HISTOIRE, PATRIMOINE, ASSOCIATIONS CULTURELLES, ARTS, EXPOSITIONS: N° 4 (NOVEMBRE 2016)

MISE À JOUR: 13 NOVEMBRE 2016

PATRIMOINE

Le prix Émile Mâle 2016 attribué aux Amis de Montluçon

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    Le château au début des années 1900

    Il y près d’une demi-siècle, alors que le quartier de Bien-Assis était en pleine urbanisation, le château qui le surplombait menaçant ruine, était sur le point de disparaître sous les assauts des démolisseurs. C’était compter sans la volonté affichée des Amis de Montluçon, avec à leur tête André Guy, de sauvegarder cet élément patrimonial. Après l’avoir acquis, l’association a mené une série de campagnes de restauration, au fil des décennies et au gré des capacités de ses finances. Après André Guy, c’est Jean Marty son successeur puis Jean-Paul Michard qui ont poursuivi l’œuvre, en s’appuyant sur le dévouement de plusieurs membres de l’association, que ce soit pour le gardiennage, l’entretien ou la surveillance des travaux. Une fois sauvé et mis hors d’eau, Bien-Assis est devenu le siège de la société savante et le lieu d’hébergement de sa très riche bibliothèque, qui vient de faire l’objet d’une recension complète et d’un classement selon les normes. Il est ouvert au public lors des expositions annuelles ou des Journées du patrimoine.

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Jean-Paul Michard, dans la salle où ont été découvertes les fresques

• La bâtisse était pourtant loin d’avoir livré tous ses secrets. C’est ainsi qu’en 2010, un véritable trésor artistique a été mis au jour. Dans une des salles du rez-de-chaussée, des peintures datant du XVème et du XVIème siècle sont apparues, lors de la réalisation d’une nouvelle tranche de travaux : « En 2010, nous avions comme projet de refaire l’enduit de la tour et les peintures du rez-de-chaussée. Et quand on a commencé à arracher, oh surprise ! », raconte Jean-Paul Michard, président de l’association. Le chantier a été stoppé immédiatement, d’abord pour expertiser les peintures, avant de se consacrer à la restauration de ce patrimoine historique. Aujourd’hui, l’ensemble des peintures murales a été remis à neuf.

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    L’équipe des restaurateurs au travail

    Dans un premier temps, l’équipe restauratrice, sous la houlette de Jean-Yves Bourgoin, a dû procéder au dégagement des couches sur les fresques. Elle s’est ensuite attaquée au nettoyage et à la reconstitution des traits effacés. Lorsque c’était nécessaire, il a fallu pour cela utiliser de l’aquarelle pour que ces traits puissent presque revenir à leur état initial. Le résultat se devait d’être le plus proche possible de l’original et il n’était absolument pas question de redessiner ce qui avait totalement disparu. Si des villages, des hommes en armures et des animaux peuvent être distingués sur les murs, aucune interprétation n’est encore toutefois possible: « Il nous reste un énorme travail de recherche à faire », constate le président de l’association, en ajoutant que «  Jean-Yves Bourgain tient vraiment à l’approfondissement du sujet ». Sur les murs, on peut admirer plusieurs scènes historiques, depuis la fin des travaux de  restauration.

  • Les personnages doivent leur couleur noire au charbon issu  de sarments de vigne, qui étaient mélangés au blanc d’œuf pour une plus longue tenue. Sur différentes parties, on remarque aussi l’utilisation de la couleur beige ainsi que du rouge : « Si l’on regarde bien, tous les visages sont en beige et le contour des lèvres est rouge. Nous avons été très surpris de voir de la couleur au fur et à mesure de l’avancée des travaux », fait observer Jean-Paul Michard. D’après lui, il s’agit très vraisemblablement d’une série d’événements commémoratifs qui concernent la cour des Bourbons, Jean II ou Pierre II. Si l’on considère la date du décès de Nicolas de Peret, de nombreux indices laissent penser que les fresques auraient été réalisées durant cette période. Malheureusement, le temps a effacé une partie de ces peintures: « Le décor dégagé présente certaines usures. Il y avait des trous gigantesques qu’il fallait combler. L’humidité a également fait disparaître la plupart des tracés car une source est abritée en sous-sol ».
  • André Guy, à l'origine du rachat de Bien Assis
    André Guy (1913-2008), à l’origine du rachat de Bien Assis

    Au terme de ces six années vouées à la restauration des fresques, Les Amis de Montluçon éprouvent quelque fierté devant le résultat. Il est à la hauteur des efforts financiers consentis soit 50 000 € qui ont été investis, Un budget auquel il faudra encore ajouter la facture pour l’installation d’un éclairage « discret, avec des lumières froides ».

