3 novembre. Le commissariat de l’exposition sera assuré par l’artiste italien Marco Mencacci et l’écrivain Philippe Noisette,  le duo qui avait déjà supervisé Couturiers de la danse. Elle présentera 200 costumes  de scène créés par Philippe Decouflé  et une salle sera entièrement consacrée à ceux qui avaient été conçus spécialement pour les Jeux olympiques d’hiver d’Albertville, en 1992. On se souvient que le chorégraphe avait transformé la cérémonie à rayonnement mondial, vue par au moins deux milliards de téléspectateurs,  en une fête poétique, artistique, haute en couleur. Le spectacle de rêve et d’imagination débridée, convoquant le monde de la danse, du cirque et même des arts forains, avait alors mobilisé quelque 3.000 artistes professionnels et amateurs. Le 19 mai, quelques jours avant l’ouverture de l’exposition,  la compagnie de Philippe Découflé,  présentera “Stéréo” à l’Opéra de Vichy.

Philippe Decouflé, chorégraphe majeur de la nouvelle vague française de la fin des années 80, à la carrière internationale, n’a cessé de créer des univers à mi-chemin de la danse, du cinéma et du dessin animé vivant. Chacune de ses productions révèle des mondes burlesques, fantastiques. Outre les costumes conservés par le CNCS, l’exposition présentera des archives vidéo, des dessins, des clips et des films. Près de 200 pièces permettront d’explorer toutes les facettes de l’artiste, ses productions pour sa compagnie DCA, mais aussi pour le Crazy Horse, ou encore, le Cirque du soleil. 

• Et après ?… Pour 2025, le CNCS prépare déjà une exposition avec Christian Lacroix. En 2007, le public avait pu découvrir Christian Lacroix, costumier, alors qu’il était encore à la tête de sa maison de couture. Depuis, le créateur continue de concevoir des costumes pour les plus grandes scènes européennes, ce qui valait bien une nouvelle exposition, d’autant que le CNCS dispose de ses archives, avec ses correspondances, ses croquis et les magazines qui l’inspirent.

• MUSÉE DE LA VISITATION DE MOULINS

LA FINE FLEUR DE LA BRODERIE

• La prochaine exposition temporaire du musée de la Visitation de Moulins, qui sera présentée à partir du mois de mai,  sera consacrée à La fine fleur de la broderie.  Depuis celle qui avait été dédiée à cet art en 2009, le musée a reçu en dépôt de très nombreux objets brodés, ornés de motifs floraux. 150 pièces  toutes inédites et datant de la période  du XVIè siècle à la seconde moitié du XXè siècle seront exposées. On pourra y voir des vêtements liturgiques mais aussi des éléments  de mobiliers ou de vestiaires civils. Comme pour les précédentes expositions,  un livre intitulé La fine fleur de la broderie sera publié.

• Tout en revenant sur les origines de cette mode dans la Renaissance puis dans les Florilèges du XVIIè siècle, il montrera également comment les Visitandines s’en sont emparé, notamment lors de la canonisation de François de Sales, leur fondateur, en 1665. À cette époque, le décor floral a connu son apogée dans la mode civile avec différentes déclinaisons : vêtements, mobilier, vase et orfèvrerie. Dans les périodes suivantes,  les visitandines conserveront leur attachement à ces décors.

• Si vous avez manqué une des expositions temporaires du Musée de la Visitation… Entre Splendeurs dévoilées, cinq siècles d’art à Moulins (2007) et La nouvelle Artémise, Marie-Félice Orsini, duchesse de Montmorency (2023) le Musée de la Visitation a publié 17 ouvrages accompagnant  ses expositions successives. La plupart d’entre eux sont encore disponibles sur le site du Musée de la visitation.

•  MUSÉE DES ARTS  D’AFRIQUE  ET D’ASIE, À VICHY

TROIS  EXPOSITIONS À PARTIR DU 20 AVRIL

◘ L’ART EN EXIL : HÀM NGHI

 PRINCE D’ANNAM (1871-1944)

• Du 20 avril au 3 novembre, le  Musée des arts d’Afrique et d’Asie présentera une exposition intitulée L’art en exil : Hàm Nghi, prince d’Annam (1871-1944).  Lors de la colonisation de l’Indochine par la France, Hàm Nghi, Empereur d’Annam fut fait prisonnier en  1884, et envoyé à Alger, en tant que prisonnier politique,  à partir de 1889. Exilé, déchu de son titre d’empereur, il parvint à se réinventer un espace de liberté à travers la création artistique.

• Formé aux beaux-arts par des peintres et sculpteurs français, il est le premier artiste vietnamien moderne. Appelé le Prince d’Annam, il a séjourné régulièrement en métropole où il a pu côtoyer les milieux intellectuels et artistiques de son temps. Son œuvre a été  influencée par l’impressionnisme, le postimpressionnisme et par Auguste Rodin, dont il a été  l’élève. Dès 1893, tous les deux ans, il est venu  en cure  à Vichy ou  la villa Le Prince d’Annam porte son nom. Aujourd’hui, Hàm Nghi est toujours célébré au Vietnam, en tant qu’incarnation de la résistance anticoloniale menée  contre la France, à la fin du XIXè siècle.

Hàm Nghi, à El Biar (Algérie)

• À travers ses peintures et  ses sculptures, l’exposition retrace le parcours singulier d’un artiste. Ses objets personnels et sa correspondance témoignent d’un univers intime mais toujours traversé par le contexte historique, celui de la France coloniale des XIXè et XXè siècles. L’exposition s’appuie sur les travaux d’Amandine Dabat qui en est la commissaire. Elle est l’auteure d’une thèse de doctorat soutenue en 2015 et publiée en 2019, portant sur la vie et la production artistique de Hàm Nghi dont elle est l’arrière-arrière-petite-fille.

• Certains traits de l’histoire de Hàm Nghi sont communs à toutes les migrations : l’angoisse et le traumatisme de quitter son pays ; l’obligation de se reconstruire dans un nouvel environnement, comme ce fut le cas à la fin de la guerre d’Indochine. Elle entraîna après 1954  des flux de migrations vers la métropole, notamment à Noyant-d’Allier. L’ancienne cité minière abrita alors près de 5 000 personnes dans les corons désaffectés.  Un accueil temporaire qui allait devenir  définitif pour certaines familles. La diaspora vietnamienne en France compte aujourd’hui environ 300 000 personnes.

Savoir plus : En attendant l’ouverture de l’exposition, on pourra consulter les deux ouvrages d’Amandine Dabat, spécialiste d’Hàm Nghi et commissaire de l’exposition :

• Hàm Nghi, empereur en exil, artiste à Alger (450 p, illustrations, éd. Sorbonne université presses, 2019, 35 €)

• Hàm Nghi, Prince d’Annam (1871-1944). L’art en exil (120 p, 85 illustrations en couleur, éd. Silvna editorial, 2022,  20 €).

 ◘ MISSION PROTECTION

• Deux autres expositions  seront visibles  aux  mêmes dates. Ce sera d’abord Mission protection.  Les visiteurs  pourront expérimenter, dans une scénographie interactive, la dimension universelle de l’exposition. C’est un voyage à travers différentes civilisations, anciennes et contemporaines, d’Afrique et d’Asie : Chine, Inde, Japon, Népal, Indonésie, Philippines, Madagascar, Ethiopie, R.D. du Congo, Gabon, Cameroun, Nigeria, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Algérie, Niger.

◘ LE MUSÉE A CENT ANS

• Ensuite fin, pour celles et ceux qui l’auraient manquée, le Musée des arts d’Afrique et d’Asie présentera, à nouveau, l’exposition Le Musée a 100 ans. Une histoire qui débute en  1922,  avec la création par Henri Watthé de l’association La Maison du Missionnaire, qui se donne alors pour objectif d’héberger et d’obtenir des soins thermaux gratuits pour les missionnaires catholiques.

• À la demande de la métropole, les missionnaires collectent des objets, sur les deux continents où ils officient. C’est  ce qui va conduire à la  naissance des musées missionnaires, dont celui de Vichy qui devient la vitrine de l’association. Le fonds des collections, riche de 4 000 pièces,  est constitué de 1922 à 1940. Tout en servant le discours de l’époque, ils  montrent le travail des missionnaires et vise à convaincre les visiteurs d’aider l’œuvre. L’exposition se présente  comme  une évocation des premières installations du musée avec la disposition des objets, les courriers des donateurs et les anciens cartels des objets, à la rédaction parfois approximatives ou erronée.

• Le choix des objets qui  est tout sauf  improvisé,   révèle une vision particulière. Les arts du continent africain sont illustrés par les fétiches c’est-à-dire les objets sacrés. Il s’agissait pour les missionnaires de rapporter des témoins matériels des autres religions pour attester des progrès de l’évangélisation. Pour les œuvres asiatiques, le choix  montre un intérêt pour les matériaux précieux (porcelaine, bois laqué, soie brodée…) et pour les techniques de fabrication.  On peut aussi voir aussi des statuettes de divinités et des exemples de “l’accommodation, une tradition missionnaire qui consistait à s’intégrer à une culture, en reprenant ses coutumes, son costume. Enfin, on pourra découvrir  d’autres objets lointains comme le piranha d’Amazonie ou  les mocassins des indiens iroquois du Canada, démontrant  que  les missionnaires, au nom de leur vocation, sont allés au bout du monde.

• MUSÉE DU BÂTIMENT  DE MOULINS 

UNE NOUVELLE EXPOSITION À PARTIR DU 15 MAI

• L’association du Musée du bâtiment, qui gère le musée éponyme situé dans le centre historique de Moulins, fêtera ses 30 ans en 2025…En attendant, ses responsables espèrent  que 2024 et sa nouvelle exposition  fera oublier 2023, année difficile. L’exposition 2023 sur le Tour de France  ne s’est pas révélée porteuse en n’attirant  que 1 300 visiteurs. Un chiffre décevant par rapport aux  objectifs affichés, alors que les frais d’organisation se sont montés à plus de 5 000 €. L’entrée gratuite ou à 1 € ne couvrant pas les frais, il a fallu piocher dans les réserves. En 2024, le Musée du bâtiment va donc mettre en place une  tarification sur libre participation, avec l’espoir que certains visiteurs sauront se montrer généreux.

• Vintage et nostalgie des Trente Glorieuses seront au cœur de la nouvelle exposition intitulée  De l’ustensile à l’agréable, objets du quotidien 1945-1975, que l’on pourra  découvrir à partir du 15 mai. Postes radio ou télé avec caissons en bois, réveil Jaz, machines à écrire, appareils photographiques Instamatic devraient réveiller souvenirs et nostalgie d’une époque révolue. C’est Jean-Michel Huguet qui en sera le commissaire.

• Du côté des  salles d’exposition permanente, des travaux ont permis d’intégrer de précédentes donations. On peut ainsi découvrir  une salle dédiée à un bureau d’architecte grâce au fonds J-M Monier.   On doit à ce dernier de  nombreux bâtiments construits dans l’agglomération moulinoise, entre 1955 et 1985, tels que l’église des Bataillots à Yzeure et les grands ensembles du Pré Bercy à Avermes. La salle de topographie a été réorganisée  autour du fonds de Courtinat, ainsi que la salle plâtrerie-peinture,  ce qui a permis d’y intégrer le fonds de l’ancienne entreprise Cimetière, de Bourbon-Lancy. Enfin, depuis l’an dernier, des audio-guides ont été mis en service. Ils permettent une visite interactive avec une cinquantaine d’objets exposés dotés d’un QR Code à scanner. Une nouveauté qui a donné des retours très positifs de la part des visiteurs.

EN BREF…

• À partir du 13 avril, date de sa réouverture, l’historial du Paysan-soldat, à Fleuriel, présentera sa nouvelle exposition temporaire qui aura pour thème “1914-1918: le sport en guerre”. Elle restera visible jusqu’en novembre 2024. Vu du Bourbonnais aura l’occasion d’y revenir.

HISTOIRE

• L’INSTITUT D’HISTOIRE SOCIALE DU BOURBONNAIS

UN RICHE FONDS D’ARCHIVES SYNDICALES

• L’Institut d’histoire sociale (IHS) du Bourbonnais, créé en 2002 et  présidé par Michel Depresles, s’est donné pour objectif de collecter et de conserver les archives des unions locales de la CGT, de l’union départementale, mais aussi des syndicats d’entreprises, fermées ou toujours existantes, des chaussures Bally Moulins à la fonderie de Sept-Fons à Dompierre. Selon  un inventaire  dressé en  février 2024, le fonds recèle 15.700 photos, 2.450 affiches, 160 banderoles. Il faut y ajouter 200 mètres linéaires de documents et tracts ainsi que 37 drapeaux et bannières, dont 10 ont été inscrits à l’inventaire des Monuments historiques, grâce au travail de Guennola Thivolle. Le plus ancien document datant  de 1876 est un registre des mineurs de Buxières-les-Mines, avec les noms, les missions et les salaires,

Les grèves de 1936 à la Sagem (Domérat)

• L’institut  est aujourd’hui hébergé rue de Paris,  dans le bâtiment qui abritait jadis la bibliothèque départementale, qui a migré dans des locaux neufs, à Coulandon, en 2011. Grâce à l’appui de  Jean-Paul Dufrègne, qui  était alors président (PCF) du conseil général de l’Allier, l’IHS a donc pu transférer ses archives rue de Paris. Si l’espace dévolu s’avère suffisant, pour l’instant, les bénévoles de  l’institut doivent affronter de nouveaux défis. Malgré une méthodologie d’inventaire stricte et un matériel sophistiqué,  se pose le problème de l’hygrométrie pour assurer la bonne conservation des documents et, malgré la numérisation qui a été entreprise, les archives ne sont pas accessibles sur Internet. Il est donc “impossible d’ouvrir les archives numérisées aux chercheurs qui ne pourraient se déplacer”, déplore Jean-Noël Dutheil, secrétaire de l’IHS.

