L’ACTUALITÉ DES AUTEURS, DES ÉDITEURS, DES LIBRAIRES ET DES MÉDIAS N° 35 (JANVIER – FÉVRIER 2022)

Cette rubrique fera l’objet de nombreux additifs et de  mises à jour, jusqu’au 28 FÉVRIER 2022, en fonction de l’actualité. N’hésitez donc pas à y revenir régulièrement pour bénéficier pleinement de ces compléments d’informations

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MISE À JOUR :  28  FÉVRIER  2022

 

L’ACTU DES AUTEURS

HOMMAGES

EDMOND BOUCHARD (1929-2021)

2000002951944 (2)• Edmond Bouchard, fondateur du groupe folklorique des Gats do Bourbonnais et initiateur de la  Journée des auteurs, au hameau de la Dure, à Saint-Victor, est décédé le 25 novembre, à l’âge de 92 ans. Né en 1929 à Saint-Priest-en-Murat, il avait enseigné en tant qu’instituteur de 1950 à 1984, en effectuant la plus grande partie de sa carrière, entre 1957 et 1984, à l’école de Saint-Victor, dont il a été le directeur. Très impliqué dans la vie associative, notamment au sein de l’Amicale laïque, il avait été en 1973  à l’origine du groupe des Gats do Bourbonnais qu’il avait conduit en 1986 à acquérir le domaine de la Dure pour en faire le siège  de l’association et assurer sa pérennité. Depuis 1989, c’est là que se sont déroulées chaque année, en novembre,   les différentes éditions de la Journées des auteurs, qui ont vu passer des centaines d’écrivains, poètes et historiens du Bourbonnais et des provinces voisines.

261479711_10158134465066837_777439247545604248_n• Très attaché à l’histoire de Saint-Victor et plus particulièrement à celle du hameau de la Dure, il avait publié plusieurs fascicules sur ce sujet. C’est ainsi que le 23 novembre 2014 il avait présenté La Dure des origines à nos jours.  À partir de documents d’archives, de comptes-rendus du conseil municipal, de connaissances historiques, d’enquêtes menées  auprès d’anciens du secteur, et en s’appuyant sur des  faits récents encore bien présents à la mémoire de certains habitants, il faisait  revivre ce village bâti dans une zone submergée par les eaux, voilà environ 10.000 ans. On y retrouvait aussi bien l’histoire des occupants successifs du site que celle des différentes familles de propriétaires, le tout complété par le récit des  heures difficiles qu’avaient pu connaître les habitants du hameau, entre gel, grêle, inondations, jusqu’au bombardement de l’usine Dunlop en 1943.

1e7vr562-front-shortedge-384• Les parlers locaux étaient un autre de ses thèmes de prédilection. Il était l’auteur de Le patois, tel que je l’ai pratiqué de 1930 à 1946 , publié en 2009. Sur cette question du patois, qu’il défendait en tant que  véritable langue,  avec sa grammaire et sa conjugaison, il avait également écrit en 2015 un Plaidoyer sur le patois, pour réviser certaines idées reçues. En s’appuyant sur les travaux du philologue allemand Karl-Heinz Reichel et sur sa pratique du patois, qu’il n’avait  abandonné qu’en entrant à l’école normale, il donnait quelques pistes pour mieux comprendre le dialecte bourbonnais.  Son dernier ouvrage publié en 2016 portait sur l’histoire du groupe des Gats do Bourbonnais.

• Edmond Bouchard qui a par ailleurs accompli deux mandats comme élu municipal (1965-1977), était aussi un homme d’engagements,  très impliqué dans le combat syndical, au sein du Syndicat national des instituteurs,  et politique  au sein du Parti communiste dont il a été longtemps un adhérent. C’est ce qui lui a valu  de figurer dans le Maitron,  Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier.

GEORGES BULIDON (1932-2022)

L’ORNITHOLOGUE QUI AIMAIT PARTAGER SA PASSION

• Quatre mois après la disparition de Maurice Malleret, la revue Les Cahiers bourbonnais, qui a cessé sa publication en 2016, vient de perdre à nouveau un de ses plus fidèles collaborateurs, en la personne de Georges Bulidon.Z BULIDON Membre de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), il est décédé le 13 février, dans sa 90ème année. Après avoir fait carrière lui aussi à la SNCF, il avait mis au service des lecteurs des Cahiers bourbonnais sa passion pour l’ornithologie, à travers la rubrique Ornithologie bourbonnaise, rehaussée de dessins à la mine de plomb de son épouse, Any Bulidon.  Pendant vingt ans, du n° 155 (1er trimestre 1996) jusqu’au n° 233 (3ème trimestre 2015), il a signé  près de 80 articles, depuis ceux consacrés  à l’outarde canepetière et à l’œdicnème criard, jusqu’aux deux derniers consacrés à la bergeronnette des ruisseaux et à la linotte mélodieuse. Dans chacun de ses articles, on trouvait d’abord une description minutieuse de l’oiseau, fruit de longues observations sur le terrain, suivie d’informations aussi précises que détaillées  sur la population bourbonnaise de l’espèce, sur sa reproduction et sur sa migration. Un somme considérable, œuvre d’une vie, qui mériterait, un jour, d’être réunie en un livre. Ses obsèques ont été célébrées dans la plus  stricte intimité.

RENÉ BOURDET (1930-2021)

HOMME DE THÉÂTRE ET AUTEUR

A-4242354-1439047760-6302.jpeg• René Bourdet, grande figure du théâtre en Limousin,  est décédé à Guéret, le 14 décembre, dans sa 91ème année. Il était  l’auteur de nombreux ouvrages, avec une série de  fascicules autoédités (parfois sous le label des “éditions parfaitement inutiles”), entre  poésie,  théâtre, contes, mais aussi histoire et vie des grands personnages du département de la Creuse.

• Né en 1930  à La Celle sous Gouzon, il avait d’abord pris la suite de ses parents agriculteurs à la ferme de La Spouze, tout en entamant une carrière théâtrale, à l’aube des années 1960. Admirateur de Gérard Philippe et du Théâtre National Populaire de Jean Vilar, il s’était inscrit dans cette mouvance.R-13927383-1564244111-3867.jpeg Après la MJC de Bourges, il avait rejoint  une troupe basée en région parisienne, effectuant des tournées dans toute la France, jouant dans des dramatiques télévisuelles et interprétant des seconds rôles au cinéma. Il avait aussi dispensé des cours théâtraux aux ouvriers de Renault. À partir des années 1970, après avoir créé sa propre compagnie, il s’était lancé dans des tournées à destination des établissements scolaires,  portant un répertoire exigeant de poésie et de chansons. Repéré par Jacques Canetti, il avait enregistré  plusieurs disques, accompagné parfois par Isabelle Tourbier à l’accordéon, quand il ne jouait pas lui-même de l’orgue de barbarie.

• Revenu dans sa Creuse natale, dans les années 1980, il avait fait profiter les lycéens de son expérience, à Montluçon et à Aubusson. Pour transmettre la mémoire paysanne, il avait réalisé le film La haie dans lequel il mettait à l’honneur l’art du “plessage”, taille de la haie.

• En 1981, il avait lancé L’œil du fennec, une revue composée d’une feuille A4 pliée en quatre et découpée à la main, dûment déposée à la bibliothèque nationale de France. Avec un “tirage modeste à 100 exemplaires pour les fidèles”, elle aura compté près de 400 numéros en quarante ans.

112028140• Il avait aussi rédigé plusieurs ouvrages et créé des lectures spectacles dans lesquelles il mettait en scène des  personnages historiques liés à la Creuse comme Pierre Leroux et George Sand. En puisant dans ses propres souvenirs de jeunesse, il s’était aussi intéressé  à des épisodes tels que le séjour du couturier Paul Poiret à Gouzon, sous l’Occupation, ou à celui du  Gang des tractions  à Toulx-Sainte-Croix. Chaque été, depuis plus de vingt ans, il organisait un Festival des “Jardins-jeudis” dans sa propriété de la Spouze, avec un étonnant programme de spectacles mêlant lectures, concerts, projections et expositions.

MARCEL PISANI (1938-2022)

UN AUTEUR QUI PRÔNAIT UN “SURSAUT HUMANISTE”
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Marcel Pisani en 2018

• Marcel Pisani qui est décédé le 8 février, dans sa 84ème année, avait quitté l’Algérie en 1962, lors de l’indépendance. Il s’était installé à Lurcy-Lévis où il a enseigné durant de nombreuses années les  mathématiques et la physique, au collège André-Boutry. Il avait  été aussi  un acteur de la vie locale et politique, en siégeant  sous trois maires différents,  au sein du conseil municipal de Lurcy-Lévis, occupant aussi  les fonctions d’adjoint.  Il avait été   candidat sous l’étiquette PS aux élections cantonales de 1982 (canton de Lurcy-Lévis) et aux  législatives de 1988 (circonscription de Gannat-Saint-Pourçain).  Entre 1986 et 1992, il avait  siégé au conseil régional d’Auvergne, alors présidé par Valéry Giscard-d’Estaing. Marcel Pisani a été aussi un acteur important du secteur associatif et solidaire, en présidant de 1987 à 2019  Nord-Bocage, une  association Intermédiaire de proximité au service des demandeurs d’emploi  sur les secteurs de Bourbon l’Archambault, Cérilly, Lurcy-Lévis et Sancoins.

 • En 1992 il avait publié  un livre intitulé Hic et nunc : le sursaut humaniste (192 p, éditions de la Saudine). L’ouvrage  présentait, il y a déjà trente ans, une analyse aux accents prémonitoires sur l’évolution de l’économie qui se faisait selon lui au détriment du social.  marcel pisani (2)La mondialisation commençait alors  à s’installer et on était au crépuscule des “années Mitterrand”. Avec des accents de pamphlétaire,  Marcel Pisani  s’en prenait d’abord “aux innombrables  Trissotin et Diafoirus qui hantent les états major des partis et les couloirs des ministères”. Dans un compte-rendu publié par la revue l’Algérianiste (n° 62 – juin 1993), on pouvait lire : “Dans son ouvrage, M. Pisani nous expose  ses idées sur la situation économique et sociale actuelle. Il s’insurge contre les technocrates,  les économistes et les politiques, se laissant entraîner au gré des dérives  du marché mondial, ce qui les amène à ne plus voir dans l’homme  qu’un objet économique. Il propose,  entre autres, des mesures pour contrôler le  libéralisme,  pour orienter le progrès scientifique, pour revaloriser l’enseignement. Ses vues ambitieuses, fermement et logiquement présentées,  prônent un retour à l’humanisme et ouvrent ainsi une voie idéologiquement rénovée. Le ton est souvent polémique mais l’analyse est toujours rigoureuse. Un livre utile qui fait réfléchir”, concluait l’auteur de l’article.

• Quelques mois plus tard, il  avait souhaité prolonger son combat en lançant un mensuel intitulé lui aussi   Le sursaut humaniste,  édité depuis Lurcy-Lévis. Il entendait ainsi lutter contre “la pensée unique”, qu’il définissait  comme  « le quasi-consensus de la classe politique  et de l’intelligentsia autour du libre échangisme mondial ». Il souhaitait démontrer qu’entre le “tout état”, qui venait de s’effondrer à l’est, et le libéralisme débridé tant vanté, il existait une vision globale  qui pouvait permettre de  redonner à l’économie sa fonction humaine. Le premier numéro fut tiré à 18 000 exemplaires sur les presses  du Journal du Centre à Nevers. La publication  ne connut toutefois  qu’une existence éphémère. Depuis Marcel Pisani s’était retiré de la vie politique pour se consacrer au secteur associatif et solidaire. Ses obsèques  se sont déroulées le 11 février à Lurcy-Lévis.

ANNETTE LAURAS-POURRAT (1935-2022)

UNE VIE CONSACRÉE À  L’ŒUVRE D’HENRI POURRAT

2000004298748 (2)• Annette Lauras-Pourrat, fille d’Henri Pourrat (1887-1959)  et garante de sa mémoire, en même temps que de celle du Livradois-Forez, est décédée le 4 février, à l’âge de 86 ans. Sa disparition est survenue à peine plus d’un siècle après que son père eut obtenu, en décembre 1921, le Prix littéraire du Figaro pour le premier tome de Gaspard des Montagnes. Véritable mémoire vivante, Annette Lauras-Pourrat n’aura eu de cesse, sa vie durant, de s’attacher à faire vivre l’œuvre de son père, lui-même disparu  il y a maintenant 63 ans.