  • Le château restauré
    Le château restauré

    Le château de Bien-Assis étant le seul édifice de la région qui comporte des peintures datant du XVeme siècle, reste un édifice exceptionnel. C’est un élément parmi d’autres qui a poussé, le 3 décembre 2015, la commission de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) à classer l’intégralité du château à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Depuis 1965, seule sa façade l’était. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, le travail de restauration des fresques a été couronné par l’attribution du prix Emile-Mâle 2016, avec à la clé une médaille et un chèque 5 000 €. Lors de sa remise, Florent Maraval de Bonnery, arrière-petit-neveu de l’historien commentryen, a justifié l’attribution de ce prix patrimonial par « le caractère admirable du sauvetage de ce morceau de Moyen Âge enchâssé dans une centre commercial ».  C’est la deuxième fois que les Amis de Montluçon reçoivent ce prix, puisque l’association en avait déjà été lauréate  en 1993, pour le sauvetage du château dans son ensemble.

Pour en savoir plus sur le château de Bien-Assis…

Le château est un manoir typique du XVe siècle ; il est de plan rectangulaire, avec une tour carrée contenant un escalier à vis, faisant saillie au centre de la façade. Bâti sur une cave voûtée en berceau (où se trouve une source), il comporte à chacun des deux premiers niveaux deux pièces d'environ 7,60 m de long sur 6,80 m de large. L'escalier droit menant à la cave a été inclus ultérieurement dans un appentis ajouté du côté nord, ce qui a permis d'adjoindre au rez-de-chaussée une petite salle. L’escalier à vis donne accès aux étages. Le château de Bien-Assis a heureusement conservé presque intactes ses dispositions d'origine. Les encadrements des portes et des fenêtres (à croisillons) sont sculptés dans un grés local d'une chaude couleur ocre irrégulière. Les planchers sont d'origine, à l'exception de celui de la salle d'exposition du premier étage, et de celui de la grande salle du deuxième étage. On distingue encore nettement dans une partie de la salle du rez-de-chaussée, à gauche, les peintures qui ornaient le plafond. Le château n'a jamais été une forteresse, mais plutôt un manoir. Notons enfin que, avant la création du centre commercial, le château comportait des communs, comme on peut le voir sur les documents, dessins ou photographies de l'époque. Condamné à la démolition lors de l’urbanisation du quartier, il a été sauvé par Les Amis de Montluçon qui l’ont acheté et restauré. Aujourd’hui, inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques (20 décembre 1965), il abrite les collections et la bibliothèque de la Société.(Présentation extraite su site Internet des Amis de Montluçon)
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    La chapelle Sainte-Anne

    Le jury du prix Émile-Mâle a salué deux autres réalisations :une petite construction bourbonnaise, la chapelle Sainte-Anne d’Ygrande  a reçu un prix d’encouragement d’un montant de 2 000 €. C’est la première fois depuis son lancement, en 1985, que le Prix Émile Mâle est revenu à l’entretien d’un monument du Bocage bourbonnais. Et c’est une propriétaire courageuse, Renée Hory, qui a reçu au pied de sa chapelle Sainte-Anne à Ygrande, le prix.  Ce petit monument religieux, curieusement posé sur un mamelon qui témoigne d’une vie antérieure  importante autour du château de Verfeuil (ou Verfeux), avait subi les affres du temps. Tantôt bergerie ou écurie, puis local squatté par les animaux et par les voleurs de mobilier et de statuaire, cette chapelle présentait une couverture délabrée et allait tomber en ruine lorsque Renée Hory l’a acquise. Elle y  a investi ses économies pour assurer la consolidation de la charpente, la réfection du tympan écroulé lors du chantier et la mise hors d’eau du bâtiment. Des portes solides protègent aujourd’hui, l’intérieur de la chapelle où trônent à nouveau des statuettes vénérables. Enfin, le musée Anne-de-Beaujeu, à Moulins,  a été distingué  pour la restauration d’œuvres des XVème et XVIème siècles, avec la remise d’un chèque de 5 000 €.

Le château Saint-Jean: vers une renaissance?

  • chateau-de-saint-jean-couleur-irisToujours à  Montluçon, le château Saint-Jean, datant du XVeme siècle, situé  Avenue Henri-de-La-Tour-Fondue, avait été habité durant une trentaine d’années par Léon Lévy, directeur de l’usine Saint-Jacques, père de l’écrivain Lily Jean-Javal. Il devait être transformé en hôtellerie en 1928, un an avant que la municipalité n’achète le parc. Après avoir connu des fortunes diverses, le château était laissé à l’abandon depuis plusieurs années, suite à la mise en faillite du dernier exploitant du restaurant. Jean-Claude Delion, Montluçonnais de cœur, propriétaire d’établissements de luxe sur la Côte d’Azur, l’a racheté. Il va y faire exécuter de très importants travaux afin de pouvoir  rouvrir l’hôtel – restaurant en novembre 2017, avec comme objectif l’obtention de deux étoiles au Guide Michelin Michelin.