Contre la fermeture de l’usine Rousseau (1982)

• Dans un premier temps, un dépôt  des 2 000 cartons de documents aux Archives départementales  a pu être envisagé, mais celles-ci sont déjà quasiment saturées. Autre solution avancée : faire du local actuel une annexe des Archives départementales. Une idée que les services du Département réfutent en évoquant plutôt une optimisation de l’espace des AD à Yzeure.  En attendant, l’Institut continue à recevoir des documents syndicaux comme ceux de la Pénitentiaire, le local syndical de la prison ayant  dû être vidé rapidement comme ce fut le cas pour EDF, avec la construction de nouveaux locaux.

Infos pratiques : L’Institut d’histoire sociale du Bourbonnais (20 rue de Paris-  03000 Moulins)  est ouvert les lundis après-midi, de 13 h 30 à 16 heures, pour la consultation et la réception de documents. Contact : Monique Berthon : Tél : 06.30.08.43.16.

• UN NOUVEAU LIVRE DE JEAN MONCELON

SUR LES CHANTIERS DE JEUNESSE

• Après son exposition présentée en février sur  “les âges de la vie  ou les rites de passage et leurs représentations symboliques dans  la société rurale du centre de la France, au XIXè siècle et au début du XXè siècle”, Beaune Accueille au fil du temps ne chôme pas. L’association vient de publier un nouveau  livre de l’universitaire Jean Moncelon. Intitulé Les chantiers de la  jeunesse (1940-1944): Jeunes à l’entraînement spécial. Le groupe Mermoz de Beaune d’Allier, il fait suite à un premier livre  sorti en 2019 qui traitait du même thème, à travers L’exemple du groupement Charles de Foucauld de Montmarault. Nés de la défaite de juin 1940, les Chantiers ne concernaient à l’origine  que les jeunes soldats n’ayant pas pris part aux combats. Il s’agissait de les occuper à divers travaux dans des forêts, des stades, des camps, voire à la construction de maisons.  C’est à partir de 1941 que les chantiers sont devenus obligatoires, avec une durée de 8 mois, pour tous les jeunes de la zone libre.

• Dans ce livre de 120 pages, Jean Moncelon s’est plus particulièrement intéressé au groupe Mermoz, installé à Beaune d’Allier, près de l’étang du Rivalais. Comptant 200 membres, issus de l’Allier, de la Creuse, du Cher et de la région de Saint-Étienne, le groupe avait pour devise « Je parviendrai ». Sa particularité était d’accueillir  des jeunes qui auraient été réformés pour le service militaire mais que l’on envoyait là pour « se refaire une santé », en suivant un « entraînement spécial » : ils étaient ainsi mieux nourris que leurs camarades en bonne santé et les travaux qu’ils accomplissaient étaient moins durs. Ils bénéficiaient aussi de visites médicales régulières. Leur principale tâche consistait  a cultiver 35 ha de terres et à exploiter deux fermes.

• La seconde partie du livre s’intéresse aux jeunes Beaunois en bonne santé qui ont été envoyés à Mézières-en-Brenne (groupement 34).  Jean Moncelon en a  repéré 5, parmi lesquels Alexandre Guillet, « garçon franc, loyal, honnête et déterminé (qui) a monté  tous les grades pour devenir chef d’équipe ».  Dans cette commune de l’Indre, pas de travaux forestiers, mais « la remise en état d’une région complètement à l’abandon, avec ses terres délaissées et ses fermes misérables ».  Ils s’occupaient aussi  d’une centaine de chevaux.

Infos pratiques: Le livre de Jean Moncelon est disponible auprès de l’association Beaune accueille au fil du temps

 

PATRIMOINE

SALON DES PATRIMOINES BOURBONNAIS:

SUCCÈS CONFIRMÉ POUR LA TROISIÈME ÉDITION

• Succès confirmé pour la 3ème édition du Salon des patrimoines bourbonnais qui s’est tenu au Centre Athanor de Montluçon, les  24 et 25 février. Après Moulins en 2022 (60 exposants et 2 000 visiteurs) et Vichy en 2023 (100 exposants et 4 000 visiteurs), les organisateurs ont comptabilisé 4 200 visiteurs. Cette édition qui comptait 154 stands,  proposait des visites programmées  hors les murs, à la découverte du patrimoine local : Les hôtels nobles de Montluçon –  La cité médiévale de Montluçon – Le théâtre de Néris-les-Bains. Plusieurs tables rondes ont ponctué ces deux journées autour de deux grandes thématiques : Les jeunes et le patrimoine (Les écoles s’engagent et La transmission des savoir-faire), Des outils pour mieux gérer nos patrimoines (Comment inventorier nos patrimoines ? et Le digital, nouvel outil au service des patrimoines).

• Frédéric Laporte,  maire de Montluçon, a présenté une conférence sur le thème de  Montluçon et son patrimoine  dans le projet Montluçon 2035. L’objectif était d’abord de faire connaître l’histoire de la ville, des origines à nos jours, avec deux temps forts : l’époque médiévale et la révolution industrielle. Il a ensuite insisté sur les deux éléments forts du patrimoine avec le projet de créer  un musée dans le château des ducs de Bourbon et la restauration de l’hôtel de ville. Deux chantiers financièrement lourds, estimés respectivement à 2,9 M€ et 7,8 M€. Il n’est pas question pour autant d’oublier le volet industriel du patrimoine. L’élu a annoncé, dans la presse, qu’un parcours industriel reliant les anciens sites des usines pourrait voir le jour, en partenariat avec le CRAIUM qui œuvre depuis plus de 30 ans à la sauvegarde d’éléments de ce patrimoine.

• ENCORE DES  PROJETS D’AGRANDISSEMENTS

 AU CNCS DANS LES ANNÉES À VENIR

• L’année 2023 a été marquée pour le CNCS  par l’ouverture en avril  de son  nouvel espace, La scène. C’était  l’aboutissement d’un chantier de plus de trente mois, le tout dans un  contexte de crise sanitaire. Selon Delphine Pinasa, directrice du CNCS,  du côté du public, “les retours sont très positifs et  l’aspect pédagogique est apprécié ”.

• L’autre grande nouveauté de 2023, c’est la création d’un espace, à la pointe de la technologie, dédié aux réserves. Considéré comme un outil exceptionnel, il permettra de poursuivre l’enrichissement permanent des collections en mettant fin aux problèmes de saturation que connaissait le CNCS. À l’origine, les collections du musée provenaient des dépôts effectués par les trois institutions fondatrices : la Bibliothèque nationale de France, la Comédie-Française et l’Opéra national de Paris. Depuis, elles se sont enrichies au point de rassembler aujourd’hui plus de 10.000 costumes et de nombreux accessoires, soit environ 23.000 pièces. Et le mouvement est loin de s’arrêter. La conservation de ce véritable trésor nécessite d’abord un inventaire précis avec photos de chaque pièce d’un costume, description détaillée et constat de l’état. S’y ajoute un indispensable plan de sauvegarde des collections élaboré avec les pompiers.

◘ TROIS BÂTIMENTS   À  AMÉNAGER

• Après ces deux ouvertures, la tâche est loin d’être achevée, avec trois bâtiments qui sont situés à l’opposé du bâtiment principal et qui restent encore à aménager. Ils pourraient permettre  de “travailler sur la transmission”, notamment en mettant en place différents formats sur la question des collections et de  la conservation des costumes, à la fois pour un public scolaire et pour tout public. Ce serait aussi un lieu de résidences d’artistes. Lors de sa visite à Moulins, le 27 novembre, la ministre de la culture Rima Abdul Malak, remplacée depuis par Rachida Dati, avait annoncé que ce projet d’extension serait soutenu par le ministère, en raison de sa dimension formation, dans la mesure où il n’en existe pas associant costume et scénographie. De quoi “continuer dans la vocation de ce lieu comme catalyseur des métiers d’art tournant autour des arts de la scène et comme poumon pour tout un réseau d’artisans locaux et régionaux ”.

◘ DES PRÊTS DE PIÈCES À DESTINATION
DES GRANDS MUSÉES,  EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER

• Une des autres activités du CNCS,  qui contribue à son rayonnement, consiste dans le prêt de pièces. Après ceux effectués  au Louvre Lens pour l’exposition Animaux fantastiques, qui a fermé ses portes le 24 janvier,  une quinzaine de costumes ont rejoint le  château d’Azay-le-Rideau  pour une expo sur les contes de fée (visible de juin à  novembre 2024), tandis que  8 autres costumes ont été prêtés au Musée de l’Armée, aux Invalides, pour l’exposition Duels. L’art du combat, que l’on pourra découvrir du 24 avril au 18 août 2024. Enfin, le CNCS va  prêter au musée du Louvre des costumes de l’opéra italien Rigoletto pour l’exposition “Figures du fou” qui sera ouverte du 16 octobre 2024 au 3 février 2025. Au-delà des seuls musées hexagonaux, les costumes du CNCS  participent aussi à des expositions à l’étranger : à Milan pour une exposition sur l’artiste Leonor Fini, et à New York pour une exposition sur Sonia Delaunay, présentée jusqu’en juillet, au Bard Graduate Center.

• EN VADROUILLE,  LA VIE DE CHÂTEAUEN BOURBONNAIS

POUR INAUGURER SA QUATRIÈME SAISON

Le château de La Palice

• Le 2 mars, pour inaugurer sa quatrième saison, l’émission En vadrouille. La vie de château, présentée par Loïc Ballet (France 3 Auvergne – Rhône-Alpes) a fait étape dans l’Allier. Il a d’abord été reçu par  Charles-Henri de Bourbon  Lobcowicz sur le perron du Grand Fourchaud et la visite s’est poursuivie, dans une ambiance mêlant humour et décontraction, par les châteaux de Bostz et du Vieux Bostz. On a pu voir, au passage,  l’ultime photo de Sissi,  l’impératrice d’Autriche, prise  à Genève, le 10 septembre 1898, “trois minutes avant qu’elle ne traverse la rue  et ne soit poignardée”. 

• L’émission s’est  poursuivie par  un arrêt à Venas, pour y découvrir Chop et sa fameuse maison “couleur du temps”, avant de prendre la direction du  château de Peufeilhoux, propriété de Claude Thévenin. Ultime étape : le château de La Palice, propriété de la famille de Chabannes depuis  six siècles,  ouvert au public depuis 1952. L’émission est visible en replay, sur France.tv, jusqu’au 30 juin.

• ALINE ET LES ARGENTEURS

DES PROJETS À COURT, À MOYEN ET À LONG TERME

• Depuis sa création en  2020, à l’initiative de Nathalie Pasquier et de Patrick Richard, l’association Aline et les argenteurs s’est donné pour objectif de sauvegarder  et de valoriser le patrimoine Photographique du  fonds Aline Héraudet. Née en 1936, cette dernière a vécu à Ainay-le-Château, où son père l’avait initiée très jeune à la photographie. Dans les années 1960, celle qui était alors l’une des rares femmes photographes, avait ouvert une galerie et un studio, à l’angle de la rue de l’Horloge et de la  Grand’rue. Elle a parcouru en tout sens le pays et la forêt de Tronçais qui constituent une part très importante de  son fonds.

• C’est dans ce bâtiment du XVIIè siècle que l’association a élu domicile. Après sa disparition, survenue en  2003,  son unique héritière a choisi de transmettre en 2018 son patrimoine photographique aux fondateurs de l’association Aline et les argenteurs. Ils ont, depuis six ans,  exploré ce trésor composé de plaques de verre,  de films, de tirages papier et de pellicules, tout en entamant un travail de classement et d’identification (date, lieu, personnages…). En même temps, plusieurs expositions ont été organisées.

• Pour l’heure, l’urgence est d’entreprendre la rénovation complète du siège de l’association, le froid et l’humidité des lieux n’étant pas propices à une bonne conservation des photos. Un chantier estimé à au moins 300 000 € et pour lequel l’association doit s’engager à hauteur de 20%  À terme, l’idée serait de créer  un centre départemental de la photographie argentique.  Une idée qui n’a pas laissé indifférent Christophe de Contenson, conseiller départemental qui a visité les lieux. Reconnue d’utilité publique, l’association  peut recevoir des dons et legs. Elle a également lancé un financement participatif via le site  spécialisé Hello Asso.

Contacts : Aline et les argenteurs : 2 Grand’rue – 03360 Ainay-le-Château – Tél : 06 47 01 05 92 – Mail : aline.argenteurs@orange.fr.

• UNE ÉTUDE EN VUE DE LA   RESTAURATION

DE L’ÉGLISE  SAINT-PLACIDE, À SAINT PLAISIR

La restauration de l’église romane Saint-Placide, située au cœur du bourg de Saint-Plaisir, pourrait débuter en 2025…à condition que les financements suivent. Un chantier gigantesque à l’échelle de la commune qui est estimé aux environs de 2,3 M€ et qui nécessitera au moins une année de bouclage pour le budget. Classée MH en 1926, elle  est fermée au public  depuis 2008 pour des raisons de sécurité .

• Le premier acte consistera dans la réfection de la toiture du clocher, ce qui devrait permettre de déposer la cloche et de  supprimer sa fêlure, avant de la remonter.  Datant de 1626, elle constitue un élément majeur  du patrimoine historique communal.   Autres travaux indispensables : l’élimination des sources d’humidité du monument, ainsi que les purges des remontées de sels constatées dans les peintures. Bien que l’église date du XIIIè  siècle, ses peintures intérieures sont plus récentes : le chœur et l’aile Est ont été peints au XVIIIè  siècle, alors que le reste de l’édifice, assez cohérent, ne date que du XIXè  siècle. L’ensemble des travaux de purge, d’assainissement et de désalinisation à l’intérieur, sans oublier la réalisation de  solins à l’extérieur pourraient être accomplis en 2025 .