D4qde0-XkAAh-CV (4) • Née à Ambert, le 9 juin 1935, Annette Lauras-Pourrat qui était la cadette des trois enfants, avait passé son enfance dans la   « grande maison aux volets verts nichée dans son parc arboré ». Une enfance endeuillée en 1940 par la disparition de sa sœur aînée, Françoise, emportée par la maladie. Après avoir reçu, avec son frère,  l’instruction à la maison, grâce à une institutrice qui venait sur place, tandis que son père s’affairait à l’écriture de ses livres ou de sa correspondance, tout en recevant ses amis, elle avait poursuivi ses études à Ambert, puis à Clermont-Ferrand. Elle avait ensuite enseigné les Lettres, partageant son temps entre Paris, Chamalières et la maison familiale d’Ambert.  De son mariage avec Jean Lauras, étaient nés cinq enfants.

9782908592276-475x500-1 (2)• Tout au long de son existence, sans jamais chercher à se mettre en avant,  elle s’était donné pour but de mieux faire connaître les écrits d’Henri Pourrat, tout en essayant de gommer cette image d’auteur chantre du régionalisme qu’on lui avait accolée: « Mon père, expliquait-elle,  a cherché le propre de la campagne, il a cherché à découvrir et à comprendre l’esprit paysan, plus que la lettre de son folklore (…). II ne s’agit pas pour lui de collectionner des cartes figées, des dictons, des coutumes moites, comme on collectionne des fleurs séchées rangées dans un herbier. Ce qui l’intéresse, c’est tout ce qui peut être germe de vie, c’est la sève (…) et ceux qui font cas de la sève ». C’est pour rétablir cette « vérité » qu’elle a donné de nombreuses conférences et qu’elle a multiplié les actions au sein de l’association des Amis d’Henri Pourrat.

51dzfYjkFqL._SX304_BO1,204,203,200_• Afin de protéger cette mémoire et pour l’ouvrir à des recherches futures, avec son frère Claude Pourrat, elle avait décidé en 1974  de léguer  la plus grande partie  des archives paternelles à la ville de Clermont-Ferrand. De quoi permettre la naissance d’un  Centre Henri-Pourrat, rattaché à la Bibliothèque municipale et interuniversitaire, chargée de conserver et d’exploiter les manuscrits, les correspondances riches de plus de 18 000 lettres,  et d’autres documents de l’écrivain. L’année suivante, c’est toute la bibliothèque de son père qui était venue abonder ce fonds qui a été, depuis, régulièrement enrichi par des achats et des dons, que ce soit des manuscrits ou des éditions bibliophiliques. 

I-Moyenne-18784-les-travaux-et-les-jours-d-henri-pourrat.net (2)• Annette Lauras-Pourrat a rédigé plusieurs ouvrages, dont un avec son père, Comptines, et un autre avec Claire Pourrat, sa belle-sœur. Intitulé  Les travaux et les jours d’Henri Pourrat (213 p, illustrations, bibliographie, index, notices biographiques, éd. Dominique Martin-Morin, 1996) ce livre constitue le récit de la vie de l‘écrivain,  quasiment au quotidien, à partir d’un dépouillement méticuleux  de ses 17  Cahiers journaliers. Dans l’avertissement précédant l’ouvrage, l’éditeur rappelait d’abord qu’Henri Pourrat avait sans doute songé à écrire ses mémoires, comme Alexandre Varenne, député du Puy-de-Dôme et fondateur de La Montagne, le lui avait demandé à maintes  reprises : “Annette Lauras (…) et Claire Pourrat (…),001228601 (2) travaillant à partir de ces archives encore réservées par la famille ont préféré laisser la parole à l’auteur plutôt que de commenter son emploi du temps, reconstitué fidèlement. C’est donc Henri Pourrat qui s’exprime lui-même, réagissant avec vivacité  face à l’événement, voire au drame, avec beaucoup plus d’abandon  qu’il ne l’a fait de son vivant, lui si discret”. On lui doit aussi un Guide de l’Auvergne Mystérieuse(1989) plusieurs fois réédité, ainsi que L’Auvergne au temps d’Henri Pourrat, vue par Jean-Gabriel Séruzier (De Borée, 1994),  Cuisine d’Auvergne de A à Z (1996) ou encore Traditions d’Auvergne, préfacé par Lucien Gachon.  

pourrat_cm (2)• En saluant sa mémoire, Christian Lassalas  (France 3 – Auvergne)  rappelle qu’elle “fut pendant plusieurs années la chroniqueuse de  » L’Auvergne Mystérieuse «  et le témoin privilégié des émissions  » Souvenirs d’Henri Pourrat  » sur l’antenne de FR3 Auvergne radio de 1975 à 1980 avec Jacques Santamaria .Nous gardons en archives grâce à l’INA sa voix et son témoignage précieux ”. Ses obsèques devaient être  célébrées le 11 février, en l’église Saint-Jean d’Ambert.

BRASSENS VU PAR AGATHE FALLET

“ UNE SORTE D’IDÉAL MASCULIN”

brassens6 (1)• À l’occasion de la publication du livre d’Agathe Fallet, Brassens des souvenirs trop beaux pour moi (éditions des Équateurs, 123 p, 18 €), agrémenté de nombreuses photographies, cette dernière s’est prêtée au jeu de l’interview par le journaliste Antoine Delacou (La Bourbonnaise Agathe Fallet raconte ses souvenirs d’un monument de la chanson française: Georges Brassens, son copain d’abord, publié dans La Montagne, 5 janvier). On y apprend qu’elle a aimé Brassens “d’un amour quasi-filial”, d’autant que, explique-t-elle,  quand René Fallet “menait une vie dissolue, Brassens lui rappelait toujours de faire plus attention à (elle)”.À ses yeux, Fallet et Brassens “étaient encore davantage que deux frères. Car, c’est bien connu, deux frères sont souvent ennemis. Eux deux, ils étaient à la vie, à la mort. René (Fallet) avait une admiration sans bornes pour Brassens”.

Equateurs2110_BRASSENS• Si elle reconnaît vouer un véritable culte à Brassens, Agathe Fallet se montre  plus “nuancée” quand elle parle de celui qui fut son époux, réputé pour avoir été un “un sacré coureur de jupons” : “ C’était un cavaleur, confie-t-elle. Mais je m’en fichais un peu. Je n’ai jamais eu un très grand sens de la propriété. Le gros problème avec René, c’était surtout qu’il était trop difficile à vivre. Pour ne pas se disputer avec Fallet, il fallait s’appeler Brassens. C’est la seule personne avec laquelle il ne s’est jamais fâché. Parce que Brassens l’impressionnait et qu’il l’adorait au-delà de tout ».

• Et d’ajouter à propos de sa vie avec le père de la Soupe aux choux qu’il y a  eu la réalité de la vie quotidienne qui a abîmé des choses, alors que “Avec Brassens, j’ai pu garder une possibilité d’admiration un peu fanatique, comme on l’a dans l’adolescence. Je suis restée comme une midinette. Attention, n’allez pas croire que je n’ai pas également une énorme admiration pour le travail d’écrivain de René Fallet. C’était un très grand. Mais il y a eu notre vie conjugale qui fait que je ne peux pas l’idéaliser. Contrairement à Brassens qui, pour moi, demeure toujours une sorte d’idéal masculin”.

Savoir plus: Georges Brassens, le polisson de la chanson (à propos de la réédition en 2001 du livre de René Fallet consacré à Brassens, publié en 1967).

LE JOURNAL DE 5 À 7 DE RENÉ FALLET

“UN BEL EXERCICE LITTÉRAIRE D’UNE INTELLIGENCE FOLLE”

51QHg9l+YeL._SY344_BO1,204,203,200_• La récente  parution du Journal de 5 à 7 de René Fallet (Éditions des Équateurs, 459 p, 21 €) n’a pas manqué de susciter  des échos dans la presse. Dans le Figaro (25 novembre) Christian Authier rend compte de l’ouvrage, sous le titre “René Fallet, le frondeur truculent”. Le journaliste note que Fallet cultivait une allergie de principes envers les idéologies : « La gauche, la vraie, est un mythe. La gauche se veut « généreuse », proche du peuple, du faible. Or, tout est de droite, dans la nature et dans l’homme. Surtout les gouvernements de gauche (…) Puisse ce livre gagner de nouveaux lecteurs à un écrivain inclassable, truculent, sensible, qui honora si bien la langue française ».

fallet5• Dans La Montagne (5 janvier), sous le titre “Journal de 5 à 7 (inédit) d’un emmerdeur de génie”,  c’est Antoine Delacou qui en rend compte : “Chez l’auteur d’Un Idiot à Paris, tout le monde est le potentiel pigeon d’argile de son ball-trap permanent”, écrit-il en préliminaire,  en soulignant que ce livre comporte “456  pages inédites de pensées hautement inflammables où le grand écrivain bourbonnais(…) crève l’écran”. “Anar”, “emmerdeur” (selon Georges Brassens), “sacrée tête de mule qui refusera toute sa vie de marcher au pas de l’oie”, tel était selon Antoine Delacou, “l’écrivain bourbonnais de mauvaise réputation (qui) se régalait à dézinguer bourgeois et prolétaires, grands de ce monde et petites gens, notables et sans grade, à flinguer les génuflexions et compromissions d’une société que ce désenchanté maladif, option nihiliste, considérait comme trop vitrifiée, corsetée, étriquée”. Se livrant au jeu du tir au pigeon littéraire, “il dessoude à tout va. Les autres. Lui-même. Personne n’en sort indemne. Surtout pas son milieu ouvrier et paysan d’origine, Fallet ne se faisant aucune illusion sur la nature humaine en général”. Usant à la fois d’un “style à la fois féroce et altier”, distillant “formules explosives, humeur vipérine” le tout mâtiné de “vacheries bien senties”, il n’en est pas moins capable de faire montre “de tendresse, d’émotion, de nostalgie”.

fallet (2)• Autre constat, celui des liens forts tissés avec le Bourbonnais. Dans ces  pages, René Fallet,  “trempe aussi régulièrement sa plume dans son terreau bourbonnais, entre Thionne et Jaligny-sur-Besbre, un paradis retrouvé à la belle saison”,  note le journaliste C’est le moment des parties de pêche ou de pétanque, celui des virées à vélo, le tout souvent bien arrosé, ce qui “même avec un coup dans l’aile”, n’empêchait pas  Fallet de “voler nettement plus haut que la moyenne”. Finalement, ce journal prend des airs “d’auberge espagnole toute française”, de “Canard déchaîné”, ce qu’Antoine Delacou résume par la formule “du Fallet tout craché”, non sans avoir appelé les “Bonnes âmes (à) s’abstenir”, avant de se plonger dans ce qui est un “bel exercice littéraire, d’une intelligence folle”.

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• Le Canard Enchaîné, dont René Fallet fut aussi un collaborateur entre 1952 et 1956, ne pouvait pas ne pas évoquer ce “portrait de l’artiste en vaurien”. Dans son édition du 5 janvier, le “Palmipède” lui a consacré un article sous la signature de Fabrice Colin. Ce dernier commence par rappeler ce que Fallet avait lui-même écrit à propos de  “ce journal, (qui) hormis quelques lueurs, est si con qu’il est parfaitement impubliable”. 

31lfzZZptZL._SY291_BO1,204,203,200_QL40_ML2_ (2)• Avant de se livrer à l’analyse du Journal, Fabrice Colin revient sur le parcours de Fallet : “Fils de cheminot et de femme de ménage, poète repéré par Cendrars, puis écrivain “populiste”, scénariste, journaliste (dans le Canard, il éreintait volontiers Claudel – l’un de ses passe-temps favoris avec  les boules, le vélo et la pêche), René Fallet planait sur son époque comme un mauvais esprit, le carquois toujours bombé. Vingt ans de flèches délicieuses, de 1962 jusqu’à sa mort, vingt ans caresses et de tendres râleries aussi, de fulgurances et de beautés”. Lorsque les ennuis de santé commencent, René Fallet écrit : “Je ne tiens plus guère qu’à Georges dans ma vie. Sans lui, je la quitterais d’un pied léger”. Il ne survivra finalement que deux ans à la mort de Brassens : “Le cœur n’y est plus. Un jour d’été 1983, il cesse de battre. Le silence qui suit a un goût de trop peu”, conclut Fabrice Colin.