La résurrection du prieuré d’Huriel

Le prieuré transformé en ferme, vers 1900.
Le prieuré transformé en ferme, vers 1900.

• En 2011, Jean-Pierre Lagrange, un enfant du pays qui a fait carrière à Paris,  avait acquis le prieuré Notre-Dame d’Huriel avec l’objectif de sauvegarder le plus vieil édifice de la commune. Une passion qu’il explique en se replongeant dans ses années d’enfance : « Ma famille était des vignerons installés à La Croze, tout près d’ici. Je suis né à Paris mais j’ai passé toutes les vacances de mon enfance ici. Ma grand-mère habitait à Montluçon et je faisais souvent la marche jusqu’ici pour goûter la campagne. Mais je voyais le prieuré s’abîmer peu à peu. Quand j’avais quinze ans, un architecte m’a dit : « Un bâtiment dans cet état, il faut l’abattre ». Et moi, je me suis dit que ça me ferait mal au cœur qu’il disparaisse. J’ai fait toute ma vie à Paris mais j’avais ce souvenir lointain, un peu idéalisé, de ce prieuré. Une partie de mon cœur est restée ici. ».

Le prieuré était effectivement dans un triste état, après avoir connu au fil du temps une longue histoire tourmentée :  « Quand on est arrivé ici, l’endroit était saccagé. C’était désastreux. Avec un courage incroyable et une grande persévérance, ils ont réussi à faire quelque chose de formidable », résume Huguette Wincken, déléguée départementale de la Fondation du patrimoine.

La première trace écrite de l’existence du prieuré remonte à une bulle pontificale de 1115, selon Bernard Duplaix, fin connaisseur de l’histoire locale. Douze moines géraient alors les possessions du prieuré qui dépendait de la puissante abbaye de Déols. L’église prieurale, devenue paroissiale au XIIIème siècle, est postérieure au prieuré. Situés sur un chemin annexe aux itinéraires du pèlerinage vers Compostelle, prieuré et église Notre-Dame ont connu des périodes prospères. L’affaiblissement de l’abbaye de Déols a ensuite  conduit au déclin de ses filiales, dont Huriel, au point qu’en 1569 Nicolas de Nicolay, géographe du roi,  ne peut que constater que « tout y est ruiné ». Le bâtiment a été ensuite racheté en 1779 par la famille Jehannot de Bartillat, propriétaire du donjon, la fameuse Toque. Après la révolution et la vente du prieuré, il a été transformé en ferme, avant de sombrer  dans un lent abandon. C’est en 2011 que Jean-Pierre Lagrange à acquis l’ensemble, le précédent propriétaire, dépassé par les travaux, n’ayant pu se mettre d’accord avec la commune qui souhaitait l’acquérir.

 

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Le prieuré d’Huriel, au terme de 5 ans de travaux

La restauration n’a pas été un « long fleuve tranquille », avec des moments de découragement. La Fondation du patrimoine et le Conseil départemental ont épaulé le projet : « Tout casser pour recommencer, c’est décourageant. Mais quand on est lancé, il faut continuer. Maintenant que tout est fini, on se sent soulagé et on veut en profiter», confie Jean-Pierre Lagrange. Cinq ans ont été nécessaires pour restaurer le prieuré sous le regard de Paul Carvès, architecte des bâtiments de France. L’ensemble des entreprises qui sont intervenues sur le chantier sont bourbonnaises.  Aujourd’hui Jean-Pierre Lagrange songe à quitter définitivement Paris pour s’établir à Huriel et il souhaite faire profiter les Huriélois de cette pièce de leur patrimoine, en ouvrant par exemple les extérieurs au public, car « le prieuré leur appartient aussi ». Une œuvre que François Lagrange, son fils, luis aussi passionné par l’histoire du prieuré, compte bien poursuivre.