• L’EGLISE SAINT-CLÉMENT D’ESPINASSE-VOZELLE

À NOUVEAU FERMÉE AU CULTE ET AU PUBLIC 

• À   Espinasse-Vozelle, suite à l’apparition d’importantes fissures provoquées par  la sécheresse et la rétractation des sols, l’église Saint-Clément (fin XIè-début XIIè siècle) avait dû être fermée au public, une première fois,  pour cause de travaux. Tout semblait pourtant être rentré dans l’ordre, après la reprise des fondations et des murs. Un chantier de 47 000 €, auquel devait s’ajouter la  réfection intérieure, le tout étant pris en charge par l’assureur  à hauteur de près de 65 000 €. Or cette seconde phase a révélé des  poutres sous charpentes qui sont en très mauvais état, voire pour certaines “ en équilibre précaire”. Des experts ayant souligné à nouveau la dangerosité des lieux,  le maire, Michel Marien, n’a eu d’autre solution que de fermer à nouveau l’église. Une décision prise à contrecœur, d’autant que le  ruban du patrimoine, décerné en 2006 par la Fédération du bâtiment, avait récompensé des travaux de restauration engagés deux ans plus tôt, à hauteur de 150.000 €. De quoi rendre à l’église  toute sa beauté et sa noblesse.

• Ces désordres constatés ne constituent toutefois pas une première.  Après un  remaniement de l’édifice, réalisé  au XVIIIè siècle, un mur clocher lui avait été adossé en 1830 et, dès 1840, il avait fallu consolider l’ensemble qui  menaçait ruine. En 1878, en dépit de travaux de consolidation, c’est une partie du plafond qui s’était effondrée. Aux affres du temps, sont ensuite venus s’ajouter les désordres provenant des sols  argileux, qui provoquent en se rétractant fissures et lézardes sur les murs et sur la voûte. Nombre de maisons individuelles situées dans le voisinage souffrent des mêmes maux. Or, dans l’immédiat, la commune n’a pas été reconnue en état de catastrophe naturelle pour l’année 2022, ce qui empêche toute indemnisation. Pour le maire d’Espinasse-Vozelle, “la volonté de valoriser ce patrimoine reste intacte, mais il faut prendre la problématique dans sa globalité pour s’éviter d’autres déconvenues”. Quant à une éventuelle réouverture, pour l’heure, elle ne semble pas d’actualité.

• FIN DES TRAVAUX DE RESTAURATION INTÉRIEURE

DE L’ÉGLISE DE CHAPEAU

• Au terme de deux années de travaux, la restauration intérieure de l’église Saint Barthélémy et Saint Gênes de Chapeau est achevée. L’édifice du XIIè siècle, dont  l’abbé Parent, curé dans les années 1960, avait retracé l’histoire dans un livre, constitue le principal élément patrimonial de la commune de 240 habitants. Après les travaux de réfection de la toiture en 2002 et ceux de la façade en 2014, Pierre Brenon, maire de Chapeau, a retracé l’historique des travaux de restauration intérieure lancés en  décembre 2021. Lesquels n’ont pas manqué de révéler quelques surprises comme l’état de la charpente. 

• La mise à nue  de l’église a aussi permis de découvrir une porte  sur le côté de la nef, donnant accès au cimetière.  Autre découverte, celle de deux baies  située dans le chœur et qui avaient été condamnées  lors de la construction des chapelles latérales.  Enfin, des décors peints ont été mis au jour,  ce qui laisse penser qu’un ensemble de scènes figuratives  ornaient le chœur. Au total, 350 000 € ont été investis dans ce chantier. L’église fait désormais partie de l’association La route des églises peintes du Bourbonnais qui regroupe 25 édifices.

• UN VOYAGE SONORE POUR DÉCOUVRIR

L’HISTOIRE DU CANAL DE BERRY

• Un voyage sonore le long du canal de Berry…C’est le projet que va lancer le Pôle d’équilibre territorial et rural du pays de la vallée de Montluçon et du Cher. Baptisé Parole de canal,  ce projet conçu par Olivier Longre,  compositeur et réalisateur sonore, a pour objectif de recueillir des récits ou des anecdotes autour du canal de Berry. Pour ce faire, suite à l’appel lancé aux habitants du territoire, pour qu’ils racontent le canal, il va d’abord s’attacher à rencontrer ces habitants avant de les enregistrer,

• Ces témoignages, qui seront mis en musique, serviront ensuite à la création  d’un parcours sonore géolocalisé, à destination des usagers de la voie verte longeant le canal de Berry entre Montluçon et Vallon-en-Sully.  Via l’application Izi. travel téléchargeable sur smartphone, chacun pourra alors découvrir l’histoire du canal et de ses habitants. Ce voyage sonore s’ajoutera aux deux précédents qui sont consacrés à Huriel et à Hérisson.

• ASSOCIATION POUR L’ÉTUDE ET LA SAUVEGARDE

DU PATRIMOINE DE VAUX

• Urgent ! Recherche bénévoles pour assurer la pérennité de l’association… C’est l’appel  lancé par l’Association pour l’étude et la sauvegarde du patrimoine de Vaux (AESPV), présidée par Caroline Pernier, peu avant son assemblée générale extraordinaire prévue pour le 9 mars. Faute de nouveaux membres pour rejoindre le bureau, elle pourrait disparaître définitivement.

• L’association, qui s’était notamment mobilisée pour la réfection du pont-canal de Chantemerle, à Vaux, a vu son nombre d’adhérents chuter d’une cinquantaine de membres, en 2015, à seulement une quinzaine,  en 2021, après la crise sanitaire du Covid. D’où  sa “mise en sommeil” décidée en avril 2022,  dans l’attente de jours meilleurs.  La disparition de l’AESVP serait dommageable au point de vue patrimonial en empêchant la réalisation de nouveaux projets.

• Après avoir œuvré pour la restauration du pont-canal, pour la mise en valeur d’une meule d’un moulin, de plusieurs fontaines et de différents éléments du petit patrimoine local, l’AESPV voudrait désormais s’atteler à un très gros chantier : la rénovation de l’église de Vaux (XIIe siècle) pour laquelle il faudrait de nouvelles bonnes volontés. Sans oublier des croix et d’autres fontaines en attente de restauration. Il reste donc  à espérer que l’appel soit entendu.

• UN NOUVEAU PROPRIÉTAIRE POUR L’EMBLÉMATIQUE

MOULIN RICHARD-DE-BAS, À AMBERT

• Mis en vente depuis deux ans, le moulin Richard-de-Bas, propriété de  la famille Péraudeau depuis 83 ans et qui a vu s’y succéder  3 générations,  a finalement trouvé un repreneur. Ce dernier  a annoncé qu’il souhaitait  à la fois préserver et moderniser ce lieu emblématique du paysage ambertois, dans le Puy-de-Dôme. Depuis 1997, le site était géré par Sylvain Péraudeau et par Emmanuel Kerbouc’h, son cousin, Pour ce dernier, faute d’une quatrième génération, “le plus important, c’était de préserver ce lieu, son histoire, ses murs et son savoir-faire”.

• Mission accomplie puisque le repreneur, Pascal Toupin, breton de naissance et Ambertois d’adoption depuis 2010, est tombé sous le charme des lieux…même s’il n’ignore pas que d’importants travaux seront nécessaires, au point qu’il compte y investir au moins 800 000 €.  Le bâtiment n’en restera pas moins “dans son jus”. Dans un premier temps, après nettoyage de l’extérieur et défrichage de certaines zones, un parc sera créé ainsi qu’un bar sur l’une des terrasses. Il compte aussi faire remonter le nombre de visiteurs annuels qui est   tombé de 30 000 en 1990 à 19 000 en 2023. Selon le repreneur, “cet endroit a un vrai potentiel que l’on va exploiter”.

• Autre priorité : rendre le site touristique accessible à tous, ce qui passe par une disparition des marches et par l’installation de rampes et d’ascenseurs pour les personnes à mobilité réduite. Durant cette période, il pourra compter sur  Emmanuel Kerbourc’h, qui restera salarié du musée et qui assurera un accompagnement sur le long terme, le temps de transmettre son savoir. La fabrication du papier Richard de Bas, qui existe depuis 600 ans, sera maintenue et même développée avec, à la clé, des créations d’emplois.  Pour redynamiser ce qui est un musée  vivant, il est aussi question de lancer des ateliers itinérants et d’organiser une  exposition permanente…

EN BREF…

• Le château ducal de Moulins, de Louis II de Bourbon à Anne de France, étude historique et archéologique d’une résidence princière, XIVe-XVIe siècle, la thèse d’histoire de  Célia Condello-Godron (1986-2021),  qui avait été dirigée par  Elisabeth Chalmin-Sirot, devrait faire l’objet d’une publication post-mortem, d’ici à la fin de 2024.  

◄ En 2023, le château du Max, au Theil, datant des XIIIè et XVè siècles,  a été la demeure historique la plus visitée dans l’Allier, avec 12 500 visiteurs au compteur. Jacques Mazet-Pessat, l’actuel propriétaire dont la famille a acquis le château en 1980, se félicite de ces résultats en notant que Le Max a même dépassé le château de La Palice. Dans La Semaine de l’Allier (29/02), il rappelle que le château revient de loin avec “les toitures qui prenaient l’eau, un muret qui était effondré et les murs en général qui étaient endommagés avec la végétation  qui poussait partout ». En dehors des visites classiques, une Association des Amis du Max a été créée. Durant l’été, elle propose chaque dimanche des  événements culturels et des rencontres.

Contacts : Château du Max 03 Le Theil – Tél : 04 70 42 35 23 – mail :chateaudumax@gmail.com.

• Pour mettre en valeur son patrimoine vernaculaire,  avec ses croix et fontaines, la commune de Louroux-de-Beaune va installer en différents points 9 panneaux d’interprétation, en lave émaillée  Ils seront réalisés à Orcines, dans le Puy-de-Dôme, par l’artisan émailleur Yopso. Autre volet du projet : la restauration des croix et fontaines, ainsi que celle du calvaire. Il  sera l’objet d’un chantier plus conséquent, confié à un tailleur de pierre.

◄600 000 €… C’est le montant estimatif des travaux de restauration extérieure de l’église  Saint-Denis de Maillet, avec notamment une charpente en plus mauvais état que ce qui était prévu. De son côté, l’association  de sauvegarde et de restauration de l’église  a réalisé la rénovation de plusieurs éléments de mobilier tels que le bénitier, le tronc des pauvres, ainsi que celles du  tableau intitulé Le cœur de Jésus etd’ une station du chemin de croix. En 2024, l’association a inscrit plusieurs actions à son calendrier avec, entre autres,  une conférence de l’abbé Daniel Moulinet sur les églises et chapelles du Bourbonnais ainsi qu’un salon du livre qui se tiendra le 29 septembre.

◄ Les travaux de restauration des couvertures de l’église de Seuillet – édifice classé aux MH – ont débuté en février. Les dégâts causés par l’orage de grêle du 4 juin 2022 ont été totalement pris en charge par l’indemnité d’assurance, soit 150 000 €.

• L’association Terres d’eaux et de patrimoine, présidée par Philippe Rougeron, a tenu son assemblée générale à Vichy. Créée en avril 2022, elle rayonne sur les  communes de Saint-Yorre, Hauterive, Abrest, Mariol, Saint-Sylvestre-Pragoulin et Saint-Priest-Bramefant. Elle  engage des actions de sauvegarde et de mise en valeur de leur patrimoine sous toutes ses formes, notamment de leur patrimoine sourcier, thermal et industriel.

• L’association Chanteuges Préservation du patrimoine (Mairie de Chanteuges: 12 Route du Haut-Allier 43300 Chanteuges)  vient de publier deux ouvrages de Robert Joumard : Éléments d’histoire de Chanteuges (1 vol. br, 119 p, illustrations en couleur, 24,50 €) et Histoire du bâti de  Chanteuges (1 vol. br, 119 p, illustrations en couleur, 24,50 €).

◄ 190.000…C’est le nombre de visiteurs du château de Murol (Puy-de-Dôme) qui a battu en 2023 son record de fréquentation. Perché sur son piton volcanique, face au massif du Sancy, les textes les plus anciens qui l’évoquent remontent au XIIIè siècle, même si on a la certitude que le site était occupé dès le XIè siècle. Le château est ouvert aux visites toute l’année (sauf le 14 juillet), de 10 h 00 à 18 h 00.

ARCHÉOLOGIE

•  ENTRE PRÉHISTOIRE ET DÉBUT DU MOYEN ÂGE

UN VOYAGE À TRAVERS 400 OBJETS 

DANS LA NOUVELLE SALLE D’EXPOSITION DU MAB

• Un voyage dans le temps, entre la Préhistoire et le  début du Moyen Âge, avec 400 objets exposés, c’est ce que propose  la nouvelle salle d’archéologie régionale du musée Anne-de-Beaujeu, à Moulins. Ces objets, reflets de la vie quotidienne des habitants du Bourbonnais, proviennent de  différents sites, dont certains mondialement connus comme Châtelperron avec ses   pointes, ses dents de mammouth ou de rhinocéros, ses  bois de cerf géant ou encore ses  canines d’ours. Les figurines en terre cuite gallo-romaines de Toulon-sur-Allier ou de Saint-Pourçain-sur-Besbre voisinent avec des objets issus du dépôt métallique la Ferté Hauterive, datant  de l’âge du Bronze. C’est donc pour le visiteur l’occasion de redécouvrir des objets qui n’avaient pas été exposés depuis des décennies et dont certains ont été restaurés, à l’image de sculptures gallo romaines.

• Les pièces les plus remarquables, jamais montrées jusqu’à présent, sont celles extraites d’un dépôt métallique remontant à l’âge du bronze final (IXè siècle av-JC), découvert à Jenzat en 2017. Emmanuelle Audry-Brunet, responsable des collections archéologiques, souligne le côté exceptionnel de ce site puisque sur la quinzaine de  dépôts mis au jour en Auvergne, il est le seul à être parvenu entier. Il se révèle du plus haut intérêt, que  ce soit pour le nombre d’objets, leur qualité, leur aspect souvent intact ou encore la large période de fabrication qu’ils couvrent. Dans un inventaire à la Prévert, on y trouve à la fois des objets de parures, comme une ceinture à pendeloques entière, des bracelets, des colliers, mais aussi des objets utilitaires tels que des haches, des pointes de lances et même un chapeau d’essieu pour la roue d’un char. Plus étonnant, on a trouvé des colliers de perles avec de l’ambre de la Baltique et des perles bleues de Venise, preuves selon Emmanuelle Audry-Brunet qu’une culture européenne était déjà en train de naître, entre 3000 et 800 avant notre ère.