Savoir plus : Les Chroniques littéraires que René Fallet a données pendant quatre années au Canard Enchaîné ont fait l’objet d’une anthologie publiée par Michel Lécureur (304 p, éd. Les Belles Lettres) dont la première édition date de 2004 : “En parfait accord avec l’hebdomadaire satirique, il sait être irrévérencieux, mais aussi tendre, sensible et juste. Pour chacun des auteurs présentés, il se révèle doué du talent d’aller à l’essentiel. Il en résulte une galerie de portraits étonnamment riche.”

  • PRIX RENÉ-FALLET 2022

AGIR PAYS JALIGNOIS

CINQ ROMANS RETENUs PAR LE JURY

• Après deux années perturbées par la pandémie, le prix René Fallet devrait retrouver en 2022 son rythme de croisière normal, à commencer par la date de sa proclamation. Ce sera les 11 et 12 juin, à l’occasion des Journées littéraires, organisées à Jaligny-sur-Besbre par l’association Agir en Pays jalignois. Rappelons que ce prix a pour vocation  de distinguer un premier roman, paru l’année précédente, à condition qu’il soit écrit dans une « veine réaliste », dans la lignée de ceux de Fallet. C’est aussi un moyen de faire rebondir des  romans qui ont pu passer à côté de leurs publics, perdus au milieu d’une avalanche de titres liée aux « rentrées littéraires ».

• D’ores et déjà, le jury a annoncé une première présélection de 5 titres : Les papillons (Barella, éd. Le Cherche Midi),  Aussi riche que le roi (Abigail Assor, éd. Gallimard),  Danse avec la foudre (Jérémy Braconne, éd. l’Iconoclaste),  La sainte touche (Djamel Chérigui, éd. Lattès)  et Le rapport chinois (Pierre Darkanian, éd. Anne Carrière). D’autres prix littéraires seront également remis lors de ces journées, sur lesquelles Vu du Bourbonnais aura l’occasion de revenir. 

LE MAÎTRE DE MOULINS, DE YANN QUERO

UNE BIOGRAPHIE ROMANCÉE QUI “MANQUE SON OBJECTIF”

1eec6b3172a20bf15cb2ad84b3a4a20b76529f1818946b1fbcdbabb153cbc5d9• L’année 2022 sera marquée par divers événements   autour de la commémoration du 5ème centenaire de la disparition d’Anne de France. Au même  moment, le  fameux Triptyque du Maître de Moulins  va quitter la capitale bourbonnaise  pour être restauré  dans les ateliers du Louvre. On sait qu’Anne de France  joua le rôle de mécène auprès du peintre qui n’hésita pas à la faire figurer sur cette  œuvre monumentale. C’est peut-être  ce qui a poussé Yann Quero à publier Le Maître de Moulins, peintre de quatre reines de France (424 p, illustrations, éditions Arkuiris, 20 €) qui se présente comme une biographie romancée ou plutôt une autobiographie romancée puisque c’est Jean Hey, en personne,  qui narre son histoire à la première personne.

Z tri (2)• À travers cet ouvrage de plus de 400 pages, abondamment illustré, l’auteur prend soin  de réinscrire  le récit dans son contexte historique. Un choix qui selon Stéphanie Ména (La Montagne – 22 janvier) a deux conséquences : “La trame romanesque s’en trouve alourdie et le texte est rendu sensible aux erreurs”. D’ailleurs, à ses yeux, “la trame du roman est pour le moins étonnante” et “globalement (elle) est marquée par  une vision désuète du Moyen Âge, de l’église, de la place de l’artiste à cette période et du rôle des femmes, avec une vision sombre très XIXè siècle”. Après avoir rappelé qu’Anne de France a toute de même été “l’un des personnages clé du début de la Renaissance” et que, sans la loi salique elle aurait été couronnée, Stéphanie Ména conclut ainsi sa critique : “Trop historique pour être un bon roman, trop romancé pour être une biographie, le livre manque son objectif.

GEORGES SIMENON

UN DOUBLE ANNIVERSAIRE EN 2023

• Double anniversaire pour Georges Simenon à l’horizon 2023. L’année prochaine marquera d’abord au plan international  le 120ème anniversaire de la naissance du père de Maigret. Ce sera aussi, au plan local,  le 100ème anniversaire de son arrivée en Bourbonnais, lorsqu’il devint le secrétaire du marquis de Tracy, à Paray-le-Frésil. Deux événements qui vont mobiliser l’association Simenon en Bourbonnais, sous la présidence de Joël Talon. Des expositions, des  déambulations, des conférences, des débats ainsi que des projections de films et documentaires sont d’ores et déjà prévus  en 2023-24. En attendant, les salons de livres anciens qu’organise Lacme 03 à Clermont-Ferrand, Lapalisse et Souvigny devraient également avoir lieu.

►  Savoir plus:  Georges Simenon et Maigret: une histoire qui commence en Bourbonnais

GEORGES SIMENON (BIS)

“ACCUSÉ PÉLARDEAU, LEVEZ-VOUS !”

VICGY• Publié en 1967 et ensuite adapté pour la télévision, Maigret à Vichy permet une fois de plus au célèbre commissaire à la pipe de démasquer le coupable, en la personne d’un certain Pélardeau, qui vient de tuer sa maîtresse Hélène, rue du Bourbonnais, à Vichy. Cette dernière  l’avait totalement dupé, pendant une quinzaine d’années, en l’amenant à assumer la charge d’une enfant qu’elle affirmait avoir eu avec lui, mais qu’elle ne lui avait jamais montré. Et pour cause ! Cet argent avait ainsi permis à sa maîtresse de mener grand train. C’est en découvrant la vérité qu’après être entré dans une rage folle Pélardeau, le naïf  avait fini par l’étrangler.

• Si comme dans tous les romans de Simenon, on n’a donc  plus aucune doute sur l‘identité du coupable, on ignore pourtant  tout du sort que la justice lui aurait réservé. Tout ce que le roman suggérait, c’est que Maigret considérait Pélardeau comme un “naïf” et  “un honnête homme”. Une manière d’ouvrir la voie à un acquittement… C’est ce qui a poussé  l’association Simenon en Bourbonnais, présidée par Joël Talon, à  organiser le 4 février, à l’Espace Chambon, à Cusset, une cour d’assise fictive, comme cela avait déjà été le cas, à Moulins, en 2020. Il s’agissait alors de juger les protagonistes de l’affaire Saint-Fiacre, à savoir les très cupides  régisseur du domaine et son fils. Là encore, le public a été séduit par cette reconstitution – création qui a fait salle comble  avec pas moins de 300 spectateurs

• Pour l’affaire Pélardeau, des comédiens interprétant l’accusé et les témoins  se sont retrouvés face à de  vrais magistrats,  dans une  cour d’assise présidée par Corinne Peinaud,  “vraie” présidente du tribunal judiciaire de Cusset. Il en était de même pour les assesseurs  et pour l’avocat général. Quant aux 6 jurés,  comme dans “la vraie vie ”, ils avaient été  tirés au sort.  Il leur incombait de répondre à deux principales questions: Pélardeau a-t-il commis des violences sur sa maîtresse ?  A-t-il eu intention de donner la mort ? Malgré les efforts de la défense, qui a pointé le « machiavélisme » de la maîtresse de l’accusé, ce dernier a été déclaré coupable de coups mortels et il a été condamné à 14 ans de réclusion. Ce qui lui a valu de repartir menotté, avec retour à la case prison. 

02• La  démarche  se voulait  à la fois originale et pédagogique. Pendant que les jurés délibéraient, le public a même pu débattre avec le président de la cour d’assise de l’Allier en personne, Sébastien Talenti, qui avait fait le déplacement à Vichy. Pour Joël Talon, ce procès était  un moyen de continuer à faire vivre l’œuvre de Simenon, d’autant plus que 1923 marquera le 100ème anniversaire de l’arrivée du futur écrivain en Bourbonnais, en tant que secrétaire du marquis de Tracy, au château de Paray-le-Frésil.

• C’était aussi l’occasion de toucher un public plus jeune, qui n’a pas forcément lu Simenon, mais qui  a pu découvrir l’écrivain et son univers à travers les adaptations pour la télévision ou le cinéma,  régulièrement rediffusées, que ce soit avec dans le rôle du commissaire  Jean Richard et Bruno Cremer à la télévision, ou Jean Gabin au cinéma, en attendant Gérard Depardieu, dans l’adaptation de Patrice Leconte (voir la bande annonce ci-dessous).

 

LE BON SENS”, PRIX ALEXANDRE VIALATTE 2020

PUBLIÉ EN VERSION POCHE

Z Bon sens (2)• En 2020, le jury du prix Alexandre Vialatte avait choisi de distinguer Le bon sens, un roman de Michel Bernard dans lequel il contait l’histoire de la réhabilitation de Jeanne d’Arc…d’une manière qui aurait sans doute plu à Vialatte, puisque c’est l’une des conditions pour être lauréat du prix. Il avait reçu par ailleurs les prix de l’Académie française et   Maurice Genevoix, auxquels sont venus s’ajouter  le prix Terre de France,  le Grand Prix catholique de littérature ainsi que le prix Fulbert de Chartres.

• Résumé de l’histoire :  en novembre 1449, dix-huit ans après la condamnation pour hérésie de Jeanne d’Arc, Charles VII chasse les Anglais de Rouen. La fin de la guerre de Cent Ans est proche : il faut achever la reconquête du territoire, panser les plaies des provinces dévastées et réconcilier les partis engagés dans la guerre civile. Promettant le pardon et l’oubli, le roi ordonne pourtant une enquête sur le procès de 1431.

Z PV• Malgré la résistance d’une partie de l’Église et de l’Université, quelques hommes opiniâtres, rusant avec la raison d’État, vont rechercher preuves et témoins pour rétablir la vérité, le droit et l’honneur de la jeune fille… Bouleversés par la parole qu’ils découvrent dans les actes du procès, ils conduiront Charles VII à rendre à Jeanne un peu de ce qu’elle lui a donné. Chez cet homme insaisissable qui fut un grand roi, ils feront jouer au bon moment le bon ressort. Il a le visage d’Agnès Sorel, la beauté morte fixée par Jean Fouquet. Pour celles et ceux qui seraient passés à côté, le roman vient d’être réédité en format poche par les éditions de la Table Ronde dans la collection La petite vermillon (240 p, 7,30 €). 

CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

UNE RÉÉDITION DES 26 VOLUMES

Sand 1• Dans leur collection Bibliothèque du XIXè siècle, les éditions Classiques Garnier ont décidé de republier l’édition monumentale de la Correspondance de George Sand, de 1812 à 1876, une œuvre à laquelle Georges Lubin (1904 – 2000) avait consacré une grande partie de sa vie. Le premier volume était paru en 1964 et le dernier en 1991. Cette correspondance  fournit  des informations de première main sur les contemporains de George Sand et elle apporte des documents innombrables sur l’histoire du XIXè siècle, autant sur l’histoire littéraire que sur l’histoire des idées. Le premier ensemble regroupe les Tomes I à XII  (508 €). Le second ensemble regroupe les Tomes XIII à XXVI   (552 €)

LE SÉJOUR DE GEORGE SAND À MAJORQUE

SCRUTÉ PAR L’ÉCRIVAIN DANIEL BERNARD

51pmuTW+oKL._SY344_BO1,204,203,200_Le séjour que George Sand fit à Majorque en 1838 avait inspiré à Daniel Bernard  une conférence qu’il avait présentée en 2008, à  l’occasion de la Semaine de la littérature et du cinéma français et francophones de Murcia (Espagne). Sous le titre “George-Sand à Majorque : le pays et les hommes“, l’écrivain berrichon avait cherché à dépasser la simple évocation du  séjour majorquin de George-Sand. Ce qui l’avait conduit à  étudier et à analyser  le regard ethnographique que portait l’écrivaine sur  cette île,  en le mettant en parallèle avec celui qu’elle portait sur la Vallée-noire. D’autres recherches ont suivi et c’est l’ensemble de ses travaux que Daniel Bernard vient de publier, dans le bulletin n° 48 (Année 2021) du Groupe d’histoire et d’archéologie de Buzançais sous le titre Du Berry à Majorque, le regard de George-Sand

Sand-ChopinLa liaison entre Chopin et Sand débute en juin 1838 et c’est pour améliorer la santé du musicien et celle de son fils Maurice, que  George Sand décide de partir passer l’hiver aux Baléares avec eux et sa fille Solange. Dans Un hiver à Majorque, une île  dont on lui a vanté les bienfaits climatiques, elle raconte ce périple qui les mène de Port-Vendres à Barcelone et jusqu’aux îles.

téléchargement (2)• Daniel Bernard s’attache à détailler la manière dont une écrivaine romantique, a perçu cette région insulaire et ses habitants en insistant sur le milieu et le paysage, en évoquant quelques notions de géographie humaine et économique avant de découvrir les habitants de l’île sous un angle ethnographique. L’agriculture locale l’amène à établir  des comparaisons avec les modes d’exploitation et la vie des paysans du centre de la France. L’exubérance de la flore méditerranéenne, le caractère particulier des plantes et des formes végétales, les paysages romantiques et la culture des agrumes et de l’olivier, ou encore l’élevage porcin, lui inspirent des descriptions. Il en est de même pour les Majorquins, au travers de leurs traditions, de leurs vêtements, de la musique et des  danses. C’est à partir de ces thèmes que Daniel Bernard a cherché à établir des comparaisons avec les us et coutumes qui étaient alors en vigueur en Berry.