Sauver la maison natale d’Albert Londres

Albert LONDRES (1884-1932)
Albert LONDRES (1884-1932)

• En 2014,  l’association Regarder et Agir avait réussi à rassembler 70 000 € pour acquérir  la maison  dans laquelle Albert Londres, « le prince des reporters » avait vu le jour le 1er novembre  1884. Située rue de Besse, à Vichy, la bâtisse avec ses deux tourelles est bien connue des Vichyssois. Pour ceux qui l’ignoreraient, des panneaux de bois peints rappellent que le grand reporter est né là. Toutefois, peu nombreux sont ceux qui ont pu y pénétrer, compte tenu de l’état dans lequel se trouve le bâtiment. Une fois la porte franchie, la maison n’est plus qu’une coquille vide : absence de sol au rez-de-chaussée, escalier tombant en ruine, charpente au bois vermoulu qui ne repose plus sur rien et dont  les poutres qui sont posées dans le vide, ne s’appuient plus sur les murs.  Les fenêtres sont cassées et il est  impossible d’ouvrir les volets, qui risquent de tomber sur des passants…

photo_projet_57807• Pour réaliser dans un premier temps  la restauration de l’ensemble de la  toiture et de la  façade, il faudrait réunir au moins 175 000 €, selon Marie de Colombel, présidente de Regarder et Agir. Malgré la participation de collectivités locales, l’aide de fondations et l’appui d’une souscription qui  a rapporté près de 22.000 €, il manque encore 40.000 € pour financer le tout : « Nous avons les moyens de faire la charpente, mais nous aimerions tout faire en même temps. Nous nous donnons jusqu’à la fin novembre pour prendre la décision ». Selon la même source, la recherche de fonds pour l’aménagement intérieur devrait être plus facile.

• En attendant, l’association tente de sensibiliser les particuliers. C’est ainsi que, début novembre, à l’occasion de l’anniversaire d’Albert Londres, l’association a reçu et informé le public. Si la visite de la maison  était totalement exclue, pour des raisons de sécurité évidentes, c’était un moyen de faire connaître les actions menées par Regarder et Agir. Un autre espoir repose sur   un éventuel sursaut de la part d’entreprises locales, dont les noms seraient alors affiché sur la façade, si elles voulaient bien jouer le rôle de mécènes. L’objectif est donc simple :  boucler au plus vite la question du financement pour commencer le plus rapidement possible les travaux, faute de quoi le risque que la maison ne s’écroule est bien réel.

Pour en savoir plus sur la Fondation du patrimoine et ses projets auvergnats

 

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L’historial du soldat paysan de Fleuriel:  premier bilan

L’historial ou Musée du paysan soldat ouvert en 2015 à Fleuriel, à l’initiative de Jean-Daniel Destemberg, a  dressé le bilan de sa première année d’existence. Proche de l’église, installé dans une ancienne ferme, il propose d’abord une visite centrée sur la famille de paysans  qui occupait les lieux, les Imbert. Ils avaient alors deux fils au front. L’un  devait trouver la mort en Orient, tandis que  l’autre  en réchappa, après s’être battu sur le front nord. Lettres et documents originaux  apportent un éclairage concret.  La formule fonctionne plutôt bien, tout en s’appuyant sur des photos en 3D, des tablettes tactiles et des vidéos.

telechargement-6• Le mémorial a   ainsi accueilli 3 000 visiteurs entre le 8 mai et le 8 novembre. 735 élèves des collèges et lycées ont visité le site et 504 élèves ont réalisé des ateliers pédagogiques. En dehors de la journée d’ouverture, qui avait vu affluer 120 personnes, le pic de fréquentation a été atteint lors des journées du patrimoine, avec 85 visiteurs . L’historial compte aussi s’ouvrir sur le village de Fleuriel qui comptait 900 habitants avant la grande guerre, avec de nombreux services aujourd’hui disparus, contre seulement  340, un siècle après. Des activités du type « chasse aux trésors » permettent de faire comprendre aux jeunes visiteurs ce que pouvait être le village avant 1914.  A l’occasion de ce premier anniversaire, l’historial a accueilli Alexandre Bessard, président de l’association Mémoire de Cérilly. Avec Olivier Filiat, il a montré l’importance de la forêt de Tronçais pour la fourniture de bois de tranchées, une question qui n’avait jamais été abordée par les spécialistes du conflit.

  • Le château de La Chaux Montgros, commune de Sallèdes (Puy-de-Dôme), est en cours de restauration. Un concert de musique classique a été organisé le 24 septembre à la Sainte-Chapelle de Vic-le-Comte en soutien à l’Association de renaissance de la Chaux Mongros qui s’en occupe.
  • A l’occasion de l’assemblée générale des Amis du patrimoine religieux en Bourbonnais le dimanche 30 octobre à Jenzat, le président Daniel Moulinet a donné une conférence sur  la vie de saint Martin par Sulpice-Sévère et les représentations iconographiques du saint en Bourbonnais.
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    Samuel CHERPRENET

    Samuel Cherprenet, installé à Huriel, restaure depuis le printemps 2016, les décors de l’opéra de Verdi  « Aïda », le premier à avoir été joué dans la nouvelle salle de l’Opéra de Vichy en 1901. Le 28 octobre, à Vichy,  il a donné une conférence sur le  travail de restauration qu’il a réalisé.