Pain fossilisé découvert à Saligny-sur-Roudon

• Autre enseignement de l’exposition permanente : nos ancêtres avaient des préoccupations proches de notre époque, y compris esthétiques,  comme en attestent des pinces à épiler antiques et un miroir en métal poli. Côté vie  pratiques, on voit  des aiguilles à coudre, une passoire en terre cuite, des pièces de  vaisselle utilitaire et même un biberon antique en terre cuite. Enfin, on ne manquera pas d’être surpris en observant un pain fossilisé, découvert à Saligny-sur-Roudon.

• Objet mystère… Parmi les collections du musée,  figure une pièce originaire d’Herculanum, la cité voisine de Pompéi, elle aussi détruite par l’éruption du Vésuve, en l’an 79. Il s’agit d’une fourchette à chaudron, ramenée dans l’Allier par un passionné d’archéologie.  L’objet en bronze, dont on ignore quelle était son utilisation, est exposé  dans les salles d’archéologie des expositions permanentes. 

►  Infos pratiques: Le musée Anne-de-Beaujeu  est ouvert du mardi au samedi (10 h 00 – 12 h 00 et 14 h 00 – 18 h 00), ainsi que les dimanches et jours fériés (14 h 00 – 18 h 00). Il est fermé tous les  lundi, ainsi que   le 1er janvier, le  1er mai et le 25 décembre. Renseignements: Tél: 04.70.20.48.47.

• IL Y A UN SIÈCLE, EN MARS 1924

COMMENÇAIT “ L’AFFAIRE DE GLOZEL”.

• Il y a cent ans, le 1er mars 1924, Émile Fradin (1907-2010), jeune paysan de la Montagne bourbonnaise, faisait à Glozel, hameau reculé de Ferrières-sur-Sichon, une découverte qui allait bouleverser  sa vie. En labourant, au lieu dit le  Champ des morts il mettait au jour les premiers objets d’une série qui allait compter plus de 3000 artefacts. En examinant les signes gravés sur des tablettes en argile ou sur des ossements retrouvées, certains y virent   alors un alphabet “néolithique”. De quoi bouleverser complètement les connaissances que l’on avait sur le lieu et la date de la découverte de l’écriture…

Le champ des morts

• Ce faisant, Émile Fradin, du haut de ses 17 ans,  allait déclencher la controverse de Glozel, parfois appelée la “guerre des briques”. Elle a  opposé et continue d’opposer, un siècle plus tard, les Glozéliens convaincus de l’authenticité du site, et les antiglozéliens, tout aussi convaincus qu’il s’agit d’une supercherie. Si les combats se sont faits moins “violents”, il n’en reste pas moins que la question de l’authenticité de Glozel est toujours un sujet de discussion.

La ferme des Fradin (1930)

• Cette découverte allait aussi avoir pour Émile Fradin des conséquences graves: considéré  comme un faussaire, il fut  mis en examen pour contrefaçon et escroquerie, interrogé pendant des heures en garde à vue, entre perquisitions et  descentes de police à Glozel. Sans oublier les nombreux articles passionnés  consacrés à “l’affaire”, entre le milieu des années 1920 et le début des années 1930 : “Toute sa vie, il a cherché à prouver sa bonne foi. Il ne se mettait pas en avant pour rappeler que c’était sa découverte. D’ailleurs, il employait souvent l’expression “Quand on a la vérité pour soi, on est fort”. Il estimait qu’il avait la vérité. C’est ce qui l’a fait tenir, c’était un battant. Il aurait pu baisser les bras à de nombreuses reprises, mais il ne l’a pas fait”,  rappelle son fils Jean-Claude Fradin, aujourd’hui âgé de 73 ans. .

Le musée de Glozel (1930)

• Dans son édition du 1er mars, La Montagne est  revenue sur cette  “ découverte qui a divisé la communauté scientifique, l’affaire de Glozel”, en lui consacrant sa double page “ Le fait du jour”. Pour l’occasion, le journaliste Nathan Marliac est allé à la rencontre de Jean-Claude Fradin, qui  a pris le relais du lourd héritage laissé par son père. La ferme et les 19 hectares de terres appartiennent toujours à la famille. La plus grande partie des objets exhumés continuent à être exposés dans le petit musée de Glozel, ouvert en 1929  situé dans la ferme familiale et dans lequel rien n’a bougé.

• Pour le fils d’Émile Fradin, qui se dit “toujours insatisfait des réponses données par les chercheurs”,  le centenaire de la découverte, est plus qu’un anniversaire car, à ses yeux, “l’affaire de Glozel reste entière”. Et d’insister sur le fait que “Ces cent années (lui) inspirent le besoin de marquer une étape. Un centenaire, ce n’est pas rien. Pourtant, la situation n’est toujours pas résolue”. Face à l’incertitude qui “le ronge”, il estime que le centenaire “doit permettre de remettre Glozel en lumière”. Et de répondre enfin à la question “Découverte majeure, vaste supercherie ou mélange des deux” : “ Je voudrais, avance-t-il, qu’on arrive à clarifier la situation : qu’est-ce qui est préhistorique, historique, de l’époque médiévale ou d’une période plus récente ?”. La solution  pourrait passer par de nouvelles fouilles, opérées dans les règles de l’art, avec les techniques actuelles, ce qui signifierait “faire table rase du passé et recommencer ce travail d’analyse et de datation à zéro”,

• Dans le même article,  Nathan Marliac explique “pourquoi cette découverte s’est transformée en scandale” : “On y trouve tous les ingrédients d’un scandale facile : une découverte hors du commun, faite par d’honnêtes amateurs qui se heurtent à l’incrédulité malhonnête de la science officielle”. Les Glozéliens, dont une majorité d’archéologues amateurs, ont considéré et considèrent toujours que les populations qui vivaient là  utilisaient déjà un alphabet inconnu, il y a plus de 10.000 ans. Sur les résultats des dernières fouilles réalisées au début des années 1980, ils estiment que la méthode de datation utilisée (la thermoluminescence) n’était pas fiable, d’où son quasi abandon aujourd’hui. Dans le camp des antiglozéliens, Jean-Paul Demoule, préhistorien reconnu,  voit dans Glozelune imposture”. De quoi faire perdurer des polémiques entre savants et chercheurs non-officiels.

► Source: Nathan Marliac: Glozel: cent ans de querelles pour un trésor (La Montagne -1er mars 2024)

◘  POUR PROLONGER L’HISTOIRE DE GLOZEL

DEUX VIDÉOS EXTRAITES DES ARCHIVES DE L’INA

Accéder à la vidéo diffusée le 17 octobre 1976

Présentation: 1976:  C’est en mars 1924 que le grand-père d’Emile FRADIN découvre des des tablettes, des vases en labourant un terrain situé à Glozel, un lieu-dit de la commune de Ferrières-sur-Sichon dans l’Allier. Emile FRADIN raconte la découverte du site et les dégâts causés aux objets, aux ossements trouvés. Il évoque ensuite la propagation de cette découverte auprès de l’institutrice, Adrienne Picandet, puis des autorités en la personne notamment du procureur Joseph Viple qui publie un article dans la revue de la Société d’émulation du Bourbonnais. C’est ainsi qu’Antonin Morlet, médecin passionné d’archéologie, apprend l’existence du site de Glozel. Le commentaire s’accompagne de photographies de famille et de quelques objets trouvés.

Accéder à la vidéo diffusée le 3 septembre 1975

Présentation: 1975: Émile Fradin qui a découvert le site archéologique de Glozel revient sur la confirmation de l’authenticité des vestiges de Glozel par plusieurs scientifiques. Il espère que les fouilles se poursuivront.

Savoir plus: Sur le même  site de l’INA, on pourra consulter le dossier L’INA éclaire l’actu intitulé  Glozel, l’affaire Dreyfus de l’archéologie qui revient sur les principales étapes de la controverse. On y trouve une série vidéos avec l’intervention de quelques uns des protagonistes de l’histoire.  Présentation: Ina.fr vous emmène à la rencontre de la France mystérieuse et de ses légendes. Cette semaine, direction Glozel où en 1924 furent découverts d’étranges artefacts qui allaient provoquer l’une des plus vives controverses du monde archéologique… 

◘ UNE SÉRIE D’ÉVÉNEMENTS ET D’ANIMATIONS

AUTOUR DU CENTENAIRE DE GLOZEL

• S’il ne semble pas question pour l’instant de relancer une campagne de fouilles, il n’en reste pas moins que le centenaire de la découverte va donner lieu, au fil des mois, à divers événements. Dès le 1er mars, une cérémonie officielle devait se dérouler à Glozel, en hommage à Émile Fradin, avec une  lecture théâtralisée d’extrait de son livre  Glozel et ma vie, par la compagnie Maison rouge.

• Les 9 et 16 mai, un Bus des mémoires animé par la compagnie Procédé Zèbre, ralliera la mairie de Vichy à Glozel (Infos et réservations au 07.87.33.86.75). Les 6 et 7 juillet seront un Week-end de festivités avec un “Plongeon dans la mémoire de Glozel”. Au programme : visite du musée et du Champ des morts, Bus des mémoires, expositions et projection de films tirés des archives de  l’INA  repas festif et soirée musicale… Les 21 et 22 septembre, lors des Journées européennes du patrimoine, le musée de Glozel sera ouvert au public. Enfin, l’année Glozel s’achèvera au Pôle universitaire de Vichy, les  jeudi 12 et vendredi 13 décembre par le colloque “Glozel et l’archéologie française”. Il sera organisé par la Drac Auvergne-Rhône-Alpes et les Archives nationales en partenariat avec la Société d’émulation du Bourbonnais.

• LE SITE DE L’ATELIER DE POTERIE GALLO-ROMAINE

 DU LARRY EN COURS D’EXPLORATION, À TOULON-SUR-ALLIER

• Depuis la fin du mois de janvier et jusqu’au 19 avril, douze archéologues du Service d’archéologie préventive du département de l’Allier (Sapda) fouillent une parcelle de 2 hectares, située en bordure de la RN 7,  au lieudit Le larry,  à Toulon-sur-Allier. Ils s’intéressent plus particulièrement à un atelier de poterie antique, connu depuis le XIXe siècle. On savait dès cette époque  que s’y trouvaient les fours d’un atelier de poterie gallo-romaine. C’est ce qui avait conduit à des campagnes de fouilles réalisées dans les années 1950 et 1980. Cette fois-ci, l’objectif des archéologues est donc d’en comprendre le fonctionnement et de mesurer l’importance l’activité.

Plan général de l’opération de 2022 (Sapda)

• En même temps, des vestiges difficiles à percevoir lors  du diagnostic initial, ont été révélés, tels que des trous de poteaux qui signalent des bâtiments d’époque gauloise, antérieurs à l’activité de céramique. Autres découvertes : un bâtiment semi-excavé soutenu par des poteaux, qui  devrait pouvoir être daté en s’appuyant sur le  mobilier antique trouvé sur place, ainsi qu’une  fosse de piétinement où l’on malaxait  l’argile

• À l’image de Lezoux, dans le Puy-de-Dôme voisin, Toulon-sur-Allier figurait parmi les plus gros lieux de production de poterie du Centre. Celle-ci  était vendue dans la moitié nord de la France actuelle et même au-delà,  jusqu’en Angleterre, et un peu en Allemagne et en  Belgique. Ensuite, la production a cessé peu à peu aux Ve et VIe siècles.

•Les fouilles ont aussi permis de mettre en évidence un fossé orienté Est-Ouest, qui pourrait correspondre  à la délimitation de l’atelier, et qui croise un autre fossé nord-sud. On y a retrouvé des figurines en terre blanche, reprenant les thématiques courantes  telles que des déesses mères, des Vénus, ou encore un cheval, aux détails bien nets. Ce sont pour la plupart des ratés de cuisson mis au rebut. Quant à l’étendue importante des ateliers, elle  s’explique par la nécessité d’un espace de stockage important (bois, matériaux) et d’un espace de séchage pour les céramiques. En prospectant l’enclos gaulois, les archéologues du Sapda sont aussi tombés sur de nombreux trous délimitant des bâtiments, ainsi que  sur deux voies, l’une antique et l’autre d’époque moderne.  D’autres questions restent, pour l’heure en suspens, en particulier celles concernant les moyens utilisés pour transporter les productions.

EN BREF…

◄ Le livre d’Elsa Sagetat-Basseuil,  L’architecture pré-augustéenne à Glanum (Presses universitaires Blaise-Pascal, coll. Terra Mater,  480 p, 2024) a été distingué par le prix Yves Burnand. La remise officielle devait se dérouler le 23 mars à l’Hôtel littéraire Alexandre Vialatte de Clermont-Ferrand . Ce prix doté de 2 500€ a pour ambition de récompenser, chaque année,  un manuscrit individuel ou collectif , une étude ou une thèse  obligatoirement inédits, et  portant sur l’archéologie et l’histoire de la Gaule de l’Âge du Fer à l’époque romaine.

• Le 6 février, à la salle Art Média, à Saint-Pourçain-sur-Sioule, Raphaël Angevin, conservateur en chef pour le patrimoine à la DRAC, était l’invité de l’association des Amis de Frédéric Charmat. Il a présenté une  conférence sur L’archéologie en Auvergne d’hier à aujourd’hui. La soirée s’est conclue par la dédicace du livre consacré au Docteur Bailleau, et de celui concernant les fouilles archéologiques réalisées de l ‘A75, tous les deux publiés par les éditions Bleu Autour.

• Dans la Revue archéologique du Centre de la France (Tome 63 – année 2024), accessible en ligne, Florian Baret a  signé un compte-rendu du livre Augustonemetum : Atlas topographique de Clermont-Ferrand, publié en 2021 sous la direction d’Hélène Dartevelle (éditions Galion, 542 + 530 p, 1 400 illustrations, 160 €). Augustonemetum – Aug nemeto sur la carte de Peutinger  (centre de Clermont-Ferrand) est une ville neuve créée au début de notre ère, sur la voie d’Agrippa qui relie Lugdunum (Lyon), capitale des trois Gaules impériales, à la province de la Gaule Aquitaine. Cette publication est le fruit d’un travail collectif engagé depuis 2005 associant une cinquantaine de chercheurs. L’objectif était de comprendre l’organisation spatiale, la genèse et l’évolution du chef-lieu de la cité des Arvernes de la fin du Ier av. J.-C. jusqu’au Ve ap. J.-C. Ce livre, qui pèse près d’une dizaine de kilos, comprend 5 parties et se termine par une synthèse générale sur la ville antique, ses origines, son développement et son évolution.