• DENIS TILLINAC À L’HONNEUR EN 2022…

EN MÊME TEMPS QU’ANNE DE FRANCE

Tillinac Anne de F (2)• Dans l’éditorial du magazine départemental Reflets d’Allier (janvier-février 2022), sous le titre “En 2022, soyons audacieux !”, Claude Riboulet, président du conseil départemental, annonce que “ en 2022, deux personnalités seront particulièrement mises en valeur dans notre département : Anne de France et Denis Tillinac. Non seulement  pour ce que leur doivent le Bourbonnais et l’Allier, mais surtout pour ce qu’ils continuent de nous apporter”.  

• À propos d’Anne de France, dont on célébrera en 2022   le 500ème anniversaire de sa disparition, survenue le 14 novembre 1522, à Chantelle,  il rappelle les propos de Jean Cluzel saluant “sa souplesse, alliée à la fermeté du caractère et à la persévérance dans ses résolutions”. On sait d’ores et déjà que cet anniversaire donnera lieu à une exposition exceptionnelle  qui sera présentée au Musée Anne de Beaujeu, à Moulins, du 18 mars au 18 septembre 2022. Quant à l’écrivain Denis Tillinac (1947-2020), Claude Riboulet en parle en ces termes : “L’écrivain aux origines bourbonnaises et corréziennes a passé son enfance à Vichy. Animé d’un profond respect pour les terroirs et leurs identités,  il aura mis la province au cœur de son œuvre de fiction”. Et de rappeler ce qu’il disait à propos de la France : “Je l’ai au cœur et sous la semelle de mes godasses”. 

• QUAND L’ACADÉMICIEN  ÉMILE MÂLE

VIENT ÉPAULER ALBERT LONDRES

bandeau-new-n• L’association Maison Albert Londres,  qui œuvre depuis 2017 à la réhabilitation de la maison natale du “Prince des reporters ” a été doublement distinguée pour son action patrimoniale. Elle a d’abord décroché le 3ème prix, doté de 2 000 €, du Prix national  du mécénat populaire 2022. Le dossier de l’association,  présenté par la Fondation du Patrimoine, avait été retenu pour la région Auvergne.

1602138362_media• Dans le même temps, elle a été couronnée par l’attribution du  prix Émile Mâle (3 000 €). Géré par la commune de Commentry, grâce à la donation faite par Gilberte Émile-Mâle, fille de l’académicien et historien, le prix est destiné à  récompenser des initiatives bourbonnaises de sauvetage d’un élément du patrimoine, qu’il soit artistique, historique ou ethnographique, à  condition d’être  antérieur au XXe siècle.

• Pour Marie de Colombel, présidente de l’association Maison Albert Londres, ces deux prix vont conforter le programme des travaux pour 2022 qui portent sur l’aménagement final du rez-de-chaussée qui offrira une salle d’exposition et un auditorium. Avec la rénovation de l’escalier, l’installation de toilettes et l’isolation de la toiture, le budget atteint les 100 000 €. Pour financer la restauration du vitrail de la porte d’entrée, une souscription doit être ouverte, via la Fondation du patrimoine.

LE LIMOUSIN MICHEL PEYRAMAURE

REJOINT LE PETIT CLUB DES ÉCRIVAINS CENTENAIRES

Z Michel-Peyramaure• À la suite de ses confrères de plume  Georges-Emmanuel Clancier (1914-2018), Claude Seignolle (1917-2018), et Jean Anglade (1915-2017), Michel Peyramaure a fait son entrée,  le 30 janvier, dans le petit club  des écrivains centenaires qui sont restés actifs jusqu’à un âge très avancé. La hasard a voulu que disparaisse, trois jours plus tôt,  le poète, écrivain et auteur théâtral René de Obaldia, à l’âge de 103 ans.

• Né à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), le 30 janvier 1922, Michel Peyramaure ne se limite pas à la seule étiquette “d’écrivain du terroir”: il a derrière lui une œuvre particulièrement riche, composée d’une centaine de romans, le plus souvent à thème  historique. C’est ce qui lui a valu de recevoir en 1979 le  grand prix de littérature de la SGDL, pour l’ensemble de ses écrits.

Z Peyramaure• Fils d’un imprimeur de Brive, qui aurait bien aimé qu’il marche sur ses pas, il a d’abord opté pour le journalisme, en débutant à La Montagne.  Sa carrière dans la presse régionale n’a duré que quelques années puisque, dès 1954, il a choisi de bifurquer vers le métier d’écrivain, en publiant  son tout premier roman, Paradis entre quatre murs, aux éditions Robert Laffont. L’année suivante paraissait son premier ouvrage bâti sur une trame  historique, Le Bal des ribauds, régulièrement réédité depuis: “À l’âge de vingt ans, je voulais raconter l’histoire de France dans sa totalité sous forme de romans. Mais, c’était impossible. Donc, je me suis résolu à jouer à la marelle avec l’Histoire, en sautant d’une période à une autre”, a-t-il confié dans une interview publiée par quotidien régional. Ses deux derniers romans publiés par les éditions Calmann-Lévy sont La non pareille (2019) et La scandaleuse (2020). La série ne devrait pas s’arrêter puisque, dans le magazine Le Point (30 décembre 2021), il annonce qu’il vient de mettre la dernière main à un roman sur la mort de Richard Cœur de Lion, tué en 1199 devant le château limousin de Châlus. Avec Claude Michelet et Denis Tillinac, il figure légitimement  parmi les fondateurs,  dans les années 1980, de ce qui est devenu l’École de Brive, ce mouvement d’écrivains de la Corrèze, s’inscrivant dans la tradition du roman populaire du XIXè siècle.

• Parallèlement à son œuvre romanesque, il est  également l’auteur de plusieurs biographies de personnages historiques, qui font références, tels que Jeanne d’Arc, Henri IV, Louis XVI ou Napoléon, mais aussi d’artistes comme Suzanne Valadon ou Sarah Bernhardt. Sa recette, il la résume ainsi: “J’aime me mettre dans la peau de mes personnages, capter l’ambiance des lieux. Jeanne d’Arc m’a beaucoup intéressé pour le mystère de sa vie. J’ai suivi son périple, de ville en ville. Dans la Baie de Somme, j’ai visité la forteresse dans laquelle elle a été emprisonnée. La vue de sa cellule a provoqué chez moi une émotion forte. La même que j’ai éprouvée pour Napoléon, que j’ai suivi de bataille en bataille, jusqu’à Austerlitz”. Sur le site de BnF figure sa bibliographie non exhaustive , courant  jusqu’à juillet 2015.

• Pour saluer ce centième anniversaire, les Presses de la Cité ont choisi de rééditer son roman  Un château rose en Corrèze (256 p, éd. Presses de la Cité,  coll. Romans Terre de FranceZ Inventaire, 20 €), enrichi  d’une préface de sa main. En 2020,  comme pour dresser un bilan de sa vie, il a publié Inventaire avant fermeture. Cent ans de vie, cent ans de littérature (220 p, éd. Calmann-Lévy, 19,50 €). Un journal rédigé entre le 23 avril 2019 et le 28 avril 2020, que son éditeur présente ainsi : “À l’approche de son centenaire, Michel Peyramaure se retourne, avec beaucoup d’élégance et de facétie, sur son existence d’homme de lettres resté fidèle à sa région natale, la Corrèze. Ces croquis de mémoire sont ceux d’un sage, attentif, du seuil de sa caverne, à la vie de sa province, de sa famille, comme au souvenir de ses amis et de ses amours, des figures célèbres aussi bien que des anonymes singuliers côtoyés dans sa longue carrière. Dans ces pages, on croise Régine Desforges, on échange une recette de cuisine avec Amélie Nothomb, on apprend la fin tragique de la grosse Zizi, dans les terribles inondations de 1960…Ce n’est pas un testament que nous livre Michel Peyramaure, mais des fragments tour à tour profonds ou malicieux de la vie d’un homme qui a bien vécu, beaucoup lu et pose un regard sincère et émouvant sur la vieillesseCe que confirme pleinement l’auteur: “J’y raconte le quotidien d’un vieil homme qui a la prétention d’écrire. Il se croyait abandonné de tous, mais, juste avant son centième anniversaire, tout le monde s’intéresse à lui”. 

ZZ peyramaure (4) - Copie

• Michel Peyramaure, qui confirme  qu’il ne croit pas en Dieu, porte un regard lucide sur l’après:“ J’ai bien vécu, mon âge actuel est inespéré. Je n’ai rien à attendre de la vie aujourd’hui. Maintenant, je peux disparaître. Quelques-uns de mes livres resteront dans les bibliothèques. Quant à la mémoire vive, elle va s’évaporer. La mort, c’est l’oubli”.

ZZ peyramaure (4) À la fin de l’article que lui a consacré La Montagne (30 janvier), sur double page, l’écrivain a accepté de se plier au questionnaire de Proust. Il oppose “la passion”, son mot préféré à celui de “bigots”, celui qu’il déteste le plus. Au chapitre défaut, il répond  “modestie”. Un choix surprenant mais qu’il explique : “ Je suis très modeste envers moi-même et envers les autres. Je ne suis ni paresseux, ni agressif, j’ai tendance à m’enfuir dans ma modestie”. Dans son panthéon des écrivains disparus, il place en tête Victor Hugo et Jean Giono, tandis que dans les  écrivains actuels il avoue apprécier Michel Houellebecq. Quant à la question de savoir ce qu’il aimerait que Dieu lui dise après sa mort, fidèle à ses convictions, il l’évacue d’un revers de main : “C’est une question qui n’a pas lieu d’être parce que comme le dit Camus : « La seule excuse de Dieu, c’est qu’il n’existe pas”. CQFD…

IL Y A 100 ANS… JAMES JOYCE PUBLIAIT ULYSSE

TANDIS QUE MARCEL PROUST DISPARAISSAIT

170px-James_Joyce_by_Alex_Ehrenzweig,_1915_restored• Dans un article publié par Livres Hebdo Le Magazine (n° 17 – février) et intitulé Le temps des cathédrales, Jean-Claude Perrier note que “Au centenaire de la mort de Proust, répond celui de la publication d’Ulysses de Joyce dans sa version originale”. Après avoir évoqué la disparition de Proust, le 18 novembre 1922, il écrit : “Cette même année 1922, un autre événement littéraire, plus gai, se déroula en plein cœur du Village. Ulysses de l’Irlandais de Paris James Joyce fut publié en anglais par la librairie  british Shakespeare and Company (…). Elle était animée par Sylvia Beach, laquelle créa ensuite (…) avec Adrienne Monnier, La maison des Amis des livres”. Jean-Claude Perrier souligne que c’est avec  l’aide de Valery Larbaud,  d’André Gide et de quelques autres amateurs éclairés qu’elles publieront en 1929  la première traduction française d’Ulysse que  « l’écrivain considérait comme sa cathédrale  de prose”.

TRISTAN L’HERMITE (1601-1655)

UN POÈTE LIMOUSIN À (RE)DÉCOUVRIR

La dernière livraison des  Cahiers Tristan l’Hermite (Tome 43 – année 2021 – Éditions Classiques Garnier, 30 €) est  consacrée à Tristan L’Hermite et la poésie du XVIè siècle. AVT_Tristan-LHermite_7504Au sommaireAlain Génétiot : Hériter la poésie de la Renaissance : Tristan à la croisée des chemins –  Jean Balsamo : La mention du peintre : un «lieu» de la célébration amoureuse. Tristan, «Bonard », et les poètes français de la Renaissance – Anne-Pascale Pouey-Mounou : Du Bellay, Ronsard, Tristan : autour de quelques sonnets des Amours–  J.  Morgante : Parcours textuels, de Pietro Bembo à Tristan L’Hermite – Agnès Rees : La poésie de l’Arioste dans l’œuvre de Tristan L’Hermite – Françoise Graziani : La Querelle du Tasse –  Adeline Lionetto : Orphée et les emmancheurs de balais. Tristan héritier de la poésie festive du XVIè siècle – Céline Bohnert : Ceci n’est pas une source. Natale Conti dans les Annotations aux Plaintes d’Acante (1633) – Véronique Adam : Tristan et Clément : portrait du poète en auteur – François Rouget : Ordo neglectus : Remarques sur la disposition des recueils poétiques de Tristan L’Hermite – Bibliographie – Chronique par Sandrine Berrégard.