• Le 5 novembre, à l’hôtel des ventes de Vichy dispersion très suivie de 200 lots provenant de la villa Jurietti, rue Hubert-Colombier : tableaux, mobilier et objets d’art. Une maquette du casino des Fleurs est a été acquise par le  musée de l’Opéra de Vichy.

ARCHÉOLOGIE

Paléopolis (Gannat) : vers les 35 000 visiteurs en 2017…

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En janvier dernier, la société Fossilis qui avait une délégation de service public pour la gestion du parc  Paléopolis avait été mise en liquidation judiciaire. Le conseil départemental ayant repris les rênes, il  avait alors  choisi l’agence Organicom pour exploiter le parc, pendant deux ans. Un bilan de  cette première année de gestion a été dressé  et des objectifs ont été affichés pour 2017.

telechargement-7• Avant que Paléopolis ne ferme ses portes à la fin des vacances de la Toussaint pour hiberner jusqu’au 1er avril 2017, le conseil départemental a dressé le bilan de la saison 2016. Selon Bernard Coulon, vice président du conseil départemental,  d’ici la fermeture le 2 novembre, on devrait enregistrer  25.000 visiteurs (dont 15.000 pendant l’été), le tout en dépit d’une saison qui n’a pu débuter qu’en mai au lieu d’avril. Il y a eu une progression des visites  en août, avec 9.000 visiteurs, venus en majorité du Puy-de-Dôme et de l’Allier.  Un pic de fréquentation  a été atteint le 9 août avec 667 entrées. De quoi permettre au parc de retrouver sa fréquentation des saisons précédentes.

telechargement-8Forts de ces chiffres, les élus comptent jouer sur la   complémentarité entre Vulcania, tourné vers les sciences de la terre, et Paléopolis, axé sur les sciences de la vie. La région devrait confirmer son soutien financier pour 2017-2018. Tout en maintenant le volet scientifique, avec l’exposition permanente La Fascinante Histoire de la vie conçue sous l’autorité du paléontologue Yves Coppens, parrain du parc, les conseillers départementaux souhaitent encore développer les activités  ludiques et pédagogiques. Le mouvement a été amorcé au cours de la saison avec  des jeux vidéos, l’installation de  six animatronics (dinosaures animés) et davantage d’ateliers pour les enfants, le tout étant  désormais inclus dans le prix d’entrée.

• Pour 2017, le département consacrera 150.000 € au renforcement de cette dimension ludique, avec des aires de jeux complémentaires, des tablettes numériques,… 50.000 € seront dédiés à l’amélioration des installations, le tout dans le cadre du  contrat de plan État région d’un montant global de 200 000 €. Il est aussi prévu d’améliorer la signalétique sur l’autoroute A 71 et l’accès au Parc.  L’objectif est clairement affiché : faire passer la fréquentation de 25 000 visiteurs en 2016 à 35 000 en 2017. Un objectif qui peut sembler  ambitieux sur un délai aussi court. 

 

REVUE ARCHÉOLOGIQUE DU CENTRE

◘ Dans le tome 55 (2016) de la Revue archéologique du Centre (en ligne):

Laurent Fournier et Florent Mercey :  » Importation grecque et activité métallurgique sur un habitat rural de la périphérie de Bourges« 

Il s’agit d’une structure d’habitat semi-enterrée datant du Vème siècle av. J.-C.  découverte à Soye-en-Septaine avec un abondant matériel céramique, dont un fragment de canthare antique à figures rouges.

Julien Ollivier (et al.) : « Les maisons du Haut Empire de la rue de l’Oratoire à Augustonemetum/Clermont-Ferrand« 

Une fouille archéologique préventive a permis de reconnaître en 2010 plusieurs états d’une portion d’îlot résidentiel localisé à proximité du centre monumental d’Augustonemetum. Son évolution a pu être suivie. Les plus anciennes domus, dont l’une présente un riche décor, ont été édifiées durant la 1ère moitié du 1er siècle. Détruites à la charnière des 1er et IIème siècles, elles ont été remplacées par de nouvelles demeures. L’insula semble abandonnée dans le courant du IIIème siècle. Le site n’a été ensuite réinvesti que durant le second Moyen Age au cours duquel les constructions antiques sont presque systématiquement épierrées.