• Le 9 février, à Neuvy,  Charles Pommeau à montré  à son auditoire que Neuvy était  au centre d’un très ancien réseau routier avec l’itinéraire pré-romain emprunté par Vercingétorix et des  voies gallo-romaines.  

BOURBONNAIS

Emulation
Thomas Regnaudin

Programme des conférences (sauf indication contraire, les conférences ont lieu à 15 h 00,  à l’auditorium du Musée Anne de Beaujeu Moulins) : Samedi 2 mars: Claude Cajat : Au Marais, au Louvre, à Versailles : évolution et influence du sculpteur moulinois Thomas Regnaudin  – Samedi 9 mars  (15 h 00 – Cinéma René Fallet- Dompierre-sur-Besbre), en collaboration avec la Société Philatélique de Moulins :  Loman-Pierre Charrier : Présentation des métayers dans le Bourbonnais, de la fin du XIXe siècle à leur disparition  – Hélène Saint-André :  Les bombardements dans l’Allier pendant la seconde guerre mondiale

Samedi 6 avril: Fabien Delrieu : Les fouilles de Bègues et de Jenzat: Le  site des Charmes, à Bègues,  constitue un promontoire remarquable qui domine directement la vallée de la Sioule. Il  a été le théâtre d’événements majeurs dès la fin de l’âge du Bronze, et a joué un rôle crucial dans les échanges entre le nord de la Gaule et la Méditerranée orientale. Fabien Delrieu reviendra sur les origines et l’évolution du site, depuis ses premières occupations jusqu’à son apogée au Vème siècle av-JC, tout en faisant le point sur les découvertes archéologiques majeures qui ont façonné la compréhension de ce site fortifié. Les recherches récentes permettent de mieux comprendre la chronologie des occupations, ainsi que le statut et le fonctionnement en réseau des sites fortifiés protohistoriques en Auvergne.

Samedi 4 mai : Joelle Chalancon : Vie et carrière de Pierre d’UrféSamedi 18 mai (15 h 00 –  Maison Diocésaine Moulins): Hugo Fréby : Les flèches de pierre en Bourbonnais.

Samedi 1er juin: Daniele Rivoletti: Sculptures bourbonnaisesSamedi 15 juin (15 h 00 – Salle Gabrielle d’Estrées à Neuilly-le-Réal), en collaboration avec l’Association Neuilly Hier et Demain : Georges et Christiane Chatard : Les relais de poste sur le chemin royal de Paris à Lyon dans la traversée du Bourbonnais  – Clément Dionet :  Promenade sur le route royale de Lapalisse à La Pacaudière : l’appel de l’Italie.

• RETOUR SUR L’HISTOIRE

DES ANCIENNES HALLES DE MOULINS

• Sur sa page Facebook, la Société d’émulation a publié un article de Georges Chatard consacré aux anciennes halles de Moulins. Il s’appuie notamment sur le livre de Marie Litaudon, Moulins en 1460. Elle  notait qu’au XVe siècle, les halles de Moulins, qui  avaient remplacé des halles installées dans un vieil édifice qui fut démoli, étaient un enclos à ciel ouvert, de plus d’une trentaine de mètres de longueur.  Elles s’étendaient entre deux rangées de maisons qui donnaient, pour les unes, sur la rue de la Revenderie (actuellement rue François-Péron), et pour  les autres sur la “rue qui mène de l’église Notre-Dame à la Grand’Place” (actuellement rue Grenier).

•  Du côté des halles, le premier étage de ces maisons reposait sur des piliers, ce qui avait l’avantage de mettre  bancs et étals à l’abri. De ce fait, il restait donc moins de quatre mètres de largeur pour circuler. Marie Litaudon  terminait  sa description en indiquant que l’accès aux halles se faisait par trois portes ouvertes entre les maisons. À l’Est, une entrée donnait rue de la Revenderie. À l’Ouest, une autre entrée permettait de sortir rue Grenier et enfin au Nord, une dernière se trouvait face à l’église Notre-Dame.  Ces nouvelles halles ont fonctionné jusqu’au terrible incendie qui, dans la nuit 20 novembre 1655, les dévasta en partie. La totalité de l’article est à consulter sur la page Facebook de l’Émulation.  

• SOCIÉTÉ BOURBONNAISE DES ÉTUDES LOCALES

• Le Cœur du Connétable de Bourbon…C’est le titre de la conférence qui était proposée par la Société bourbonnaise des études locales, le 23 mars, à la médiathèque Samuel-Paty, à Moulins. Elle était présentée par Elisabeth Chalmin-Sirot, docteure en histoire et civilisation,  professeure émérite en archéologie médiévale à la Faculté Lyon II.  Charles III de Bourbon, le célèbre Connétable,  et plus précisément la question de sa mort, seront au centre de cette conférence. On sait qu’après avoir dirigé l’armée de François Ier, lors de la bataille de Marignan, il avait rejoint Charles Quint, l’ennemi. La vie du Connétable, Charles III de Bourbon, fut longuement commentée. Une figure aussi charismatique que controversée ne pouvait donc pas connaître un enterrement paisible. Si l’on connaît les circonstances de sa mort, survenue  à Rome, le 6 mai 1527, après avoir reçu un coup d’arquebuse et chuté du haut d’un mur, la suite était beaucoup plus vague au point que la conférencière évoque à ce sujet “un blanc dans l’histoire”. Des questions sont restées sans réponses : pourquoi et comment le cœur du Connétable a-t-il été embaumé et emporté à Besançon ? Qu’est-il devenu depuis ?

• Grâce à des documents familiaux inédits des XVIe et XVIIe  siècles que lui a confiés en 2019  le prince Charles-Henri de Lobkowicz, Élisabeth Chalmin-Sirot a pu approfondir la question.  Ces documents évoquaient les événements survenus après  la mort du Connétable et indiquaient que le cœur était conservé à Besançon. De l’enquête qu’elle a menée, elle a tiré un livre intitulé Le cœur du connétable de Bourbon, de Rome à Besançon.   Publié en 2021 aux Presses universitaires, il est  aujourd’hui introuvable. Depuis, Élisabeth Chalmin-Sirot , s’est attelée à l’écriture d’un roman, en cours de publication. En effet, si  son enquête s’est révélée “très romanesque, parfois drôle”, elle reconnaît toutefois que  “beaucoup de zones d’ombre persistent que son imagination a voulu les combler”, en optant pour le genre romanesque.  La conférence présentait donc  le récit de cette enquête, “mettant en scène à la fois l’archéologue, le seigneur et un certain Simon qui a ramené le cœur du Connétable en France”.

image1

Les prochaines conférences… Samedi 9 mars (15 h 00 – Salle Robert-Lebourg): Jean-Claude Lemonnier : L’art roman en Berry sud et Bourbonnais. L’art roman est né avec la féodalité. À partir de l’an mil, de nombreux chantiers d’églises, dont certaines minuscules, se mettent en place. Les sculptures et les fresques propagent les messages de l’Évangile illustrés parfois à l’aide d’animaux fabuleux  puisés aux tréfonds des mythologies antiques. Le centre de la France et en particulier le sud du Berry (Boischaut), le nord du Bourbonnais ainsi que la rive droite de l’Allier nous offrent de multiples exemples de cet art, véritable coquille spirituelle, témoin d’une foi populaire, vivante et profonde.

Vendredi 12 avril (18 h 00- Salle Salicis): Bernard Duplaix: Marcellin Desboutin et la bohème montmartroise: Marcellin Desboutin né  en 1823 à Cérilly, a beaucoup fréquenté la forêt de Tronçais dans son enfance, avant de poursuivre ses études à Moulins, puis à Paris où il a obtenu  une licence en droit. Mais le barreau ne l’attirant pas, il préfère donner libre cours à sa passion pour le dessin. Il est vite remarqué par le sculpteur Étex, puis par Thomas Couture. Le produit de la vente du château du Petit Bois à Cosne d’Allier, propriété familiale, lui permet alors de voyager en Hollande, en Angleterre, et surtout d’acheter le somptueux palais de l’Ombrellino à Florence, où il va rester dix sept ans.

• Les évènements qui secouent l’Italie en 1870 provoquent sa ruine et l’obligent à rentrer en France après un court passage à Genève. De retour  à Paris en 1872, il entame alors sa seconde vie au sein de la bohème montmartroise. Il y est vite remarqué tant par son vêtement, ses pipes, que par ses brillantes causeries et sa belle âme d’artiste , dans les cafés littéraires.

 • Il devient l’ami de Manet qui le surnomme « Le prince des bohèmes », mais aussi de Degas qui le peint dans son célèbre tableau « L’absinthe », de Renoir et de tant d’autres artistes ou écrivains. Il excelle alors dans la gravure dont il sera le maître incontesté, notamment à travers le procédé de la pointe sèche, réalisant quantités de portraits et d’autoportraits. Il s’adonne aussi à la peinture et participe aux plus grandes expositions de son temps. Retiré à Nice, après des années parisiennes vécues à la limite du dénuement, il y décède le 18 février 1902. Des expositions posthumes seront consacrées à son œuvre et connaîtront un vif succès. Mais il faudra attendre l’année 1985 pour que le Bourbonnais l’exhume d’un injuste oubli (exposition et publication), hommage renouvelé régulièrement depuis par le musée Anne de Beaujeu à Moulins et par la ville de Cérilly.

Dimanche 5 mai: La  traditionnelle excursion de printemps des Amis de Montluçon  conduira les participants d’abord  à Felletin, avec les visites de l’église Sainte-Valérie et de la Coopérative diamantaire. Direction  ensuite  Aubusson,  pour la visite guidée de la Cité internationale de la Tapisserie, suivie d’une visite commentée de la ville. Le programme détaillé et le bulletin d’inscription sont disponibles sur le site de l’association. 

Vendredi 14 juin (18 h 00 – Salle Salicis): Jean-François Jarrige : L’abbé Clément et les excursions de la Société d’Émulation et des Beaux-Arts du Bourbonnais : Les sociétés savantes qui fleurissent en France dans le dernier quart du XIXe siècle proposaient à leurs membres de participer à de nombreuses activités. Parmi les activités phares que proposait  la Société d’Émulation et des Beaux-Arts du Bourbonnais, nous trouvons l’excursion annuelle, dont la première eut lieu en 1898.  Pendant dix ans, l’abbé Clément fut chargé d’organiser et de planifier les excursions, charge qu’il reprend après 1918.  Or, la préparation de l’excursion et le sens qu’il voulait lui donner nous montre l’importance que relevait le déplacement sur le terrain dans la pratique des études archéologiques de Joseph Clément.

• CERCLE D’ARCHÉOLOGIE DE MONTLUÇON

Cercle d'archéologie de Montluçon

◄ Le cercle d’archéologie vient de publier, sous la direction d’Olivier Troubat,  un nouveau titre, L’eau à boire – Archéologie de l’eau en ville, des origines au XXè siècle. L’ouvrage, fruit d’un travail collectif,  revient en détail sur l’alimentation en eau de la ville de Montluçon, depuis les origines, en retraçant l’histoire des modes de captage, d’adduction et de distribution du précieux liquide. L’idée  est venue à la dizaine de contributeurs  lors du confinement de 2020. Trois  années de travail, de recherches de documents et d’exploitation des archives ont ensuite été nécessaires sur ce thème fondamental de l’eau. Pourquoi l’eau  est-elle  si importante pour fonder et installer une ville ? En quoi a-t-elle un lien avec son évolution ? C’est à ces  question et à bien d’autres que cet ouvrage, rehaussé de nombreuses illustrations,  entend répondre. Il  est disponible auprès du Cercle d’archéologie (26 €) et dans plusieurs librairies montluçonnaises. 

• Au programme des prochaines conférences:  Samedi 16 mars: Assemblée générale de l’association –  Samedi 20 avril: Éric Yéni: Fouille des moulins de la Bouble sous la ville de ChantelleSamedi 18 mai: L’eau à boire à Montluçon, du Moyen-Âge à aujourd’hui.  Les conférences du Cercle d’archéologie de Montluçon et de la région  ont lieu  à 17 h 30, à l’Espace Boris-Vian  (Salle Henri-Nourrissat) et elles sont ouvertes à tout public.

• MÉMOIRE DU PAYS COSNOIS

• L’année 2023 aura été celle du 25ème anniversaire, la création d’un club d’histoire local, à Cosne-d’Allier, porté par quelques passionnés, ayant eu officiellement lieu  durant l’été 1998. Après avoir choisi le nom de Mémoire du pays cosnois, il a été décidé de publier un bulletin annuel.  Suite à un premier essai en 1998, le premier bulletin devait paraître en  avril 1999, sous le titre De l’Œil à l’Aumance. Depuis, 24 bulletins ont été publiés, ainsi que 4 hors-série et 5 plaquettes, auxquels il faut ajouter les expositions et les conférences organisées par l’association, présidée par Monique Besson, qui a succédé à la présidente fondatrice, Denise Fayolle. Si nombre de ceux qui ont accompagné la naissance et le développement de Mémoire du Pays cosnois, sont disparus, leur départ a été compensé par l’arrivée constante de nouveaux adhérents dont le nombre atteint les 280 actuellement.

• Dans un article publié dans le dernier numéro de la revue (n° 25), Hubert Beaudonnet, après avoir retracé l’histoire de l’association et de la revue, lance un appel pour que perdure Mémoire du Pays cosnois. D’abord pour étoffer l’équipe réunie autour de sa présidente et pour assurer la relève. Ensuite pour encourager à la poursuite de l’exploration de l’histoire de Cosne-d’Allier : “La relève est déjà là, sans doute, simplement un peu timide. Pourquoi ne serait-elle pas  aussi active et motivée  que la première génération pour que perdure l’association qui vous est chère ?”, écrit-il en conclusion.