Amedee_Carriat• Les 18 et 19 février,  à la médiathèque municipale francophone de Limoges (auditorium Emmanuel Clancier) s’est tenu le colloque intitulé Tristan L’Hermite (1601-1655) et Amédée Carriat (1922-2004). À l’occasion du centenaire de sa naissance, les communications ont porté sur la figure d’Amédée Carriat, (écrivain, poète et bio-bibliographe) et  sur celle de Tristan L’Hermite. Une grande partie de la collection d’Amédée Carriat (photo ci-contre), qui fut aussi enseignant,   se trouve désormais à la bibliothèque de Limoges. Le colloque se déclinait en trois grandes sessions : I- Amédée Carriat, redécouvreur et passeur de Tristan L’Hermite – II- L’ancrage territorial d’un lettré : Tristan L’Hermite et la Marche – III- Amédée Carriat, Tristan L’Hermite : à travers les livres.

• LES ÉDITIONS BLEU AUTOUR

REVISITENT  L’HISTOIRE DU SOUDAN

Z Soudan bleu autour• Après la publication en 2017 d’une monumentale Histoire et civilisations du Soudan, des origines à nos jours, une somme d’un millier de pages aujourd’hui épuisée, les éditions Bleu Autour, basées à Saint-Pourçain-sur-Sioule, ont annoncé sa réédition. Toutefois, plutôt que de ressortir l’ouvrage à l’identique, l’équipe de Patrice Rötig a opté pour  un nouvel ouvrage encyclopédique, coédité comme le précédent avec les éditions Soleb. Intitulé Le Soudan, de la Préhistoire à la conquête de Méhémet Ali (1820), il est centrée sur la seule période de l’histoire ancienne de ce pays (1 vol. relié, 608 p, illustrations, cartes, coédition Bleu Autour – Soleb, 39 €)

• Première synthèse sur les riches civilisations qui se sont  succédé au Soudan, il reprend la première partie, révisée et réactualisée, du précédent ouvrage. Le volume s’ouvre sur une préface inédite  de Nicolas Grimal, professeur au Collège de France, membre de l’Institut  et secrétaire général de la commission consultative des fouilles françaises à l’étranger. Elle est  intitulée  “Le Soudan, carrefour de cultures”. Autre texte inédit, “Aux racines de la nation soudanaise”,  la postface de l’égyptologue Claude Rilly, principal contributeur du livre. L’ensemble, rehaussé par de nombreuses illustrations de Claude Cabon et des cartes, bénéficie d’une présentation soignée, avec couverture rigide,  tranchefile et signets.

1635864415_le-roi-taharqa-et-le-faucon-hmen-muse-du-louvre-dpartement-des-antiquits-gyptiennes-muse-du-louvre-christian-dcamps◄ Précédant l’exposition Pharaon des deux terres – L’épopée africaine des rois de Napata qui sera présentée au musée du Louvre,  du 27 avril au 25 juillet 2022,  cette parution intervient alors que le Soudan vient de subir un nouveau coup d’État militaire qui se heurte à de vives résistances populaires, rappelant celles qui avaient débouché en 2019 sur le renversement d’une longue dictature islamiste.

• LIBRE MAG’ UN MAGAZINE 

AU SERVICE DU LIVRE EN BERRY 

LIBRE mag (2)• En Berry, on fait de gros efforts pour la promotion des auteurs et des éditeurs qui y sont installés ou qui en sont originaires. Il existe ainsi un groupe Facebook, Le Berry littéraire, qui  compte 1800 membres. Il se montre  plus dynamique, en terme de publications,  que son alter ego bourbonnais, le groupe Le Bourbonnais littéraire (1000 membres). Depuis quelque temps, le Berry dispose aussi d’un magazine  papier, Libre Mag’ – Des livres, des auteurs, des lecteurs dont le dernier numéro est sorti en janvier. Au sommaire :La Bouinotte éditions se raconte – Des auteurs à découvrir – Des livres, en voici, en voilà – Être auteure et journaliste – L’Amérique du sud en Berry – Les rendez-vous partagés – Votre avis nous intéresse – Et si on s’amusait à écrire ? Libre Mag est diffusé par abonnement, avec possibilité de commande au n°.

Contact : Libre Mag’ – 12 impasse du chemin noir 36120  Ardentes – Tél : 06 09 59 63 81 – Mail : creationslibreslivres@orange.fr

009776522 PREMIERS RÉSULTATS, CÔTÉ VENTES

• On sait que les grands prix littéraires sont une aubaine à la fois pour les auteurs, les éditeurs et les libraires puisqu’ils dopent les ventes. Livres Hebdo a publié une étude sur la question, en se basant sur les chiffres des ventes réelles des différents titres primés, basés sur les données de l’institut GFK et arrêtés à la fin de décembre 2021.téléchargement On ne s’étonnera pas de trouver en tête de tête le Goncourt : attribué à   Mohamed Mbougar Sarr pour La plus secrète mémoire des hommes de (éd. Philippe Rey), il  totalisait 310 000 ventes, tandis que le Renaudot, Premier sang,  d’Amélie Nothomb (éd. Albin Michel)   est passé de 120 000 ventes, avant l’attribution du prix, à plus de 210 000. Quant au prix du livre Inter qui a couronné Hugo Lindenberg pour Un jour ce sera vide (éd. Bourgois), il s’est écoulé à 65 000 exemplaires.  Le prix Femina (Clara Dupont-Monod, S’adapter, éd. Stock) s’est vendu à 133 000 exemplaires. Le livre a été également distingué par le Goncourt des lycéens.

premier-sang-amelie-nothomb-665x1024• Autres résultats mentionnés par l’étude de Livres Hebdo : le  Grand Prix RTL-Lire Magazine Littéraire (Jean-Baptiste Andrea, Des diables et des saints, éd. L’Iconoclaste, 29000 exemplaires), le prix du Roman Fnac (Jean-Baptiste Del Amo,  Le fils de l’homme, éd. Gallimard, 26 000 exemplaires), le prix Médicis (Christine Angot,  Le voyage dans l’Est, éd. Flammarion, 38 000 exemplaires), le prix Interallié (Mathieu Palain,  Ne t’arrête pas de courir, éd. l’Iconoclaste,  16 000 exemplaires), le Prix Décembre 2021 (Xavier Galmiche, Le poulailler métaphysique éd. Le Pommier, avec seulement… 1500 exemplaires, le Grand prix du Roman de l’Académie française (François-Henri Désérable, Mon maître et mon vainqueur, éd. Gallimard, 20 000 exemplaires) et, enfin,  le  Prix Wepler-Fondation de la Poste (Antoine Wauters, Mahmoud ou la montée des eaux, éd. Verdier, 20 000 exemplaires).

ASTÉRIX ET ET LE GRIFFON

CHAMPION  DES VENTES EN 2021… ET DE TRÈS LOIN

images (2)• Selon l’institut GFK, les 50 livres les plus vendus en France en 2021 ont totalisé 12,8 millions de ventes, soit 20% de plus qu’en 2020, pour un  chiffre d’affaires global de 150 M €…en recul de 3%. Un paradoxe qui s’explique  par l’arrivée dans ce classement de nombreux titres de mangas, moins chers que les livres traditionnels,  

• Dans le peloton de tête des 10 meilleures ventes, Astérix et le griffon domine largement avec 1 547 576 exemplaires vendus, loin devant L’anomalie de Hervé Le Tellier (491 884 exemplaires), La vie est un roman (en version poche, 433 335) et L’inconnue de la Seine ( 399 615), deux romans écrits par Guillaume Musso. De la 5ème à la 10ème place, on trouve ensuite La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt 2021 (378 219), Tout le bleu du ciel de Mélissa Da Costa (331 010), La France n’a pas dit son dernier mot d’Éric Zemmour (282 671), Et que ne durent que les moments doux de Virginie Grimaldi (279 692), Naruto (Volume 1), un manga de Masahi Kishimoto (274 975) et, enfin, La familia grande, de Camille Kouchner (272 230).

51muunRXI1L._SY291_BO1,204,203,200_QL40_ML2_• Dans le classement des 100 meilleures ventes de romans en 2021, publié par Livres Hebdo- Le Magazine (n° 17 – février), figurent trois auteurs régionaux (au sens large) : le Limousin Christian Signol  figure en 52ème position, avec Là où vivent les hommes  (éditions Albin Michel,  52 436 exemplaires vendus).La Cantalienne  Marie-Hélène Lafon se classe  60ème, avec Histoire du fils couronné par le prix Renaudot et publié par les éditions Buchet-Chastel (46 211 exemplaires). Enfin,  la Puydômoise Cécile Coulon occupe la 77ème place, avec Seule en sa demeure  paru chez L’Iconoclaste (39212 exemplaires). En revanche, point d’auteurs bourbonnais à l’horizon. À titre de comparaisons, le n° 1 du classement, Hervé Le Tellier (Prix Goncourt 2020) a vendu…  491 884 exemplaires de son roman L’anomalie (éditions Gallimard). Il devance  nettement Guillaume Musso, avec L’inconnue de la Seine (éditions Calmann-Lévy, 399 615 exemplaires vendus).

RÉCIT FORMATEUR

OU “MANICHÉISME DE CONTE DE FÉE” 

Z BUGNON (2)• Avis divergentsMichel Bugnot-Mordant, professeur de littérature anglaise au lycée de Fribourg, vient de publier Le voyageur de l’absolu (108 p, illustrations, éd. Chapitre.com, 13 €), un roman qui a pour cadre la ville de Moulins dont son épouse est originaire. Il y décrit d’abord le déroulement banal de la vie au sein d’un collège moulinois qui est soudain troublée par l’arrivée d’un élève dont la personnalité, le charme et le mystère s’avèrent hautement perturbants. Rodolphe, issu de la haute bourgeoisie,  est multilingue, sportif et raffiné. Il attire les filles, ce qui ne manque pas d’irriter les garçons, particulièrement ceux issus du quartier des Champins.  En même temps, il se révèle être “un voyageur du temps”…

• Selon l’éditeurHistoire, savoir, passions se mêlent aux interrogations les plus brûlantes, les divers milieux familiaux jouant ici un rôle non négligeable”. Et d’ajouter que  c’est “un récit formateur autant que riche en suspens” et  que “ce voyage a sa part dans l’initiation à la future vie d’adultes de quelques adolescents en proie au désarroi”. Un avis que ne partage absolument pas Stéphanie Ména (La Montagne– 6 Janvier) qui parle d’un voyageur trop idéologique pour être intéressant (…). Dans la littérature jeunesse, la clarté du style et la limpidité de l’histoire doivent tout de même parvenir à éveiller les lecteurs aux nuances du monde. C’est ici le contraire, un manichéisme de conte de fées”. 