► Compte-rendu par P. Martin de : Les cryptes de France : pour une approche archéologique, IVe-XIIe siècles, par Christian Sapin. (Picard, 2014, 320 p, 398 ill., 76 €) – Chapitre 5 : Vers un inventaire des cryptes; relevé des cryptes en France par région. – « Livre extrêmement érudit et stimulant ».

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RENCONTRES ARCHÉOLOGIQUES DE L’ALLIER

◘  La 2ème  Rencontre archéologique de l’Allier s’est tenue le samedi 15 octobre à l’ESPE (ex-IUFM) à Moulins. Au programme des conférences :

• Marie-José Ancel et Marco Zabbeo :  « Occupations rurales antiques en bordure de la RN 7 : entre activité agro-pastorale et monde funéraire.

enseignement_2016_09_raa AVCA :  « Maurice Franc, expériment’acteur en figurines gallo-romaines« 

• Célia Condello : « Quand l’archéologie permet d’étudier une grande résidence princière oubliée : Moulins, le château des ducs de Bourbon (XIVe-XVIe siècles).

• Marion Dacko :  « Les caractéristiques techniques des routes antiques dans le Massif central« 

Sébastien Gaime : « Archéologie expérimentale : le pont-levis de Chevagnes pendant la guerre de Cent ans »

Magali Garcia : « Un établissement rural d’époque romaine à Avermes, Pont du Diable« 

David Lallemand : « Avermes : bilan des connaissances sur le territoire de la commune« .

Alain Magdeleine : « Prospections aériennes: traces fossoyées entre Loire et Allier »

Maxime Pasquet : « Le site laténien de Sainte-Radegonde, commune de Budelière (23) »

Dorian Pasquier : « Une nécropole antique à Avermes, Pont du Diable »

Olivier Troubat : « Moulins hydrauliques gallo-romains à médiévaux immergés dans le lit du Cher à Montluçon/Maugacher »

Éric Yény :« Pirogues monoxyles de l’Allier »

◘ Durant l’été 2016 un nouveau « gisement » préhistorique d’une grande richesse a été découvert non loin de Vic-le-Comte. Il s’agirait d’un campement résidentiel d’un groupe humain vivant ici il y a plus de 16 000 ans. Des fouilles y seront conduites par la DRFAC Auvergne en 2017.

ASSOCIATIONS CULTURELLES

Allier généalogie: n° 115, septembre 2016 :

  • Edito de la présidente (A. Berna) – Entretiens réalisés par Frédéric Fossaert : les Cheminements littéraires en Bourbonnais, avec J. CL. Mairal ; à propos de la réalisation d’Allen, avec Patrice Rötig – La réforme administrative, une idée révolutionnaire (A. Berna) – En septembre 1866 Vichy et ses environs étaient inondés (N. Périchon) – Quel est le rapport entre un corniste et les candélabres du parc des Sources à Vichy? (id.) – 9 juillet 1866 : 1ère inhumation au cimetière des Bartins à Vichy (id.) – Le 14 juillet 1883, inauguration de la statue de la République à Paris, Eugène Larbaud condamné pour port d’armes prohibé (M. Sarazin) – Le roi du Monténégro à Vichy en1916 (id.) – Nés dans l’Allier, ils figurent dans la dernière édition du Who’s Who in France (id.). – Gilbert Joseph Tortel, un soldat moulinois devenu baron d’Empire (Ph. Vacher).

Généalogies bourbonnaises et du Centre: n° 151, septembre 2016 :

  • crbst_genealogiesbourbonnaisesetducentrePropos de la présidente (A.M. Méténier) – Carnet de guerre de Fernand Méténier – Le crime de la forêt de Tronçais, janvier 1926, relaté par les quotidiens parisiens (M. Sarazin) – La longue histoire du tabac (D. Bonnet) – A propos de « benevis » ou “d’abenevis » (J.Popy) – Deux logis de la Croix d’or à Moulins! (J. Popy) – Fonds des Gozis – Familles bourbonnaises, …

Société d’histoire et d’archéologie de Vichy et des environs (SHAVE)

  • shaveFrédéric Surmely, archéologue et président de Terre ancienne, et Joël Herbach, urbaniste, ont donné le 30 septembre une conférence sous le patronage de la SHAVE sur le thème des  « Sources thermales du bassin de Vichy« . Une étude réalisée en 2015 a permis de dressser un inventaire actualisé des sources thermales et du patrimoine bâti associé sur l’ensemble de ce bassin. L’objectif est maintenant de mettre en place des itinéraires de découvertes et de mise en valeur des sources thermales dans le cadre des grands projets d’aménagement prévus au projet d’agglomération Vichy Val d’Allier, à l’horizon 2025.
  • Le 15 octobre, dans le cadre de la même association, Sylvie Wahl a donné une conférence sur « Saint Blaise, église Art déco« . Le chanoine Robert, curé de cette paroisse, avait proposé un agrandissement de la vieille église et il a choisi avec audace un projet moderne en béton armé.

sans-titreLa Société d’émulation du Bourbonnais a tenu son assemblée générale le 5 novembre a l’auditorium du musée Anne-de-Beaujeu à Moulins. Elle a été suivie d’une conférence de Célia Condello, docteur en histoire et archéologie, intitulée : « Le château de Moulins, de Louis II de Bourbon à Anne de France, étude historique et archéologique d’une résidence princière (XIVe-XVIe siècle« .