• L’activité de Mémoire du Pays cosnois ne faiblit pas. Après la parution d’une nouvelle édition, refondue et actualisée de l’histoire du tacot, le bulletin annuel, De l’œil à l’Aumance (n°25 – 80 p, illustrations n-b et en couleur, 12 €) vient de sortir. Au sommaire : Le mot de la présidente (Monique Besson) – Fier d’être bourbonnais (Gilles Bernard) –  Un après-midi au moulin butoir (Monique Besson) – L’Allier, entre Résistance et Occupation (Claude Beaujon) – Le prix Jean Levet – Claude Dorléat 2023 – Un après-midi à la Chavannée (Roger Courtaud) – Une enseigne végétale (Monique Besson) – Le Poironnier – Une chienne, des oiseaux, des chats ! (Claude Bobier) –  Ceux “des rois” (par les sœurs Corbin) – Les commerces à Cosne (Jacques Perrot) –  Le Tour de France (Monique Besson) – C’était donc enfin…Notre Tour (Hubert Beaudonnet) – Mémoires de guerre (Bernard Garnier) –  La fête du Bourbonnais Rural (suite) ( Marie-Madeleine Thibault) – L’USC Foot (Michel Barraud) –  Repas de noce (Rémy Deley) – Le conseil municipal et les foires de Cosne (Jacques Fournil) – Le nouveau Marché (Jacques Fournil) – La foire aux chevaux à Cosne (Monique Besson) – La construction d’une nouvelle église (Jacques Fournil) – Léonie Chaptal de Chanteloup (Monique Besson et Michel Barraud) – Que perdure Mémoire du pays cosnois (Hubert Beaudonnet) –  Nos peines – Notes de lectures(Jacques fournil).

• Après la conférence présentée le 2 mars par Jean-Louis Lamy sur le thème Les jeux olympiques et paralympiques 2024 – Histoire et enjeux, Mémoire du Pays cosnois proposera une nouvelle conférence, le 23 mars, à 15 h 00. Elle aura lieu à la mairie de Cosne (salle arrière) et sera présentée par Agnès Spiquel-Courdille, professeurs émérite à l’université de Valenciennes. Elle portera sur Victor Hugo : Notre-Dame de Paris : un roman de l’espoir. Hugo écrit son roman, de part et d’autre de la révolution de 1830. Il ressuscite le Paris du XVè siècle et raconte une histoire d’amour et de mort. C’est aussi une critique virulente  des pouvoirs et une méditation sur la destinée humaine. Il bâtit, à partir de la cathédrale de pierre et autour d’Esméralda la symbolique, radieuse et tragique, d’un monde à venir.

• HURIEL AU FIL DES SIÈCLES

• L’association Huriel au fil des siècles, présidée par Bernard Duplaix, a lancé les démarches auprès de la Fédération des sites clunisiens afin de déposer un dossier de candidature auprès de l’Unesco, en vue de l’obtention d’un label pour l’église et l’ancien prieuré. La labellisation de ces  deux monuments clunisiens bénéficierait, à terme, au rayonnement de la commune.  Le conseil municipal doit se prononcer sur son adhésion à la Fédération.  Autre monument “incontournable” que l’association s’emploie à mettre en valeur le donjon (la fameuse Toque d’Huriel) dont les travaux de restauration ont été inaugurés en juin 2023.

• Au cours de l’assemblée générale de l’association, qui entre dans sa 8ème année, Bernard Duplaix a insisté sur la “ réelle dynamique” qu’elle apporte à Huriel, “en mettant en valeur les richesses de son patrimoine historique et culturel”. Parmi les projets de 2024, en dehors des visites commentées des monuments historiques, figurent  la création d’un logo, la participation à la manifestation estivale La Plume et le chemin et la publication de sa brochure annuelle annoncée pour juin. Enfin, il a été demandé à la municipalité d’envisager une cérémonie commémorative en mémoire des Huriélois morts en 1944 dans “le convoi de Giat”.

◄ Montluçon pépinière d’architectes (1830-1960). C’est le titre de la nouvelle brochure que vient de publier le Cercle généalogique et héraldique du Bourbonnais (1 vol. br, illustrations, 20 €). Sous la pression du développement industriel au XIXe siècle, Montluçon a vu sa population multipliée par sept, passant d’une petite sous-préfecture de 5 000 habitants à la principale ville du département avec 35 000 habitants  en 1900. Si cet accroissement a pu ralentir au XXè siècle, la ville n’en a pas moins gagné encore en population et elle a  atteint son apogée en 1968 avec 58 000 habitants. La grande majorité de cette nouvelle population est constituée d’ouvriers.

 • Les municipalités successives ont dû adapter la ville et ses infrastructures. L’accroissement de la population a entraîné en cascade l’extension du nombre de logements, de la voirie, des écoles, des banques, des services municipaux, de l’hôpital, … Derrière ces réaménagements, agrandissements et constructions nouvelles, des architectes ont œuvré. Du seul Léger Tailhardat installé à Montluçon en 1840 à la vingtaine de ses successeurs, ils ont chacun contribué à rendre vivable et agréable la ville. Les préoccupations sanitaires et hygiéniques des maires du XXè siècle trouveront leurs réalisations chez ces hommes de l’art. Au coin de chaque rue, la ville garde gravé dans la pierre le souvenir de leur travail. A travers cette brochure, on pourra donc redécouvrir les architectes qui ont changé Montluçon entre 1830 et 1960.

• Généalogies bourbonnaises et du Centre (n° 180, mars 2024) : Montluçon, pépinière d’architectes 1830-1960 – Léopold-Charles de Choiseul-Stainville, prélat de l’Ancien Régime (Maurice Sarazin) – Une vieille famille de Forterre : les Burelle (François-Xavier Duchon) – Les collecteurs d’impôts (Thierry Thorineau) – Vivre et mourir aux XVIIIe et XIXe siècle (Danièle Bonnet) – Les témoins du mariage de Jehan Huguet et Catherine Sœur, 1685 (Gérard Fayolle) – Fonds Des Gozis…

• SOCIÉTÉ D’HISTOIRE ET D’ARCHÉOLOGIE

DE VICHY ET SES ENVIRONS

• La Société d’Histoire et d’Archéologie de Vichy et des Environs, créée en 1937, s’est donné pour but  “ de favoriser l’étude et la recherche dans le domaine de l’histoire locale, régionale. L’art, le patrimoine, les monuments, la généalogie, plus particulièrement lorsqu’elle concerne des familles ayant des attaches locales, figurent aussi parmi ses thèmes de recherches.

• En dehors des deux  voyages d’étude qu’elle organise, l’un au printemps et l’autre à l’automne,  la SHAVE  tient des réunions huit fois par an, ouvertes à tous. À chaque fois, les intervenants présentent une conférence portant  sur leurs recherches et/ou sur leurs travaux en cours. Certaines de ces communications font l’objet d’une publication dans le bulletin semestriel qui en est à son 181ème numéro (paru en décembre 2023). On peut en consulter les sommaires sur le site de la Shave et accéder en ligne au contenu des onze premiers numéros parus entre 1938 et 1941.

• Les conférences à venir, au premier semestre 2024…  Vendredi 22 mars : Vichy et Cusset, vues par les géographes (Fabien Conord): Dans le monde universitaire, il aura fallu attendre la fin du XIXème siècle pour que la géographie se structure véritablement,  en tant que discipline  à part entière. C’est le  moment où l’essor dû au thermalisme a permis  à Vichy de voir, en 1881, le nombre de ses habitants permanents dépasser celui de la ville voisine de Cusset, la vieille capitale judiciaire locale. C’est donc au regard  qu’ont pu porter les  géographes français sur l’évolution de ces deux villes, depuis les années 1880, que s’intéressera Fabien Conord, lors de cette conférence. Ce sera aussi l’occasion de  montrer le poids des représentations dans les pages qui ont été dédiées à Vichy, au détriment parfois des réalités socio-économiques.

Vendredi 26 avril : Curiosités historiques Vendredi 14 juin : Le régime nutritionnel (Vichy) en médecine thermale (Jean-Yves Bignon). Détails et mises à jours éventuelles sont disponible sur le site de la SHAVE et sur sa page Facebook.

CIERV BANDEAU

• QUAND LA RÉSISTANCE PASSAIT AUSSI

PAR L’HUMOUR ET PAR LE RIRE…

• Le 9 mars, Alya Aglan, professeure d’histoire contemporaine à l’Université Paris 1 Sorbonne, a présenté une conférence intitulée Résister par l’humour. Un sujet qu’elle connaît bien pour y avoir consacré un livre, Le rire ou la vie ; Anthologie de l’humour résistant, 1940-1945 (Folio- Gallimard,  2023). Elle y montre comment l’humour fut une arme pour ceux qui luttaient contre l’occupant et ses complices. Parmi les gestes résistants spontanés, la dérision a été l’un des réflexes vitaux et immédiats. Tracts, papillons, caricatures, pastiches, calembours, parodies et graffitis ont littéralement fleuri sur les murs, dans la presse clandestine, sur les ondes de la BBC et dans les publications de la France Libre. Certains textes, dessins et chansons ont fait le tour du monde. Pied de nez permanent à l’occupant, l’humour a servi à dénoncer, sans répit, les mensonges des propagandes, les abus des réquisitions de denrées et de main-d’œuvre, l’odieuse délation et le reniement des responsables politiques. Des  formes de  lutte qui ont permis à chacun de  se rassurer en se préservant un espace de liberté et qui été beaucoup   moins dérisoires que ce que  l’on pourrait le croire.

• Spécialiste de l’histoire de la France des années 40,  Alya Aglan est  l’auteure de plusieurs ouvrages sur la question : La Résistance sacrifiée, Le mouvement Libération Nord (Flammarion, 1999), Le Temps de la Résistance (Actes Sud, 2008) et elle a participé en collaboration avec Jean-Pierre Azéma à l’ouvrage   Jean Cavaillès résistant ou la pensée en actes (Flammarion, 2002). On lui dit aussi un ouvrage de synthèse en deux volumes: La France à l’envers. La guerre de Vichy 1939-1945 (Folio-Gallimard, 2015).

• QUAND LES NAZIS SE RUAIENT SUR “L’OR ROUGE”

OU LE PILLAGE DES CAVES SOUS L’OCCUPATION

• Une nouvelle date à noter, dans la série des conférences organisées par le CIERV : samedi 13 avril (14 h 45 – Centre culturel Valéry-Larbaud), Christophe Lucand abordera un sujet assez peu connu, celui du pillage systématique des grandes caves organisé par les nazis. Un aspect de l’occupation rarement abordé, encore en grande partie tabou.  Agrégé et docteur en histoire, chargé de cours à Sciences Po, le conférencier est un spécialiste du monde de la vigne et du vin, auquel il a consacré plusieurs ouvrages : Les négociants en vins de Bourgogne. De la fin du XIXe siècle à nos jours (Editions Féret, 2011),  Le pinard des poilus (Presses Universitaires de Dijon, 2015), et  Le vin et la guerre. Comment les nazis ont fait main basse sur le vignoble français (Armand Colin, 2019).

• Dés le mois de mai 1940, au fur et à mesure que la Wehrmacht envahit la France, un système de “captation du vin français est mis en place. En quelques mois, l’Allemagne nazie puise avec méthode dans les réserves des grandes caves, accumulées par un demi-siècle de surproduction. C’est l’illustration de la rapacité sans limite dont font preuve les hauts dignitaires comme Hermann Goering ou Otto Abetz. Il faut y ajouter  les officiers supérieurs et des fonctionnaires du parti nazi chargés d’organiser une véritable “ruée vers l’or rouge”.

• Pour ce faire,  un Service des vins français a été mis sur pied avec, à sa tête, une cohorte de “Weinführer. Christophe Lucand considère que tout cela  n’a pu aboutir que grâce à la complicité intéressée d’acteurs du monde viticole français : des  propriétaires, des négociants, des notabilités tels que  “Monseigneur” Mayol de Lupé  (futur aumônier de la LVF)  ou Marie Charles Jean Melchior de Polignac, auxquels il faut ajouter le tout Paris de la collaboration et quelques trafiquants interlopes. Le butin prélevé pendant quatre ans, au profit du parti nazi, de ses dirigeants et  de l’armée allemande représente  plusieurs dizaines de millions d’hectolitres.

• LA FUITE EN AVANT RÉPRESSIVE

DE L’ÉTAT FRANÇAIS

• La rubrique Documentation du site du CIERV s’est enrichie d’un nouvel article de Michel Promérat, intitulé  1944, la fuite en avant répressive de  “Etat Français” : 14 avril 1944, Vichy : Joseph Darnand remet les aiguillettes d’or au GMR “Bourbonnais” : « Le 14 avril 1944, devant le monument aux morts de Vichy, se déroule une cérémonie qui pourrait rétrospectivement apparaitre anodine ou anecdotique, mais qui se révèle, à l’examen, dire beaucoup de ce que fut le Vichy « dernière manière », celui d’un Etat devenu milicien et fascisant. Joseph Darnand, fondateur de la Milice en janvier 1943, depuis peu (30 décembre 1943) Secrétaire Général au Maintien de l’Ordre (SGMO), disposant de l’autorité sur toutes les forces de répression1 , remet une décoration, les aiguillettes d’or, à un groupe mobile de réserve, le groupe Bourbonnais, stationné à Vichy, qui s’est « illustré » en janvier-février dans des affrontements contre des maquisards dans le Limousin, notamment à Treignac (Corrèze) »…► (lire la suite sur le site du CIERV

Amis de napoléon III Vichy logo

• Le 27 janvier, Maxime Michelet, président depuis 2021 des Amis de Napoléon III de Paris a fait salle comble, lors de la présentation de sa conférence  sur 2023, année Napoléon III.