EN BREF …

• La prochaine édition des  Grandes rencontres (ex- Grand débat) animées par Philippe Lapousterle aura lieu à Vichy, du vendredi 4 au dimanche 6 mars, sur la scène du Palais des Congrès.couverture evenement fb À l’affiche figureront   sept invités parmi lesquels des  auteurs, des, économistes et des politologues. On pourra d’abord retrouver plusieurs personnalités déjà venues à Vichy, lors de précédentes rencontres : Nicolas Domenach, journaliste et chroniqueur politique, Jérôme Sainte-Marie, analyste politique et sondeur ainsi que Jean-François Kahn, journaliste et essayiste. Du côté des  nouveau-venus, on trouve Rachel Khan, écrivaine et actrice,  Sylvie Brunel, géographe et économiste,  David Foenkinos écrivain, dramaturge et réalisateur et, enfin,  Jean-Christophe Rufin, écrivain et diplomate. Comme  lors des éditions antérieures, ces  Grandes Rencontres devraient permettre d’apporter un éclairage sur des thèmes universels et d’actualité.

larbaud-1• Dans le magazine Télérama (23 janvier), Jean-Baptiste Duchenne propose d’emmener ses lecteurs dans  une Balade entre les villas opulentes de Vichy avec  Valery Larbaud. L’histoire de l’écrivain et traducteur, héritier d’une famille fondatrice du thermalisme, est étroitement liée à celle de Vichy, station thermale à la mode dès le XIXe siècle”, écrit-il en introduction, avant de citer l’écrivain lui-même : “Dans cette ville […] j’ai macéré dans le désespoir de tant de jours d’hiver. Et l’auteur de l’article de poursuivre : “ Écrivain et homme de lettres, Valery Larbaud (1881-1957) tenait Vichy, sa ville natale, pour « ennuyeuse » et « provinciale ». Mais cette critique, adressée dans une lettre de 1912, visait plus encore sa mère, femme d’affaires et veuve, auquel ce fils unique reprochait son autoritarisme et son placement sous tutelle”. L’article (payant) est accessible sur le site de l’hebdomadaire

Z A Fournier• De l’œuvre d’Alain-Fournier, on a trop souvent tendance à ne retenir que le Grand Meaulnes. Une vision réductrice dont entendent se garder les éditions Le Passeur qui viennent de publier Colombe Blanchet : Esquisse du second roman inachevé de l’auteur du Grand Meaulnes (300 p, 8,50 €). Il s’agit d’une nouvelle version de l’édition critique établie par Gabrielle Maca qui est ainsi présentée : “Que serait devenue l’œuvre d’Henri Alban Fournier, dit Alain-Fournier, si la guerre ne l’avait emporté, en pleine gloire littéraire, alors qu’il n’avait que 28 ans?  C’est à cette question que répond ce roman, même inachevé.  Comme dans “Le Grand Meaulnes”, c’est sur le thème de la quête éperdue de pureté qu’Alain-Fournier tend la trame de son écheveau. On y retrouve, transfigurés, les souvenirs et lieux d’enfance qui peuplent l’imaginaire du romancier, mais surtout et pour la première fois, les éléments de sa vie adulte cristallisés autour de Mirande, où il fut en garnison. À celle qui lui inspira Yvonne de Galais dans Le Grand Meaulnes, la seule femme capable de lui apporter “la paix et le repos”, Alain-Fournier écrivait : “C’est à vous que j’aimerais raconter Colombe Blanchet”.

rahan (2)• Jean-François Lecureux, né en 1954, est le fils de Roger Lécureux (1925-1999) qui passa une partie de son enfance en Bourbonnais et qui mit en scène le personnage de Rahan. Il a repris le flambeau paternel et on lui doit le scénario de  Rahan, fils des âges farouches (2015). Il était présent à Vichy, le 11 décembre,  jour du vernissage de l’exposition Rahan au fil des pages, qui se tient jusqu’au 6 février 2022, au Centre culturel de Vichy. On peut y voir 75 planches d’André Chéret et, pour se remettre dans l’univers de Rahan,  des squelettes préhistoriques. Jean-François Lecureux en a profité pour dédicacer plusieurs albums.

Z JOURDE• Dans le supplément littéraire du journal Le Monde (4 février), un article est consacré à la réédition du livre de Pierre Jourde, Pays perdu (éd. Gallimard, coll. Folio, 192 p, 7,60 €) :  « Pays perdu, peut-on lire,  avec des odeurs de lait et de merde (sic), sa boue, son blues et ses bouses, ses aurores impitoyables et ses crépuscules mélancoliques, ses corps tordus et ses destins contraires, se hume et se déguste avec lenteur. Les mots y broient les choses, y étreignent les hommes pour en exprimer une énigme native qui est celle d’une humanité en bout de monde (…).  Au parage de Vialatte et de Jouhandeau, c’est plutôt Huysmans que nous évoque  cette peinture au couteau, aux aplats de tons crus, cette évocation d’un univers clos où s’éprouve “l’enfoncement lent des formes dans la substance” »

41jXZg0KR8L._SY291_BO1,204,203,200_QL40_ML2_ (2)• Le 11 décembre, à Saint-Pourçain-sur-Sioule, le matin, et à  Moulins, l’après-midi, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot ont dédicacé leur livre, Alexia notre fille (éd. Robert Laffont), l’histoire de celle “qui a été tuée il y a 4 ans par celui qui lui avait promis de l’aimer”. A travers l’évocation de cette affaire qui a connu un retentissement national,  les parents d’Alexia Daval, qui avaient pour avocat le Clermontois Me Gilles-Jean Portejoie disent avoir voulu   raconter leur histoire, après ce drame, pour rendre hommage à Alexia.

G04478_Journal_d_une_suffragiste.indd Hubertine Auclert sera mise à l’honneur par la commune de Chazemais : le  nom de la journaliste et militante féministe, née à Saint-Priest- en-Murat, sera donné à l’école communale : “Elle nous ressemble et notre petite commune est fière d’ancrer l’humanisme dans ses gênes, à travers ce personnage et ses valeurs”,  a expliqué le maire, Christophe Leclerc. Entre le 9 et le 13 mai, plusieurs cérémonies seront consacrées à celle qui fut en 1876 la fondatrice  de la société Le droit des femmes, devenue en 1883 Le suffrage des femmes.

• Christine Carnus, auteure  gannatoise, a participé à une matinée de dédicace au Grand marché de Vichy. Elle y a présenté  notamment ses livres pour enfants : Koko l’escargot et Pistache et Arturo n’ont pas dit leur dernier mot, édités par Numéli, à Vichy.

1636425024_9791032916803_v100• Christophe Malavoy, acteur de cinéma et de théâtre, en même temps que  romancier, vient de publier Louis-Ferdinand Céline les années noires (illustrations de José Corréa, éditions de l’Observatoire, 2021, 240 p., 22 €). Il raconte les années d’exil de l’écrivain au Danemark en 1945, après sa fuite de Sigmaringen où il avait trouvé refuge, l’année précédente. Christophe Malavoy est venu  présenter son  livre le 22 janvier au Petit Théâtre impérial, à Vichy. Dans un entretien accordé à La Montagne (19 janvier), il explique que “Céline est un bouffon, un histrion. Il est contre toute forme de pouvoir, d’embrigadement, contre la pensée unique. L’histoire des vainqueurs est toujours bien orientée. J’ai voulu avec ce livre, remettre les choses à leur place… »

• Le même quotidien, en date du 23 janvier a consacré une page à “ l’incontournable Pierre Bourdieu”, disparu il y a 20 ans. C’est l’occasion de rappeler qu’il avait été  professeur au lycée Banville, à Moulins. La publication de ses cours du Collège de France est désormais achevée avec la parution en 2021 de L’Intérêt au désintéressement (éd. Seuil/Raisons d’agir, 26 €).

41Im9V8BMSL._SY291_BO1,204,203,200_QL40_ML2_• Stéphanie Besson, qui réside à Briançon, a participé à un débat à la Médiathèque de Vichy, le 17décembre en compagnie de trois autres intervenants. Elle est accompagnatrice en montagne et cofondatrice de Tous migrants. Son livre, Trouver refuge : histoires vécues par delà les frontières (éd. Glénat, 2020, 309 p.), préfacé par Edwy Plenel, fondateur du site Médiapart, contient 56 témoignages de maraudeurs ou exilés. Dans cet ouvrage, elle entend montrer que l’accueil des migrants peut fonctionner.

• Le 18 décembre, à la Médiathèque de Lapalisse, Véronique de Bure est allée à la rencontre de ses lecteurs, en dédicaçant son dernier ouvrage  Un amour retrouvé (éd. Flammarion, 2021, 288 p.). C’est “un opus mi-autobiographique, mi-roman, d’une savoureuse histoire de famille”, selon La Semaine de l’Allier, tandis que le magazine féminin Elle parle d’un “ récit subtil et infiniment touchant”.

En-toi-Gabriel-Kevlec-Aux-Editions-ExAEquo-188x300◄ Récompensé en 2020 par la mention spéciale du jury du prix du roman gay pour son premier livre Cordons, Gabriel Kevlec – enseignant à Clermont-Ferrand – en est déjà à son troisième titre, avec la parution de  En toi (Exaequo éditions, 2021, 200 p., 17 €). Dans ce livre, il  explore le thème du choix amoureux, du premier amour et du polyamour, en situant son histoire dans le San Francisco d’aujourd’hui.

• Dans la revue Balises publiée par la Bibliothèque publique d’information, du Centre Georges Pompidou  (hiver 2021-2022), figure un entretien avec Hervé Brusini, journaliste, reporter  et président du prix Albert-Londres, intitulé “ Prix Albert-Londres : célébrer la curiosité critique”. Il explique que  les critères pour choisir les lauréats ne sont pas véritablement formalisés”. Et de préciser : “ Ce qui nous guide, c’est l’exemple d’Albert Londres, de ce qu’il a fait”.

product_9782072898631_195x320• Sous le titre “Simon Berger, la plume qui donne vie”, La Montagne (30 décembre) a consacré un article à ce  jeune écrivain clermontois qui vit à Paris et qui vient de publier Jacob (éd. Gallimard, collection Blanche, 2021, 128 p.). Jacob, c’est un garçon voyageur, un jeune vannier, un Bohémien, un  Yéniche. Mais la famille de Jacob ne voyage plus. Ses parents préfèrent rester en Auvergne, dans la roulotte, avec les enfants et les paniers qu’ils vendent. Un jour, Jacob se fait photographier. Il  est beau et la photo garde la mémoire de cette grâce qui lui fut accordée. De cette grâce injuste qui devrait lui offrir une vie préservée de la violence de sa tribu. D’ailleurs un homme cultivé entreprend de l’en arracher, et de le polir, comme un diamant trop brut. Jacob, c’est un jeune garçon qui fut beau et qu’un bourgeois voulut tirer de sa gangue.

téléchargement• Dans le Figaro du 16 décembre, Marion Mourgue a consacré un article à Patrick Stéfanini qui est considéré comme “la pièce maîtresse de Valérie Pécresse”,  candidate à l’élection présidentielle. Né en 1953, administrateur civil, il a été  directeur adjoint du cabinet du premier ministre (1995), puis conseiller d’État (1998).  Brice Hortefeux l’avait nommé secrétaire général au ministère de l’Immigration, puis préfet de la région Auvergne. Il est l’auteur de  Immigration : ces réalités qu’on nous cache (éd. Robert Laffont, 2020, 317 p.), dans lequel il  dresse un tableau de l’immigration en France depuis 20 ans, et formule des propositions. À ses yeux, “c’est désormais la cohésion de notre société qui est en jeu”. Selon le député André Chassaigne (PCF) qui l’a côtoyé en tant que préfet de région, « l’avis est unanime en Auvergne, il a marqué les esprits par son efficacité et par son grand respect des autres ».En 2017, il avait été choisi par François Fillon comme directeur de campagne, jusqu’à ce qu’il quitte cette fonction, à la suite du Pénélopegate.

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Z Salon livre bellerive• L’accalmie sur le front du Covid va permettre le retour des salons du livre, dont la plupart avaient dû être annulés depuis  plusieurs mois. Une très bonne nouvelle pour les auteurs, les éditeurs, les libraires et bien sûr pour les lecteurs. D’ores et déjà plusieurs manifestations sont annoncées :

• Le dimanche 6 mars,  le 14ème  Salon du livre organisé par Une mémoire pour l’avenir, association présidée par Gisèle Gaston, se tiendra à  Bellerive-sur-Allier, à l’Espace Monzière. Plus d’une trentaine d’auteurs et d’éditeurs seront présents (Contact : 06 78 40 44 54)

Z Affiche Salon Montmarault (2)Le samedi 12 mars (14 h 00 – 18 h 00)  et le dimanche 13 mars (10 h 00 – 12 h 30 et 14 h 00 – 18 h 00), l’espace Claude-Capdevieille, à Montmarault, abritera le Salon du livre de Montmarault.  Plusieurs  rencontres, échanges et projections seront organisés avec trois associations présentes: Les Amis de Georges Simenon, l’association Albert Londres et les Amis d’Albert Bonneau. Une douzaine d’auteurs viendront  dédicacer leurs ouvrages et rencontrer leurs lecteurs. Parmi eux, figurent Catherine Beaugrand, Serge Camaille, Sylvie Livet, Charles Pommeau, Alain Potelle, Michel Durant , Guy Coissard. 

Z Salon livre• Les samedi 19 et dimanche 20 mars, l’association Lacme 03, présidée par Joël Talon, renouera avec son Salon de livres anciens à Clermont-Ferrand,  à la chapelle des Cordeliers, place de Sugny.