 ► Le 29 octobre, la Société des amis de la forêt de Tronçais a présenté une conférence de Marie-Jeanne Lionnet, bibliothécaire honoraire de l’École forestière de Nancy : « Cent portraits de sylviculteurs ».

► Le Temps des médias, 2016/1, n° 26 : Afrique, entre histoire et mémoire

  • p. 26-39 : Michel Palmer, « Le duel Alis-Shaw, ou le Scramble for Africa par journaux interposés« .

tdm_026_l204A Paris et à Londres, dans les années 1890, on fait état de projets rivaux destinés à unir les possessions francophones ou anglophones en Afrique. Des rhétoriques impérialistes opposées les accompagnent. Dans le Bulletin du Comité de l’Afrique française,  Harry Alis [Couleuvre 1857 – Levallois-Perret 1895] défend le discours d’Eugène Étienne,du « parti colonial« . Dans le Times, la rédactrice des « Pages coloniales« , Flora Shaw promeut la cause de Cecil Rhodes, l’entrepreneur, homme politique britannique et sud -africain. La « crise » de Fachoda (1898) peut apparaître comme une victoire britannique, à bien des égards. Cet article retrace les parcours d’Alis et de Shaw en se référant à la correspondance envoyés à Alis et aux archives du Times, ainsi qu’à d’autres sources.

  • p. 75-92 : Frédéric Lambert, « Esthésie de la dénonciation »: Albert Londres en Terre d’ébène. »

Publié d’abord dans Le Petit Parisien du 11 octobre au 11 novembre 1928, sous le titre « 4 mois parmi nos Noirs d’Afrique« , puis réécrit et édité chez Albin Michel en 1929, sous le titre Terre d’ébène, le reportage d’Albert Londres est une dénonciation du colonialisme. Entre journalisme et littérature, entre témoignage et engagement politique, A. Londres écrit ses phrases dans un style particulier,que l’auteur interroge autour d’une problématique qu’il nomme l’esthésie de la dénonciation.

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AUTRES ASSOCIATIONS CULTURELLES

alliance-fr◘ L’Alliance française de Vichy a 80 ans. Son assemblée générale s’est tenue le 6 octobre sous la présidence de Ginette Briant. Le programme des conférences a été dévoilé au cours de cette séance:

20 octobre 2016 : « La fin de l’empire ottoman et la création de la république turque » (Gérard Reynaud)

3 novembre : « Le chant : joies et contraintes » (Danièle Berthault-Fontanille)

• 24 novembre : « La bataille de Marignan, 1515, et ses conséquences sur les relations franco-suisses jusqu’à nos jours » (Kurt O. Wyss-Labasque)

  • 8 décembre : « Le Tadjikistan » (Nicolas Pernot, photographe).
  • 15 décembre : « Comprendre Gaudi, architecte visionnaire » (Michel Cédard).

12 janvier 2017: « Marie Curie et Bronia Dluska » (Gérard Sallet)

  • 26 janvier : « Un siècle de politique française au Proche-Orient : des accords de Sykes Picot en 1916 à nos jours » (Alexandre Samrani).
  • 16 février : « Personnages célèbres, vus par Chateaubriand, Léon Daudet, Jean Guitton, Charles de Gaulle… » ( Louis Canier) – « Le français et l’anglais » (Pierre Heudier, professeur agrégé honoraire).
  • 30 mars : « Histoire des parfums, de la fin du XVIIIe s. aux années 1960 » (Nicolas Lair).

◘ Le 2 octobre, Lionel Sauzade, conservateur du Domaine royal de Randan, a donné une conférence in situ sur « Le château de Randan, de sa construction à sa sauvegarde« , suivie d’une visite du chantier.