• Le 24 février, Denis Hannotin,  biographe de Jean-François  Mocquard, chef de cabinet de Napoléon III, et d’Auguste Nélaton, son chirurgien, a présenté une conférence sur “Certains comptes privés de Napoléon III”. Un domaine qu’il connaît bien pour y avoir consacré un ouvrage paru   en décembre 2022 et dans lequel il montre  que la cassette particulière de Napoléon III témoignait d’une grande générosité et d’une réelle efficacité en faveur des investissements des biens publics  et des collectivités. La conférence a permis de revenir sur plusieurs  des réalisations financées par ses soins à Vichy, entre les chalets et l’église Saint-Louis. C’était aussi l’occasion  d’évoquer des personnalités de l’époque telles que  le maire Norbert Leroy, l’architecte Jean Lefaure ainsi que des médecins, sans oublier la poétesse Claude Vignon ou Marguerite Bellanger, l’incontournable.

Les prochaines conférences à noter:   23 mars:  Christian Humbrecht : Trois femmes de Napoléon III : les impératrices Joséphine (1763-1814)  et Marie-Louise (1791-1847), ainsi que  Marie Walewska (1786-1817) . Christian Humbrecht, a déjà présenté trois conférences devant les Amis de Napoléon III: La Bérézina de 1812 (2013), la campagne d’Égypte (2014) et La mort de Napoléon Ier, à Sainte-Hélène (2021)-  27 avril: Jean-Paul PerrinMontluçon au Second Empire : ville industrielle en plein essor.

• LE SITE D’ALAIN CARTERET
TOUT SUR VICHY, DE RETOUR SUR LE WEB

• Une très bonne nouvelle pour ceux qui s’intéresse à l’histoire de la ville de Vichy… Supprimé unilatéralement comme la totalité des sites et pages perso  hébergés par Orange, le site Tout sur Vichy, patiemment mis en ligne depuis 1999 par son fondateur, Alain Carteret, avait totalement disparu du web depuis le 5 septembre dernier. Au prix de véritables prouesses techniques, il a pu être rétabli dans son intégralité, grâce à l’intervention d’un talentueux webmaster, Julien Lépine.  Depuis le 16 janvier, outre le QR code figurant sur  le bulletin n° 357 (février) on peut à nouveau y accéder via l’adresse www.toutsurvichy.fr.

• Dans l’article que lui a consacré La Montagne, dans son édition du 14 février, Alain Carteret est revenu sur ce qui fait l’originalité et la richesse de Tout sur Vichy. Selon lui, le site “explique l’histoire événementielle de la ville de Vichy et aborde tous les sujets par des rubriques spécifiques : patrimoine, vie culturelle, entreprises, sports, acteurs, livres. Il a sans cesse grossi avec la reprise de certaines données des livres. Il est destiné en fait à “vendre Vichy” à l’extérieur, avec la consécration du label Unesco le 24 juillet 2021 (…). Il est devenu au fil du temps un site “Tout sur Vichy”, formule issue du titre d’un livre de 1926 d’Antonin Mallat ».  Une rubrique consacrée à l’association des Amis de Napoléon III y présente les  activités de l’association et les  conférences mensuelles Aujourd’hui, plus de 250.000 fichiers informatiques y sont enregistrés.

• Le même article présente le président des Amis de Napoléon III de Vichy comme “un infatigable ambassadeur de la cité et passionné d’histoire (qui) ne se lasse pas de porter la bonne parole thermale à qui veut bien l’entendre”. Le quotidien régional retrace le  parcours personnel, sportif (basket, rugby, tennis), professionnel (entre autre dans la communication) et associatif  (Académie du Vernet, Société d’histoire et d’archéologie de Vichy, Alliance française…) de ce fils de chirurgien, qui “a posé son empreinte indélébile dans la cité qu’il affectionne particulièrement”. On y apprend que c’est en s’intéressant à la marche de Vichy vers son titre de Reine des villes d’eaux  qu’il a pu redécouvrir Napoléon III et qu’il a décidé en 2003 de lui consacrer un livre, Napoléon III, bienfaiteur de Vichy, préfacé par Denis Tillinac, qui fut son ami d’enfance. Sa bibliographie ne se limite pas au Second Empire puisqu’on y trouve aussi une série de livres sur le sport, avec notamment 100 ans de rugby à Vichy (2005), JAV,la belle histoire (2010) ou encore  Le tennis à Vichy : Sporting et coupe de Galéa (2011). Alain Carteret  présente aussi des  conférences sur tout ce qui touche à Vichy ou au Second Empire et il peut se muer, occasionnellement, en guide  à l’office de tourisme de Vichy.

• La Feuille de Garance, (n° 53, janvier 2024) :  Éditorial (Jean-François Glomet) – Vie de l’association – Nécrologie : Didier Burelle , Gérard Charasse- Le tambour d’Azi la Garance – À propos de Jeanne, par Jeanne Moreau – Blaise de Vigenère et la seigneurie de Saint-Paul (Philippe Carré) – Un mariage princier à Escolles au XVè siècle (Philippe Carré) – Tombé aux mains des Cosaques (François Devoucoux du Buysson) – Personnages et personnalité inhumées à Broût-Vernet (Jean-François Glomet).

• ASSOCIATION FRANÇOIS-PERON

• Le Bulletin de l’Association François Péron (n° 49 –  janvier 2024) vient de paraître. Au sommaire : Dictionnaire biographique des militaires et membres du corps scientifique de l’Expédition Baudin (Maurice Sarazin) – Compte pendu de l’Assemblée générale de 2023 – La fabuleuse odyssée des plantes (L. Allorge) – L’expédition Baudin, entre science et politique (J. P. Faivre) – La réparation du monument de  place François-Péron.

AUVERGNE – VELAY

• ASSOCIATION CULTURELLE D’AIGUEPERSE

ET DES ENVIRONS (ACAE)

• Avec ce  nouveau numéro, la revue  semestrielle Sparsae est entrée dans la 41ème  de sa publication. Une revue qui n’existerait plus depuis longtemps, si de nombreux bénévoles ne s’y impliquaient à chaque parution.  Olivier Paradis rappelle ainsi que, “commencée avec de modestes moyens, des photocopies simplement agrafées, la revue s’est peu à peu étoffée en s’enrichissant de nombreux auteurs. Si aujourd’hui l’imprimerie a remplacé le photocopieur des débuts, le choix des sujets, le travail de rédaction, les relectures, la mise en pages, les illustrations mais aussi la distribution et la gestion témoignent de l’implication des bénévoles de notre Association.  Il souligne le rôle capital qu’a joué  “Michel Debatisse qui, en tant que rédacteur coordinateur de la publication durant 21 ans, a porté notre revue à un degré de qualité que bien d’autres nous envient”.  Ces fonctions seront  désormais assurées par Catherine Crochet et Nadine Moulin, administratrices de l’ACAE,

• Au sommaire de Sparsae (n° 93 –  41ème année – 1er semestre 2024) : Domestiques et domesticité dans l’ancien canton d’Aigueperse (1876-1921) (Jean-Claude Lamazière) – L’invention de  Gilbert Éguillon, chanoine  honoraire, originaire de  Vensat : ce  prêtre passionné de technologie, conçut un système révolutionnaire améliorant le fonctionnement des cloches de nos églises. Reconnue et brevetée dans plusieurs pays, cette technique est toujours présente dans nombre de clochers (Nadine Moulin) – Le mariage de Gabrielle de Bourbon et de Louis de la Trémoille, “ un mariage d’amour qui avait été, à l’origine, une instrumentalisation politique”. Un exemple de l’application des  règles de succession prévues par la coutume d’Auvergne (Philippe Carré) – – Souvenirs, souvenirs : La restauration de la fontaine d’Artonne – 1947 : la coopérative d’utilisation du matériel agricole (CUMA) d’Effiat – 1923 : La Société lyrique d’Aigueperse  – L’ancienne maîtrise de la Collégiale d’Aigueperse –  La construction d’un mythe social et religieux , au temps de l’affrontement entre l’Église et l’État (Jean-Claude Lamazière) -L’abbé Imberdis (1801-1882), curé  de Notre –Dame d’Aigueperse, entre 1839 et 1882 :  Jean-Claude Lamazière propose une réflexion tirée de sa lecture d’une biographie  de ce   prêtre qui a  marqué par sa forte personnalité la vie d’Aigueperse, dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il s’agit du curé Jean-François Imberdis dont une grande plaque de marbre ornant son ancienne église, célèbre la mémoire et nous rappelle l’énergique profil.

• SOCIÉTÉ DE LA HAUTE AUVERGNE

• À l’occasion des 80 ans de la libération, la Société de la Haute Auvergne a programmé une série de conférences qui auront toutes lieu à 15 h 00, à l’Ostal del Telh (1 rue Jean-Moulin, Aurillac), selon le calendrier suivant :

Samedi 23 mars : Eric Panthou : Sociologie des Résistants de la région R. 6 (Auvergne) tués au maquis: Quel est le profil sociologique des tués au maquis ou pour le maquis en Auvergne ? Quel était leur âge, leur lieu d’habitation, leur profession ? Appartenaient-ils tous à un mouvement de Résistance, et lequel ? Quand, où, comment et par qui ces hommes et femmes ont-ils été tués ? Ce tableau d’ensemble permet d’appréhender les principales caractéristiques de la répression des maquis dans la région, en particulier le poids particulier des morts consécutifs aux grandes concentrations autour du Mont-Mouchet, la prédominance des victimes issues des Mouvements unis de la Résistance (MUR) et l’importance du recrutement intrarégional au sein des maquis.

Samedi 13 avril : Géraud Létang : Figures de la Libération dans le Cantal : Les 80 ans de la Libération sont l’occasion de se repencher sur l’année 1944. Souvent considéré comme un département éloigné des fronts et des théâtres d’opération, le Cantal devient en 1944 une zone de combats de haute intensité et d’opérations militaires majeures. Ce bouleversement est l’occasion de mettre en lumière et en perspective certaines figures méconnues de la Libération en Haute-Auvergne.

Samedi 18 mai : Hélène Saint-André : 1944 : le Cantal et les bombardements : Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, les limites entre le front et l’arrière se sont progressivement effacées, faisant du civil une victime mais aussi une cible délibérément visée dans les conflits contemporains. Avec les progrès de l’aviation, les combats ne se limitent plus à des zones précises souvent frontalières, désormais toute la France est susceptible d’être touchée. Cela explique que le Cantal qui n’avait jusqu’alors pas connu la guerre et les combats sur son territoire, subisse des attaques aériennes pendant le second conflit mondial. Entre délestage de bombes alliées par des avions en difficulté, accueil d’enfants victimes des bombardements de la région parisienne et bombardements allemands de représailles à l’été 1944, l’histoire des Cantaliens dans la guerre aérienne reste à écrire et doit être associée aux recherches plus générales sur la Seconde Guerre mondiale dans la région.

Samedi 22 juin : Christian Estève : L’épuration dans le Cantal (1943-1946) : premières approches. Jamais peut-être le Cantal ne fut tant remué, ballotté et agité que durant cette période. Ni totalement explorée, ni entièrement exploitée jusque-là, la nombreuse documentation offre un immense champ de recherches. Au-delà des femmes tondues et des exécutions, l’épuration fut multiple, à la fois relativement brève dans les faits et durable dans les esprits. D’une manière ou d’une autre, elle toucha toutes les catégories de la population, toutes les communes.

• REVUE DE LA HAUTE-AUVERGNE

◄Au sommaire d’Hommes et femmes dans la guerre (1939-1945), le dernier numéro de la Revue de la Haute-Auvergne ((2023-2) : Serge Defix : Neussargues, 1942-1944, nœud ferroviaire et foyer de résistance- Christian Esteves : Les Arletty de Neussargues – Alain Delpirou :  Récit d’un crime de guerre dans le Cantal : Soubizergues, juin 1944-  Pascal Gibert : La Résistance et l’épuration : les exécutions sommaires dans le Cantal (1943-1945) – Éric Panthou: Les tués de la répression dans le Cantal sous l’Occupation : Sources et décomptes –  Julien Bouchet : Les Justes et sauveteurs du Cantal – Nicolas Planche : Marie Sagnier (1898-1996), Une femme de cœur et une femme libre, Juste parmi les Nations –  Jean-Michel Rallière : Juifs dans le Cantal durant la Seconde Guerre mondiale : Parcours multiples face à la persécution – Bibliographie. 

Sans titre

• Le 17 janvier à l’hôtel de ville de Clermont-Ferrand, l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand a décerné ses prix 2024. Parmi ceux-ci, figure Mégalithes, roches remarquables et sources sacrées de Haute-Loire (256 p, éd. Cahiers de la Haute-Loire, 35 €). Cet ouvrage de  Bruno Mestre, secrétaire général de l’Association des Cahiers de la Haute-Loire, a été distingué par le prix Grellet de la Deyte. Ce prix est né de la volonté de Pierre Grellet de la Deyte (1880-1975), maire d’Allègre et député de la Haute-Loire. Il  avait ainsi   souhaité instituer ce prix en mémoire de son père, Emmanuel. Il  couronne ou participe à l’édition d’un ouvrage sur l’Auvergne ou le Velay.

• Les autres récipendaires des prix de l’académie sont : Soline Bouysse (prix Louis Achard)- Evelyne et Henri Hours (prix Achard-Gardette ) pour leur ouvrage sur les vitraux médiévaux de la cathédrale de Clermont-Ferrand (XIIè – XIIè siècles) –  Claude Legrand (prix Camille Vigouroux) pour son tableau de paysage d’Auvergne – Christian Bouchardy (prix Fernand Mège) pour l’ensemble de son œuvre. Un Prix de bienfaisance a également été   décerné à l’association La Maison des Parents représentée.

• Au premier trimestre, l’Académie a organisé trois conférences : L’épuration dans le Puy-de-Dôme (Michelle Serre) – Les vitraux médiévaux de la cathédrale de Clermont-Ferrand (Evelyne et Henri Ours) – Projection en mouvement : l’évolution des salles de cinéma en France et dans le monde de 1950 à nos jours, et au-delà (Jean-Marie Dura).