• Le dimanche 27 mars (de 10 h 00 à 17 h 30), le service culture et communication de la ville de Souvigny organisera Souvigny Aux Lettres un premier salon consacré au livre et aux auteurs. Pour ce faire, il s’est assuré la collaboration  de la librairie moulinoise  Le Moulins Aux Lettres et de deux auteurs, Catherine Beaugrand et Claude Aubertin.Z Salon Souvigny

• En même temps que le  Salon, une exposition  consacrée à Simenon en Bourbonnais,  proposée par l’association éponyme, sera visible dans les annexes de Saint-Marc (salle haute). Les visiteurs pourront partir à la découverte du père du commissaire Maigret. Une occasion de mieux connaître  cet auteur très populaire qui a évoqué à plusieurs reprises des lieux du Bourbonnais, comme dans Maigret et l’affaire Saint-Fiacre ou Maigret à Vichy.

Contact : Mairie de Souvigny : Salon Souvigny aux lettres Place Henri Coque – BP 27 03210 Souvigny  – Courriel : musee.souvigny@wanadoo.fr. – Tél :  04.70.43.99.75.

téléchargement• Autre manifestation confirmée, la quarantième édition de la Foire du livre de Brive, qui se tiendra en novembre prochain. Elle  sera à nouveau  organisée sur deux sites distincts,  la halle Georges-Brassens et l’Espace des Trois Provinces, comme en 2021. C’est ce qu’a fait savoir, le 17 janvier, comité de pilotage de la foire. Il n’est donc plus question (pour l’instant) du projet d’agrandissement du site historique, qui avait été évoqué pendant un temps, mais qui a été  finalement écarté, essentiellement pour des raisons financières.  La littérature jeunesse et la BD seront donc de nouveau accueillies à l’Espace des Trois Provinces.

L’ACTU DES ÉDITEURS

RENTRÉE LITTÉRAIRE D’HIVER 2022

 DAVANTAGE DE TITRES QU’EN 2021
ET PRESQUE AUTANT QU’EN 2014 et 2015

• Après les 521 romans publiés à l’occasion de la rentrée littéraire d’automne, place à la rentrée d’hiver avec pas moins de 545 romans qui ont commencé à déferler sur les tables des librairies, depuis le début de janvier. cover-largeC’est 9,5% de plus qu’en 2021, avec 52 titres supplémentaires. Dans le détail, on compte  385 fictions françaises, parmi lesquelles 61 premiers romans (contre 63 en 2021) et 160 romans traduits (contre 153 l’an dernier). Il faut remonter aux années 2014 et 2015 pour retrouver un niveau quasi  identique, avec respectivement 547 et 549 romans.  Selon la revue professionnelle Livres Hebdo, “cette production massive (s’inscrit) dans un contexte sanitaire toujours incertain mais dans une conjoncture économique très favorable au livre”. Entre janvier  et novembre 2021, les ventes de livres ont grimpé de 16,5 %.

rl_janv_2022_select_site_0 (2)• Parmi les poids lourds incontournables, le magazine cite  David Foenkinos (Numéro deux, Gallimard), Karine Tuil (La décision, Gallimard), Philippe Besson (Paris-Briançon, Julliard), Frédéric Beigbeder (Le barrage de l’Atlantique, Grasset), Éric Vuillard (Une sortie honorable, Actes Sud), Nicolas Mathieu (Connemara, Actes Sud), Pierre Lemaitre (Le grand monde, Calmann-Lévy), Véronique Olmi (Le gosse, Albin Michel), Leïla Slimani (Le pays des autres : Regardez-nous danser, Gallimard), Jean Teulé (Azincourt par temps de pluie, Mialet-Barrault). On retrouve évidemment Michel Houellebecq, dont le “pavé” de 730 pages, Anéantir (Flammarion) a fait l’objet d’un tirage initial  à 300 000 exemplaires. À mentionner par ailleurs les romans de  Constance Debré, Pascal Quignard, Gaëlle Josse, Jérôme Attal, Laure Gouraige, Julia Deck et Hélène Gestern.

• Dans la catégorie des premiers romans, Livre Hebdo parle d’un nouveau vivier d’auteurs, issus du master de création littéraire de l’université  Paris-8 Saint-Denis,  avec Anouk Lejczyk (Félis Silvestris, Éditions du Panseur), Adèle Rosenfeld (Les méduses n’ont pas d’oreilles, Grasset), Diadié Dembele (Le duel des grands-mères, JC Lattès) et Hélène Laurain (Partout le feu, Verdier)…

COLLECTION FOLIO : UN DEMI-SIÈCLE D’EXISTENCE

ET 478 MILLIONS D’EXEMPLAIRES VENDUS

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Le tout premier titre

• Lancée en 1972 par Claude Gallimard, deux ans après sa rupture avec Le Livre de Poche, la collection de poche Folio va fêter son demi-siècle d’existence.  Pour l’occasion, elle va se doter  à la fois un nouveau site internet et d’une nouvelle signature de marque, Folio Terre des livres. Avec 478 millions d’exemplaires en ventes cumulées sur ces 5 décennies,  Folio représente aujourd’hui la moitié du chiffre d’affaires de la vénérable maison d’édition. C’est en 1957 que Gallimard s’était aventuré sur le terrain du  format Poche en rejoignant le Livre de Poche classique, édité par le géant Hachette.  À l’origine, il s’agissait d’y publier majoritairement des titres issus de la prestigieuse collection de La Pléiade.

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Roger Grenier

• Le partenariat s’achèvera en mai 1970, après le retrait de tous les titres Gallimard du Livre de poche. Il faudra toutefois deux ans, avant que la nouvelle collection, Folio, ne soit lancée, en publiant son tout premier titre, La condition humaine d’André Malraux. À la manœuvre, on trouve les Gallimard, père et fils, mais aussi Bernard Fixot qui fondera quelques années plus tard sa propre maison d’édition et Roger Grenier (1919-2017). Ce dernier, membre du comité d’honneur de l’Association internationale des amis de Valery Larbaud dès 1977, avait présidé le  jury du Prix littéraire Valery-Larbaud de 1986 à 1999.

product_9782070360024_195x320La condition humaine  devait amorcer une très longue liste de  titres qui en compte aujourd’hui  4 000, écrits par 3 000 auteurs, parmi lesquels on trouve 38 prix Goncourt et 35 prix Nobel. Entre temps, la collection s’est diversifiée entre  littérature classique et littérature contemporaine, histoire et sciences humaines, policier et, enfin, science fiction et fantasy. De tous les ouvrages publiés, L’étranger d’Albert Camus arrive largement en tête des ventes avec 9 millions d’exemplaires.

 

L’ACTU DES LIBRAIRES

LE TALON D’ACHILLE, À MONTLUÇON

JEAN CLAUDE DETEIX, À LA RECHECHE D’UN SUCCESSEUR

• Changement de propriétaire, à plus ou moins long terme, à la tête de la librairie montluçonnaise Le Talon d’Achille, située à proximité de l’église Notre-Dame, dans le vieux Montluçon.sign55a5bf-1a0738_105231 (2) À 61 ans, Jean-Claude Deteix, qui l’avait lui-même  reprise en 2014, songe à passer le relais. À la  recherche d’un successeur, il explique avoir déjà rencontré trois personnes intéressées. Fondé en 1985 par Benoît de Peufeilhoux, Le Talon d’Achille est l’une des trois  dernières librairies indépendantes, dans un contexte concurrentiel exacerbé par Amazon, par les chaines culturelles installées à Montluçon (Fnac, Cultura, Espace culturel Leclerc) et par les rayons livres des grandes surfaces.

• Hormis la passion du livre et de la lecture, rien ne prédestinait Jean-Claude Deteix à devenir libraire, après plus d’un quart de siècle passé  chez le grutier Potain, où l’avait conduit un BTS de chaudronnerie.téléchargement (1) C’est ce qui explique qu’il se dit prêt à  épauler un futur repreneur, comme il l’avait été lui-même par Benoît de Peufeilhoux. À ses yeux, le métier de libraire  n’a pas pour objectif de réaliser des gains considérables mais il exige  un amour de la lecture et un amour des gens, “le principal autour d’une librairie indépendante  (étant) le conseil et le partage”. Tout en reconnaissant qu’il lit “moins qu’avant, mais le plus possible, au moins un roman par semaine”, il déplore l’avalanche de publications lors de la rentrée littéraire de septembre (5 à 600 nouveautés par an), à laquelle est venue s’ajouter celle d’hiver, avec presque autant de titres. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à sélectionner chacun des 11 à 12 000 titres qu’il met en rayon et de répondre à toutes les autres demandes. À destination de ses clients et amis lecteur, Jean-Claude Deteix se veut toutefois rassurant, en annonçant qu’il ne fermera pas tant qu’il n’aura pas trouvé de repreneur. 

Contacts: Le Talon d’Achille 8 place Notre-Dame 03100 Montluçon – Tél: 04 70 28 34 61 – Mail: talond’achille@wanadoo.fr 

FRANCE LOISIRS – LE CLUB…SUITE ET FIN

Sans titre (2)• Vu du Bourbonnais (L’actu des librairies – n° 34 – Novembre-décembre 2021) a évoqué la fermeture de la plus grande partie des librairies de l’enseigne France-Loisirs à travers la France entière. Si celle de Moulins pourra continuer ses activités, celles de Montluçon et de Vichy ont mis la clef sous la porte, fin décembre. Dans la station thermale, cette fermeture vient s’ajouter à la disparition, plus discrète, de la  librairie religieuse Le Semeur.  Située place d’Allier,  près de l’église Saint-Blaise, elle a baissé le rideau le 31 octobre… définitivement.

images• À propos de France Loisirs Dans un  message de vœux adressé à ses clients, le groupe repreneur  Trésor – Financière du Patrimoine,  a récapitulé la liste des 14 points de vente qui resteront ouverts sur les 122 que comptait France Loisirs, avant son placement en liquidation judiciaire. En province, en dehors de Moulins, les boutiques conservées sont celles de  Roanne, Dijon, Beauvais, Bergerac, Chalon-sur-Saône, Chaumont, Saint-Malo, Lisieux, Lorient et Lannion.

• À ces 14 librairies viennent s’ajouter vingt magasins partenaires affiliés. Il s’agit de librairies indépendantes qui   disposaient d’un coin France-Loisirs. C’est le cas notamment pour Guéret et Le Creusot. Comme on l’aura remarqué, aucun magasin n’a été conservé dans le Cher, l’Indre, le Puy-de-Dôme le Cantal, la Haute-Loire ou  la Loire. En 2021, avant son placement en liquidation judiciaire, France Loisirs employait 750 personnes et réalisait un chiffre d’affaires de 72 millions d’euros avec 4,1 millions de livres vendus auprès de ses 900 000 clients.

EN BREF …

vitrinealapage◄ Thomas Parrat, 27 ans, né à Vichy, est le nouveau gérant de la librairie À la page, à Vichy. Il souhaite  en faire « un lieu de culture important”  dans la station thermale. 

L’Aurore du Bourbonnais (7 janvier) souligne que 2021 aura été “une année flamboyante pour les ventes de livres : avec une croissance de 19% des ventes de livres en 2021, le secteur de la librairie et de l’édition connaît une embellie inespérée ”.

• À partir de la fin de 2023, à Cusset, une médiathèque de 1 300 m² devrait être aménagée galerie des Arcades, en centre ville. L’ouverture est prévue pour 2024.

L’ACTU DES BIBLIOPHILES

260px-GANCE_Abel-24x30b-• Au catalogue de la vente Osenat (8 novembre 2021) figuraient  entre autre quatre lettres d’Abel Gance  (400/500 €), le cinéaste dont on connaît les attaches commentryennes. Trois  d’entre elles sont adressées au photographe Jacques-Henri Lartigue et une à l’épouse de celui-ci, Madeleine Messager. Le 16 avril  1929, il écrit : “ ...Il me semble que vous vous reposez bien longtemps!!! Attention, vous perdrez peu à peu l’habitude de la discipline sans laquelle la vie est une fleur manquée…” Du grand projet qu’il avait conçu d’un cycle cinématographique consacré à la vie de Napoléon, Gance ne put réaliser que deux films : Napoléon, sorti en 1927 (revu en 1935 et 1971), et Austerlitz, sorti en 1960. Dans un texte dactylographié de 3 pages et demie, il explique “Pourquoi Austerlitz”.

• Dans le même catalogue, on pouvait trouver une lettre autographe signée  de Louis-Napoléon Bonaparte, le futur Napoléon III, en date du 26 avril 1839. Adressée depuis Londres à la veuve de Michel-Louis-Etienne Regnaud de Saint-Jean-d’Angély, elle concerne le futur ministre Jean-Gilbert Victor Vialin de Persigny (1808-1872), né à Saint-Martin-d’Estreaux.