◘ Le 21 octobre, dans le cadre des Soupers littéraires du Quartier thermal, une vidéoconférence a été exposée par Patrick Kessler sur « L’hôpital militaire thermal de Vichy »

telechargement-9◘ À l’occasion des Semaines sociales en Bourbonnais, le 6 octobre 2016, à la Maison Saint-Paul, à Moulins, Patrice Corre, ancien proviseur du lycée Henri IV à Paris, qui a pris sa retraite en juin dernier, a fait part de son expérience et a parlé d’une belle ambition : « Comment donner aux jeunes le goût de l’excellence? ». Rappelons que Patrice Corre est originaire de la région de Vichy et qu’il a fait ses premières armes  en Bourbonnais comme professeur puis principal  aux collèges de Lurcy-Lévis et du Mayet-de-Montagne, avant de devenir proviseur du lycée Madame-de-Staël à Montluçon. C’est après avoir dirigé le lycée Jeanne-d’Arc à Clermont-Ferrand, qu’il a été nommé proviseur du lycée Henri-IV.

◘ Le mardi 25 octobre, à l’Espace culturel La Pléiade à Commentry était organisée une visite de la salle du patrimoine autour de l’œuvre d’Émile Mâle (1862-1954), académicien et historien d’art, né à Commentry.  C’est Raphaëlle Maraval, doctorante en histoire de l’art qui servait de guide.

L’association LACME (3, rue Lenôtre à Yzeure) a publié son programme pour la fin de 2016 :

  • Salon de livres anciens à Souvigny les 19 et 20 novembre.
  • Expositions : Ainay-le-Château (2ème salon du livre, 16 octobre) – Bourbon-Lancy :Exposition « Rêves brisés » 22 octobre -11 décembre.

CHRONIQUE DES EXPOSITIONS

► Du 10 novembre au 2 décembre, on a pu voir dans le Hall du département à Moulins une exposition titrée : « 1914-1918, traces d’ archives, regards d’élèves« .

► Le vernissage de l’exposition organisée par l’association LACME   « 1916 : martyrs et rêves brisés«  a eu lieu à Bourbon-Lancy, salle Pingré de Farivilliers, le samedi 22 octobre. Dans le cadre de cette exposition, deux conférences ont été données : le 5 novembre, sur Charles Péguy, et  le 19 novembre sur Alain-Fournier, deux écrivains tombés au front.

2-empire► Sous le titre Spectaculaire Second Empire (1852-1870) le Musée d’Orsay propose jusqu’au 15 janvier une exposition réunissant des œuvres du musée Carnavalet, de la Bibliothèque nationale de France et du Mobilier national, qui vise à montrer que Napoléon III fit entrer la France dans la modernité.

 

expo_pascal_coeur_raison_gdPascal, le cœur et la raison : cette exposition de la Bibliothèque nationale de France est visible sur le site François-Mitterrand du 8 novembre 2016 au 29 janvier 2017. Mathématicien, physicien, inventeur, philosophe, moraliste, théologien, Pascal échappe à toutes tentative de portrait exclusif. Cette exposition éclaire quelques-unes des facettes de l’homme, mais aussi la modernité de sa réflexion. Elle propose d’entrer dans l’œuvre de Pascal suivant le fil des 3 « ordres » qui organisent la pensée pascalienne : le corps autour de “l’introuvable visage de Pascal », mais aussi de son inscription précoce dans un cercle intellectuel et scientifique qui favorise l’éclosion de son génie ; la raison que Pascal « géomètre » pousse au point extrême où elle rencontre ses limites ; le coeur, enfin, autour de l’apologie de la religion chrétienne des Pensées. Le manuscrit autographe et les premières copies de l’ouvrage, qui compte parmi les trésors des collections de la BnF, permettent d’éclairer l’histoire singulière des Pensées, dont les feuillets furent rassemblés et édités de façon posthume. Présentés en regard du masque mortuaire de Pascal, ils soulignent l’empreinte énigmatique de cette présence en creux du philosophe clermontois que lui-même exprimait ainsi : « Figure porte absence et présence, plaisir et déplaisir ».

  • Le catalogue de l’exposition (192 p., 50 ill., 39 €) a été rédigé sous la direction de Jean-Marc Chatelain, directeur de la Réserve des livres rares de la BnF . Il abonde en commentaires éclairants sur le parcours intellectuel de cette figure éminente de la pensée et de la culture françaises.
  • Une Journée d’étude autour de cette exposition, le 9 décembre, dans le Petit auditorium, est organisée par Laurent Susini, de l’université Paris-Sorbonne et J.-M. Chatelain.

telechargement-3Le musée Josette Bournet, ouvert jusqu’au 30 octobre à Saint-Félix, a présenté dans un espace de 100 m² des œuvres de la peintre Josette Bournet (Vichy 1905 – Nice 1962). Elle a été l’élève de Georges Desvallières et Maurice Denis dans les années 20, aux Ateliers d’art sacré, et a exposé régulièrement aux Salons d’automne, des Indépendants et des Tuileries

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