• Le calendrier des prochaines conférence, d’avril à décembre, s’établit comme suit : 3 avril : Raphaël Angevin :   Louis Levistre et les argolithes : controverse autour des premières manifestations supposées d’une écriture phénicienne en Montagne bourbonnaise (1890-1910) – 15 mai : Jean-Luc Fray :   Récits de pèlerins et voyageurs allemands en Auvergne et dans le Massif central aux XVè et XVIe siècles. – 5 juin : Élodie Rosier : la vie de Louis Rosier – 2 octobre : Pierre-Gabriel Gonzalez : Les écoles Michelin – 6 novembre : Geneviève et Jacques Plyer : Veyre, relais sur la route de poste Saint-Flour – Clermont (1643-1826) – 4 décembre : Nathalie Vidal : Henri Lecoq et la météorologie.

• Le Bulletin historique et scientifique de l’Auvergne, (n° 822-823, juillet-décembre 2019, paru en 2023, comporte une étude de Raphaëlle Maraval sur L’Auvergne vue par Émile Mâle, un  texte inédit de 1901.

• LES AMIS DU VIEIL ALLANCHE

• Cahier n° 16 –  Cézallier, des pierres et des hommes : Éditorial de Christian Baillargeat-Delbos – Les sculpteurs Boyer de Murat dans le Cézallier (Pascale Moulier) – Les sites du Néolithique en Cézallier et sur le Limon (Ch. Baillargeat) – Parcours dans Allanche au XXIe siècle : pierres et linteaux (Alain Delpirou) – Les 12 et 24 juin : Murat à feu et à sang (Serge Defix) – Hommage à Roger Géraud (Jean-Claude Roc) – Les foires d’Allanche, 20 siècles de succès (Philippe Glaize) – En traversant le Cézallier « le grand dehors » (Benoit Parre) – La montagne des Huides (Michel Arnaud) – La race bovine Salers (Georges Andrieu) – La tradition hospitalière d’Allanche (suite)  (Yves Aufauvre) – Belmondo et l’Hôtel Bonnal (Pierre Amiral) – Marchands de toile : Étienne et Viallefont (P. Kaiser et B Viallefont). Le chaire n° 16 est disponible auprès des Amis du Vieil Allanche : 7 Rue des Remparts – 15160 Allanche – Contact : tél : 06 60 63 79 31.

• Société savante, créée en 1920, L’Almanach de Brioude est un  acteur de la vie culturelle à Brioude (Haute-Loire) et dans son arrondissement. Elle publie chaque année un bulletin, l’Almanach de Brioude, qui rassemble des articles concernant l’histoire, l’archéologie, les arts, l’économie, la vie sociale du Brivadois. Des ouvrages d’histoire locale sont également régulièrement publiés.  En tant que société savante liée à l’histoire, la société savante brivadoise est affiliée au Comité des travaux historiques et scientifiques.

• Au sommaire de l’Almanach 2023 (1 vol. br, 276 p) : R. Aurenson : La collection de céramiques de l’Institution Saint-Julien et la question des origines antiques de l’agglomération de Brioude – Jean-Jacques Faucher : Les cloches de l’hôpital de Brioude – Roland Vigouroux : Un épisode méconnu de l’histoire locale au XIXe siècle, le château d’Alleret, fief royaliste en Brivadois – Claude Hantz : François Granghon, charpentier à bateaux – Bernadette Brustel : Rues et places de Brioude au XIXe siècle – Guy Pégère : La Garde de Lugeac à Lavaudieu. Géologie, histoire et exploitation minière- Louis  Lagrange : Saint-Beauzire 1800-2020. Population, habitat, mode de vie –  Michel Bardelle : La SIR à Brioude sous l’Occupation, une usine de radio parisienne dans le garage Bruhat  – J.-M.  David : René David. L’homme qui jonglait avec les mots

NIVERNAIS – BOURGOGNE

• CENTRE INTERNATIONAL D’ÉTUDES DES PATRIMOINES

 CULTURELS EN CHAROLAIS – BRIONNAIS

• Le Centre international d’études des patrimoines culturels en Charolais-Brionnais (CEP) vient d’être récompensé, pour l’ensemble de ses travaux, par un prix décerné par l’Académie des Sciences morales et politiques, au titre des sociétés savantes du CTHS (Comité des travaux historiques et scientifiques). Cette distinction récompense Les Chemins du Roman,  le programme phare du CEP qui vise à mettre en réseau plusieurs centaines d’églises et chapelles romanes situées en Saône-et-Loire (Bourgogne du sud).  Inspiré des  Chemins du Baroque en Savoie, ce programme de développement culturel et touristique, a été  initié par le CEP au début des années 1990. Il  s’appuie sur un inventaire systématique des édifices romans, en collaboration avec les facultés d’architecture des grandes universités de la Communauté européenne.

• Depuis le début des années 1990, dans le cadre de son université d’été, le CEP a accueilli près de 600 étudiants en architecture, avec leurs professeurs. Ils  ont mesuré près de 120 édifices religieux romans et le fonds documentaire comporte aujourd’hui près de 2 000 plans d’architecture et 54 rapports d’analyse des édifices. Ils sont utilisés par le Service des monuments historiques pour des programmes de restauration. Le programme des  Chemins du Roman  a été reconnu et validé, en 2022, par le Conseil de l’Europe, comme l’un des 30 itinéraires culturels européens en France, par l’intermédiaire du réseau européen  Transromanica,  dont le CEP a été l’un des membres fondateurs, en 2007, à Magdeburg.

◄ La collection Histoire et patrimoine rural en Bourgogne du sud, éditée par le CEP vient de s’enrichir d’un 16ème numéro intitulé Mottes et fortifications en Bourgogne du sud (Charolais – Brionnais). Il est dû à Jean-Marie Jal et à Michel Maerten,  deux spécialistes des châteaux et sites castraux de l’époque médiévale. Cette nouvelle brochure est consacrée aux mottes castrales qui furent édifiées à partir du IXè siècle en Charolais-Brionnais. Pas moins de 45 sites ont été recensés dans les anciens cantons du Brionnais, et les ex-cantons de Paray-le-Monial, Charolles, Digoin et Palinges pour le Charolais. Quatre plates-formes fossoyées ont été ajoutées comme exemples de ce type de fortification. Si les petites fortifications du Charolais-Brionnais peuvent sembler modestes, à l’exception de celle située  au-dessus du village de Châteauneuf, elles n’en constituent pas moins  un ensemble patrimonial exceptionnel, témoin d’une histoire féodale complexe et mouvementée.

• Depuis 2013, la collection Histoire et patrimoine rural a publié plusieurs études de Jean-Marie Jal, fruit de nombreuses années de recherches, avec l’étude de  milliers de pièces d’archives, auxquelles il faut ajouter le temps considérable consacré aux investigations sur le terrain : Les châteaux du Brionnais, du Xè au XVIIIè siècle (n° 7 – 2013), Les châteaux du Charolais, du Xè au XVIIIè siècle  (n°9 – 2017), Les châteaux disparus du Brionnais (n°11 –  2018), Les châteaux de Saint-Christophe-en-Brionnais » (n°12 – 2020), Le château de La Clayette, de la maison-forte à la résidence (n°14 – 2021) et Le château de Drée, le petit Versailles du Brionnais  (n°15 – 2022). Ces différentes publications sont disponibles sur le site du CEP.

• LES AMIS DU VIEUX GUÉRIGNY

• Comme chaque année, depuis 1989, l’association des Amis du Vieux Guérigny et son Centre d’études de la métallurgie nivernaise proposent leur publication, Le marteau-pilon. C’est le  fruit des recherches menées sur l’industrie sidérurgique qui a joué un rôle considérable en Nivernais, tout en rendant hommage aux ouvriers du fer et du feu qui ont œuvré, pendant plusieurs siècles, dans ces lieux chargés d’histoire.

• Au commaire du n° 35 (juillet 2023) : Préface (Wilfrid Séjeau) – Exposition : Du télégraphe à la fibre optique (Jean-Paul Gauthron) – Études : L’exploitation du minerai de fer dans la Nièvre (Yves Mourey) – Jean Rouet (1780-1847), maître de forges à Ragon, Saint-Germain-de-Chassenaey (Nièvre) ( Jérôme Lequime) –  Les ouvrières dans l’industrie métallurgique nivernaise (1916-1918) (Michaël Boudard) – L’immigration en provenance d’Europe centrale aux houillères de Decize : Serbes et Tchèques à La Machine (1923-1926) (Marie-France Gribet) –  Contributions d’Imphy au développement mondial des aciers inoxydables  entre 1885 et 1929 (Pascal Willemin) –  Histoire de la production de ferro-alliage en Russie  et en URSS. Création et implantation de cette industrie (Oleg Golubev) – Témoignages et documents :  Des industries nivernaises en plein renouveau à l’époque de la restauration : l’œil de Charles Dupin : Partie I : Du Morvan à Fourchambault, Guérigny et Nevers (Olivier Tort)  – Usine pilote de Clamecy : travaux menés au Creusot par les Produits Nouveaux  de Creusot-Loire (Gérard Chrysotome) – Du laboratoire à l’usine pilote : comment envisager l’avenir énergétique de la France au début des années 1980 ? (Jean-Philippe Passaqui) – Patrimoine : L’atelier des grosses chaînes à Guérigny, un exemple de réinvestissement des espaces historiques (Jean-Paul Gauthron) – Les aménagements hydrauliques des forges royales de Guérigny et leurs évolutions (Gérard Badet).

camosine

◄ La CamosineLes  Annales du Pays nivernais, a publié son n° 189 rédigé par Philippe Donie. Il est  consacré aux Grès de Saint- Révérien, histoires naturelles et mémoire de carriers.   Situé au bord d’un plateau du Nivernais central, le village de Saint-Révérien est connu pour son église romane. Ce nom renvoie également, pour les géologues et les bâtisseurs, à  un matériau qui s’y trouvait en abondance: le grès. Un véritable filon qui était partagé avec la commune voisine de Champallement, qui n’a toutefois pas attaché son nom à cette pierre et à son exploitation. Philippe Donie, géologue passionné, commence par  la présentation de l’histoire géologique des grès de Saint-Révérien,  avec beaucoup de  pédagogie. Cette pierre, à la dureté remarquable, doit sa présence à la faille de Saint-Saulge.

•L’auteur aborde ensuite  la redécouverte d’une activité industrielle aujourd’hui disparue et notoirement méconnue : l’exploitation des carrières de grès qui s’achève vers 1930. Si le grès a constitué un des matériaux utilisés dès l’Antiquité, sur le site gallo-romain de Compierre,  c’est surtout à partir du milieu du XIXe siècle que l’exploitation des carrières a connu son apogée, avec la production de pavés, pour répondre à des besoins urbains croissants. Ainsi, durant un siècle, des centaines de milliers de pavés  ont été expédiés dans toute la Nièvre et à Paris. Aujourd’hui, la forêt a repris ses droits, et elle recouvre de ses frondaisons les vestiges de cette industrie. Une raison de plus pour la redécouvrir avec ce numéro abondamment illustré.

LIMOUSIN

• En 2020, en lançant le projet d’un annuaire numérique des maçons migrants, l’association Les Maçons de la Creuse s’était fixé un objectif principal : sortir de l’anonymat ces dizaines de  milliers de paysans-bâtisseurs que l’on regroupait sous le titre  générique de “maçons de la Creuse”. Des maçons dont l’héritage est présent d’abord  dans le patrimoine bâti et paysager, bien au-delà du département de la Creuse, devenu grâce à eux “un  pays des bâtisseurs”. De quoi faire découvrir et partager des milliers de parcours personnels et professionnels. C’était ensuite un moyen de  « faire connaître les caractéristiques atypiques d’un phénomène migratoire qui, sur cinq siècles, avec des milliers de “vies minuscules”, faites de labeur et de souffrances, a marqué de façon profonde la Creuse et les Creusois”.

► Consulter l’annuaire numérique des Maçons de la Creuse

• Quatre ans plus tard, grâce au concours de près de 300 contributeurs bénévoles, l’objectif a été largement atteint: à la fin du premier trimestre de  2024, l’annuaire numérique comportait  plus de 38 000 fiches individuelles. L’objectif est désormais d’atteindre les 40 000 fiches en cours d’année. 2024   sera  aussi l’année du 40ème anniversaire de l’association qui publie des bulletins, prolongés parfois par des numéros spéciaux et qui a collecté de nombreux documents d’archives, tels que livrets ouvriers, passeports, photos de chantiers, lettres…

ssnac

Après la tenue de l’assemblée générale, la prochaine séance qui aura lieu le 16 mars, à la salle des fêtes de Châtelus-Malvaleix (15 h 00) se déroulera selon le programme suivant : Jean-François Durieux : Le  site archéologique La Maisonnière, Gioux. L’établissement rural gallo-romain de La Maisonnière, fouillé et réhabilité entre 1986 et 2000 par l’association du quartier, est un site visitable d’environ 1 hectare, dont 2 000 m2 dans une enceinte murée. Il a été mis en valeur et un parcours guidé créé, avec panneaux explicatifs. Jean-François Durieux a été archéologue amateur pendant 15 ans à l’association du quartier Sous les Fougères de Felletin, puis archéologue professionnel de 2012 à 2019, à l’Afan, association nationale à l’origine de l’Inrap. –

• Vincent Cailliez : L’évolution climatique sur le département de la Creuse. Les modèles physiques du climat restent encore souvent très peu représentatifs des trajectoires climatiques telles qu’elles se sont réellement engagées sur les divers territoires dont celui de la Creuse. Climatologue, Vincent Cailliez, qui fut  responsable de Météo-France en Creuse de 1998 à 2011, a mis au point un système de projections climatiques, courant jusqu’en 2050, compatibles avec les trajectoires réellement enclenchées localement depuis environ 50 ans. Ces projections sont sensiblement plus “sévères” que ce qui est habituellement présenté mais elles sont, hélas, réalistes et ne représentent qu’un minimum vraisemblable des évolutions à venir. Des cartes d’évolution des températures, des précipitations et des bilans hydriques saisonniers et annuels seront présentées lors de cette communication.

• Enfin, des élèves de classe de 3ème du collège Jules-Marouzeau de Guéret présenteront le travail qu’ils ont réalisé sur : L’accueil des enfants de la région parisienne réfugiés en Creuse pendant la seconde guerre mondiale.

 

Un commentaire

Les commentaires sont fermés.