• Lors de la toute première vente d’hiver d’objets Michelin, le 31 janvier, à Clermont-Ferrand, plus de 150 collectionneurs avaient répondu présents. Comme souvent, ce sont des guides rouges qui ont atteint des records. Un exemplaire de l’édition de 1900 a été adjugé pour 16.600 €, tandis qu’un autre, datant de 1901 est parti pour 6 500 €.

L’ACTU DES MÉDIAS

CENTRE FRANCE – LA MONTAGNE

 DES CHANGEMENTS DANS L’ORGANIGRAMME DU GROUPE

1516964570014◄ Un départ… Le 3 décembre, la direction du groupe Centre-France a notifié son licenciement à Sandrine Thomas qui occupait les fonctions de directrice des rédactions de Centre-France  et de rédactrice en chef de La Montagne depuis septembre 2018, après avoir été pendant plus de deux ans manager de la mutation éditoriale. Auparavant, elle avait dirigé les éditions de l’Allier (2008-2011) et celles du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire (2011-2014). “Son éviction soudaine intervient après une série de départs à la tête des rédactions depuis l’arrivée de Soizic Bouju à la direction générale du groupe au printemps 2020”, pouvait-on lire sur le site La Lettre A. Sandrine Thomas évoquait même un licenciement “de manière brutale, soudaine et imprévisible après 25 ans d’ancienneté”.

Sans titre (2)Une création… Quelques jours plus tard, un communiqué officiel a annoncé la création d’un comité éditorial,  qui doit “permettre aux titres et journaux du groupe Centre France de relever les nombreux défis stratégiques qui l’attendent”. Selon le groupe de presse, il aura notamment pour mission  “d’accompagner les titres dans leur transformation éditoriale, de renforcer les échanges et le partage des productions, contenus, pratiques et choix journalistiques”. Ce comité,  rattaché à la Directrice Générale, Soizic Bouju, sera animé par deux directeurs éditoriaux. Il s’agit de Stéphane Vergeade,  qui était jusqu’alors  rédacteur en chef adjoint de La Montagne, et de Thibaud Vuitton, directeur général adjoint de l’école de journalisme ESJ Pro. Cédric Motte, directeur des Produits digitaux, et Franck Espiasse-Cabau, directeur de la transformation commerciale et marketing, en feront aussi partie.  

• Parmi les tâches qui leur incomberont, le même communiqué mentionne “la continuité du chantier autour de l’offre papier”, tout en conduisant “la mutation éditoriale des titres du groupe sur l’ensemble des supports”, ce qui impliquera un travail “en lien avec tous les métiers et l’ensemble des cadres des rédactions des huit quotidiens et des neuf hebdomadaires du groupe”. La structure collégiale devra également “promouvoir la qualité et la cohérence des contenus produits, mobiliser de manière concertée les initiatives et choix effectués sur le terrain par les locales et les titres, et encadrer les initiatives en aidant les équipes à en mesurer le succès, la pertinence et la viabilité”.  

LE PROPOS DU MONTAGNARD

 UN DEMI-SIÈCLE DE PRÉSENCE  À LA UNE DE LA MONTAGNE

• En bas de la première page, tout à gauche…C’est là que depuis un demi-siècle, est venue se nicher, quasiment sans interruption, la chronique Le propos du Montagnard. Apparue à la fin des années 1960, elle a d’abord connu une parution irrégulière, avant de trouver son emplacement définitif, le 27 janvier 1972. En même temps, a disparu l’éditorial qui depuis les débuts du journal, occupait irrégulièrement la même place. Un calcul rapide permet d’estimer à plus de 18 000 le nombre de Propos publiés.

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Dessin de Deligne (La Montagne 27 janvier 2022)

• Dans la page hebdomadaire qui lui est dévolue, le médiateur, Julien Bonnefoy, est revenu sur cette “petite fenêtre au pied de La Montagne”, en levant le voile sur les objectifs de cette rubrique, le choix des thèmes mais aussi sur les auteurs de ces 16 lignes qui, pour certains lecteurs, marquent le point de départ de la lecture de leur journal. On y apprend que  sa rédaction est assumée par les journalistes du service des informations générales France Monde. Selon une des auteures régulières, ce billet “est une petite fenêtre ouverte sur le monde dans lequel on vit, pour capter ou humer l’air du temps, c’est très ancré, pas du tout un édito, c’est une aération, libre de ton”. Le thème, ce peut être “une info qui sort de l’ordinaire, insolite et porteuse” qui donnera “quelque chose de pétillant”, confie un autre des auteurs.

• Autre règle, c’est toujours “un fait qui va interpeller le plus grand nombre, une histoire à caractère universel, parfois insolite, qui prête à sourire, un fait de société qui va interpeller le lecteur, un événement qui suscite de l’émotion, une matière à réflexion”. Il faut avant tout “une bonne histoire”, hors du champ politique, qui serve de point de départ à ce qui dit rester un “clin d’œil”, avec un zeste d’humour. La  hantise de la page blanche et de la pénurie ne guette guère car on apprend au passage que, certains jours, les journalistes peuvent “se tirer la bourre pour assumer la rédaction de ce qui est et doit rester un “billet d’humeur« . Ajoutons que, depuis quelques années, Le Montagnard a suscité des émules en pages locales, comme par exemple  La Cédille à Montluçon ou  Moulinette à Moulins.

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PRIX VARENNE : UN BON CRU 2021

AVEC UN ATTRAIT FORT POUR LES SUJETS SOCIÉTAUX

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Le jury du prix J.R.I.

• Les jurys des prix de la fondation Varenne, se sont réunis le 16 décembre, à Paris afin de “mettre dans la lumière des reportages d’exception”, parmi les 450 candidatures reçues dans les différentes catégories. Créés en 1988, ces prix visent à distinguer de jeunes talents, dans les domaines de la  presse écrite quotidienne, hebdomadaire, photo, radio et télé. Dans le même temps, “le concours représente pour les observateurs de la profession journalistique un bon baromètre de l’état de la presse, de ses centres d’intérêt et de la manière dont est traitée l’information”. Tout parlant d’un “bon cru 2021 ”,  Philippe Page (Fondation Varenne) a souligné  “la qualité des reportages (qui) démontre  la grande vitalité de la profession”, le tout marqué  par un fort tropisme pour les sujets sociétaux.

• Et les lauréats sont…Presse quotidienne régionale et départementale : Thomas Valognes (Midi Libre), Pierre Chambaud, Jérémie Fulleringer et Bastien Chaize (La Montagne) – Presse hebdomadaire régionale : Christian Verdet (Le Pays Roannais), Camille Langlade (La Dépêche d’Evreux) – Presse quotidienne nationale :  Ismaël Halissat (Libération), Robin Prudent (franceinfo.fr) – Presse magazine : Emmanuelle Anizon (L’Obs), Vincent Bresson (So Foot), Nicolas Delesalle (Paris Match) – Radio : Sandrine Etoa-Andegue (France Info), Marion Gauthier (Europe 1) – Journalises reporters d’images (JRI) : Christophe Kenck (France TV), Clément Di Roma (France 24), Lina Badreddine (Télégrenoble) – Photo. Stéphane Dubromel (L’Obs), Wakil Kohsar (AFP), Pierre Rouanet (La Voix du Nord), Quentin Top (Sud-Ouest).

PASSAGE EN REVUE(S)Terre des Bourbons

TDB n° 23 (2)◄ Au sommaire du n° 23  (Décembre 2021– janvier- février 2022) du “magazine d’exploration locale bourbonnais” (68 p, 6 €) : Les Audacieuses : Football féminin d’Yzeure – Les bonnes fourchettes : le domaine des kaolins – Notre histoire : Albert Londres – Nos trésors : La faïence de Moulins – Initiatives inspirées : Polymorphe Corp. – Quelle culture en Bourbonnais : Le premier salon des  patrimoines – La liste de nos envies en Bourbonnais

• Les 5 premiers numéros de Terre des Bourbons, publiés entre mars 2016 et mars 2017 sont désormais librement accessibles en version numérisée sur le site de l’éditeur. Quant à ceux qui souhaiteraient acquérir la version papier de la collection complète du magazine, du n°1 au n° 22, elle est proposée au prix de 70 €.

Polymorphes logo (2)

POLYMORPHES 2 (2)• Après le thème des “cabanes” (2020) et les réflexions sur nos manières de construire et d’habiter, la revue Polymorphes a choisi d’aborder en 180 pages le thème des savoir-faire, autour de quelques problématiques. Qu’est-ce qu’un savoir faire ? Comment l’acquérir, le transmettre, le préserver ? Quels enjeux sociaux et politiques s’expriment  à travers la disparition de certains savoir-faire et  quelle pourrait être leur place dans la société de demain ? Le tout mêle articles de fonds, reportages, essais, témoignages et interviews.

• La revue, qui fonctionne de manière participative, avec appel à contributions puis sélection des articles, a été fondée en 2020, à Cérilly, avec l’appui de la municipalité. Son objectif est d’explorer les nouvelles ruralités et les modes de vie, en allant à la rencontre des collectifs et des individus qui les portent, chaque numéro étant bâti autour d’un thème central.  Autre originalité, Polymorphes est disponible en deux versions: classique (14 €) ou collector (30 €). La vente  de la revue permet de participer au financement  d’activités culturelles et environnementales portées par l’association Polymorph.corp dans le bocage bourbonnais.

AUVERNAH VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE

auvernha-003 (2)• Au sommaire du n° 3 (janvier – février – mars 2022) Auvernah Voyage au centre de la terre propose un entretien exclusif avec Eric Roux, président de Sauve qui Peut le Court-Métrage, dans lequel il évoque son attachement à l’Auvergne. À lire également : Terre et saveurs : Maison Decoret, la cuisine narrative de Jacques et Alexis Decoret à Vichy – Art de vivre : La ferme de Badabec, une ferme à l’ancienne avec son fournil, ses brebis laitières et son potager – Culture : Le cruel automne 1945. L’université de Clermont-Ferrand, en temps de guerre – La naissance de la mythique 2 CV . À lire également une invitation à partir à la découverte des îles d’Auvergne, des mers de nuages (132 p, illustrations en couleur, 6,90 €)

La Bouinotte logo

• La Bouinotte le magazine du Berry vient de publier son n° 158 (Hiver 2021-2022). Au sommaire : Lydie Lescarmontier, Pôle Espoir : La glaciologue Lydie Lescarmontier a arpenté les pôles pendant une dizaine d’années, Z LA bouinotte n° 158 (2)avant de troquer, en 2017, ses habits de scientifique pour ceux de médiatrice scientifique pour l’Unesco – Jean Rémo, Père Lafleur : Pendant près de 45 ans, à Saint-Benoît-du-Sault (Indre), Jean Rémo, ex-ingénieur,  a mis de la couleur dans sa vie, dans la nature et sur ses peintures en réalisant ses rêves en même temps que son Jardin des Merveilles.  – Forêt de Choeur, Bommiers : Entre patrimoine, tourisme et culture, l’O.N.F., gestionnaire de la forêt de Chœur-Bommiers, tout comme les habitants des communes qui l’enserrent, démontrent que leur territoire a de l’avenir. – Châteauneuf-sur-Cher : Autour de son imposant château, avec ses ruelles pittoresques blotties au pied de sa basilique, Châteauneuf-sur-Cher a tout pour plaire. Pourtant, le cœur de la cité est malmené par les sècheresses et l’augmentation exponentielle du trafic routier.  – image_68 (2)Cher : les projets fous auxquels le département du Cher a échappé : Un maire indépendantiste à Vierzon, une carte qui place Bourges au cœur des autoroutes françaises, un boulevard devant la cathédrale de Bourges… Une première étude sur ces  élus berrichons qui ont ou ont eu  de l’imagination ! – Hermance, la dernière fileuse : le portrait d’Hermance  qui fila la laine à Prissac, dans l’Indre, jusque dans les années cinquante. – Dossier : Le Berry solidaireimage_69 (2) : En Berry, des hommes, des femmes et même des enfants font rimer solidarité avec créativité, déplaçant quotidiennement de petites montagnes –  Blanche d’Antigny, la Nana de Zola : Céleste Mogador, qui avait élu domicile à Mers-sur-Indre puis au Poinçonnet (Indre), n’était pas la seule “demi-mondaine”  que peut revendiquer le Berry. Blanche d’Antigny, native de Martizay, est passée à la postérité sous les traits de la “ Nana ” d’Émile Zola.

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